Rébétiko

Note: 3.46/5
(3.46/5 pour 13 avis)

Angoulême 2010 : Prix Regard sur le Monde Plongée dans le rébétiko, cette musique très populaire en Grèce entre les deux guerres...


1930 - 1938 : De la Grande Dépression aux prémisces de la Seconde Guerre Mondiale Angoulême : récapitulatif des séries primées École européenne supérieure de l'image Grèce moderne Musique

Fin des années 30, en Grèce. La dictature militaire s’installe et les libertés fondent comme neige au soleil. L’esprit frondeur de Stavros, amateur de jolies filles, de hachisch, (et vendeur occasionnel) a du mal à se plier aux lois en vigueur. Il retrouve son ami Markos à sa sortie de prison. Ensemble, autour d’un narguilé, ils refont le monde, avant d’aller jouer et danser le rebetiko toute la nuit au son du bouzouki.

Scénario
Dessin
Editeur
Genre / Public / Type
Date de parution 08 Octobre 2009
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série Rébétiko © Futuropolis 2009
Les notes
Note: 3.46/5
(3.46/5 pour 13 avis)
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19/10/2009 | Spooky
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L'avatar du posteur Noirdésir

On a là un album hommage (à un genre musical, à des hommes libres, à une ambiance), ce que confirment préface et bibliographie en fin de volume. L’histoire en elle-même se laisse lire, autour de quelques personnages bohèmes, luttant contre la mouise et une dictature qui les prend pour cible. Le dessin, moderne, n’est pas désagréable. Mais voilà, je ne suis jamais complètement rentré dans cette histoire. Malgré des qualités indéniables, je suis resté à côté. Je ne pense pas que ce soit ma came, sans que je sache réellement l’expliquer. J’ai découvert le rebetiko et ses interprètes, mais je ne reviendrai sans doute pas vers cet univers. Note réelle 2,5/5.

11/10/2021 (modifier)
Par grogro
Note: 5/5 Coups de coeur expiré
L'avatar du posteur grogro

J'ai vraiment accroché avec le dessin de Prudhomme avec cette BD précisément. Encore aujourd'hui, je l'ouvre régulièrement, et je suis sidéré à chaque fois par le talent de l'auteur pour capter des mouvements. Très proche du cinéma pour ce qui concerne le découpage et les angles de vue (ce qui est valable selon moi pour la bande-dessinée en général, mais particulièrement vrai pour Rébétiko), chaque case est un arrêt sur image qui parvient à capter un geste, un élan, une intention, un regard, une expression. Outre le fait que Rébétiko a fait parvenir à mes oreilles une musique dont j'ignorais l’existence même, j'ai vraiment aimé partager cette journée (la BD se déroule sur 24H) avec cette joyeuse bande d'anarchistes qui ne disent pas leur nom. Ils emmerdent le pouvoir, en maintenant leur art vivant. En vivant, tout simplement, appliquant en cela les précieux conseils d'un certain Baudelaire qui écrivait : "Enivrez-vous. Il faut être toujours ivre, tout est là ; c'est l'unique question. Pour ne pas sentir l'horrible fardeau du temps qui brise vos épaules et vous penche vers la terre, il faut vous enivrer sans trêve. Mais de quoi ? De vin, de poésie, ou de vertu à votre guise, mais enivrez-vous. Et si quelquefois, sur les marches d'un palais, sur l'herbe verte d'un fossé, dans la solitude morne de votre chambre, vous vous réveillez, l'ivresse déjà diminuée ou disparue, demandez au vent, à la vague, à l'étoile, à l'oiseau, à l'horloge, à tout ce qui fuit, à tout ce qui gémit, à tout ce qui roule, à tout ce qui chante, à tout ce qui parle, demandez quelle heure il est. Et le vent, la vague, l'oiseau, l'horloge vous répondront il est l'heure de s'enivrer ; pour ne pas être les esclaves martyrisés du temps, enivrez-vous, enivrez-vous sans cesse, de vin, de poésie, de vertu, à votre guise." Alors c'est ce que s'appliquent à faire les "rébètes", et c'est un peu ce que l'on fait soi-même en déambulant avec eux jusqu'au petit matin. En guise de fin, Prudhomme nous offre une scène de toute beauté au cours de laquelle les protagonistes traversent un bras de mer (ou descendent un fleuve, on ne sait pas mais qu'importe), accompagnés par le jour qui point peu à peu. Cette scène me renvoie à mes jeunes années de beuverie où encore saouls, nous regardions le soleil passer l'horizon, l'atmosphère nous grisant davantage de sa douce quiétude et nous conférant le sentiment d'avoir vaincu la nuit. Le sentiment d'être immortels.

30/03/2020 (modifier)
L'avatar du posteur Michelmichel

J'ai bien aimé cet album, certes sans prétention, c'est pas du chef d'oeuvre, mais c'est très sympa. C'est plein de soleil et l'on retrouve volontiers des teintes de rouge, orange, jaune pour mieux se fondre dans l'ambiance chaude et estivale de la Grèce. L'histoire est sympathique, même s'il n'y a pas de réel dénouement, de chute, j'ai pris plaisir à suivre les escapades de nos rebetes, dont certains ont un réel charisme. Le trait est assez particulier, assez anguleux, mais j'ai bien aimé cette originalité. Enfin, j'ai pu découvrir grâce à cette BD un morceau d'histoire gréco-turque (domaine que je ne maitrise absolument pas...) ainsi qu'une partie du patrimoine musical de cette région. Moi qui ne connaissais pas le rébétiko, j'en ai écouté, suite à cette lecture, plusieurs morceaux, et certains sont vraiment très beaux (Apo ligo ligo, et Dio jiftopoulès, par exemple, sont mes favoris). Bref, un petit album qui ne se prend pas la tête, c'est pas de la haute voltige, mais j'ai même fini par l'acheter. Un coup de coeur pour la découverte musicale en prime. (296)

13/03/2015 (modifier)
Par Costas
Note: 5/5

Pour quelqu'un qui aime le rébetiko c'est une bande dessinée formidable! Cette histoire nous fait voyager auprès de ces rébètes. De plus l'auteur s'est vraiment renseigné sur le sujet : les protagonistes ont existé, ainsi que les chansons qu'ils chantent. Il y a un vrai travail de recherche car certaines cases sont la reproduction de photographies existantes c'est pourquoi je suis tenté de classer ce roman graphique dans les bandes dessinées historiques ; l'auteur nous fait découvrir à travers cette histoire une facette de la Grèce peu connue avec un contexte historique bien rendu. Au départ les dessins m'ont un peu déçu mais ils vont bien avec cette histoire : des couleurs assez claires pour l'ambiance extérieure en plein jour et des couleurs foncées pour évoquer la noirceur du monde du rébetiko le soir dans les tékés. Je conseille bien entendu cette bande dessiné à ceux qui ne connaissent pas le rébetiko afin qu'ils découvrent ce genre musical.

06/05/2013 (modifier)
L'avatar du posteur Yannou D. Yannou

J'ai pris cette bd à une médiathèque sans trop y regarder de près. Et puis... Je me suis fait happé en quelques pages par cette ambiance de soleil et de glandeurs aux charismes étranges. Les dessins rendent une ambiance de ville et d'une époque (la Grèce avant la dictature des colonels) saisissante. Et l'histoire petit à petit se cale sur cette atmosphère méditerranéenne, de petits embrouilles et de traines-savates. Une journée ailleurs dans un pays bouffé de soleil, accompagné de musique et agrandie d'une impression de liberté...ça ne se refuse pas !

27/01/2012 (modifier)
Par Gaston
Note: 3/5
L'avatar du posteur Gaston

2.5 'Rébétiko' est typiquement le genre de roman graphique qui ne me passionne pas car le scénario manque de rebondissements à mon goût et les personnages ne sont pas attachants. Nous suivons un groupe de musiciens rebelles dans leur vie quotidienne et cela ne m'a pas très intéressé. En revanche, je me suis beaucoup intéressé à la situation politique de la Grèce des années 30. Je n'ai pas beaucoup de connaissance du régime fasciste grec souvent oublié, contrairement au régime de Franco, de Mussolini et bien sûr de Hitler. Ce récit n'est donc pas totalement inutile et j'en conseille la lecture (mais sûrement pas l'achat) aux lecteurs désirant en savoir plus sur une période trouble de la Grèce.

10/10/2011 (modifier)
Par Ro
Note: 3/5
L'avatar du posteur Ro

Je ne suis pas tellement enthousiaste avec cette BD car ce n'est pas le genre de récit qui me séduit vraiment. C'est un pur roman graphique qui rend, de belle manière d'ailleurs, hommage à un type d'hommes assez rebelles, des musiciens grecs ayant amené leur culture de leur exil de Turquie dans les années 20, en but contre le gouvernement fasciste grec de 1936 qui voit en eux une atteinte à son état d'esprit strict et nationaliste. Nous sommes donc placés dans un décor géographique et historique original et c'est ce qui m'a intéressé dans cette lecture. J'ai en effet découvert une musique, le Rébétiko, mais surtout une population, ces turcs chrétiens orthodoxes exilés à Athènes suite à une défaite grecque à Smyrne en 1922. C'est tout un état d'esprit qu'ont ces Rébètes, en but contre le gouvernement grec, n'hésitant pas à transgresser des lois qu'ils estiment contraignantes et à ne pas trahir leur volonté de liberté. C'est cette partie du récit qui est bien rendue ici, avec des protagonistes aux fortes personnalités. Mais à côté de ça, je dois dire que je ne suis pas fan de ce genre de roman graphique où l'auteur semble fasciné par des personnages à l'esprit rebelle auxquels je n'accroche pas. J'ai eu un peu de mal à les trouver attachants, ces musiciens, de même que j'ai eu du mal à comprendre leur comportement un peu nihiliste et l'arrogance que leur apporte la confiance absolue en leur musique. Le dessin non plus ne m'a pas vraiment séduit même s'il est de bon niveau. Je ne le trouve pas beau ni très agréable. Hormis le côté instructif, je n'ai donc que moyennement apprécié cette lecture qui m'a appris des choses, m'a permis de découvrir les Rébètes et le Rébétiko, mais ne m'a pas apporté beaucoup de plaisir de lecture.

24/07/2010 (modifier)
Par Erik
Note: 2/5
L'avatar du posteur Erik

Je n'ai guère aimé Rébétiko. Non pas que je n'aime pas les danseurs grecs des années 30 : loin de là ! C'est plutôt le rythme de l'histoire qui est très lent et qui s'inscrit dans une certaine ambiance méditerranéenne d'époque trouble. Au fil des pages, mon intérêt s'est décru jusqu'à éprouver un sentiment de pénibilité quand je tournais une page. Après, je me connais : cela devient un calvaire. Et pourtant, je me dis qu'il ne faut quelques fois pas grand chose pour me satisfaire. Ici, le scénario confère à l'ennui. C'est beau de voir des gens danser dans des bars où il y a une franche rigolade après des séances de fumette. Cette bd qui se consacre corps et âme à un courant musical pourra plaire bien entendu à des mélomanes qui imagineront sans doute des figures hypnotiques. Pour ma part, je me suis endormi...

01/07/2010 (modifier)
Par cac
Note: 3/5
L'avatar du posteur cac

Le rébétiko est une musique venue de Turquie et jouée par des gens marginaux vivant principalement de petits trafics un peu en marge de la société grecque. Ils sont pour cela mal vu par le gouvernement en place et la dictature de Metaxás qui les réprime allant jusqu'à casser leurs bouzoukis, cet instrument dont ils jouent dans les tavernes un peu sordides enfumées par les narguilés. J'ai appris des choses. Le dessin est, pour sa part, très soigné et je n'ai rien à lui reprocher. L'histoire est dense avec un peu plus de 100 pages, ce qui explique aussi le prix un peu plus élevé. Mais, à vrai dire, la vie du personnage principal, Stavros, et de ses amis ne m'a pas intéressé plus que ça. Les scènes musicales sont bien représentées laissant voir la façon de danser un peu en transe semblablement à des derviches tourneurs. Il manque une petite puce intégrée dans l'album qui diffuserait de la musique en même temps qu'on lit :). Bref, j'hésitais entre 2 et 3 étoiles mais l'album a tout de même des qualités même si je n'ai rien ressenti de transcendant lors de cette lecture.

12/05/2010 (modifier)
Par JAMES RED
Note: 4/5
L'avatar du posteur JAMES RED

Quand j'ai ouvert ce livre, je ne savais même pas quel en était le sujet. Une mystérieuse couverture baignée de teintes rouges et ocres sur fond noir et blanc me donnait quand même envie de découvrir ce qu'était le rébétiko. Je découvrais qu'il s'agissait d'une musique jouée dans les environs de Smyrne. Lors de la rétrocession de cette ville à la Turquie, cette musique s'est déplacée dans les rues athéniennes. Comportant un fort contenu social et un côté trop orientaliste, le dictateur Metaxas l'a interdite. C'est dans une étrange ballade que David Prudhomme auteur de La Marie en plastique, nous convie. L'auteur arrive à reproduire avec une réelle virtuosité l'atmosphère enfumée des tripots athéniens, ainsi que l'ivresse des joueurs de rébétiko : 4 personnages particulièrement bien travaillés. L'histoire recèle une vraie épaisseur et on se prend à lire ce livre d'une traite, sans jamais s'arrêter. Alors voilà, ce livre ne touchera pas tout le monde, mais il mérite amplement le détour.

08/12/2009 (modifier)