Hosni
Hosni raconte la rue, la manche, le squat, les petits boulots. Les moments difficiles, les moments d’échappée, de solidarité. Et puis la prison…
La Boite à Bulles Les petits éditeurs indépendants Les SDF Lyon
2009, dans la banlieue de Lyon. Un homme raconte son histoire, c’est Hosni. Fils d’émigrés tunisiens, Hosni parle d’intégration, des rêves de la France Black-Blanc-Beur, retrace son adolescence de petit délinquant… Bien décidé à se ranger, il se retrouve démuni lorsque son père, découragé, rentre au pays. Hosni raconte la rue, la manche, le squat, les petits boulots. Les moments difficiles, les moments d’échappée, de solidarité. Et puis la prison… Maximilien avait rencontré Hosni alors qu’il était SDF. Hosni lui demanda ce qu'il faisait dans la vie. « De la BD. » « Et pourquoi t'en ferais pas une sur nous, les SDF ? ». C'est ainsi qu'est né ce projet, dans les rues lyonnaises. Hosni a aujourd'hui un logement et un emploi. Il se raconte dans cet album, avec l'idée qu'il peut être aussi une voix porte-parole de tant d'autres anonymes. Texte : Editeur.
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Date de parution | 15 Octobre 2009 |
Statut histoire | One shot 1 tome paru |
Les avis
J'ai beaucoup apprécié la façon avec laquelle Maximilien Le Roy nous trace le parcours d'Hosni qui se retrouve à la rue. Le scénario est une écoute attentive et bienveillante du témoignage d'Hosni sur son parcours de galère. Le ton est juste, sans misérabilisme avec beaucoup de lucidité quant aux accidents de vies mais aussi aux responsabilités qui mènent à la rue. La rapidité de l'engrenage et la difficulté de s'en sortir sont bien décrits. L'oeuvre de maximilien Le Roy casse avec justesse l'image romantique du clochard libre qui a pu être véhiculée auparavant. La rue est un milieu quasi carcéral très dangereux. Quand on pense qu'il y a de plus en plus de femmes qui se retrouvent dans cette situation, cela explique pourquoi le 115 ne traite pas en priorité un cas comme celui d'Hosni. Je trouve certains passages injustes car en France il y a beaucoup d'efforts fournis pour alléger la misère des SDF. Je trouve que "Hosni" ne souligne pas assez le travail des travailleurs sociaux, des associations ou des services de santé pour aider ce public. Il est presque impossible de s'en tirer seul avec la meilleure volonté du monde comme celle d'Hosni. C'est un récit sobre et clairvoyant sans volonté de jugement. Le graphisme et les couleurs soutiennent très bien la thématique à mon avis. Le découpage est classique et donne une bonne fluidité de lecture. Une lecture agréable sur un sujet très technique qui demande bien plus que des solutions miracles ou des effets d'annonces de périodes électorales.
J'ai été assez touché par le récit d'Hosni qui est malheureusement une descente aux enfers mais dans la rue. Le thème est celui de ceux qui perdent tout et qui se retrouve dans la rue à mendier. Ces gens n'ont actuellement pas la côte car on dit que c'est de leur faute s'ils en sont arrivés là et qu'il faut travailler pour s'en sortir. Oui mais encore faut-il qu'il y ait du travail pour tout le monde. On pourra toujours rétorquer que certains chiffres évoquent le fait qu'un million d'emplois ne trouvent pas preneur faute de formation dans ces domaines particuliers. Mais bon, revenons à la bd avant que je m'égare de trop. Je n'ai pas trop aimé le dessin, ni la colorisation. Pour autant, quand on est prit par une certaine forme d'émotion, on peut oublier la forme pendant un court instant. Le mode narratif occupe tout l'espace ne laissant que pas de réplique au personnage principal. C'est un choix assumé par l'auteur qui se concentre sur ce SDF lyonnais. On retiendra beaucoup d'humanité dans ce personnage qu'on aurait envie d'aider. Un témoignage touchant.
La collection Contre-coeur contient de bons titres documentaires. "Hosni" vient la compléter sur un sujet pas encore abordé : les SDF. Cette BD est un un long témoignage structuré. On découvre les codes et contraintes de ce mode de vie subi. J'ai été réceptif aux propos intelligents et directs. Hosni n'est plus SDF depuis 1 an mais son analyse de son passé est sobre et posée. En fin de BD, il y a un cahier additionnel contenant des témoignages écrits d'autres SDF. Le recoupement des informations permet de se faire une idée précise de ce que vivent ces reclus de la société. Le dessin est par contre moyen, le trait est tremblant et les couleurs manquent de force. Je regrette également la faible qualité de la couverture non plastifiée, on dirait du papier canson, très salissant. Globalement, cette BD reste un bon documentaire informatif.
Une BD intéressante, voilà comment je résumerais "Hosni". Intéressante car elle traite d'un sujet malheureusement encore tabou dans nos sociétés, à savoir les personnes vivant dans la rue, ceux que l'on appelle de façon politiquement correcte les "sans domicile fixe". Mis en lumière depuis quelques années par la Fondation Abbé Pierre ou les enfants de Don Quichotte, ils sont peu à peu devenus des enjeux politiques, sacrifiés systématiquement. Hosni est donc le héros éponyme dont la vie bascule dans la rue, puis la prison, mais qui parvient finalement à retrouver une situation, ce qui n'est pas le cas d'une majorité de ceux que l'on appelait "clochards"... Son histoire (authentique ?) est symbolique, elle nous aide à voir quel peut être le quotidien d'un marginal. Seul souci, ça manque de rage, de colère, de personnalité. Hosni est un gentil garçon, qui ne se battait pas trop pour retrouver une situation... c'est dommage, j'aurais été plus preneur d'un récit sur un SDF au caractère plus fort... Une BD intéressante, surtout avec les témoignages présents à la fin.
Cette bande dessinée prend la forme d'un documentaire, une retranscription factuelle d'une portion de la vie d'un homme rapportée en témoignage. Cet homme, c'est un ancien SDF choisi au hasard, et le récit de sa période dans la rue permet de savoir comment les choses se sont passées pour lui et d'imaginer que cela doit se passer de manière sensiblement égale pour la majorité de ceux qui se retrouvent à la rue. C'est instructif et plutôt bien raconté malgré une ou deux petites longueurs. Je n'aime pas trop le dessin par goût personnel mais il n'y a aucun reproche à lui faire au niveau technique (hormis l'image des joueurs l'équipe de France de foot qui est assez ratée). Le personnage d'Hosni est rendu proche du lecteur, on comprend son raisonnement, ce qui l'a poussé à agir de telle ou telle manière. Comme il a su rester propre sur lui, on sent par ce récit qu'il a également su garder sa dignité morale malgré une période de déchéance alcoolique. J'ai été agréablement surpris, dans ce récit en bande dessinée comme dans les témoignages écrits qui concluent l'album, que les SDF interrogés citent beaucoup de moments plus chanceux, de gens généreux qui les ont aidés ici et là. On ne sent pas la rancoeur envers les autres gens que je craignais d'y trouver, pas de témoignages vraiment hargneux ou d'éventuelles dénonciations politiques manichéennes. Cette gratitude envers certaines personnes, et même envers certains flics dans un des témoignages, offre des rayons de soleil et un peu d'espoir en l'humanité là où j'avais peur de trouver un récit sombre, désespéré et accusateur. Je regrette cependant de ne pas avoir bien compris les évènements qui ont amené Hosni à devenir SDF. Si une partie de la foule méprise ou a peur des SDF, outre à cause d'une angoisse inconsciente que ça leur arrive un jour, c'est bien souvent parce qu'elle n'a aucune idée de comment ils en sont arrivés là. Du coup, elle imagine tout et bien sûr le pire. D'où ces réflexions qui surgissent estimant que "les SDF, ils l'ont voulue, la rue" ou "ils n'ont qu'à bosser s'ils veulent s'en sortir". D'où l'intérêt de comprendre exactement comment les choses peuvent se passer pour qu'un homme comme vous et moi puisse se retrouver à la rue. Sur ce sujet, j'avais davantage appris en lisant Amères saisons, autre album qui abordait aussi le thème des SDF en plus de celui de l'alcoolisme. Je vois dans cet album une bande dessinée reportage au sujet intéressant. En fait, ce qui me soucie, c'est que je n'ai pas su m'attacher au personnage et à son récit. J'en suis resté à la surface, comme on lit un article de presse sans ressentir particulièrement d'émotions. Le sujet est instructif mais pas marquant dans la façon dont il est présenté. Du coup, je ne pense pas relire l'album et donc en conseille davantage la simple lecture si vous en avez l'occasion que l'achat.
Les BDs sur les SDF ne courent pas les rues (sans mauvais jeu de mot !), il est donc intéressant d’en apprendre plus sur leur quotidien, surtout lorsque celui-ci est raconté par un ancien SDF. C’est Maximilien Le Roy qui s’y colle (voir son pavé Gaza, décembre 2008 - janvier 2009 et notre interview de Février 2009), et le moins qu’on puisse dire, c’est que c’est une réussite ! Le ton est juste, Hosni ne se présente ni comme un héros, ni comme une victime. Il s’en est tiré, et on sent qu’il a eu le temps de réfléchir à son passé de SDF, sur lequel il porte un regard assez mûr, presque philosophique. Les thèmes abordés sont ceux que l’on attend d’une œuvre sur ce sujet : le quotidien dans la rue, le froid, faire la manche, le regard des autres, les relations entre SDF (pas toujours tendres !) ou avec la police… C’est intéressant et touchant, mais sans jamais verser dans le larmoyant. L’ouvrage se termine avec une sélection de témoignages de SDF de tout âge (le plus jeune a 28 ans !). Un grand bravo à Maximilien, qui après avoir donné la parole aux victimes de Gaza, s’intéressent à des victimes bien réelles elles-aussi, et tellement plus proches de chez nous.
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