Iron Devil
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Pour la première fois, un auteur classique du comic strip américain se lance dans la bande dessinée porno sous son propre nom. La face cachée d'un dessinateur mainstream qui n'a pas peur du hard.
Hard & Soft, d'un érotisme à l'autre
Frey Brith et Tristi Joie : deux prostituées délurées atteintes d'une malédiction qui se poursuit à travers les siècles Depuis les mythologies de l'Égypte ancienne jusqu'aux bordels du 3e millénaire à New York, suivez les aventures sans tabou de ces deux créatures merveilleuses. Au programme : débauche, magie noire, zoophilie, sexualité de groupe et pénétrations hors normes...
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Date de parution | 21 Octobre 2009 |
Statut histoire | One shot 1 tome paru |
Les avis
Sans entrave - Ce tome contient une histoire complète indépendante de toute autre. Il regroupe les différents chapitres de Iron Devil, ainsi qu'un épilogue intitulé Busted in Oklahoma, tous écrits, dessinés et encrés par Frank Thorne (1930-2021) qui a également appliqué des nuances d'ocre, pour une forme de bichromie. La première édition de ces pages date de 1994/1995. Le présent recueil commence par une introduction de Ryder Windham évoquant les recueils des histoires de Thorne publiés par Eros Comix, la branche coquine de l'éditeur Fantagraphics, ainsi que la volonté de l'auteur de réaliser une histoire vraiment pornographique. Il contient également un texte d'une page écrit par Thorne contextualisant la réalisation de l'épilogue, à la suite d'une saisie de comics dans un libraire spécialisé de l'Oklahoma. Il se termine avec une présentation des héroïnes de l'auteur, à raison d'une par page : Red Sonja, Ghita of Alizarr, Lann, Ribit. La déesse s'avance vers son auditoire invisible, nue sous son immense manteau de plumes et d'écailles. Elle semble surprise que son interlocuteur la connaisse. Elle se plaint du nombre important de déités dans le royaume de l'oubli. L'autre lui rend hommage, et lui demande si en contrepartie de cette politesse, il pourrait voir ses célèbres seins. Elle indique qu'ils sont toujours magnifiques et elle se tourne pour accéder à la demande. Elle ajoute que seules deux filles d'Éros ont bénéficié d'une telle paire Fey Brith, une nouvelle fille dans la maison close Iron Devil dans une lointaine antiquité, et Tristi Joie, une débutante dans la meilleure maison close de l'ouest de Manhattan. En ce qui concerne la première, sa mère ou une grand-mère vient la vendre à la ville, au temple de Pharos. Fey se trouve nue devant les personnes assemblées qui commencent à la toucher, à soupeser ses seins, la tenancière souhaitant savoir à quel prix elle peut acheter cette vierge. La vieille répond de manière poétique et mystique ce qui met la puce à l'oreille à l'acheteuse. Pendant ce temps-là, les autres en profitent, se faisant sucer, ou l'enfilant. Finalement l'affaire est conclue. À Manhattan, la tenancière présente la maison à Tristi Joie, ses pensionnaires, la statue achetée dans un bazar, d'un satyre doté d'un énorme sexe. Elle continue : Prof veut voir la nouvelle venue d'Akron. Dans la chambre numéro six, le professeur d'histoire antique est couché dans un cercueil et il a déj une énorme érection. Tristi ne perd pas de temps pour s'occuper de lui, en le rejoignant dans le cercueil. Il remarque tout de suite sa paire de seins, ainsi que l'amulette qu'elle porte autour du cou, avec le symbole d'un ancien culte pharaonique de la mort. Elle le chevauche sans trop prêter d'attention à ses propos. Un prêtre du temple est convoqué à l'établissement Iron Devil pour administrer la bénédiction inaugurale à Brith. La cérémonie commence sur une note équivoque. Le prêtre n'arrête pas d'éternuer. Le nain qui l'assiste comprend rapidement que c'est le parfum qu'utilise Fey pour sa toison qui provoque cette réaction allergique. Il la nettoie en conséquence. La cérémonie peut reprendre, mais Fey semble refuser de répéter les paroles du rite. Le nain explique au prêtre qu'elle est sourde. Il continue, et agenouillée nue devant lui, elle réalise une fellation avec un doigté extraordinaire. L'introduction ne plaisante pas quand elle établit qu'il s'agit d'un ouvrage pornographique : ça fornique à tour de bras, avec un répit réduit au strict minimum pour assurer la transition d'une scène à l'autre, qu'il s'agisse du fil narratif dans l'antiquité, ou de celui dans les années 1990. Frank Thorne ne fait pas les choses à moitié. Tout commence avec la magnifique poitrine dénudée de la déesse, et dès la page trois Fey se fait enfiler avec un dessin explicite pas encore un gros plan, alors que dans la case en vis-à-vis Tristi réalise une fellation goulue en plan rapproché. Le lecteur tourne la page et il peut la voir se faire tripoter, puis pénétrer par derrière, alors qu'elle réalise une autre fellation. Le nain y va avec plusieurs doigts pour explorer sa cavité et en enlever le parfum. Les pratiques se diversifient : double pénétration, sodomie, intromission d'objets, zoophilie dès la page 22, urologie en page 31, sexe masculin surdimensionné, sexe en groupe, accouplement avec un centaure, etc. Il semble que seule la nécrophilie ne soit pas de la partie. Tous ces accouplements et pénétrations diverses se concentrent sur les deux héroïnes qui s'avèrent capables de tout accepter avec un consentement tacite jamais démenti. Même s'il n'est pas bégueule, le lecteur perçoit cette accumulation de relations comme une jouissance sans entrave, sans limite, avec une volonté de débauche physique sans frein. À l'opposé de la pudibonderie régnant en maître dans les les comics américains, où il est possible de montrer les pires blessures ouvertes, les pires sévices sadiques, mais pas un téton, le créateur représente frontalement tous les actes décrits. Il a bien sûr recours à une exagération relevant des conventions du genre pornographique : femmes toujours prêtes et consentantes avec une plastique plutôt callipyge que filiforme, hommes avec des sexes énormes et des érections à toute épreuve, toison savamment taillée pour les uns comme pour les autres. Il utilise des gros plans sur le sexe féminin, comme sur le sexe masculin, et sur les pénétrations : il s'agit bien d'un registre pornographique assumé. Il y a de temps à autre un relent de douleur, de masochisme, par exemple avec le sexe énorme du centaure, et d'acte contre nature, avec l'urologie. Pour autant, ces séquences n'ont pas pour enjeu d'avilir la partenaire féminine, de la soumettre, ou de l'humilier. Celle-ci, Fey comme Tristi, est toujours partante, toujours en train de prendre du plaisir, et satisfaite par les sensations, sans pour autant manifester de signe de jouissance ou de climax. L'homme prend son plaisir, sans pour autant être à la hauteur, sans parvenir à combler sa partenaire qui elle est très active, mais ne prenant l'initiative qu'exceptionnellement. Une fois qu'il s'est accoutumé aux caractéristiques narratives très prononcées, le lecteur peut faire l'effort nécessaire pour se concentrer sur l'intrigue. Celle-ci est étrange : elle permet à l'auteur de passer d'une scène de rapport sexuel à la suivante, tout en développant un enjeu qui apparaît dans la deuxième partie de cette histoire, intitulée Devil's angel, mais constituant en fait la suite directe sans solution de continuité avec la première, le passage de l'une à l'autre n'étant même pas indiqué dans la présente édition. C'est étrange d'avoir conscience de l'enfilade de scènes cochonnes, et en même temps d'une trame ténue en filigrane, pas uniquement prétexte à se faire succéder les actes sexuels, mais pas assez solide pour devenir une histoire consistante. De fait, le lecteur venu pour se rincer l'œil en a pour son argent en mises en scène inventives et en parties de jambes en l'air, tout en ressentant une forme de décalage, presque un malaise. Il n'y a pas de sentiment, pas d'émotion, même pas de la lubricité, plutôt une acceptation débarrassée de toute hypocrisie du plaisir de la chair. Puis, tous et toutes aiment ça, le font avec envie et plaisir, avec souvent le sourire, mais pas forcément avec contentement. L'auteur montre l'acte sexuel comme allant de soi dans toutes ses formes (ou presque), et toute forme de répression, de normalisation vers un conformisme ou même d'absence de participation comme étant suspect. C'est une ode à la diversité des pratiques, et une condamnation de toute intervention, quelle que soit sa forme, qui aurait pour but d'empêcher de jouir sans entrave, de restreindre le degré de liberté dans cette activité. Dans l'introduction, Windham explique que les numéros de Iron Angel ont été saisis dans une librairie spécialisée de comics, et ont servi de prétexte pour mettre en accusation son propriétaire. En réaction, le fond de défense pour les comics lui est venu en aide, et Frank Thorne a réalisé les 26 pages de Busted in Oklahoma, qui constitue une satire de la répression sur les pratiques sexuelles. Par rapport au récit principal, il introduit l'exagération comique, l'outrance de comportements de la brigade des bonnes mœurs, et il se lâche tout autant sur les pratiques sexuelles. Celle-ci est caricaturée sous la forme d'une petite troupe de frustrés arborant un insigne qui fait penser à une croix gammée et au régime du troisième Reich, se déplaçant en tank jusqu'au lieu du spectacle incriminé. Ils observent alors une joyeuse troupe dans une représentation salée et pornographique, comprenant un individu habillé en sorcier, ressemblant à Thorne lui-même, un diable doté d'un sexe de plus d'un mètre de long, une demoiselle aux allures de fillettes de dix ans, et bien sûr les héroïnes de l'auteur toutes aussi chaudes et participatives. Parmi les spectateurs se trouvent un duo peu commun : Oscar Wilde (1854-1900) et Aubrey Beardsley (1872-1898). La farce est énorme, mais en même temps ravageuse contre les censeurs, et à nouveau une ode à la liberté des mœurs, sans contrainte, pour les adultes. La charge est sans nuance, l'humour est en dessous de la ceinture ridiculisant à outrance les prudes et les coincés, en restant dans le genre pornographique. Quelles que soient les convictions du lecteur, il ne lui est pas possible de résister à la verve de l'auteur, à sa bonne humeur, à sa force vitale, à son ode à la liberté d'expression. Ce recueil ne peut pas être au goût de tout le monde, et pas simplement du fait de son caractère pornographique débridé. On peut ne pas aimer l'aspect des dessins : traits de contour fins et secs, et aplats de noir arrondis et esthétiques, décors allant de détaillés à inexistants. On peut ne pas aimer la représentation de la femme en personne toujours prête et consentante pour le plaisir masculin, comme on peut aussi ne pas aimer tous ces individus de sexe mâle focalisés sur l'assouvissement de leur pulsion sexuelle par l'éjaculation. Il est aussi possible de voir ce conte pour adulte comme une métaphore de l'exigence de liberté et le refus de toute forme de restriction des libertés de l'individu, une exigence qui ne souffre pas le compromis. De ce point de vue, c'est une grande réussite mettant en scène l'intransigeance absolue de Frank Thorme concernant sa liberté individuelle.
Tout le monde connaît Iron Man. Mais qui connaît Iron Devil ? Ce comics plutôt cochon nous entraîne dans les aventures de deux prostitueés délurées atteintes d'une malédiction qui les poursuit à travers les siècles de l'Egypte antique jusqu'au New-York du troisième millénaire. Certains ont parlé de chef d'oeuvre du comic book américain. Je dirai juste que c'est plutôt à mon humble avis une grosse daube infecte où tout est prétexte au fornicage même chez les anges ! On se met à avoir la nausée à chaque page tournée. Pourtant, je ne verse point dans le puritanisme. Je ne suis pas arrivé à comprendre le message transmis par l'auteur dans tout ce marivaudage. Mais où est donc passé la grâce, l'émerveillement, la passion toride des chaudes nuits d'été ? Iron Devil ne me laissera qu'un goût amer. A ce compte là, je préfère Iron Man.
Si parfois les scénarios servent de prétexte à mettre en avant des scènes de sexe, nous avons là un des modèles du genre. Une narratrice court vêtue nous conte les aventures débridées de 2 jeunes filles, à 2000 ans d’écart, et ces deux personnages sont en fait liés grâce à une histoire de réincarnation. Finalement ici le scénario est secondaire donc qu’importe, mais hélas les dialogues, souvent crus, sont trop souvent ridicules. Côté sexe les scènes s’enchaînent rapidement, à peu près une nouvelle scène toutes les 2 pages et il y en a pour tous les goûts. Un peu trop d’ailleurs puisqu'on a droit à une liste presque exhaustive de toutes les pratiques imaginables : SM, viol, une scène dans un cercueil, zoophilie… Un peu trop pour moi, je l’avoue. Pas sûr que cette variété soit un atout pour la BD. A l’inverse du dessin qui est très réussi. Le dessinateur s’est fait plaisir sur l’anatomie féminine et ça se voit. C’est juste dommage que l’ambiance ne soit pas au rendez-vous.
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