Mauvais garçons
En Andalousie, de nos jours. L'amour, le flamenco.
Espagne Musique Roms, Gitans, Tziganes et autres Bohémiens
Il se nomme Manuel, sa famille est originaire d’Andalousie, mais il a vécu en France jusqu'à ce qu'il décide de revenir s'y installer. Il a un ami gitan qui se nomme Benito, un chanteur hors norme. Manuel et Bénito sont inséparables. Car, ce qui lie avant tous les deux jeunes hommes, c’est l’amour du flamenco, le vrai, le pur, pas le flamenco rock comme peuvent le jouer certains frimeurs méprisables (mais qui, à contrario, gagnent très bien leur vie). Ces « mauvais garçons » vivent au jour le jour d’expédients. Seul leur amour des femmes leur fait tourner la tête.
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Date de parution | 08 Octobre 2009 |
Statut histoire | Série terminée 2 tomes parus |
Les avis
Après la lecture des 2 tomes. Le rapprochement avec une autre BD Futuropolis sortie cette année est presque évident. Comme d'autres aviseurs, j'ai pensé à Rébétiko qui mêle culture musicale et roman graphique. L'ambiance est excellente grâce aux superbes dessins de Flao. Je m'étonne d'avoir enquiller les deux tomes d'une traite sans m'en rendre compte. C'est un gage de qualité. Le flamenco, c'est une musique et une danse, mais également un mode de vie. Le récit ne peut pas nous faire entendre des notes mais il réussit à faire ressentir cette ambiance si particulière. L'histoire de ces 2 amis est plus dense qu'il ne parait. Il se passe pas mal de choses influençant la suite des évènements. En un laps de temps réduit, leurs vies évoluent grandement. Les auteurs sortent du rang, grâce à Futuropolis, et nous offre une oeuvre d'une grande qualité. Il y a tout ce que j'attends dans cette série. Le 9ème art a de l'avenir avec de tels auteurs.
Quand j'ai feuilleté pour la première fois "mauvais garçons" ça a été un choc graphique. Un vrai coup de foudre. Le dessin y est sublime, précis et spontané, avec je trouve un petit côté Pratt mais avec un amour du modelé en plus... c'est vraiment beau. Je pourrais passer des heures rien qu'à me repaître de ces images et de ces séquences tellement elles me transportent. Un vrai, réel coup de cœur, comme je n'en ai pas eu depuis longtemps. Le scénario quant à lui semble dicté par l'envie qu'a eu le dessinateur de représenter telle ou telle séquence : une corrida entre un homme et son chien, un groupe de flamenco qui joue, chante et danse, deux amoureux qui s'enlacent dans la verdure... cela a l'avantage de produire des saynètes belles et inspirées, mais rend l'histoire quelque peu décousue, ce qui pourra en rebuter certains. J'ai personnellement bien aimé, bien que je sois restée un peu sur ma faim. Mais aucun, non, aucun amoureux du beau dessin ne devrait passer à côté de cet album graphiquement exceptionnel.
Décidément ces deux-là ont un grand talent ! On avait découvert Benjamin Flao et son trait réaliste dans La Ligne de fuite, il y a deux ans. A l'époque son trait me semblait manquer d'un peu de maturité, mais il me semblait voué à faire de grandes choses. C'est déjà chose faite avec ces "Mauvais garçons", cette chronique désenchantée de deux chiens fous que l'amour du flamenco consume. La plupart des planches sont juste magnifiques, une petite minorité manquant un peu de maîtrise. Mais le choix des cadrages, des ambiances et des plans montre la maturité du jeune auteur nantais. Son complice Christophe Dabitch a planté cette fois le décor en Andalousie, de nos jours, dans un village où le temps semble paresseux, où les deux héros traînent leur mélancolie au milieu des vieux qui radotent, mégotent, ergotent tout en sirotant leur jaja quotidien. Un village dont quelques tranches de vie sont montrées, comme des ponctuations à l'histoire de Manuel et Benito, l'un espagnol ayant vécu en France, l'autre d'origine gitane, si différents et si riches de cette différence... Leur amour du flamenco et des femmes les mènera à leur perte... ou pas. C'est dans ce jeu des nuances que se situe l'âme de ce diptyque plein de grâce, de splendeur et de rythme chaloupé. L'amour de la musique, après Rébétiko, semble inspirer les gens chez Futuropolis...
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