Mon année
Mon année est une série composée de 4 tomes qui raconte la vie au quotidien d'une famille confrontée à la trisomie 21 de sa fille de 8 ans, Capucine.
Ecole Supérieure des Arts Saint-Luc, Bruxelles Handicap Jean-David Morvan La trisomie 21 Séries hélas abandonnées Taniguchi
Capucine, qui vient de fêter ses 8 ans, est trisomique. Lorsqu'on annonce aux parents qu'elle doit intégrer un établissement spécialisé, le papa accuse difficilement le coup... Les relations avec sa femme Stéphanie, qui lui reproche de ne pas s'impliquer autant qu'elle dans les différentes prises en charge thérapeutique, sont de plus en plus tendues. Stéphane voulant faire preuve de bonne volonté, décide, c'est la 1re fois, d'accompagner Capucine à une séance de psychomotricité. Mais Mélanie, la douce et patiente kiné, et lui tombent sous le charme l'un de l'autre. Capucine, petite fille ultra sensible, s'en rend compte et se confie au petit chien qu'elle vient de recevoir pour son anniversaire.
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Genre
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Date de parution | 13 Novembre 2009 |
Statut histoire | Série abandonnée (4 tomes prévus à l'origine) 1 tome paru |
Les avis
Je n'ai jamais lu une bd sur la trisomie chez les enfants. Réussite totale sur le graphisme et l'approche discrète mais profonde psychologiquement du scenario qui contribue à l'intérêt du titre et d'une suite.
Une association de Taniguchi et de Morvan ? Le moins qu'on puisse dire, c'est que ca attire l'attention ! Je prends la BD sur l'étalage, la couverture et le coté carton-matte (comment expliquer...) me plaisent, j'ouvre la BD, et découvre du Taniguchi en couleur pastelles ! Ok c'est bon, j'achète, je suis déjà convaincu ! Graphiquement, c'est superbe, enfin moi j'aime quoi ! Déjà j'adore le style de Taniguchi, mais alors la avec cette couleur pastelle, c'est limite l'extase, je trouve ca mignon, doux, reposant (et j'en passe). Coté scénar, Je suis surpris par la légèreté (dans le bon sens du terme) de l'histoire proposé par Morvan. Et ouais, il peut faire autre chose que du Sillage ! (même si j'aime ses productions en général) :) Le thème de l'handicap est un thème assez glissant, et Morvan aurait pu se gaufrer royalement, mais il, on sent qu'il s'est bien documenté, et l'histoire est sensible, mignonne, pas voyeuriste, bref c'est réussit ! J'ajouterais que si la suite est au niveau de ce tome 1, il est très probable que ma note sera un 5/5 bien mérité !
J’ai mis longtemps pour me décider à lire « Mon année », c’est l’avis de Mac Arthur qui m’a encouragé à feuilleter cet album. Il faut dire que « La Montagne magique », la dernière bd de Jiro Taniguchi ne m’avait pas vraiment emballé. Il faut dire aussi que la mention de Jean-David Morvan comme scénariste pour cette nouvelle série m’inspirait de la méfiance au regard de la qualité inégale (c’est un ressenti personnel) de ses réalisations jusqu’à maintenant. Et là, je dois avouer que je me suis trompé pour ce premier tome de « Mon année » car c’est vraiment une très belle histoire ! « Mon année » met en scène Capucine, une fille trisomique. En fait, le lecteur suivra l’évolution de Capucine et de ses parents face à l'handicap de sa fille. Ce scénario ne semble pas folichon à première vue mais cette histoire, qui semble s’être inspirée de faits réels, m’est apparue très touchante. C’est aussi un récit qui m’interpelle énormément parce que je connais bien le monde des handicapés mentaux. Ce que les gens en général ne savent pas sur ces hommes et femmes, c’est que trop souvent les parents peuvent se déchirer sur la façon de gérer l’handicap de leur enfant. Quand c’est un enfant trisomique, ça se passe à peu bien pour les parents car à force d’obstination, leur fille ou garçon arrivera à être plus ou moins autonome à l’âge adulte. Mais pour un enfant qui se retrouve dans un fauteuil et qui semble être incapable de raisonner, je vous laisse deviner le courage (et surtout le grand amour) des parents qui se priveront du restant de leur vie pour s’occuper de lui… Je ne sais pas si Jean-David Morvan a dans son entourage direct connu un enfant trisomique ou s’il s’est retrouvé durablement en compagnie d’un entre eux, ce que je dois admettre, c’est qu’il a retransmis avec beaucoup de réalisme leur comportement notamment leur grande sensibilité, leur façon de se réfugier dans la rêverie lorsqu’ils sont peinés et même leur gourmandise (et j’ai écrit ça avec tendresse et avec un grand sourire ! Franchement, il faut les voir comment ils savourent leurs repas !), et j’en passe !… Vraiment, j’avoue que Jean-David Morvan m’a bluffé sur ce récit ! Je dois reconnaitre que Jiro Taniguchi est –pour moi- un des maitres de la narration et de la mise en scène ; ainsi, j’ai été incapable de décrocher de cette lecture jusqu’à son dénouement ! C’est aussi un auteur que j’apprécie beaucoup pour son coup de patte qui s’approche beaucoup de la ligne claire : je trouve son dessin très lisible. De plus, Jiro Taniguchi ne lésine pas sur les détails lorsqu’il s’agit de représenter un lieu (on reconnaît du premier coup d’œil les endroits où se déroule cette histoire !). En fait, le gros changement par rapport à ses mangas est que l’auteur a complètement réalisé lui-même la mise en couleurs en aquarelle de cette bd ! Et là, je lui tire mon chapeau parce que son travail est vraiment ma-gni-fi-que ! Que dire de plus sur ce premier tome de « Mon année » ? Pas grand’chose à part que je conseille fortement cet album aux lecteurs qui aiment les récits réalistes et qui sont sensibles aux histoires privilégiant les rapports humains. Je ne mets pour l’instant « que » 4 étoiles sur 5 car il ne s’agit que du premier tome d’une série prévue en 4 albums mais j’ai l’impression que « Mon année » se classera rapidement parmi mes lectures cultes !
Attention : chef-d’œuvre en puissance ! La première chose qui me vient à l’esprit, lorsque je songe à ce premier tome, c’est que, soit Morvan est concerné au premier chef par le problème du handicap mental en général, et de la trisomie en particulier, soit il s’est très bien documenté. Car, moi qui suis dans le milieu de par ma profession, j’ai pu juger de toute la pertinence de nombreuses séquences du récit (sinon toutes). J’ai particulièrement apprécié le personnage du père, qui ne peut se résoudre à accepter le handicap de sa fille. Un personnage ambigu dans ses sentiments, tellement réaliste et tellement humain. Il risque de déplaire à certains lecteurs (et surtout à certaines lectrices), mais, pour quelqu’un « du milieu », il est incroyablement convainquant. Deuxième grande qualité de ce récit : le trait de Taniguchi, et, plus particulièrement encore, sa colorisation. Je connaissais de l’artiste son style en noir et blanc très lisible, très précis, très net, mais aussi la qualité de ses regards, par lesquels il parvient à faire passer beaucoup d’émotion. Je retrouve ici toutes ces qualités (et aussi ce petit défaut qui rend ses visages masculins fort semblables), mais agrémentés d’une colorisation tout en finesse, que j’imagine issue d’une vieille boîte de crayons de couleur. Magnifique, tout simplement, et exhalant un tel parfum de douceur et de tendresse qu’il ne pouvait que magnifier ce genre de récit. Et lorsque le talent de l’un s’associe à celui de l’autre, cela donne ces petites cases presqu’anodines dans lesquelles les artistes parviennent à nous transmettre la manière dont Capucine « ressent » ses proches. Il est de bon ton, à notre époque, de dire que les personnes handicapées mentales sont plus fines dans la manière de ressentir les émotions de leurs proches. Je crois surtout que, handicapés par leurs facultés cognitives déficientes, ces personnes se fient beaucoup plus à leurs propres émotions et à leur capacité à l’empathie (une capacité qui, elle, n’est pas déficiente chez elles) pour se gorger des émotions environnantes, telles des éponges. Cet état est très bien traduit, graphiquement, dans les premières séquences, et confirme mon sentiment quant à la qualité de la documentation utilisée par Morvan. Autre force du récit : le fait que si Capucine est le personnage central du récit, elle n’en est pas le moteur, mais bien le « démarreur ». Le scénario est très riche et s’attarde avec intelligence sur beaucoup d’aspects de la vie quotidienne de la personne handicapée et de son environnement. Et le petit plus en plus provient du grain de la couverture et du papier, qui rend encore plus physique, plus tactile, … plus touchant le récit. Je sais déjà que je ne prêterai pas cet album à certain(e)s de mes ami(e)s, car je suis sûr, dans le cas contraire, de ne jamais le récupérer. Mais je ne peux que conseiller l’achat … sauf si vous êtes allergiques à ce genre de récit réaliste jouant sur la corde sensible. Vivement la suite … (PS : si je ne mets pas « culte », c’est pour la seule et unique raison qu’il s’agit ici d’un premier tome. Il me paraît par conséquent précipité d’accorder la note maximale à un récit qui n’en est qu’à ses balbutiements).
Pour cette première collaboration entre Morvan et Taniguchi, le format choisi est une BD à la française de grand format, à la couverture cartonnée. La texture est très agréable au toucher, mais salissante (car blanche) et plutôt fragile. Si vous décidez d'acquérir ce tome, vous aurez peut-être un peu de mal à trouver un exemplaire en parfait état dans la pile de votre libraire. Le dessin et la colorisation sont absolument magnifiques. Les tons pastels sont vraiment très beaux. L'histoire quant à elle est touchante à souhait, pleine de sensibilité et de tendresse. Bravo à cet insolite et talentueux duo d'auteurs (alors que je ne suis pas un grand fan de Morvan d'habitude), et vivement les prochains tomes ! Verdict : 4/5 sur ce premier tome + coup de cœur.
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