Le Téléscope
5 vieux briscards, une jeune femme qui leur fait tourner la tête, une amitié indéboulonnable, une arnaque et évidement du fric !
Auteurs néérlandais Van Hamme
Ils ont trois cents ans à eux cinq. En face, à portée de télescope, elle en a vingt cinq à elle toute seule. Ils ont perdu la plupart de leurs illusions. Elle n’a pas encore eu le temps de s’en créer beaucoup. Ils sont plutôt fauchés. Elle raffole des bijoux et des restaurants de luxe. Ils n’ont plus vraiment les moyens de leurs fantasmes. Elle aime faire l’amour tous les jours. Bref, ils étaient faits pour se rencontrer.
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Date de parution | 12 Novembre 2009 |
Statut histoire | One shot 1 tome paru |
Les avis
Les pauvres, il n’y a rien de mieux pour devenir riche. - Ce tome contient une histoire complète, indépendante de toute autre. Son édition originale date de 2009. Il a été réalisé par Jean van Hamme pour le scénario, Paul Teng pour les dessins et Walter de Strooper pour les couleurs. Il comprend quatre-vingt-deux pages de bande dessinée. Il s’agit de l’adaptation du roman du même nom, paru en 1996, dont l’auteur est aussi Jean van Hamme. Dans son appartement bondé de livres dans tous les coins et sur tous les supports horizontaux, Julien Villars a les écouteurs sur les oreilles et écoute l’interview du cycliste Mathias Vandamme pour la transformer en une autobiographie, servant de prête-plume au sportif. Julien Villars, 60 ans et 42 jours. Licencié ès lettres, deux fois divorcé, sans enfants. Écrivain spécialisé dans les mémoires de vedettes du sport ou de la chanson. Rêvait d’être Proust, Montherlant ou Mallarmé. Signes particuliers : fume deux paquets de Gitanes filtre par jour et ne bande plus depuis quatre ans. La sonnette retentit et deux de ses amis entrent dans l’appartement. Ils le saluent, et Marcello Garini se dirige droit vers le télescope pour regarder dedans et mater la voisine d’en face qui est justement en sous-vêtements rouges, en train d’ajuster son deuxième bas. Marcello Garini, dit Marcel. 60 ans et 27 jours, fils d’immigrés italiens, 1m62 pour 68kg. Cuisinier de formation, ne voit dans son travail qu’une source de fatigue et de désagréments. Dragueur invétéré, franc buveur et joueur impénitent, sans regrets ni remords. Signe particulier : est en ménage avec Adrienne, propriétaire du restaurant La Cantonade. Charles Ferignac se contente de regarder par la fenêtre, pendant que son ami monopolise le télescope. Charles Ferignac, 59 ans et 9 mois. Gérant de la plus petite agence de l’hexagone du Crédit Viticole de France. Célibataire endurci, de nature accommodante, a le défaut naïf et obstiné de croire son charme épargné par l’usure du temps. Signes particuliers : se teint les cheveux et adore les cravates voyantes avec pochettes assorties. La belle voisine reçoit un amant, et elle tire les rideaux, mettant fin au spectacle. René Jouvert a sorti son pistolet et il effectue une descente dans un local supposé être la planque de Dédé-les-doigts-d’or. René Jouvert, 60 ans aujourd’hui. Inspecteur principal à la répression du banditisme. Veuf inconsolable depuis douze ans, deux filles mariées (avec deux cons) vivant à l’étranger. Second aux championnats interpolices de tir aux armes de poing en 1994. Signe particulier : collectionne les revolvers américains d’avant 1917. Son collègue défonce la porte d’un coup de pied : la pièce est vide, ils ont fait chou blanc. Pas tout à fait car trois autres collègues surgissent de derrière un tas de fournitures de grande taille, en lui chantant Bon anniversaire. De retour au bureau, Jouvert découvre la fête organisée par ses collègues, pendant qu’il était en mission. M. le sous-secrétaire d’état s’est déplacé en personne pour le féliciter pour ses soixante ans, lui remettre la médaille de l’ordre national du mérite, pour ses trente-huit ans de carrière exemplaire, et l’informer que l’inspecteur principal Jouvert est dès aujourd’hui admis à faire valoir ses droits à une retraite bien méritée. Après tout, on n’est jamais mieux servi que par soi-même, et rien ne s’oppose à ce qu’un écrivain réalise lui-même le scénario pour une adaptation en bande dessinée, d’autant plus s’il s’agit d’un scénariste confirmé comme peut l’être Jean van Hamme, travaillant avec dessinateur confirmé (artiste de séries comme Delgadito, L’ordre impair, Jhen, Shane, La complainte des landes perdues). En ayant en tête le fait qu’il s’agit d’une adaptation, le lecteur peut détecter un ou deux passages littéraux, en particulier le cartouche de texte occupant une case pour présenter tour à tour chacun des cinq amis, ou le long discours de René Joubert pour faire le constat des carrières pathétiques de chacun d’entre eux. En fait, la construction du récit bénéficie de son origine première pour sa construction solide et bien articulée, et régulièrement des réparties soutenues avec une profondeur psychologique appréciable. De son côté, le dessinateur assume complètement son rôle, réalisant des cases dans un registre descriptif et réaliste qui prend en charge de montrer les personnages et les lieux, sans se contenter d’affiler les têtes en train de parler, avec un camaïeu en guise de fond de case. Le point de départ du récit révèle tout de suite son originalité. Pour commencer les personnages principaux sont au nombre de cinq et ils sont tous sexagénaires : Julien Villars (60 ans et 42 jours), Marcello Garini (60 ans et 27 jours), Charles Ferignac (presque 60 ans, 59 ans et 9 mois), René Jouvert (60 ans aujourd’hui), Louis Seigner (60 ans et 19 jours). Ensuite, ils ont tous mené une vie sans éclat et ils font le constat de leur banalité : écrivain réduit à la fonction de porte-plume, cuisinier dans un petit restaurant possédé par sa compagne, banquier gérant la plus petite agence de France, policier arrivé en bout de carrière et veuf, comédien malchanceux reconverti dans les pubs troisième âge. Enfin, malheureux en amour, ils le vivent par procuration en observant par un télescope la voisine de Julien, qui se fait entretenir par le président directeur général d’une grosse entreprise. La case accueillant un texte sans image permet de les présenter chacun efficacement et de leur donner une solide fondation pour leur personnalité et leur caractère. Ils vont finir par avoir le courage d’aller parler en face à face à Josefine, la belle femme, et ils vont se retrouver à assurer son train de vie, ce qui ne peut pas durer longtemps au vu de leur situation économique respective. La narration visuelle raconte cette histoire comme un roman naturaliste. L’artiste s’investit pour représenter la réalité au premier degré, comme s’il la filmait pour un documentaire. Ses dessins se montrent honnêtes avec les marques du temps sur ces sexagénaires : rides, calvitie ou ligne de cheveu qui recule, embonpoint allant au surpoids pour l’un d’eux, tenue vestimentaire quelque peu datée ou en tout cas passée de mode depuis de nombreuses années, fatigue rapide à l’effort physique et importante sudation, et même impuissance pour Julien. En face, la bonne santé et la relative jeunesse de Josefine (entre trente et quarante ans) resplendissent, ainsi que sa prestance et son goût pour les belles toilettes (un peu chères). Le lecteur apprécie tout autant les rôles secondaires, éprouvant la sensation d’en avoir déjà rencontré des comme ça : Claude Lorraine (35 ans, diplômé HEC, ne lit jamais les manuscrits qu’il publie) et sa belle chemisette, Adrienne Lafourcade (58 ans, 82 kilos de chair encore ferme, une ombre de moustache et pas un gramme d’humour, le tintement de sa caisse enregistreuse lui procure ses seuls vrais moments d’extase), ou encore Lucette Germeau (17 ans et demi, la peau sur les os, serveuse à La Cantonade signes particuliers : aucun). Les dessins montrent également un haut niveau d’investissement de l’artiste pour représenter chaque lieu, lui donner de la consistance, le rendre palpable et réaliste. Le lecteur se rend compte qu’il visite de nombreux endroits très différents : l’appartement encombré de l’écrivain, un studio de tournage pour une publicité, un bar-restaurant de quartier, le bureau très lumineux à l’aménagement minimaliste de l’éditeur, une chambre d’hôpital, le petit appartement de Josefine, le luxueux restaurant qu’elle fréquente, le grand jardin municipal ombragé avec sa buvette ; l’étonnante mosaïque d’une quarantaine de minuscules jardins urbains, la librairie où Julien Villars dédicace son recueil de poésie (une seule lectrice), la salon bourgeois où règne une dominatrice, les bureaux luxueux du président directeur général d’une grosse entreprise de BTP, et la magnifique villa à Marbella. Ce registre de dessins a pour effet de rendre concret et réaliste le récit. De fait, le scénariste a construit une solide intrigue dans laquelle de vrais adultes refusent de capituler devant la fatalité de leur avenir tout tracé, et devant l’âge, ayant atteint la soixantaine. Les différents éléments s’imbriquent de manière organique : l’amitié des cinq sexagénaires, le choix de mode de vie de Josefine, les finalités capitalistes du PDG Maxime Schroeder pour qui tous les moyens sont bons pour augmenter ses profits. Sans grossir le trait, Jean van Hamme met à profit l’existence de vraies malversations, les regrets de personnes arrivant à la retraite, la conjugaison de compétences variées pour atteindre un but collectif (les cinq amis formant sans le savoir une équipe pluridisciplinaire) et une femme entretenue faisant montre d’une confiance en elle à la hauteur de son charme, remplissant le rôle de muse, et un peu plus. En arrière-plan, l’intrigue évoque les liens entre le capitalisme et le monde politique avec la facilité de la corruption, le monde du paraître pour un chef d’entreprise dont la philanthropie n’est que de façade, le désir sexuel qui nécessite de payer passé un certain âge. Le scénarise a l’élégance de ne pas verser dans un cynisme de pacotille, facile et complaisant, restant plutôt dans une forme de pragmatisme futé et de circonstance. Un roman adapté en bande dessinée par son auteur : pourquoi pas. Le lecteur averti peut détecter une ou deux transpositions littérales rappelant l’origine de ce projet. Il a vite fait de l’oublier, après avoir fait connaissance avec cinq amis tout frais sexagénaires, très ordinaires et moyens, ayant conscience de leur banalité sans éclat. La solide narration visuelle permet au lecteur de se projeter dans des endroits du quotidien normal et personnalisé, et de suivre des individus adultes qu’il pourrait croiser dans la rue ou les transports. À l’opposé de la résignation, l’intrigue montre que ces cinq amis entretiennent encore des projets, qu’ils sont susceptibles d’atteindre en mettant à profit leur savoir-faire ordinaire. Une belle histoire plus amorale qu’immorale, pragmatique sans être cynique ou blasée.
Une BD Pop-corn, du genre blockbuster qui divertit et sur lequel il ne faut pas trop se pencher, par peur de tomber dans les trous du scénario. Je connais assez peu Van Hamme, même si j'ai lu (sans l'apprécier) les premiers albums de Largo Winch, et je suis assez bon public de ce qu'il a fait ici. C'est un scénario qui part un peu dans le n'importe quoi rapidement, avec ces cinq petits vieux qui ont eut la sensation de rater leurs vies et qui s'amourachent d'une jeune femme qui se vend à des riches. Ca commence gentiment, ça part ensuite sur des intrigues politiques et combines d'entreprises, une direction que Van Hamme semble apprécier. C'est bien mené, faut pas trop être regardant sur les questions de la crédibilité mais si vous acceptez les modalités de l'histoire, ça passe tout seul ! On sent clairement les inspirations de films que Van Hamme utilise, notamment le moment de pause dans le récit pour présenter un personnage (qui rappelle le gimmick dans Arnaque, crime et botanique de Guy Ritchie) ou la construction du récit lors de la préparation du plan. C'est plutôt bien mené, et j'ai apprécié le déroulé jusqu'à un final satisfaisant. La BD n'est pas riche en messages, quelques critiques pointent de ci, de là, on a une vision de la vieillesse qui peut sembler inciter à vivre malgré l'âge, les personnages sont des archétypes pas complètement cliché ... Je pense que la BD est bien, pas fabuleuse, pas mauvaise, mais bien comme un bon film divertissant : c'est attendu, pas révolutionnaire, on en ressort ni changé ni blasé, c'est juste une histoire sympa et des personnages qu'on apprécie de suivre. N'en attendez pas grand chose et vous serez comblé !
À partir d'une idée somme toute très classique Van Hamme produit un scénario où abondent les stéréotypes convenus et les grosses ficelles scénaristiques. Nos cinq sexagénaires poussés par un retour de libido s'inventent des talents de maîtres escrocs par la grâce de la bonne fée Joséfine. On passe en revue tous les classiques de l'improbable comme trouver les bonnes infos en cinq minutes alors que la partie adverse sèche depuis des semaines ou connaître le bon photographe au bon moment. Même l'embryon de difficulté est balayé par des solutions vues et répétées mille fois. Cela est présenté avec savoir faire et le rythme reste bon. Je n'ai pas vraiment accroché à la personnalité de cette bande de retraités qui pensent transformer leur vie par un coup de baguette magique (toujours la fée Joséfine). La conclusion me fait d'ailleurs penser à un scénario de pub pour le loto. Je trouve le graphisme sur un mode très réaliste assez inégal. Je le trouve bon pour les gros plans des personnages et leurs attitudes. Je trouve les cases moins réussies quand le cadrage éloigne les personnages pour faire des scènes d'ensemble. En outre je ne suis pas fan de cette mise en couleur qui essaye de donner du relief via une multiplication des ombres sur les personnages. En conclusion c'est une lecture fantaisie sans prétention qui ne me laissera pas un souvenir marquant. 2.5
L’intrigue est vaguement originale, puisqu’elle rassemble 5 vieux bonhommes usés par l'existence, et un peu aigris par une vie qui ne leur a pas permis de réaliser leurs rêves, 5 types unis comme les doigts de la main, qui vont, après quelques péripéties improbables, s’unir à une jeune femme assez libérée (et très vénale !), pour monter une arnaque qui leur permettra de se venger de la vie, et d’un gros connard. Van Hamme fait du Van Hamme, à savoir un scénario taillé au cordeau, très cinématographique (d’ailleurs, chaque personnage a droit à une présentation lors d’une « pause », comme si la caméra arrêtait de tourner le temps que le spectateur lise sa courte biographie). Il fait aussi du Van Hamme en plaçant (comme il l’a déjà fait ailleurs) « Largo Winch » dans un dialogue. Du placement de produit là aussi très cinéma contemporain ! Pour le reste, l’histoire se laisse lire, mais elle ne m’a pas passionné. Certaines ficelles sont trop grosses, et la fin couronne maladroitement je trouve cette succession de facilités. Le dessin de Teng est bon, mais pas toujours à mon goût. En particulier le rendu de la peau des personnages (la colorisation y est pour beaucoup) est un peu bizarre. Pour inconditionnels du scénariste. Note réelle 2,5/5.
Voici une bd immorale qui est un mixte des « vieux fourneaux » et du « cœur des hommes ». Une histoire originale et captivante du début jusqu’à la fin et pourtant il y a dans cet album 86 planches ! Jean Van Hamme signe ici un récit atypique avec une galerie de personnages truculents. Il est toujours aussi fort notre Jeannot pour nous surprendre ! Nous voilà donc embarqué dans une relation à … 6 ! Cinq hommes et une femme ! Les rapports sont tarifés. Julien, Marcello, Charles, René et Louis n’ont d’yeux que pour la belle Jo. Toutes leurs économies vont y passer bien évidemment mais cela ne sert à rien d’être le plus riche du cimetière me direz- vous. Et peu important en fait. Nos cinq préretraités se sentent vivants. Le goût de cette sensation avait disparu depuis bien longtemps de leurs cœurs. Nous sommes bien loin de Largo Winch ! Ce récit se déguste avec plaisir. Un scénario bien ficelé et captivant. Quant au dessin de Paul Teng, il est délicieux et réaliste. Voilà donc une histoire facétieuse que je recommande.
Le récit est profondément immoral mais habilement tourné, et le revirement qui de fable sentimentalo-sociale passe en magouille immobilière mouillant un notable corrompu et nocif est bien élaboré, on retrouve dans cette seconde partie le talent de Van Hamme issu de ses diplômes financiers et qu'il a brillamment exploité dans Largo Winch. De même que sa façon de dresser des portraits se reconnait ; j'ai bien aimé le constat de vie que fait René Jouvert au resto sur chacun de ses potes et sur lui-même, c'est bien tissé, c'est du pur Van Hamme, avec un petit clin d'oeil au passage à Largo Winch, comme d'autres glanés au fil de la narration, à ses collègues Cauvin et Denayer. Malgré quelques facilités de scénario et un happy end un peu trop convenu, c'est une lecture intéressante sans être marquante, un brillant exercice de style dont le seul tort est de donner un portrait de femme vénale, cupide et oisive, il y en a des garces de ce genre, mais toutes les femmes ne sont pas ainsi heureusement, il faut donc bien se garder de penser qu'elles le sont. La Bd est soutenue par un dessin de fort belle tenue ; je trouvais le dessin de Teng déjà bon sur Shane, mais là je le reconnais à peine, il a fait des progrès considérables ou a carrément changé de style, c'est un trait quasi hyperréaliste très soigné, j'aime cette finesse et l'exactitude de son dessin, avec des gros plans de visages ridés des 5 amis vraiment remarquables. Un bon album mais dont le classement serait plus logique en "inclassable" et non en "policier/thriller", ça n'a rien d'une enquête policière, il n'y a aucune trame policière, c'est une fable contemporaine caustique.
Un one shot assez sympathique. On retrouve ici les dessous d'un complot politico financier mais ce qui fait toute l'originalité du scénario c'est cette association de malfaiteur entre ces 5 amis retraités plutôt bras cassés et cette femme vénale et magnifique. La première partie est à ce titre extrêmement jouissive, ces 5 lurons qui vont s'associer pour profiter à tour de rôle des charmes tarifés de cette belle plante, jusqu'à se retrouver sur la paille en 1 mois, c'est vraiment décalé et bien trouvé. Puis on bascule sur cette affaire de scandale immobilier que l'on imagine aisément prendre ses racines dans un fait divers réel. Et là encore le caractère antihéros de notre compagnie des pieds nickelés de l'arnaque va s'avérer utile car on reste à notre dimension humaine, celle d'une arnaque orchestrée par un magna de l'immobilier vraiment plausible (cf dernières affaires douteuses de tout bord politique). Sans être la lecture du siècle, c'est savoureux.
Le Téléscope, c'est l'histoire d'un groupe de 5 amis, aux carrières très différentes mais partageant un même état d'esprit un peu désabusé et loser mais désireux d'encore profiter de la vie alors qu'ils ont tous atteint la soixantaine. Jusqu'au jour où une superbe jeune femme entre dans leur vie, une femme vivant de son corps et des gentillesses et cadeaux de ceux avec qui elle couche. Pas tout à fait une prostituée, elle n'offre pas que du sexe mais aussi et surtout de l'affection et un renouveau d'envie de vivre pour les 5 hommes qui croisent sa route. D'autant plus qu'elle leur propose bientôt de participer à une magouille qui pourrait bien leur rapporter énormément, pour peu qu'ils soient prêts à affronter un homme politique véreux. Le scénario est un peu spécial puisqu'il est assez immoral, ou du moins politiquement incorrect par certains aspects, notamment concernant la relation entre les vieux amis et cette jeune femme. Mais passé cela, on se retrouve après coup dans une intrigue de thriller à la Ocean's Eleven où les amis mettent leurs compétences en commun pour un gros coup et pour faire tomber un politicien corrompu et dangereux. Le récit n'évite pas certaines facilités pour amener à la réussite des gentils et à leur éviter de succomber aux coups foireux de leur adversaire, mais cela se lit bien et cela reste assez réaliste. C'est une lecture divertissement pour adultes, sympathique sans être vraiment exceptionnelle ou marquante.
C'est le genre d'histoire que j'aime bien et que seul Van Hamme sait bien faire dans le genre complot politico-immobilier. Cela faisait longtemps qu'il n'avait plus fait de one shot. On retrouve toujours ce même plaisir de lecture. Il arrive à nous faire vivre cette bande de cinq sexagénaires autour d'une créature de rêve. De toute façon, il a un sens inné de la narration et de la mise en scène. C'est un véritable maître en la matière. Derrière chaque situation un peu comique se cachent de sérieuses critiques d'un certain mode de fonctionnement de notre société. J'aime la manière dont l'auteur le fait savoir. C'est parfaitement maîtrisé de bout en bout d'autant que le dessin est agréable. Que dire de plus ? A découvrir pour passer un bon moment de détente sans mourir idiot !
2.5 Un one-shot assez différent de ce que fait habituellement Van Hamme. J’ai bien aimé la première partie qui nous présente nos cinq comparses dans leur vie de tous les jours. Ils ne se font plus d’illusion face à ce qui reste de leur temps sur Terre jusqu’à ce qu’ils rencontrent une jeune femme. Le thème est bien exploité, j’aime la manière dont on nous présente les acteurs de ce récit et les péripéties sont sympathiques. Malheureusement, je n’ai pas beaucoup accroché à la deuxième partie qui représente tout ce qui m’agace chez Van Hamme. Les ficelles sont tellement grosses que ce n’est pas crédible et les scènes d’actions ne sont pas palpitantes. Dommage que ça finisse ainsi parce que l’idée de départ est vraiment intéressante.
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