Le Grand Pouvoir du Chninkel
Angoulême 1989 : Alph-Art du public Aventure médiéval fantastique, un anti-héro de base, élu malgré lui...
Angoulême : récapitulatif des séries primées Best of 1980-1989 Casterman Esclavage Les années (A SUIVRE) Les Meilleures Trilogies Noir et blanc On en parle... Spiritualité et religion Van Hamme
Dans le monde de Daar, s’affrontent quotidiennement trois immortels: Zeugma, Barr-Find et Jargoth. Les victimes de ces guerres sont entre autres les Chninkels et les Tawals. Etant esclaves, ils constituent l’essentiel des fantassins de toutes les armées, et sont donc régulièrement massacrés. Une nuit après une de ces sempiternelles batailles le seul survivant, un Chninkel du nom de J’ON, reçoit la visite d’un monolithe noir se présentant comme le maître créateur des mondes. J’ON a cinq jours pour mettre fin aux querelles des trois groupes. S’il échoue le monolithe, détruira ce monde. Un problème se pose alors au Chninkel : Comment pourra-t-il convaincre les trois immortels de faire la paix alors que lui-même n’est qu’un pauvre Chninkel et esclave de surcroît ?
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Date de parution | Avril 1988 |
Statut histoire | Série terminée (un seul tome à l'origine, ensuite divisé en 3) 3 tomes parus |
Les avis
De l'association Van Hamme-Rosinski était sorti au début des années 80 le légendaire Thorgal. C'est vers la fin des années 80 que les deux artistes (génies ?) se lancèrent un nouveau défi avec "Le Grand Pouvoir du Chninkel" J'ON est une petite créature, un Chninkel, réduit en esclavage et servant de chair à canon dans son monde en guerre perpétuelle. Laissé pour mort, J'ON se verra confié une tache importante: ramener la paix sur DAAR sous peine de destruction complète du monde. Charmant programme pour un " pauvre petit Chninkel" Une fois n'est pas coutume, je commencerai par le dessin. Rosinski maitrise ici parfaitement son art. C'est clairement plus beau que Thorgal. Pour ma part, et remis dans l'époque, je trouve l'utilisation du noir et blanc excellente tant j'ai eu du mal avec la colorisation de Légendes des Contrées Oubliées sorti à peu près à la même époque. Dans la préface de l'intégrale, on annonçait un scénario plutôt "tolkien". Et s'il est vrai que de par sa stature et sa mission J'ON se rapproche de Frodon, qu'ils évoluent l'un comme l'autre dans un monde fantastique on en restera là pour l'inspiration La faute à un autre ouvrage, et non des moindres, dont la présence est encore plus grande : LA BIBLE Et oui jusque dans son dénouement "Le Grand Pouvoir du Chninkel" est biblique. Pêle-mêle j'ai retrouvé Moise et l'exode des Juifs, les apôtres, etc... Il n'en demeure pas moins que Van Hamme arrive à nous captiver et à nous maintenir en haleine "Le Grand Pouvoir du Chninkel" a donc du être à sa sortie, j'imagine, un ovni dans le paysage. Et c'est peut être cette interprétation "païenne" du livre sacré qui aura marqué les lecteurs de la fin des années 80. Pour ma part, découvrant l'ouvrage 36 ans après sa sortie et à un âge raisonnable, je n'ai pas été gêné par ces références, par contre elles m'ont clairement surpris, car complètement inattendues (je n'avais pas lu les avis précédents). Il en reste aujourd'hui une belle aventure d'Héroic-fantasy, à découvrir absolument. Et si l'on s'en donne la peine, un questionnement sur le divin, les croyances, le mystique
Voilà une lecture que j'ai longtemps repoussée pour profiter d'un après midi calme de vacances et pouvoir le lire d'une traite. Classique parmi les classiques, il faisait partie des rares oeuvres aussi classiques absentes de ma biblio municipale quand j'étais plus jeune. Je peux me rattraper quelques dizaines d'années après. Et c'est clairement un classique que j'aurais classé culte à cette époque. Depuis, d'autres oeuvres d'Heroic Fantasy réussies sont sorties et mes critères ne peuvent plus être vraiment les mêmes. J'on, petit Chninkel insignifiant, devient le porteur d'un destin qui le dépasse, en étant choisi pour apporter la paix à un monde ravagé par des guerres sans fin. Van Hamme, fidèle à son style, revisite les mythes religieux avec ironie, transformant cette quête épique en une réflexion sur le pouvoir, la foi et le libre arbitre. Chaque rebondissement du scénario nous plonge un peu plus dans l'absurdité de cette mission divine, où l'espoir et le désespoir se côtoient sans cesse. J'ai personnellement trouvé que les références bibliques manquent un peu de subtilité et que la référence à 2001 l'odyssée de l'espace arrive comme un cheveu sur la soupe... Le dessin de Rosinski, tout en noir et blanc, sublime le récit. C'est une œuvre d'une densité graphique rare. Les ombres profondes, les détails minutieux, tout contribue à créer une atmosphère immersive. Le choix du noir et blanc n'est pas anodin : il renforce le caractère intemporel et universel de l'histoire. Je n'irai donc pas essayer la version colorisée. Le scénario, bien qu'enraciné dans des références bibliques évidentes, parvient à surprendre. Van Hamme joue avec les attentes du lecteur, en construisant une histoire qui, sous des airs de fable religieuse, interroge notre rapport au divin et au pouvoir. L'humour noir et le cynisme sont omniprésents, notamment dans la façon dont J'on, ce petit être frêle et craintif, se voit attribuer une mission impossible. La fin, magistrale, vient bouleverser toutes les certitudes accumulées au fil des pages. Je comprends clairement pourquoi "Le Grand Pouvoir du Chninkel" a marqué des générations de lecteurs. C'est une bande dessinée qui ne laisse pas indifférent en offrant un spectacle visuel de premier ordre. Une œuvre qui mérite amplement sa place dans le panthéon de la bande dessinée.
Cette bande dessinée qui m'a profondément marqué. Dès les premières pages, j'ai été transporté dans le monde de Daar, un univers médiéval fantastique où s'affrontent trois immortels et où les esclaves Chninkels sont malheureusement les premières victimes. Le récit de J'ON, ce Chninkel élu malgré lui pour une quête épique, m'a touché par sa justesse et son humanité. La narration est fluide et riche en rebondissements, mêlant habilement action, philosophie, et humour. Les illustrations de Rosinski sont un véritable régal pour les yeux, chaque case regorgeant de détails qui donnent vie à cet univers captivant. La version noir et blanc que j'ai lue ajoute une intensité dramatique et une beauté saisissante à l'histoire. Ce qui m'a le plus ému, c'est la façon dont l'histoire aborde des thèmes universels comme la liberté, la paix, et la quête de sens dans la vie, tout en restant accessible et divertissante. J'ai ri, j'ai été surpris, et j'ai même réfléchi sur ma propre existence à travers les aventures de J'ON. En bref, c'est une expérience de lecture inoubliable qui mérite amplement la note maximale. C'est une BD que je recommande chaleureusement à tous, que vous soyez un amateur de fantasy ou simplement à la recherche d'une histoire bien racontée et magnifiquement illustrée.
Il y a bien longtemps que je ne l'ai pas relu, j'hésite entre 4 et 5. Mais je mettrai 5 car c'est l'une des BD qui m'a fait découvrir que le monde du 9ème art ne s'arrêtait pas aux séries traditionnelles comme Astérix ou les Marvel des années 80. Une sacrée claque qui m'a ensuite incité à lire Bilal, Tardi... c'était l'illumination, j'étais devenu BD-woke. Une couverture m'évoquant 2001 de Kubrick et une marionette Dark Crystal, c'est intriguant. Avec la scène d'ouverture de bataille, j'entrevoyais les séries B italiennes de dark fantasy. En feuilletant et me spoliant bêtement la fin, j'ai un flash biblique. Wow, soit ça va envoyer du lourd soit ça part dans les mains de quelqu'un d'autre. Eh bien ce magnifique album est resté dans les miennes et trône maintenant au milieu de ma bilbiothèque dans une pochette plastique, l'unique livre que je conserve ainsi. Je ne pense pas que ce livre soit à glorifier à ce point mais il a été un marqueur dans ma vie de lecteur. Le dessin, que dire d'autre que c'est du Rosinski à son meilleur, aucune case n'est bâclée au détriment d'une autre. Le scénario de son compère n'est pas en reste, foisonnant d'idées recoupant des thèmes pourtant déjà vus mais dont le mélange est détonnant: de l'action, de la philosophie, de l'humour, de l'aventure, du romantisme... c'est envoutant et addictif. Notre (anti-)héros est magnifique de justesse, pris dans la tourmente d'une quête sui semble le dépasser et que, comme son homologue Frodon, il saura prendre à bras le corps. Merci messieurs, c'est avec de telles oeuvres que vous avez contribué à faire rentrer des bandes dessinées de qualité sur les étagères de nos librairies.
Je ne connais que la version noir et blanc, grâce au format "intégrale" publié à prix très décent pour cette oeuvre que je trouve incontournable. J'ai retrouvé le même génie de Van Hamme que pour la série Thorgal. Le dessin particulièrement minutieux regorge de détails sublimes. Un "héros" très attachant, une ambiance fantasy envoutante et si bien construite... Culte.
Pour qui aime la bande dessinée, Le grand pouvoir du Chninkel est un incontournable. Un must de la Fantasy, un must du neuvième art. J'ai la chance de posséder les deux versions, couleur et noir & blanc. Et c'est celle en NB que je viens de relire, celle que je préfère. Un scénario génialisime, Van Hamme dose savamment les scènes d'actions, de réflexions et de contemplations. Un monde cruel où trois Immortels se livrent une lutte acharnée. Des armées faites de monstres, de cavalières à la paupière cousue, de plantes carnivores volantes et bien d'autres encore. Un scénario qui mélange la bible et 2001 l'odyssée de l'espace sur fond de péché originel, un mélange harmonieux, cohérent et philosophique. J'ai apprécié la dose d'humour qui contrebalance la partie noire du récit. J'on héros insignifiant, ancien esclave qui va devoir dans un délai de cinq jours mettre un terme au conflit des trois Immortels ou la Terre sera détruite. Il sera aidé par la jolie G'wel. Nos deux Chninkel sont partis dans une quête qui les mènera jusqu'à ce dénouement qui vous scotchera. J'ai été totalement happé par ce récit aux multiples facettes, une partition sans fausses notes avec son tempo guidé au métronome. Mais pour qu'une bd soit culte, il faut aussi un dessin au diapason de l'intrigue. Et là Rosinski sort l'artillerie lourde. Une inventivité qui déborde de chaques planches, des planches qui grouillent de détails, des détails qui magnifient les décors et les personnages. Un noir et blanc au trait précis, fin, violent et sensuel. Une tuerie. Un indispensable.
Une œuvre magnifique de bout en bout, à la fois graphiquement en terme de scénario. La réflexion est fine, la toile de fond de l’histoire fantastico-biblique laisse le manichéisme de côté avec un anti hero aussi veule que courageux. Le Chninkel est tellement humain qu’on en oublierai qu’il ne l’est pas, et c’est ce qui rend cette histoire fascinante.
Il y a quelques jours, j’ai consulté mes statistiques des bandes dessinées avisées sur BDthèque écrites ces derniers mois. Ce qui saute aux yeux, l’univers fantasy ce n’est pas mon truc. Pas une seule BD commentée, et j'ai beau chercher dans ma bibliothèque perso de plusieurs milliers d’albums, pas une seule BD de ce genre. Est-ce que je suis passé à côté de quelque chose de complétement ahurissant qui mériterait que je m’y attarde un peu ? Je me décide à me procurer une belle série agrémentée de commentaires élogieux. Mes premiers pas vont donc se faire avec "Le grand pouvoir du Chninkel". J’y vais d'autant plus aisément que je me sens rassuré avec un duo que je connais, Jean Van Hamme au scénario et Grzegorz Rosinski au dessin. Et j’ai bien fait ! Je découvre un univers inconnu. Un récit avec un héros faible et opprimé, des races qui se combattent, une quête, et des prophéties. Voici donc une version décalée du nouveau testament qui lui emprunte allégrement de nombreuses scènes = les miracles, la Cène, la trahison d’un proche, la crucifixion, et le Messie bien évidemment. Et tout ça avec un zest d’humour. Le scénario est maitrisé du début jusqu’à la fin en apothéose. Les dessins sont magnifiques. Mais ça je le savais déjà. Je reconnais l’exceptionnelle virtuosité graphique de Rosinski. Les cases fourmillent de très nombreux détails. L’œuvre au global est remarquable. A priori il y a une version de cette série en noir et blanc et une en couleur. C’est celle colorisée que j’ai parcourue. Je ne suis pas sûr que le ressenti éprouvé dans la version originale (NB) aurait eu sur moi la même saveur. Cet univers que je découvre fait que je dois déraciner mes certitudes sur ce genre de BD. J’ai apprécié ce monde dépaysant et attachant plein de poésie. L’épopée de J’on m’a conquis au point d’avoir envie de lire d’autres albums fantasy. Je n’aurais pas misé un euro sur cette éventualité avant la lecture de ce triptyque !
96ème avis… tout a été dit, je vais donc faire court. Le Grand Pouvoir du Chninkel est l’une de mes séries préférées. Cette trilogie de fantasy, particulièrement originale et truffée d’éléments bibliques, est un ovni dans un genre pourtant très codifié. A la fois drôle, tragique et décalée, l’histoire est passionnante de bout en bout, bien portée par une narration maitrisée et une remarquable créativité de l’univers. C’est une bouffée d’air frais dans un genre trop souvent marqué par Tolkien. Les superbes dessins de Rosinski font immanquablement penser à Thorgal. Tout est remarquablement soigné et la virtuosité du visuel sublime la puissance du récit. Le Grand Pouvoir du Chninkel est une œuvre culte. Un grand bravo aux auteurs !
Le "Grand Pouvoir du Chninkel", c'est le moment ou la symbiose entre le conteur (Van Hamme) et le peintre (Rosinski) atteint des sommets dans le délire imaginatif. Au premier coup d'oeil on pourrait confondre avec Thorgal, tellement les décors semblent proches, tellement les noms et les prénoms se ressemblent, mais très vite on se rend compte qu'il y a autre chose, on aperçoit l'influence des grands mythes bibliques, de l'imaginaire tolkienien, et même, surprise, de créations fictionnelles aussi éloignées de la fantasy que " 2001, l'Odyssée de l'espace"... Une oeuvre bâtarde, un truculant méli-mélo unique en son genre dans la bd franco-belge. Dans un sinistre contexte ou s'éternise une guerre dévastatrice opposant les "Trois Immortels", J'on, petit être chétif à la chevelure blonde, haut comme trois pommes et va nu-pieds (dans la bande dessinée son peuple s'appelle les Chninkels, mais on peut observer l'influence de l'aspect des Hobbits), est chargé par le maître créateur des mondes de ramener la paix universelle sur "Daar", le monde où se situe l'action (et qui n'est en fait qu'une Terre préhistorique). Pour ce faire il le gratifie d'un sibyllin Grand Pouvoir, qui embarasse J'on en premier lieu car il peine à le maîtriser. La suite du récit retrace son long voyage à travers le monde dans l'espoir de réaliser sa Quête divine, et là comme d'habitude Van Hamme s'illustre : c'est palpitant, bouleversant, émoustillant (la scène érotique entre Volga la Devineresse et J'on métamorphosé vaut son pesant d'or), et certains personnages sont vraiment réussis, comme Zembria la Cyclope ou N'om l'Hérésiarque. Oeuvre expérimentale superbe, cocktail explosif et sensuel qui dérange et fascine à la fois, le "Grand Pouvoir du Chninkel" est assuremment un coup de coeur. L'infernal Van Hamme, qui se dissimule derrière les sagas à succès XIII, Thorgal et autres Largo Winch, frappe ici encore un grand coup, dans un registre plus sulfureux. Un classique à lire absolument.
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