Flood! (Flood! A Novel in Pictures)
Plongée intime dans New York...
BD muette Carte à gratter Dark Horse Comics Les petits éditeurs indépendants New York
Réalisé sur une période de sept ans, Flood ! relate en trois actes les derniers jours d’une Cité en pleine dépression. Home, le premier récit, voit un ouvrier perdre son emploi. C’est le début d’une vertigineuse descente aux enfers. Dans L, notre homme, laissé plus bas que terre, s’enfonce sous la cité. Au cours de cette plongée aux résonances jungiennes dans les profondeurs du métro (1), il voyagera à travers la mémoire de la ville, ses crimes et ses mythes. Entre graffitis et cosmogonie des origines, le chaos de la métropole trouve une échappée : les exclus offrent la possibilité d’une communauté. Dans Flood !, acte final donnant son titre au recueil, il refait surface dans une cité en passe d’être inondée — lavée ? — par les flots. Nourri de son expérience ancestrale, il s’enferme et transmet, via une encre bleue — rupture dans le noir et blanc du livre — le devenir de la ville, la résistance des parias dans une envolée qui nous mènera de cette ébauche de New York qu’était Coney Island à l’arche de Noé. Notamment défendu par Art Spiegelman, Neil Gaiman et Allen Ginsberg, Flood ! connaît aux États-Unis un succès critique important lors de sa sortie en 1992 et remporte un American Book Award.
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Date de parution | 07 Novembre 2009 |
Statut histoire | Histoires courtes (1 seul tome prévu) 1 tome paru |
Les avis
Attiré par la très belle couverture de cette BD, j'avoue ne pas avoir été emballé par ma lecture. En refermant cet album, c'est un peu la douche froide, mais pas vraiment celle promise par la couv'. Si le graphisme monochrome noir (hormis quelques touches de bleu vers la fin) est vraiment sympa, le récit reste pour moi trop confus. Je ne pense pas que cela tienne à l'absence de texte (ce n'est pas la première BD du genre que je lis), mais plutôt au côté un peu nébuleux de la narration ou des recherches graphiques de Eric Drooker. Du coup, cette découverte sombre d'un New York impitoyable ne m'a pas emballé du tout. Il ne suffit pas de composer de belles planches pour construire son autel ; là ça fait plutôt mise en bière... Vite lu et vite oublié je pense.
Le dessin style carte à gratter m'a tout de suite rappelé celui de Thomas Ott. Il y a des planches qui sont véritablement très réussies. Le grand Art Spiegelman lui-même ne s'y est pas trompé dans sa préface. Nous avons là un comics qui sort des sentiers battus : c'est manifeste ! Cependant que sont les dessins s'ils ne sont pas servis par un scénario à la hauteur ? Tout n'est que mélange de scènes totalement oniriques. L'absurde ne m'a guère convaincu. Finalement, je préfère nettement le travail de Thomas Ott qui conjugue avec talent à la fois un dessin muet si caractéristique en donnant surtout du sens à son récit. Ici, on navigue en eaux troubles. C'est si complexe à décrypter que je préfère laisser cela à d'autres lecteurs...
Cette BD muette est une merveille. Le dessin est si évocateur que l'auteur arrive à faire passer énormément de choses parfois dans une seule case. Il y a aussi de belles séquences oniriques répondant à des questionnements contemporains et sociaux. J'ai été impressionné par le nombre de thèmes abordés indirectement. C'est au lecteur de décrypter les pages et d'interpréter en partie. La lecture est relativement rapide pour une raison technique, les pages ne contiennent pas de texte, mais également pour une raison logique, le lecteur est happé par les récits et ne se rend plus compte du défilement des pages. J'ai vraiment pris du plaisir à lire cette BD bien que son contenu ne soit basé ni sur l'action ni sur l'humour. C'est le propre d'un roman graphique, ici proche de l'inclassable sur le contenu mais aussi sur la forme. Le dessin a de fortes influences comics, encore plus évidentes dans le troisième récit lorsqu'il passe en bichromie. La structure des cases m'a fait penser à Thomas Ott ainsi que la narration muette. L'appréciation d'une telle BD dépend du ressenti personnel et de l'interprétation que l'on fait des éléments fournis. Je recommande vivement cet ovni du 9ème art.
La couverture m'a tout de suite fait penser aux graphic novels de Will Eisner. La comparaison n'est pas anodine, puisque Flood! prend comme personnage principal la ville de New York, dans laquelle déambule un homme en peine. Au niveau du dessin Eric Drooker s'éloigne de cet illustre auteur pour proposer un style plus underground, plus "brut", lequel aspect est notamment renforcé par l'usage de la carte à gratter. Du coup de nombreuses cases et planches gagnent en expressivité, et un grand nombre laissent une image rémanente dans la mémoire du lecteur. On dirait la plupart du temps des gravures. C'est une Grosse pomme sur le point de basculer dans le chaos que nous dépeint Eric Drooker. Son personnage déambule dans les rues, sans trouver de refuge durable ni de salut. Le parallèle avec la Bible est évident, jusqu'à la scène finale directement tirée du Livre. On ne s'ennuie pas trop à cette lecture, d'autant plus que Drooker multiplie les idées de mise en scène, jusqu'à par exemple splitter les cases de sa page et nous proposer de petites, très petites cases. Autre nuance importante, l'apparition d'un joli bleu dans certaines planches, pour montrer une mise en abyme plutôt astucieuse. Récit muet, Flood! est cependant très facile à suivre, même si je ne suis pas sûr d'avoir compris toutes les scènes et leurs hors-textes. C'est d'ailleurs mon principal regret après ma lecture, car j'apprécie cet album, qui, en demi-format, est un très bel objet, au packaging remarquable. Souhaitons que sa belle couverture l'aide à une meilleure visibilité.
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