Madame désire ?
En plein congés payés de 36, deux hommes se font engager, par mégarde, comme domestiques dans une maison bourgeoise.
Académie des Beaux-Arts de Tournai Hard & Soft, d'un érotisme à l'autre Les petits éditeurs indépendants
En cet été 1936, deux amis débarquent dans une riche demeure bourgeoise, et sont embauchés, par mégarde comme domestiques. Les seules habitantes du lieu sont une femme mûre, sa fille et sa bonne... auprès desquelles les deux nouveaux domestiques vont s'empresser de démontrer l'ensemble de leur talent... Le mari, comme à l'accoutumée débarque, et les ennuis commencent...
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Date de parution | 19 Août 2009 |
Statut histoire | One shot 1 tome paru |
Les avis
Mardon s’était essayé à l’érotisme torride, qui plus est chez Fluide Glacial : voilà bien deux surprises en une ! La récente et très belle réédition chez Dynamite est moins surprenante, c’est davantage leur créneau ! Cette réédition répond à une remarque d’un précédent avis, puisque Mardon a colorisé son histoire, initialement parue en Noir et Blanc semble-t-il. C’est clairement un essai, un album « de genre », mais dans lequel Mardon glisse certaines de ses préoccupations visibles dans d’autres séries plus grand public, autour des rapports sociaux (il y a bien une lutte des classes entre nos deux socialistes en goguette et Madame – et surtout Monsieur) et amoureux, des non-dits, etc. Ici l’intrigue est assez simple à suivre. Durant l’été 1936, en pleine agitation liée à l’arrivée au pouvoir du Front populaire, deux jeunes hommes profitent des tous nouveaux congés payés pour se taper une longue virée à vélo. Suite à un quiproquo, ils s’installent dans une vaste demeure, et font la connaissance de Madame, sa riche propriétaire – temporairement délaissée par son mari –, de la bonne et de sa fille (ainsi que du fils de famille, plutôt benêt). Toutes ces dames vont s’avérer très accueillantes pour nos deux bonhommes, dans des styles très différents, jusqu’au retour brutal – dans tous les sens du terme ! – de Monsieur. Même si le cœur de l’album est rempli de scènes de sexe, Mardon traite son histoire comme un vaudeville, une parenthèse délurée dans une normalité de bon aloi (tout rentre dans l’ordre sur la fin). Comme si Sacha Guitry s‘était acoquiné avec Esparbec pour un petit défouloir. Quelques bons mots et quelques touches d’humour pimentent le tout. Atypique dans l’œuvre de Mardon, cet album n’en est pas moins intéressant. Même s’il est relativement léger, on a là un vrai scénario, et on est donc au-dessus du commun de la production du genre. J’ai bien aimé ma lecture. Note réelle 3,5/5.
Après avoir lu l’avis de Hervé, j’attendais bien plus de cet album que ce qu’il avait à me proposer. En effet, je suis tombé sur un récit dans lequel les actes passent bien avant la psychologie des personnages, et c’est exactement ce que je reproche à 99% de la production érotique et/ou pornographique. Du coup, je n’ai rien trouvé de novateur dans ce récit. Scène de lesbianisme, scène de viol dans laquelle la personne violée prend du plaisir, scène de sexe entre adolescents, scènes de soumission, ce catalogue des pratiques enrobé dans un scénario qui, il est vrai, tient un peu mieux la route que la moyenne, ne m’a jamais émoustillé pour la bonne et simple raison que je n’ai jamais été touché par les personnages. Le scénario, si, comme je le disais, il tient la route, se résume à l’histoire de deux jeunes gens qui tombent par hasard sur une maison bourgeoise perdue dans la forêt. Engagés comme personnel à tout faire suite à un quiproquo, ils vont vite comprendre qu’il y a moyen de se faire la patronne et ne vont pas s’en priver. L’arrivée du maître des lieux mettra douloureusement fin à la gaudriole. Fin. Le dessin est assez caricatural pour ce genre. Il accentue l’aspect humoristique de certaines péripéties sans oublier les rondeurs de ces dames. Le noir et blanc ne nuit pas mais j'y vois plus une démarche économique qu'une recherche esthétique. Pour moi, franchement, c’est bof… mais c’est dû au fait que je recherche autre chose qu’un simple étalage de pratiques dans un récit érotique (fut-il explicite ou non).
Je me suis littéralement surpris à aimer cette bd réservée à un public averti. Elle se situe au moment des luttes sociales et du Front Populaire en 1936. Il y a une empreinte historique indéniable dans le combat que vont mener deux gars déguisés en domestiques dans une demeure bourgeoise appartenant à un patron ayant des vues fascisantes. Ce dernier n'est pas souvent présent. La châtelaine paraît bien isolée. Madame désire ? Madame sera servie ! Je suis également surpris de retrouver Grégory Mardon aux commandes de ce one-shot alors que j'avais déjà grandement apprécié des titres aussi divers que Corps à corps ou Le Fils de l'Ogre et plus encore Vagues à l'âme. Il a non seulement un talent indéniable de raconteur d'histoires mais un sacré coup de patte. Je vois également qu'il passe d'un genre à l'autre avec beaucoup de facilités. On suivra son parcours de près. Pour ce titre, c'est une véritable réussite loin de toute cochonnerie. Cela reste néanmoins très sulfureux... :8
Depuis quelques temps, j'ai l'impression que la bd pour adulte ose enfin s'afficher chez les libraires dits "grands publics". Après Premières fois (Delcourt), petit chef d'oeuvre de la bd érotique contemporaine, Fluide Glacial essaie avec cette aventure de relancer le filon... Eh bien c'est assez réussi. Comme tant d'autres dans le genre, le noir et blanc est de mise, il faut croire que l'érotisme sied mieux en n&b qu'en couleur (d'ailleurs je viens d'acheter, en passant Le Déclic de Manara en n&b de préférence à la version couleur pourtant mise en évidence dans les librairies). J'ai apprécié le dessin de Grégory Mardon, tout en courbe, à l'image d'un Pédrosa. L'histoire est certes classique et relève plus d'un Guitry osé (un "Désiré" en plus hot) que d'un porno pur et simple. Certes, certaines pages (notamment les pages scellées) restent pornographiques (d'ailleurs pourquoi avoir laissé ces pages attachées ? c'est ridicule mais... hypocrisie, quand tu nous tiens !) mais les références souvent ironiques aux canons des films pornos font le plus souvent sourire qu'autre chose... Un album jouissif...
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