Arabico

Note: 3/5
(3/5 pour 4 avis)

Dans le quartier, on l’appelle « Arabico ». Il est français, d’origine algérienne, il a 13 ans. Un jour, il perd son carnet de correspondance, et surtout, la carte d’identité qui se trouvait à l’intérieur. Inquiété par le sort qu’on réserve aux « sans-papiers », Arabico prend peur. Il se tait, il se cache, s’enfuit… Puis il disparaît !


Quadrants Racisme, fascisme

Une histoire en trois tomes qui décrypte les trois grandes étapes de la vie du personnage : la sortie de l’enfance, la sortie de l’adolescence, puis l’entrée dans l’âge adulte.

Scénario
Dessin
Couleurs
Editeur / Collection
Genre / Public / Type
Date de parution 28 Octobre 2009
Statut histoire Série abandonnée (Initialement prévue en 3 tomes) 1 tome paru

Couverture de la série Arabico © Soleil 2009
Les notes
Note: 3/5
(3/5 pour 4 avis)
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29/10/2009 | Ro
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Par Miranda
Note: 2/5
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Je crois que nous sommes presque tous d'accord pour dire que cette bd a un défaut majeur, le manque de profondeur des personnages qui les rend très peu voire pas du tout attachants. Même si je comprends les motivations de l'auteur qui veut montrer du doigt les injustices de notre société, la seule chose qu'il arrive à faire c'est de nous balancer une histoire assez agressive contre la police. Il y a effectivement beaucoup de cas comme celui raconté ici et c'est sans exagération aucune, mais l'auteur s'y prend mal, au lieu de se concentrer sur les sentiments profonds de ses personnages, ils ne sont que des faire-valoir, un peu utilisés comme des éléments de vengeance, ce qui ne leur rend pas justice. Au contraire, abusés une fois dans la vraie vie, ils le sont une deuxième fois dans la retranscription de leur histoire. En résumé c'est beaucoup trop superficiel et on ne compatit pas à la douleur de cette famille. De plus graphiquement ce n'est pas très agréable à regarder et pour finir, des histoires comme celles-ci on en soupe tous les jours au JT, alors une de plus…

17/11/2009 (modifier)
Par Spooky
Note: 3/5
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Intéressant cet "Arabico"... Une BD qui arrive à point nommé d'ailleurs... A l'heure où l'on nous parle d'identité nationale, ce témoignage, ou plutôt ce patchwork de plusieurs expériences, propose une certaine vision de l'intégration de l'un des représentants de l'ethnie la plus visée par les fâcheux, hors te feux et autres baies sons de tous poils (amis de la modération, merci de laisser mes jeux de mots pourris) : les arabes. Halim Mahmoudi nous montre les brimades policières, le harcèlement moral et social, les soucis à l'école, etc. Le pauvre petit Arabico en prend un peu plein la gueule. Comme l'indique Mahmoudi dans un entretien à son éditeur, il a essayé de se démarquer des autres récits du même genre et de parler d'autre chose que de la violence, de la délinquance ou de la drogue. Il veut montrer le quotidien, la famille, le foyer, les déchirements et les remous provoqués par cet état de fait. Bonne idée, mais qui ne me semble pas tout à fait bien pensée. L'auteur, à mon sens, ne rentre pas assez dans l'intimité de son jeune héros, ne nous montre pas suffisamment ses tourments intérieurs, son identité pluri-culturelle, etc. C'est dommage, parce que son dessin est très agréable, fort lisible, on sent l'habitude de l'efficacité chez cet illustrateur/caricaturiste de presse. Pas inintéressant, mais j'espère que la suite sera plus approfondie.

12/11/2009 (modifier)
Par mallet
Note: 5/5 Coups de coeur expiré

J'ai lu Arabico... quel choc ! Les BD comme celles-ci sont rares. C'est un récit très engagé car très personnel, subjectif (pour une fois !). Vécu de l'intérieur, avec les tripes, et le cœur! Certes, l'auteur n'y va pas avec le dos de la cuillère quand il parle de la violence des institutions policières, mais il confirme le sentiment de malaise et d'urgence dans lequel vit la population pauvre des quartiers qu'on dit sensibles. Certains n'apprécieront pas du tout les partis pris, parleront de caricature... mais c'est vite oublier que l'auteur est aussi dessinateur de presse ! Qu'il sait de quoi il parle. Et que pour une fois, un récit de banlieue ne parle pas de drogue, d'armes à feu, de délinquance gratuite... J'ai particulièrement adoré la construction. La tension est la, dès le début... l'intrigue est posée. C'est une formidable intrigue a tiroir ou tout se rejoint pour un final, certes sombre, mais lucide, doux, humain, et implacable! Cette BD deviendra culte, a coup sûr! J'attends les 2 autres tomes avec impatience. Ils confirmeront tout le talent de son auteur, qui est arrivé avec une oeuvre coup de poing, pour faire bouger les consciences. Salutaire ! Un moment de lecture inoubliable. Merci !!!

08/11/2009 (modifier)
Par Ro
Note: 2/5
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Cette trilogie qui s'entame raconte la jeunesse d'un garçon d'origine algérienne, son enfance pour le premier tome, puis son adolescence et son entrée dans l'âge adulte pour les tomes suivants. Mais c'est avant tout comme une dénonciation du racisme et de la façon dont les immigrés sont considérés par la société française que je l'ai ressentie. L'auteur sait en principe de quoi il parle car il a vécu lui aussi sa jeunesse dans une cité et a su à souffrir de discrimination. Son dessin est sympathique. Il me fait parfois penser au style de Fabcaro, fluide et agréable à lire. Malheureusement, à trop vouloir en faire, j'ai trouvé ce récit caricatural et un peu pénible à lire. J'ai eu l'impression que le sort s'acharnait sur ce garçon et ses proches : un père en prison, un grand frère en chômage longue durée malgré son bac +5, des profs sans pitié avec lui, des amis tous dans la même galère, un malfrat brutal qui s'en prend à lui, tous les flics non seulement tous racistes mais surtout capables d'arrêter et de brutaliser un gamin sans raison, bref la totale... Et puis c'est quoi ces références permanentes faites aux opérations contre les sans-papiers, les brutalités policières, les CRS, le journal télévisé alarmiste, la guerre en Irak et en Afghanistan ? Ca devient vite lourd. C'est une auto-fiction ou c'est une charge politique contre le gouvernement de Sarkozy et les flics en général ? A force de tels références, on s'éloigne du jeune héros et il devient plus difficile de ressentir de l'empathie pour lui. En outre, sur la forme elle-même, la narration n'est pas évidente. Il y a un certain nombre de sauts temporels et de flash-backs pas faciles à suivre. Les dialogues utilisent souvent de mots en arabe ou en argots dont je devais à chaque fois lire la traduction. J'ai également dû relire la BD pour bien comprendre la composition de la famille du héros, qui était qui et qui parlait de quoi. J'ai même mis un moment à comprendre avec certitude que le jeune héros avait perdu sa carte d'identité et à saisir pourquoi ça le mettait dans de tels états. Et je n'ai pas d'ailleurs toujours pas compris la toute fin du premier tome : j'espère avoir l'explication de ce qui y est présenté par la suite, si je la lis. Sur un thème proche, j'ai trouvé Petit Polio nettement mieux raconté et permettant à la fois de s'attacher au jeune personnage tout en ressentant les joies et les malheurs de sa vie de fils d'immigré. Arabico m'apparait comme trop ancré dans notre actualité pour avoir un langage universel et trop caricatural par moment pour avoir su me toucher.

29/10/2009 (modifier)