Pain d'Alouette
Après le succès de L'Aigle sans orteils, Christian Lax revient à son amour pour le vélo avec un récit sur les pavés de Paris-Roubaix, dans les entrailles des mines du Nord… Le vélo, métaphore de la souffrance et de la dignité des humbles…
1919 - 1929 : L'Après-Guerre et les Années Folles Adoption Bienvenue dans le Nord ! Cyclisme Les meilleures séries terminées en 2011 Les prix lecteurs BDTheque 2009 Nouveau Futuropolis Sport
Avril 1919, dans le bassin minier du Nord-Pas-de-Calais. Quentin Ternois, ancien coureur cycliste, gazé à Ypres deux années plus tôt, emmène son neveu Élie découvrir LE Paris-Roubaix, « l’Enfer du Nord ». La souffrance et la persévérance de ces trimards du vélo forcent le respect du jeune mineur, qui sait ce qu’« aller au charbon » veut dire. Et pour lui, ce sera une révélation. Au même moment, dans un orphelinat du Sud-Ouest, une très jeune enfant est en butte à la brutalité du directeur. C’est Reine Fario, la fille d’Amédée, « l’Aigle sans orteils », tué sur le front… Quatre ans plus tard, Camille Peyroulet, ingénieur en retraite de l’observatoire du pic du Midi, grand ami d’Amédée, apprend l’existence de Reine, et la mort d’Adeline, sa mère. Désormais, dans le souvenir ému d’Amédée, Camille n’aura de cesse de retrouver Reine, pour l’adopter. Ce ne sera pas une mince affaire...
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Date de parution | 05 Novembre 2009 |
Statut histoire | Série terminée 2 tomes parus |
Les avis
Suite de L'Aigle sans orteils que j'ai beaucoup aimé, je n'ai pas été déçu par le changement de décor qui nous fait passer des Pyrénées au plaines du Nord. On plonge dans une France d’après-guerre où tout semble en reconstruction : les vies, les rêves, et même l’espoir. Christian Lax, avec son style mêlant finesse graphique et ancrage historique, nous emmène dans un récit où se croisent le souffle du Tour de France, la poussière des mines et les drames humains d’une époque. Ce n’est pas juste une BD sur le vélo ou sur le Nord : c’est une histoire de transmission, de courage et de résilience. Le récit suit plusieurs trajectoires : un ancien coureur gazé à la guerre, son jeune neveu qui rêve de vélo, et Reine, une orpheline enfermée dans un orphelinat austère, symbole d’une époque qui peine à prendre soin de ses enfants. Lax mélange tout cela avec une justesse désarmante, jamais dans l’emphase, toujours au plus près des émotions. Il montre autant la rudesse du quotidien que l’échappée qu’offre le cyclisme, ce sport qui fascine les classes populaires par son effort brut et sa beauté simple. Les dessins aquarellés de Lax captent parfaitement l’ambiance : des tons gris et ocres qui évoquent la sueur, la terre, et la lumière rare d’un jour de fête où le peloton passe. Les scènes de mine sont oppressantes, le bruit des barres de fer semble résonner à chaque page. À l’inverse, les moments de vélo offrent une légèreté qui tranche avec la dureté du reste, comme une respiration dans un monde qui peine à avancer. Ce qui frappe, c’est le regard porté sur ceux qu’on oublie souvent. Lax raconte une époque marquée par les blessures visibles et invisibles, avec une attention particulière aux relations humaines, à la transmission de valeurs dans un monde en miettes. Il ne force jamais le trait, et c’est là toute sa force. C’est une lecture qui touche, sans jamais appuyer. Pain d’alouette, c’est une fresque humaine qui parle autant d’histoire que de destin. Une belle œuvre, à la fois sobre et lumineuse.
Tiens, pour une fois je suis carrément en désaccord avec la majorité des avis sur la BD. Et j'en suis très surpris, mais je me suis carrément ennuyé à la lecture de ce diptyque. Déjà, j'ai trouvé le diptyque bien trop bavard. C'est assez étrange, mais en terme de lecture j'ai été lassé assez vite lorsque j'ai dû attaquer le deuxième tome et que je n'avais pas envie. Je me suis forcé quand même, et la fin ne m'a pas du tout convaincu. C'est étrange, parce que sur le papier j'ai tout pour être intéressé : ça parle de la condition ouvrière, de vélo (j'adore ça !), de l'après-guerre dans les années ... Des trucs fait pour moi, quoi ! Et pourtant, je trouve que la sauce ne prend pas du tout. Déjà, parce que je ne suis pas sur de quelle histoire est racontée ici. On a la fille de l'aigle sans orteils (BD que je n'ai pas lu et dont cette série semble être la suite) avec le sujet de l'orphelinat et de son directeur, le jeune homme à la mine avec la condition des mineurs, le Paris-Roubaix avec l'oncle et le jeune qui rêve de le faire, et encore quelques petits sujets annexes entre. Et c'est bien ce que j'ai comme souci : je ne sais pas quel est le sujet de la BD. L'histoire de l'orpheline est à part du reste pendant un long moment, l'histoire du jeune homme navigue entre la mine et le vélo (ce qui pourrait être le sujet mais ne l'est finalement pas). La BD semble passer une grande partie de son temps à peindre une toile de fond servant de décor au récit. Mais ce récit semble assez fade, une banale histoire de gens du commun dans l'après-guerre avec tout ce que cela comporte de problématiques quotidiennes. La fin m'a paru d'ailleurs tellement abrupte que j'ai eu un doute sur une éventuelle suite. Cette fin semble indiquer le récit est avant tout celui d'un jeune mineur qui rêve de vélo plus que de charbon, ce qui explique aussi le long passage sur la catastrophe minière dans le deuxième tome, mais le récit est beaucoup trop dispersé pour me toucher. Je n'avais pas d'attaches aux personnages et je ne voyais pas le récit aller quelque part. La fin m'a plus ou moins donné raison, je la trouve expédiée et sacrément insatisfaisante. Elle me donne l'impression d'avoir eu comme volonté de faire une peinture de mœurs d'une époque tout en parlant de la course Paris-Roubaix. Et je suis vraiment pas intéressé par ce pitch. Je suis assez sévère dans ma notation, mais c'est aussi parce que le dessin ne me convenait pas. Non pas qu'il soit mauvais, mais je trouvais le rendu des courses pas terrible. J'ai eu du mal à me sentir investi dedans et à sentir la vitesse, le vélo, le vent. Le rendu est assez plat, et c'est beaucoup dû au texte off, qui ralentit la lecture et brise l'immersion. Vraiment, une lecture à côté de laquelle je suis complètement passé alors qu'elle avait tout pour me plaire sur le papier. J'ai essayé de détailler ce qui m'a retenu dans ma lecture, mais je suis le premier étonné d'avoir aussi peu aimé.
On ne peut pas suspecter Christian Lax d'antirépublicanisme et pourtant son "Pain d'Alouette" fait l'éloge de trois reines. La petite reine, le vélo, pour qui les durs à cuire issus de la Grande Guerre sont prêts à tous les sacrifices pour la tenir dans leurs solides mains de guerriers. La reine des Classiques, Paris-Roubaix, dont la participation vous impose la souffrance de ces terres d'efforts et d'amertume. Enfin Reine Fario la fille de l'Aigle sans orteil qui est devenue pupille de la Nation en 1918. Pain d'Alouette se présente bien comme une digne suite de l'Aigle sans orteil même si le côté cyclisme est un peu moins prononcé. Lax nous décrit toute une galerie de caractères forts et très fouillés dans cette période d'après-guerre mais pas d'après souffrance. Poirier le capitaine plusieurs fois blessés reconverti en directeur d'orphelinat qu'il dirige comme une caserne. Camille l'ami fidèle d'Amédée, figure d'une France généreuse et pacifiste qui n'aura de cesse de sauver Reine. Dehauve le porion mal aimé qui pourtant prouvera sa grandeur... et sa bassesse. Sans oublier la famille Ternois issue tout droit d'un Germinal. Car si l’Aigle nous faisait voler sur les cimes pyrénéennes, notre alouette se promène au fond des puits du pays noir des Ch'ti. L'aristocratie du vélo côtoie l'aristocratie du monde ouvrier et les deux pour l'honneur de la France et d'une Marseillaise que Lax nous présente sous son jour problématique. Juste une pique de Lax pour nous montrer où le patriotisme irréfléchi peut nous égarer. Mais Lax aime la République, laïque et mixte. Ce qui le conduit à nous proposer ce beau destin de Reine, une pionnière pour trouver sa place dans des domaines réservés. Un très beau scénario avec beaucoup d'intensité dramatique, des situations injustes et sa créativité pour faire coller la petite histoire de nos héros à la grande histoire de "l'enfer du Nord". Je trouve que le graphisme de Lax est à son meilleur, sec nerveux précis sans relâche à l'image de ces guerriers du pavé. Lax nous gratifie en plus de paysages du pays minier absolument magnifiques. Pour qui aime cette région, il retrouvera le charme de ces campagnes parsemées d'îlots en briques rouges et gardées par les sentinelles des puits. Une histoire qui mêle récit sportif et récit social toujours empreinte d'une grande humanité. Une excellente lecture.
On peut considérer ce diptyque comme une sorte de suite de L'Aigle sans orteils, Lax réutilise les mêmes recettes : exploit sportif, aventure humaine, dépassement de soi... mais en accordant presque autant de place au vélo qu'à la dure condition des mineurs dans ce Nord de la France où la mine est le ferment de la vie, et où le Paris-Roubaix s'érige en symbole, cette épreuve cycliste restant comme l'une des plus dures au monde, surtout à cette époque d'après Première guerre mondiale. C'est un test révélateur pour les cyclistes de ce temps (car aujourd'hui tout ceci a bien changé avec la logistique moderne), en un mot : c'est pas pour les amateurs ! Par dessus cette épreuve alternant avec les mineurs , il est question de Reine Fario, la fille d'Amédée ; on suit son évolution jusqu'à son adoption difficile par Camille Peyroulet, l'ancien ingénieur de l'observatoire du Pic du Midi que le lecteur est content de retrouver ici un peu plus âgé. Lax fait donc le parallèle entre ces 3 dynamiques, tout en brassant d'autres thèmes, tels que les conséquences de la Première guerre mondiale sur des individus. C'est justement ce qui m'a un peu moins attiré dans ce scénario : il se diversifie trop et fait le va et vient entre différents personnages et différents lieux ou époques, ce qui crée une sorte de narration saccadée, alors que L'Aigle sans orteils se focalisait sur la détermination d'un homme qui voulait à tout prix accomplir son rêve malgré son handicap. Pour moi, même si je trouve des qualités à ce récit, il m'a moins touché, il reste inférieur au précédent car il explore trop de pistes à la fois, en dépit d'une aventure Paris-Roubaix bien rendue dans son aspect pénible, et malgré un dessin toujours très réussi dans ses ambiances, ses décors et ses personnages bien définis ; le trait un peu broussailleux et les teintes un peu sépia donne un côté rétro à cette Bd qui lui correspond parfaitement.
Sans être une véritable suite à L'Aigle sans orteils, ce Pain d'alouette s'inscrit lui aussi dans le domaine du vélo mais pas uniquement puisque cette histoire suit la vie d'une famille de mineurs dans le nord de la France. Dans ce diptyque Lax fait donc un rapprochement entre ces forçats de la route et ceux de la mine. Si l'histoire de la petite Reine m'a peu passionné j'ai par contre été sensible à son exposition du travail dans la mine. Au niveau du dessin encore une fois peu de chose à dire cet auteur maitrise parfaitement son sujet, il n'est que de voir le visage de ses cyclistes à la limite de l'agonie sur les routes de cet infernal Paris Roubaix. Sans être un grand fan de vélo, on ne peut que vibre devant les exploits accomplis dans une période ou le dopage consistait en un verre de vin et une tranche de pâté.
3.5 Cette série est probablement la meilleure de Lax que j'ai lue jusqu'à présent. J'avais un peu peur de lire cette série parce que je m'étais ennuyé en lisant une autre série de Lax avec du cyclisme: L'Aigle sans orteils. Heureusement, j'ai été plus captivé par le scénario de Pain d'Alouette. La raison principale est qu'il y a plusieurs personnages qui sont importants dans l'intrigue et que je les trouve tous captivants. J'ai aussi été touché par l'histoire de la pauvre Reine et je voulais absolument savoir comment elle allait s'en sortir. J'avoue toutefois que j'ai plus aimé le premier que le deuxième tome car les dernières pages ne sont pas très captivantes, mais le reste était bien quoique je n'étais pas aussi passionné que dans le tome 1 durant ma lecture. Le dessin de Lax est toujours excellent et j'adore comment il utilise les couleurs. C'est un plaisir pour les yeux !
Lax revient à ses amours comme dans « L'Aigle sans orteils ». On y parle vélo et grande guerre. C'est l'époque où les cyclistes étaient des héros presque kamikazes quand on voit la difficulté du parcours, les nombreuses chutes et le sang qui coule pour de nombreux coureurs sans pour autant les faire renoncer à aller au bout. Car il s'agit du célèbre Paris-Roubaix que nous fait revivre l'auteur, c'est une course cycliste réputée pour sa difficulté. Son dessin est très beau bien servi par des couleurs choisies. Pour autant on lit cela sans déplaisir mais sans réelle passion non plus. Je ne sais pas s'il faut être très féru de cyclisme pour apprécier, pour ma part cela reste une bonne lecture mais sans coup de cœur.
Avis dans la lignée des deux précédents mais sans connaître Lax plus que ça. J'ai aimé la qualité du dessin et des couleurs. L'atmosphère est excellente. Le récit est agréable bien qu'un peu difficile à suivre à cause des bonds dans le temps qui impliquent des physionomies qui changent. Mémoire des noms obligatoire ! Par contre, l'omniprésence du vélo pourra en gêner plus d'un... Sans être à réserver aux fans du tour de France, il vaut mieux n'avoir aucune aversion pour le sport cycliste ! C'est ce qui m'empêche de noter un peu mieux cette série de grande qualité par ailleurs (mention particulière également à la présentation cossue des deux tomes) puisque je ne suis ni fan de Lax ni fan des courses cyclistes !
"Pain d'Alouette" est donc la suite presque directe de L'Aigle sans orteils. Lax y continue sa longue métaphore filée entre les mineurs et les coureurs cyclistes, cette image populaire qui date des premières années du Tour (et du 20ème siècle). Une image bien écorchée avec les affaires de dopage et les coureurs nés avec une cuiller en argent dans la bouche de ces dernières années. Pourtant l'amour du vélo reste intact, et son passage chez Futuropolis permet à l'auteur du Choucas de développer une intrigue bien plus détaillée, conjuguant plusieurs destins tous liés mais si différents. Au coeur de son histoire se trouve la petite Reine, que curieusement on ne voit pas trop, mais dont les origines conditionnent le titre de la série (et puis "petite Reine"... vous me suivez sur les pentes de l'esprit de l'auteur ?). Lax mène bien sa barque, ou plutôt sa bicyclette, faisant monter la tension et coïncider les évènements dans une histoire aux relents à la Zola (souvenez-vous de Germinal, influence revendiquée par Lax) vers un récit en plusieurs épisodes qui je l'espère va se révéler à la fois passionnant, intelligent et inoubliable. La deuxième étape, dont le "sommet" est bien sûr la rencontre entre Elie et Reine, confirme les bonnes dispositions de l'auteur. Il s'avale très vite, presque comme un contre-la-montre, et l'on y voit un peu plus la mine où travaillent les Ternois, avec des scènes beaucoup plus poignantes. Ce second tome recèle probablement plus de moments d'action que le premier. Et même si la fin est un peu... précipitée à mon goût, il n'en reste pas moins que ce diptyque est vraiment bon. Côté dessin, c'est mitonné aux petits oignons, réglé au millimètre, et troublant de réalisme, n'eussent été ces quelques visages en second plan pas assez travaillés pour être véritablement satisfaisants. Lax porte toutefois ses efforts sur les scènes d'importance, comme l'éventration de la nappe phréatique dans la mine ou la course cycliste. Du grand art.
Lax fait partie de ces auteurs dont le talent n'est plus à démontrer. Aussi, il a les faveurs du public à chacune de ses publications. On ne doit surtout pas le critiquer au nom de la pensée unique ! Pour autant, j'ai la nette impression qu'on reste toujours dans le même domaine à savoir les courses du Tour de France dans les années 10 et 20. Il faut aimer le sujet pour s'accrocher. Celui qui n'aime pas le Tour de France pourra alors se raviser. On lui objectera qu'il pourra toujours s'interresser aux conséquences désastreuses de la Première Guerre Mondiale. L'auteur ne semble pas se renouveler mais il améliore à chaque fois ce qui constitue son socle commun. Les dessins sont toujours aussi beaux mais il manque véritablement le changement qui trouverait grâce à mes yeux. C'est tout de même un peu dommage. Bon, je suis obligé d'accorder un 3 étoiles d'un point de vue objectif. Pour l'achat, il ne faudra pas trop m'en demander.
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