Red Ketchup
Red Ketchup est le meilleur agent du FBI....mais aussi le plus dangereux.
Auteurs canadiens Croc, le magazine Les petits éditeurs indépendants Les Roux ! Spin-off
Red Ketchup, l’increvable agent fou du FBI, pourfendeur de la veuve et de l’orphelin, prend du service. La vie en rouge est le récit étonnant de ses origines troubles et de sa première grande aventure, chronique de la démesure annoncée. Massacres, bombes atomiques, phalanges occultes et assassinats politiques sont au menu. L’humour est noir, le rire est jaune et le rouge sang coule à flots. Texte:La Pastèque
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Date de parution | Mars 1991 |
Statut histoire | Une histoire par tome 9 tomes parus |
Les avis
Je viens de lire Red Ketchup contre Red Ketchup, éditions Dargaud 1992, et j'avoue que c'est très sympathique. J'approuve tous mes prédécesseurs: entre le scénario déjanté et la classique ligne claire, le mortier prend. La première page avec ses rouquins musclés endormis dans des sortes de cabines téléphoniques remplies de liquide, et un savant à blouse blanche et mâchoire de métal qui poursuit un cravaté à révolver... cela rappelle le savant fou au deuxième degré de Palmer (le nom me revient: Supermarketstein!), ou ceux de Tardi dans Adèle Blanc-sec, bref un petit goût seventies. Par ailleurs je trouve que la ligne claire est un peu enrichie de décors est de gueules assez bien observés, sociologiquement j'entends. L'enquêteur rescapé des camps ou la rombière, femme de nazi qui a sauvé les meubles en 45 en émigrant aux états-Unis ont des visages très évocateurs. Les dents prennent une place insoupçonnée chez Tintin, par exemple. Les ressorts dramatiques sont un peu datés, les savants fous et leurs hommes nouveaux, les méchants nazis contre les bons juifs, mais ça ne se prend pas au sérieux: Red Ketchup peut aussi faire penser à Dirty Harry, dans son cynisme dévastateur. Voire aux personnages de Jules, le héros d'Emile Bravo qui, cadrés dans leur ligne claire, se permettent d'autres genres de transgressions, familiales, sociales, voire scientifiques . Après lecture de 4 ou 5 tomes supplémentaires, dans cette édition à la couverture en toile qui en rajoute dans le kitch, je confirme mon plaisir, et rajoute une étoile pour la bonne tenue dans la durée ! L'apparition de sa sœur et avec elle d'un passé du héros, casse le moule du héros des 30 glorieuses, et fait entrer Red Ketchup dans le XXIème siècle. Mais cette parenté ne réussit pas tout-à-fait à nous le rendre humain. La seule personne à qui on puisse réellement s'identifier est le patron du FBI qui essaye de se débarrasser de cette recrue ingérable au fur et à mesure des épisodes, sans jamais y parvenir... Libre et divertissant.
Avec ce dessin dans le pur style ligne claire classique, Red Ketchup, de prime abord, fait penser à Tintin, ou à un archétype de bande dessinée traditionnelle. Détrompez-vous. Avec Red Ketchup, ça décoiffe sévère. Steve Red Ketchup, ainsi surnommé à cause de ses yeux rouges, est un agent du FBI aux méthodes (très très) musclées. Mais en plus de cela, il est accro aux drogues de tout type. Ainsi, il se nourrit exclusivement de pilules et de médicaments, en quantité suffisante pour terrasser n'importe qui de normalement constitué. Et entre sa violence intrinsèque, sa dépendance à la drogue et sa paranoïa, ça fait souvent de (gros) dégâts. Il va ainsi tour à tour massacrer des innocents à coup d'épée, jouer au garde du corps musclé, et organiser un génocide de pingouins. Bref, ici, tout est poussé au maximum, des méthodes musclées au patriotisme sans faille de Ketchup. En plus, ce nom, c'est la cerise sur le gâteau. On est dans l'absurde du début à la fin, et c'est souvent très drôle. Avec moi, en tout cas, ça marche du tonnerre. Et puis Red Ketchup a la tête de l'emploi, avec sa coupe de cheveux en brosse couleur carotte, son complet bleu et ses lunettes noires, qui protègent ses yeux couleur sang. Il est profondément antipathique (c'est quand même un psychopathe de premier ordre ultra violent), mais c'est tellement absurde que l'on prend du plaisir à suivre ses aventures. Cette parodie des héros américains justiciers aux méthodes musclées vise juste et est terriblement efficace. Bref, vous l'aurez compris, je ne peux que vous encourager à y jeter un oeil.
Plus je relis les albums de Red Ketchup, plus j'aime cette série. Même les histoires qui me paraissaient moyen il y a quelques années me semblent excellent aujourd'hui. À l'occasion de la sortie du dernier album, je réécris mon avis. Red Ketchup est un spin-off de la série Michel Risque. En effet, c'était un personnage secondaire qui est devenu tellement populaire qu'il éclipsa Michel Risque. Il connut d'abord des aventures en une dizaine de pages avant de connaitre 8 grandes aventures en 44 pages. La dernière fut subitement interrompu lorsque le magazine qui le publiait (Croc) ferma ses portes et il a fallut attendre 22 ans pour voir la suite et la fin de cette histoire ! Cette série a plusieurs qualités a commencé par le dessin en ligne clair très personnel de Réal Godbout que j'aime bien. Red Ketchup est un des meilleurs anti-héros que je connaisses et il est une très bonne parodie de la violence que l'on retrouve dans la société américaine. L'humour de cette série me fait bien rire, mais il faut aimer l'humour noir. Les scénarios sont bien construits et prenant et je pense que mon affection pour les scénarios du duo Fournier-Godbout. Chaque mois il devait fournir pour Croc quatre pages de Michel Risque et puis par la suite 4 pages de Red Ketchup et chaque mois ils déballaient toutes les idées qu'ils avaient en tête ce qui explique sans doute pourquoi cette série (ainsi que Michel Risque) est remplit de personnages mémorables, du personnage le plus important au simple figurant. Le dernier album dont plus de la moitié a été conçu deux décennies après le commencement du récit est remarquable car il est aussi bon que les autres albums ! Le dessin de Godbout n'a pas prit une ride. Les seuls trucs que je peux reprocher c'est que les têtes m'ont semblés un peu bizarre parfois et il me semble que la coloration sur les nouvelles pages me semble différente que le reste de l'oeuvre, mais c'est pas trop grave. La fin de cette aventure laisse une porte ouverte pour de nouvelles aventures de Red Ketchup et si cela arrive j'espère que les auteurs ont encore pleines de bonnes idées dans leurs têtes !
Red Ketchup est une espèce de parodie qui part dans tous les sens. Je n'ai pas du tout apprécié le personnage principal qui m'est totalement antipathique. Il n'a d'ailleurs pas hésité à tuer son propre père en chaise roulante sur une voie ferrée ! C'est immonde. Par la suite, les aventures de cet agent fou m'ont semblé sans grand intérêt même si certains n'hésitent pas à crier au chef d'oeuvre du genre entre deux poilades. C'est déjanté et trop décalé pour me satisfaire pleinement.
Red Ketchup c'est un peu Tintin et James Bond revus par le Professeur Choron et les frères Farrelly. Je ne sais pas ce que les auteurs québécois picolent, crisse d'ostie de tabarnak ! Mais leur fort doit être raide en maudit. En clair, ils sont sérieusement barrés. Leur agent secret est une caricature trash d'agent secret, complètement stupide (pardon : niaiseux), mais investi d'une conscience professionnelle qui force le respect. Peu importe les moyens mis en œuvre pour réussir sa mission (ou l'idée tordue qu'il s'en fait), ce bulldozer ambulant va toujours au bout de ses crétineries quelles qu'en soient les conséquences. Catastrophes en série garanties. Les histoires sont parfois décousues, sans doute à cause de leur format de parution, en épisodes à suivre dans le magazine Croc, mais quelle importance ? Les rebondissements s'enchaînent dans un humour débridé et Red Ketchup s'en donne à cœur joie dans le registre du politiquement incorrect. C'est souvent débile, mais on rit beaucoup. Le dessin, inspiré par la ligne claire belgo-néérlandaise, est bien maîtrisé ; il colle parfaitement au propos du scénariste. La série, publiée partiellement chez Dargaud il y a un quart de siècle, bénéficie désormais d'une réédition de qualité grâce aux éditions La Pastèque, une initiative à saluer. À découvrir également, les aventures de Michel Risque des mêmes auteurs, dont Red Ketchup n'était à l'origine qu'un personnage secondaire.
Rhaaa l’odeur d’un bon steak frites ketchup avec sa dose minimale de cholestérol remplit de joie mon système cardiovasculaire. BD québécoise culte aux pays des caribous (Canada), cet anti-héros, cousin intello de Stallone, qui carbure allégrement aux pilules et aux substances plus qu’illicites est d’une simplicité basique à souhait : son seul objectif est sa mission et ce, par n’importe quel moyen. L’histoire, avec ses airs de naphtaline à la James Bond époque Sean Connery, mélange situation absurde, poupée gonflable, grosses prunes, personnages hétéroclites et stéréotypes en tout genre. Graphiquement c’est tendance « ligne claire » (comprendre un style visuel très Tintin sous acide) avec beaucoup de bulles à lire et une mise en avant des dialogues. Je vous arrête tout de suite, ce ne sont pas des dialogues trop compliqués, longuets avec un vrai ésotérisme verbal à la Jacobs et sa Marque Jaune ! Que nenni, c’est du dialogue très bourrin, simple à comprendre même pour moi (a-ga-ga) et en grosses lettres. Le scénario est bien maitrisé et amusant, avec une construction originale et sans pause alliant simplicité exagérée (hop ! vous avez vu ? un oxymore bien placé) et humour bête et méchant. Difficile d’approfondir la psychorigidité des personnages mais là n’est pas le but. Ici l’histoire est noire, le sang est chaud et l’on rit jaune. Par ailleurs, pour les purs et durs, un intégral existe regroupant les trois premiers volumes (si si) mais ceux-ci sont plus violents et plus crus que ce 6e épisode qui, ma foi, est assez mou sans pour autant être mauvais. Pas un vrai travail d’orfèvre ni intemporel mais un bon moment de lecture lors de vos transports en commun. Bref, Red Ketchup est avant tout une sympathique bande dessinée sans prise de tête qui mélange polar, satire et action. Je ne sais pas si les auteurs, Pierre Fournier et Réal Godbout, se sont inspirés de leur vie personnelle sinon il va falloir consulter rapidement.
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