Blast
2010 : Prix Canal BD 2011 : Grand prix RTL de la bande dessinée (tome 2). Un homme seul, obèse et sale, est amené au commissariat. Ce qu'il a fait, pourquoi il est là, nous n'en saurons encore rien.
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Au cours de l'interrogatoire, confession impudique, il va livrer sa vie et expliquer au lecteur passionné comment il a, un jour, lâché prise, et est parti sur les routes à la recherche du Blast - cet instant magique où tout s'illumine et sa vie devient parfaite. Après Le Combat Ordinaire, le nouveau chef-d'oeuvre de Manu Larcenet est un pavé de 200 pages en noir et blanc d'une époustouflante beauté formelle.
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Date de parution | 06 Novembre 2009 |
Statut histoire | Série terminée 4 tomes parus |
Les avis
Je ne m'attendais à rien en lisant cette BD, j'ai mangé les 4 tomes en 1 seule nuit et je n'ai pas touché à un autre livre avant une quatrième relecture. J'ai été dans la tête de Polza du début à la fin, j'ai été porté par sa vie tout du long de ces 4 lectures, et au final je pense qu'on a tous un Polza en nous qui attend qu'on l'aide pour ne pas sombrer dans l'entre tombe de Blast. C'est à lire, relire et rererelire.
J'ai bien aimé ce dernier Larcenet qui sait se renouveler à chaque fois. C'est en effet un peu différent de ce qu'il fait d'habitude. L'humour est généralement son genre de prédilection. Là, nous avons droit à une enquête policière sur un mystérieux gros personnage qui a sans doute commis l'irréparable. Les deux policiers veulent connaître les causes profondes d'un tel acte. Le suspect raconte alors l'histoire de sa vie sur un mode éminemment subjectif et c'est bien triste... La maîtrise narrative est parfaite. Les dialogues ainsi que les réflexions formulées sont du haut de gamme. Nous avons encore une oeuvre supérieure à la moyenne. Pas étonnant vu son auteur assez talentueux. Il excelle véritablement. En ce qui me concerne, il est devenu le maître incontesté de la BD en France. Le talent n'est même plus à démontrer. C'est vrai qu'il agace par son arrogance. Cependant, il n'y a qu'à juger sur pièce pour voir ce dont il est capable. Les plus grands ont souvent été critiqués. Il est clair que la laideur est ici revendiquée. Il n'y a qu'à voir la couverture. Bref, les détracteurs ne manqueront pas pour descendre en flèche cette œuvre et qui nous expliqueront qu'ils se sont ennuyés. Mais comment peut-on s'ennuyer devant cela alors qu'on peut s'extasier devant des productions insipides ? Oui, il faut avoir un certain niveau pour juger et tout le monde ne l'a pas, c'est ainsi. Mais respect également pour la médiocrité qui fait également partie de ce monde et qu'il faut bien accepter. Ne vous laissez pas abuser car nous avons là l'ébauche d'un chef-d'œuvre. J'ai été touché par cette œuvre qui parle de différence et de solitude, du mécanisme implacable qui explique le passage à l'acte. Il y a de la profondeur qui fait défaut à tant d'autres réalisations. Plus qu'une explosion, Blast est un véritable cri qui vient de l'intérieur ! A noter l'existence d'une intégrale qui est parfaite sur la forme malgré ses 800 pages. On a l'impression de lire un très gros roman. Inutile de préciser que j'ai acquis cet objet magnifique. J'en ai profité pour relire cette œuvre. Au sortir de cette lecture, il n'y a pas photo: c'est véritablement culte. Je rehausse par conséquent ma note. Note dessin : 4.5/5 – Note Scénario : 4.5/5 – Note Globale : 4.5/5
Larcenet est un auteur prolifique et protéiforme, qui produit une œuvre des plus intéressantes, et qui s’éloigne de plus en plus de l’humour plus ou moins con de ses débuts chez Fluide Glacial. Avec ce « Blast », on est assez proche de ce qu’il publie chez Les Rêveurs, au moins pour ce qui est de la noirceur – des propos comme du trait. J’ai trouvé le dessin très beau – avec des dégradés de gris superbes. Simple, noir, mais aussi lumineux. Un dessin ressemblant parfois à celui de Gipi (en particulier dans Vois comme ton ombre s'allonge). Le côté graphique est vraiment plus que chouette ! Et les dessins des enfants de Larcenet, qui apparaissent pour matérialiser le « Blast » de Polza, avec leur côté atypique et leur explosion colorée, sont bien choisis. Une bonne claque visuelle donc. Pour ce qui est de l’histoire, Larcenet prend son temps (quatre album de plus de deux cents pages !), le temps se dilate, au fur et à mesure que Polza raconte son histoire aux enquêteurs : un long flash-back occupant les quarante-huit heures de garde à vue (on n’apprend que très lentement de quoi il est accusé). Mais malgré cette enquête, ce n’est pas un album policier – et on a d’ailleurs du mal à classer cet album… Alors, même si la fin est un peu brutale, Polza Mancini garde une bonne part de son mystère, et reste, malgré la dureté, la bestialité du personnage, quelqu’un d’intrigant, de sauvage et d’attachant, plein de vie – et d’humanité, si ce terme ne paraît pas trop galvaudé. Le quatrième et dernier tome ne lève donc pas tous les voiles – même si l’on en sait un peu plus sur ces Moaï surgissant au gré des pages et des rêves de Polza. Le texte est plus « littéraire » que d’habitude chez Larcenet, essentiellement dans le récit de Polza, et il colle parfaitement au dessin et au parti pris graphique. C’est clairement une des œuvres maîtresses, les plus fortes, de Larcenet, dont je ne peux que vous recommander la lecture. Un lyrisme noir, le triste destin d’un écorché, à découvrir !
Bon, j'ai mis 5/5, je sais ça doit être rare. Cet avis n'engage que moi, mais j'ai rarement été autant frappé et marqué par une bande dessinée, si ce n'est pas des grands incontournables, et encore. Vous avez ici, un raisonnement profond sur la marginalisation, la folie, le normal. Une portée philosophique profonde entachée d'un personnage principal à la psychologie malade ! Je me suis permis de faire une chronique vidéo : https://www.youtube.com/watch?v=wzM-9qOZ9X4&feature=gp-n-y&google_comment_id=z12vvnfhslfazvgrq04cjrnykzmls1mp3lg0k A lire d'urgence, mais en prenant son temps quand même ^^. Sans doute à lire 2 fois d'ailleurs. Je précise que la lecture des 4 tomes est importante, lire 3 tomes sur 4 n'a aucun intérêt !
J'ai toujours été amateur de Larcenet, que ce soit pour son humour (avec des séries comme Nic Oumouk, Bill Baroud ou La Loi des Series), ou sa série la plus connue Le Combat ordinaire. Bon y'a bien quelques accidents de parcours du genre Guide de la survie en entreprise, mais dans l'ensemble ça se tient, tout en travaillant sur une large palette, tant dans les genres, les publics (Superbes Cosmonautes du futur !) que graphiquement, avec le surprenant Presque de 1998. C'est là que "Blast" tombe. On croyait connaître l'étendue du talent de Larcenet, et voilà qu'il nous pond une œuvre hors norme. Hors norme, oui c'est vraiment l'expression qui me semble coller parfaitement à cet OVNI. Tout d'abord l'objet. Une couverture qui interpelle et qui est un véritable appel à la lecture. Vient ensuite le traitement graphique : tout simplement sublime ; un encrage qui convient à merveille à l'ambiance sombre et profonde de ce récit, avec ce Blast et ses bulles de couleur qui font véritablement l'effet d'un arc-en-ciel un jour d'orage : à n'importe quel âge, ça reste magique ! Et puis, il y a ces planches pleine page qui jalonnent le tout et ajoutent encore à sa beauté. Ensuite, réaliser un premier tome de 200 pages où au final il ne s'y passe pas grand chose, ce n'est pas donné à tout le monde : quelle narration ! On ne quittera pas cette salle de garde à vue, et pourtant quel voyage dans ce récit... C'est l'incertitude qui nous tient en haleine et sera le moteur de ce premier tome. Quel est le crime de notre prévenu ? Nous n'en sauront rien pour le moment... mais on s'en fout, même si on ne sait que penser de ce personnage parfois sympathique, parfois dérangeant. Rien n'est pour l'instant définitif... Hors norme enfin, de par le fond même de cette BD : son protagoniste Polza, bien sûr, mais aussi tous les étranges personnages qu'il va croiser. Sans tomber dans la sociologie de bas étage, Larcenet nous propose à travers Polza une vision acérée et décalée de notre société qui ne supporte pas les écarts et de ce qui ne rentre pas dans ses cases. Fondus dans notre quotidien, une part de ce qui nous entoure nous échappe... ou plutôt, fermer les yeux sur ce qui nous dérange est souvent plus facile. La meute ne supporte pas la différence : soit elle l'abandonne, soit elle l'achève. C'est le constat de la vie de Polza, qui à la mort de son père baisse la garde et décide de lâcher prise face à ce combat ordinaire des personnes qui ne rentrent pas dans les modèles imposés par nos sociétés. On ne sait pas où nous mènera ce Blast, mais il est certain que ce premier tome très déroutant est une des grande BD de cette année, et que Larcenet a décidément beaucoup de talent. Sans s'assoir sur une renommée établie, il sait se renouveler et apporter beaucoup au 9e art : chapeau ! ***Après lecture des 3 autres tomes*** Voilà c'est fait. Je viens de me relire les trois premiers tomes et le dernier que je n'avais pas encore lu. J'ai fini "Blast"... Et quel coup de massue !!! Je crois que rarement une série BD m'aura autant travaillé, retourné et emmené aussi loin. Que ce soit graphiquement ou dans le récit qu'il construit, Manu Larcenet nous hypnotise sur plus de 800 pages. Il sait appuyer là où ça fait mal, sans faire semblant. A chaque tome on se dit que ça ne pourra pas être pire ; on se dit qu'il ne pourra pas nous entraîner plus loin... Si. Cette descente en enfer ou dans les abîmes de la folie d'un homme et de tout ce qui l'aura conduit à tout ça est juste hallucinante... N'est-ce pas d'ailleurs ce que recherche Polza ? Ce Blast. Cet instant où son corps ne lui appartient plus et où il n'est plus qu'esprit et ne fait plus qu'un avec la nature... Sauf que cette quête n'est pas gratuite, que ce soit pour lui ou les rares personnes qu'il va croiser. Moi qui après son premier tome me demandait vers où Manu Marcenet allait nous embarquer, j'avoue ne pas avoir été déçu... On frôle le traumatisme là ! L'adage dit que c'est le voyage qui compte et pas la destination... Yep ! Larcenet nous prouve ici qu'il a tout compris du bad trip... Alors, oui je comprends que certains resteront définitivement hermétique à cette série, que ce soit à cause de son graphisme si marqué ou de son contenu à la noirceur sans nom, mais rien que pour être allé jusqu'au bout de cet enfer, moi je dis chapeau m'sieur Larcenet ! "Blast" rejoint donc tranquillement le petit panthéon de mes quelques BD que je considère comme "cultes" et dont je ne peux évidement que vous conseiller la lecture, tout en sachant que beaucoup se demanderont certainement pourquoi et comment on peut apprécier un tel album. Ca ne s'explique pas ; ça se vit dans les tripes.
Blast Blast, premier tome… juste superbe. Manu Larcenet est un artiste, un vrai. Depuis « Ex Abrupto » j’en suis convaincu et Blast ne fait que rajouter de l’eau à mon moulin. Chaque planche est superbe. Ce petit pavé est tout en noir en blanc, excepté les fameux blast. Mais d’un noir et blanc riche de nuances. Chaque case ressemble à une esquisse, faite d’aquarelles, de jets de peintures savamment utilisés. Pour moi c’est un vrai régal pour les yeux. Niveau scénario, Larcenet tape fort là aussi. On part à la limite du thriller, où on soupçonne des choses pas très belles et les infos n’arrivent qu’au compte gouttes. Mais le rythme est habile, nous laissant à cette limite de la frustration qui fait que l’on dévore l’histoire. J’ai été tenu en haleine du début à la fin. Ce premier tome ne semble être qu’une introduction, une mise en bouche à ce qui va suivre. J’ai hâte… Après la lecture du troisième tome, force est de constater que Blast est la nouvelle œuvre majeure de Larcenet. Et force est de constater qu’il est fort ce Larcenet ! Graphiquement, Larcenet ne lâche rien sur la durée (objectivement, peut être un petit coup de mou sur le début du second tome où Polza a des traits un peu plus grossiers, mais celui qui a perdu sa femme, ne viendra pas la chercher là.). Tout est là pour appuyer la force de ce récit : les dessins d’enfants pour le Blast, ces représentations majestueuses des moaï qui envahissent les case de leurs présences, ces gros plans sur Polza qui nous livre sa version des faits (dont la teneur nous est encore bien obscure). A ce stade Larcenet gère son scénario de main de maître, avec des informations livrées avec une grande justesse, qui nous donne envie d’en savoir plus, mais de se laisser bercer par le rythme de narration de Polza. Larcenet illustre parfaitement ici que l’important n’est pas le bout du chemin, mais le voyage qui nous y mène. Il alterne habilement des scènes d’une rare force (cette image cauchemardesque faite par Polza de ce père qui tient son enfant dans les bras un couteau à la main m’a vraiment frappé par sa froideur et le côté glaçant d’une telle situation.) Il nous est livré à chaque tome une galerie de personnages marquants autour desquels va s’articuler un pan de la narration de Polza. Là encore, vivement la suite…
J'ai acheté Blast sur les conseils d'un ami bibliophile, qui m'expliquait que le titre résumait assez bien son sentiment à la lecture de ce récit fleuve (400 pages déjà sorties, en deux albums...). Je n'étais pas forcément très fan du dessin de Manu Larcenet, dont j'ai cependant beaucoup aimé la plupart des histoires, du plus léger, comme le Retour à la terre, aux Ovnis psychanalytiques comme la Ligne de front. Mais j'avoue qu'ici, le dessin est magnifique. La couleur est utilisée avec parcimonie, pas pour colorier, mais pour ajouter du sens à l'histoire. Le dessin réaliste, rare, exprime toujours la violence du réel venant brutalement perturber le monde intérieur de Polza Mancini, le personnage principal. Polza Mancini. Une énorme -au propre comme au figuré- boule d'angoisse, de haine de soi, de traumatismes d'enfant, qui décide un jour de quitter la vie confortable qu'il avait fini par réussir à se faire, pour se faire homme des bois et partir à la recherche du Blast, le choc existentiel, sorte de transe bouddhique, d'overdose spirituelle qu'il a expérimentée peu après la mort de son père. L'écharde de ce récit, le détail dérangeant, irritant, inconfortable est là : ce Mancini est obscène. Trop laid, trop gros, trop franc : toute l'histoire est à la première personne puisqu'il raconte avec complaisance toute son odyssée à deux policiers convaincus qu'il a fini par tuer une jeune femme. Il ne cache rien de ses états intérieur, de sa propre animalité qu'il a voulu redécouvrir, de son goût pour l'alcool. Le sentiment nauséeux qu'il inspire est d'autant plus gênant qu'au fond, il n'est pas antipathique. On s'identifie à lui malgré tout. Parce que nous avons tous eu envie de tout quitter, parce que nous avons tous un monde intérieur bien plus vaste que ce que nous montrons, parce que nous avons tous des pensées incongrues et des moments de relâchement quand on est seul avec soi même. Mais lui s'en délecte, l'étale, s'y complait et nous renvoie à la fois une image peu glorieuse de l'humanité à laquelle nous appartenons, mais aussi, tout à la fois, le sentiment de notre propre lâcheté hypocrite. Cette histoire ne peut pas laisser indifférent. Elle se lit comme sous hypnose, dans un état de jubilation morbide, et va chercher tout au fond du lecteur ce qu'il n'avait pas prévu de regarder. Le tout meilleur Larcenet que j'ai pu lire. Et une BD qui pourrait mériter les 5 étoiles lorsque j'aurais achevé le tome 3, à paraître. Où l'on saura enfin si Polza Mancini a finalement tué, ou non, la jeune femme...
Tome 1 Manu Larcenet a osé, il nous a, une nouvelle fois après Le Combat ordinaire, concocté un chef d'oeuvre. Dans un format assez inhabituel pour la saison, Larcenet nous offre les aventures de Polza, ou plutôt ses mésaventures. Prévu entre 3 et 5 tomes (selon que l'on se fie à l'auteur ou à l'éditeur), cette bd mérite que l'on s'y attarde à plus d'un titre. Dessinée au lavis, cette histoire (pourtant prévue en couleur) n'en est que plus poignante car le personnage de Polza, s'il n'est pas sympathique à première vue (d'ailleurs on se demande quel crime il a commis pour être en garde à vue), se révèle être assez mystérieux, voire misanthrope (voir son attitude avec les réfugiés planqués dans la fôret). Mais ce qui m'a le plus attiré dans ce dernier opus de Manu Larcenet c'est le chemin parcouru depuis ....pfff...je ne sais plus. "Blast" est la résultante d'un album , tant décrié à l'époque mais que j'avais adoré, Ex Abrupto et de sa série phare Le Combat ordinaire qui d'ailleurs sont très proches par les thèmes abordés : la mort du père, une sociabilisation difficile, l'incompréhension et une peur de l'autre. Bref, "Blast" est à ce jour l'album le plus abouti d'un auteur tant controversé, si ce n'est le plus controversé" du net depuis quelques années. Chapeau bas. Merci Manu. tome 2 Album très attendu, en tout cas pour moi. Après un premier opus décoiffant et étonnant, Larcenet nous amène dans un univers plus glauque, où Mancini cotoie la lie de la sociéte. Album noir, sombre qui donne parfois la nausée tant l'histoire de Polza nous prend aux tripes. Si l'enquête policière avance à travers les confessions de Polza, j'ai tout de même l'impression que le Blast s'éloigne de notre écrivain-clochard, même sous l'emprise de substance illicite. En effet, le personnage, Saint Jacky, qui donne le titre à ce second opus, occupe une grande majeure partie de l'album. Mais c'est surtout la beauté et l'originalité du graphisme de Larcenet qui éclate à chaque page. Mélant dessin en noir et blanc, à la couleur,pleines pages et" gaufrier", cadres panoramiques et cadre rectangulaires, il nous livre là une fantastique palette de son talent. A dévorer évidement.
La couverture m'a tout de suite tapée dans l'œil, elle n'est pas spécialement belle mais recèle un étrange pouvoir d'attraction qui m'a obligée à feuilleter la bd. Très bel ouvrage, un noir et blanc simple mais sublime, des visages d'une rare expressivité, une ambiance glauque mais propre, tout y est en ordre et chaque chose semble prendre une place bien précise. En même temps le malaise du roman graphique, style que j'abhorre, me prend l'estomac. Voyons voir qui est l'auteur… Larcenet… je n'aime pas. Voilà qui va trancher dans mon indécision à lire ou pas cette bd. Le lendemain j'arrive à ma libraire et me dirige d'un pas hypnotique vers ce fameux Blast et en prends un exemplaire. J'ai un peu honte à le dire et malgré tous mes a priori, mais j'ai le sentiment d'avoir trouvé un petit trésor. Par où commencer ? Tout d'abord c'est à mi-chemin entre le roman graphique et le polar, il y a donc une bonne petite intrigue de fond, qui, il est vrai et je dois bien l'admettre est là pour étaler toute la pensée intérieure de Polza, notre protagoniste obèse. S'il a été arrêté c'est qu'il a fait du mal à Sylvie, mais quoi on ne sait pas, l'intrigue est lancée et bien lancée, car de l'éventuel crime on n'en apprendra guère. Ce qui me plaît ici, c'est le ton désabusé qu'emploie Larcenet, ce n'est pas moralisateur et il n'y a pas de jugement porté à aucun moment. Il nous raconte, un peu à la manière d'un superbe monologue, la vie d'un homme hors-norme physiquement et qui l'est tout autant mentalement. Sa philosophie est souvent juste, parfois décalée, mais c'est un personnage qui reste très attachant, malgré ses défauts et son addiction à l'alcool. D'ailleurs tous les personnages sont intéressants, j'ai eu un vrai coup de cœur pour le père de Polza et pour Bojan, un poète… à sa manière. C'est un récit tout aussi triste qu'il peut être drôle et l'humour tombe toujours lorsqu'on ne s'y attend pas, ce qui le rend encore plus fabuleux. La narration est merveilleusement juste et sa lecture un pur moment de bonheur. Une des meilleures œuvres de l'année. Tome 2 Autant j’ai été ravie par le premier tome, autant le second a fini par m’ennuyer voire même par m’énerver. Tout d’abord l’humour est quasiment absent. Ensuite Polza, toujours aussi philosophe et agréable dans sa façon de s’exprimer devient carrément haïssable dans ses actes, crade et surtout totalement irrespectueux des affaires des autres, squattant des habitations et laissant sa merde derrière lui. Beaucoup de son charme s’est envolé par l’usage immodéré des drogues et d’alcool. Par ailleurs il a tendance a beaucoup s'apitoyer sur lui-même, et ça c'est gavant. De plus, on est loin du blast du premier tome, qui est ici souvent atteint par des sniffettes de drogue. Larcenet joue sur les antagonismes, rendant ses personnages aussi attachants qu’haïssables, même les flics à la base plutôt sympathiques et presque compréhensifs deviennent un poil violents et méchants. C’est certainement une montée dans la déchéance et la violence, mais les histoires de clochardise m’horripilent et sur ce second tome on est en plein dedans. Voici un tome un peu artificiel et à rallonge. L’enquête policière par contre se révèle de plus en plus intéressante, juste pour ça et le graphisme toujours aussi beau, je lirai la suite, mais je passe ma note de 4 à 2, j'enlève aussi l'option d'achat car le prix est trop élevé, même s'il y a beaucoup de planches, sur 5 tomes c'est excessif, surtout que ce tome est pour moitié inutile.
« Blast » est un mot anglais qui pourrait se traduire par le souffle ou la déflagration d’une explosion. « Blast » est aussi la nouvelle série de Manu Larcenet parue chez Dargaud en novembre 2009. Le « Blast » est le sentiment de bien être absolu qu’a ressenti le personnage principal de la série, Polza Mancini et qui l’a décidé à quitter sa petite vie rangée pour l’aventure. Enfin, un « Blast » est ce que j’ai pris dans la figure et dans les yeux en découvrant cet album chez mon libraire. Dès que j’ai aperçu la couverture de cet album, j’ai su que j’aurai un coup de cœur. Tout y était en apparence : une couverture attirante avec des couleurs chaudes et un titre accrocheur, un héros ou anti-héros avec une vraie gueule, un format agréable à tenir en main et environ 200 pages d’un dessin qui, d’un simple coup d’œil, m’a conquis. Sur le fond, le « Blast » m’a également fauché en plein vol. Commençons donc par le dessin : En ce qui me concerne, Larcenet a, avec cet album, fixé un nouveau niveau à l’expression du regard et au noir et blanc. Je n’avais encore jamais vu un dessin mettant aussi bien en valeur le regard des personnages et les expressions qui s’en dégagent. J’en veux pour preuve les planches disponibles sur la galerie du site. Parfois dur, parfois rieur ou encore ému, le regard de Polza est sans commune mesure avec les albums que j’ai pu lire ou parcourir. La qualité graphique est également au rendez-vous de manière générale. Le trait est fin et adapté au récit. Le noir et blanc parfaitement maîtrisé pour un rendu véritablement bluffant grâce à des « coups de pinceau » qui donnent une véritable force au dessin. J’ai également apprécié la représentation du blast avec toutes ces couleurs et dessins d’enfants. Un signe peut être que notre vie d’adulte est bien terne en comparaison avec l’innocence de la jeunesse. Incontestablement l’album de Larcenet le plus abouti graphiquement, et de loin. Le récit est quand à lui profond. Pas de sujet traité à moitié. Larcenet nous plonge dans la solitude, dans l’alcoolisme, dans l’indépendance, dans la fuite de la réalité et dans la perte de l’être cher avec brio et talent. Polza Mancini est au poste de Police pour un crime dont on ignore tout, pour le moment. Interrogé par la police, il va leur expliquer son parcours et les choix qui l’ont mené là où il est aujourd’hui. Même si bien des points restent brumeux après ce premier tome, force est de constater que la qualité narrative est au rendez-vous. Je n’ai ressenti aucune longueur scénaristique, juste une soif de connaître la suite, page après page. Polza Mancini est un vrai faux héros. Un gros lard attachant et terrifiant à la fois. Sa psychologie est poussée et ses explications permettraient presque, au naïf lecteur que je suis, de le remettre en liberté. Certes, son crime m’est inconnu, mais l’honnêteté, du moins apparente, de Polza m’a séduit. Obèse, asocial, inadapté, alcoolique, solitaire, apparemment insensible aux valeurs de notre société, Polza est néanmoins rendu beau. Beau par sa vision de la vie, beau par son objectif qui semble pourtant si dérisoire et insignifiant : ressentir à nouveau le Blast, ce sentiment de parfaite harmonie et de bien être. « Blast » est la transposition parfaite dans le neuvième art de la célèbre citation qui lance le film « Las Vegas Parano » : « He who makes a beast of himself gets rid of the pain of being a man. » ; Pouvant être traduit par : « Celui qui se transforme en bête se délivre de la douleur d’être un homme. » « Blast » est pour moi l’une des œuvres majeures de 2009. Je mets un 4/5 d’attente pour l’instant. Je me jetterai littéralement sur la suite que j’espère du même acabit. Un véritable coup de cœur pour une bande dessinée pas comme les autres et qui ne laissera pas indifférent.
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