Black Jake
Los Angeles. Jake Brennan est un policier surexposé au monde criminel qu’il côtoie de bien trop près, au point de laisser détruire les dernières défenses qui pourraient encore l’en protéger. Voleur, menteur, toxicomane, joueur et bientôt assassin, il ne s’interdit rien de ce que la loi proscrit, au mépris de tout danger, ivre de sa propre violence et certain de l’impunité que lui confère son statut. Sa vie entière part à la dérive. Même ses proches - sa fille adolescente Laura, son équipier Luis et le père Ramos, un prêtre qui le connaît de longue date - finissent par renoncer à contenir ses dérives.
Los Angeles
Le moment de vérité de Black Jake, le flic ripoux, surgira des suites d’une lourde dette de jeu, contractée lors de paris sportifs clandestins auprès d’un bookmaker mexicain. Saura-t-il enfin dompter ses démons intimes, ou s’abandonnera-t-il définitivement au vertige criminel ? Dans l’esprit du célèbre Bad Lieutenant interprété par Harvey Keitel dans le film d’Abel Ferrara, Will Argunas renoue avec la figure du policier qui transgresse les limites de ses fonctions, comme il l’avait déjà fait dans son précédent album chez KSTR, Missing. Un grand récit réaliste d’une noirceur consommée, sans digression psychologique, interprété au plus près de la vérité de l’action. Implacable.
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Date de parution | 12 Janvier 2009 |
Statut histoire | One shot 1 tome paru |
Les avis
Voilà un album admirable ! je vous le dis tout de go, tout est réuni pour passer un bon moment de lecture. Jack Brennan est un flic de Los Angeles. Un putain de flic ripoux et raciste qui se voit confier l’enquête sur le meurtre et le viol d’une religieuse. Il mène une vie de débauche le garçon entre les putes et la coke. Son coéquipier le couvre même quand il y a une bavure terrible. Il est divorcé - quelle surprise - et il ne prête pas trop d’attention à sa fille qu’il voit 1 fois tous les quinze jours. Sa dope il faut bien la payer alors il fait des paris hasardeux sur les matchs de baseball. Son bookmaker – un membre d’un gang latino des bas-fonds de la cité des anges n’est pas enclin a effacer son ardoise car vous l’avez compris , il a la poisse, il a perdu ! C’est le moment de vérité ! Le moment de payer l’addition de cette vie dissolue ! Je me suis régalé comme jamais à suivre les pérégrinations de ce flic peu recommandable mais au final attachant. Il s’engouffre dans un tourbillon infernal violent pour notre plus grand plaisir. C’est poisseux bien évidemment et bien noir. Le scénario tient en haleine tout au long des 152 planches de cet album avec de nombreux rebondissements. Côté graphisme le trait est rugueux mais ô combien sublime. C’est une vraie bonne pioche ce récit bien sombre. Vous ne pourrez pas refermer le bouquin avant d’avoir lu la fin. Je recommande vivement.
On sent clairement les influences en provenance de films américains, l'affiliation la plus franche étant celle de "Bad Lieutenant" d'Abel Ferrara avec pour débuter l'histoire une agression et un viol d'une bonne soeur et l'intervention d'un flic camé. L'auteur ne le cache pas, bien au contraire puisqu'il liste 12 films où l'on retrouve des flics ripoux. Le personnage principal, Jake, est entre le flic et le voyou. Il va vivre une descente aux enfers que ses prises de risques laissaient entrevoir. Le récit est copieusement dérangeant mais arrive trop tard pour que je sois surpris. La mise en image n'est par conventionnelle, le dessin est relativement brouillon, même la mise en couleur est hachurée !!! "Black Jake" se lit bien mais ne laissera pas une trace indélébile en mémoire.
Nous avons un flic assez véreux, raciste, mauvais père et porté sur la drogue qui évolue dans un Los Angeles qui rappelle Confidential. Il y a une mise en œuvre assez cinématographique avec un profil psychologique du personnage trop appuyé pour être crédible. On sent l'influence de plusieurs polars de ces dernières années ce qui renforce l'aspect cliché. Pourtant, l'auteur a quand même du potentiel pour nous faire partager une histoire qui aurait pu être originale. Il maîtrise parfaitement la narration par exemple. En effet, cela se suit plutôt bien car c'est assez prenant. La fin ne m'a pourtant pas totalement convaincu car le flou demeure sur bien des aspects de ce récit tortueux et sombre. Cette noirceur pourra constituer le point fort quand d'autres se détourneront de cette accumulation de violences en tout genre. En tout cas, c'est une bd qui ne laissera pas indifférent.
Jake est un flic pourri de la pire espèce. Un flic pour qui la loi n’a pas la moindre valeur. Un flic qui aurait plus sa place dans la pègre que parmi les forces de l’ordre. Un flic qui a un mal fou à faire passer ses paris vu sa réputation de flambeur et de mauvais payeur. Un flic qui porte toujours sur lui une deuxième arme qu’il n’hésitera pas à placer entre les mains des pauvres types qu’il abat en service, pour simuler une scène de légitime défense. Drogué, raciste, violent, pas du tout à la hauteur dans son rôle de père, l’homme semble décidément avoir tous les travers. Ça vous rappelle un film ? Mais oui ! ‘Bad Lieutnant’, bien sûr (l’auteur le cite d’ailleurs parmi ses références en fin d’album) ! ‘Black Jake’ présente d’ailleurs le même défaut que ce film : à part dresser le portrait d’un flic complètement parti en vrille, le scénario se résume malheureusement à pas grand-chose. Comme le relève à juste titre l’avis précédent, la deuxième moitié de l’album relève quand même un peu le niveau, mais l’épilogue se révèle, lui aussi, finalement très décevant. Le dessin, quoique quelque peu brouillon, n’est pas désagréable. Bref, ça se lit, mais il y a quand même bien mieux dans le genre.
L'album met du temps à réellement démarrer, et le profil psychologique de Jake Brennan, le personnage central de ce récit, manque cruellement de nuance et de profondeur pour me satisfaire. A la fin de cet album, le personnage garde même trop de zones d'ombre pour totalement me convaincre. Cependant, dans sa seconde partie, le récit est assez prenant. Il faut dire que je suis assez fan de ces personnages de flics véreux et désabusés, pris dans une spirale sans fond et qui ne font que s'enfoncer encore et encore ... Le trait de Will Argunas ne figure pas parmi mes préférés. Trop brouillon, trop hachuré et par moment carrément (mais volontairement) approximatif, il est influencé par certains comics américains et manque singulièrement de précision pour me satisfaire. Toutefois, ce style cadre assez bien avec cet univers très sordide, et demeure suffisamment lisible pour éviter mon total décrochage. Pas mal, sans plus, grâce à sa seconde partie, mais une appréciation d'ensemble encore affaiblie par un dernier et court chapitre, sensé expliquer un passage trouble du récit, peu convaincant et donc tout à fait dispensable à mes yeux. Je continuerai toutefois à suivre cet artiste pour sa capacité à créer des oeuvres très noires fidèles aux classiques cinématographiques du genre. Cet album est plutôt à louer qu'à acheter selon moi, car une relecture n'apporte finalement pas grand chose ...
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