Black Summer
Des super-héros menacés de mort.
Auteurs britanniques Avatar Press BDs controversées Les petits éditeurs indépendants Super-héros Warren Ellis
Il y eu un moment un groupe de héros justiciers, avec des super pouvoirs, ils s'appelaient les "Sept Armes", avec le temps ils se sont écartés des sentiers de la justice pour se réfugier soit dans la clandestinité, soit en devenant tout simplement des agents du gouvernement ! Seulement, un jour en allumant sa télé, Tom Noir, un des Armes, apprend que John Horus, un Guns qui travaille dorénavant pour Washington, vient de tuer le président des États Unis, ainsi que tout son cabinet. Il revendique alors son acte en expliquant qu'à ses yeux ce président était devenu le plus grand criminel de la planète et qu'il fallait l'arrêter à tout prix... Le pays entier se tourne alors vers ce qu'il reste des Armes et c'est la course à la violence !
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Date de parution | 13 Novembre 2009 |
Statut histoire | One shot 1 tome paru |
Les avis
Défouloir monstrueux, réflexion embryonnaire - Ce tome comprend une histoire complète initialement parue en 8 épisodes (de 0 à 7) en 2007/2008. Elle s'inscrit dans une trilogie thématique sur les superhéros par Warren Ellis : (1) Black Summer, (2) No Hero et (3) Supergod. Tom Noir, un homme unijambiste (il a un moignon au niveau du genou gauche), se regarde dans la glace. Puis il se dirige vers son fauteuil dans une pièce dont le ménage n'a pas été fait depuis des semaines, pour se coller devant la télé. CNN diffuse une émission en direct dans laquelle apparaît John Horus (un superhéros revêtu d'un costume blanc maculé de sang avec des sphères technologiques lévitant autour de lui) annonce qu'il vient d'assassiner le président des États-Unis, plusieurs de ses conseillers et quelques membres de la sécurité qui ont essayé de s'interposer. Il explique que le président avait abusé de la confiance des électeurs en cautionnant une guerre en Irak, l'emploi de généraux par des entreprises privées de sécurité, etc. Après le choc de cette émission, Tom Noir répond à un coup de sonnette. Il se trouve face à face avec Frank Blacksmith qui vient lui annoncer qu'il a amené un garde du corps avec lui pour exécuter Tom. Dès la couverture et les premières pages, le lecteur découvre des illustrations regorgeant d'informations, exigeant une attention de lecture soutenue. Juan Jose Ryp est un obsédé du détail et il accorde la même attention aux éléments de premier plan, qu'à ceux de second ou d'arrière plan. Il ne hiérarchise par l'information visuelle, il reste le plus fidèle possible à tous les détails, comme s'il prenait des clichés au fur et à mesure de chaque séquence. C'est ainsi que dans la salle de bain le lecteur peut contempler les 2 tuyaux d'arrivée d'eau sous le lavabo, le siphon avec sa partie démontable, l'eau qui fuit, le seau placé en dessous pour récupérer l'eau, etc. Ces éléments sont au même niveau de valeur visuelle que Tom Noir se contemplant dans la glace en premier plan. Ryp respecte bien sûr les règles fondamentales de la perspective, mais il ne guide pas l'œil du lecteur, il le laisse trier la masse d'informations visuelles. Ce procédé atteint son apogée lors des scènes de carnage, avec moult destructions et débris. Il ne manque pas un morceau de maçonnerie, pas une canalisation éventrée, pas un fer à béton, pas un bout de bidoche. À partir des fragments de maçonnerie disséminés dans la page, le lecteur peut même reconstituer la forme du mur, il ne manque ni un morceau, ni la logique de répartition des débris après le souffle de l'explosion. Pour augmenter le niveau de violence, Ryp n'hésite pas à parsemer les cases de giclées d'hémoglobine. Ce mode de narration graphique présente un gros avantage : le lecteur peut s'immerger dans chaque endroit, au cœur de chaque action, dans chaque explosion de superpouvoir. La contrepartie réside dans le temps de lecture, la concentration nécessaire au déchiffrage, par rapport à des dessins classique où l'artiste guide le lecteur dans la lecture. C'est un style qui évoque celui de Geoff Darrow dans Hard Boiled et Big Guy. Ryp dessine des visages moins peaufinés que ne le fait Darrow. Il a une tendance à abuser des individus qui sont en train de serrer les dents, elles mêmes découvertes dans un rictus qui fait s'entrouvrir les lèvres. Dans ce récit, Warren Ellis part du postulat que très récemment une bande d'étudiants, aidés par une agence gouvernementale, a réussi à augmenter les capacités de 7 individus rassemblés dans une équipe baptisée Seven Guns : Kathryn Artemis, John Horus, Tom Noir, Zoe Jump, Angel One, Dominic Atlas Hyde, Laura Torch. John Horus a fini par estimer que les élus américains, à commencer par le président, avaient trahi le peuple et qu'il est temps de redonner sa chance à ce dernier. Il s'en suit des destructions gigantesques au fur et à mesure que John Horus canalise les actions militaires menées contre lui, qu'il se retrouve face aux anciens membres des Seven Guns et que ces derniers sont soupçonnés de collusion avec lui. À partir de cette illustration de la maxime de Lord Emerich Acton (le pouvoir corrompt et le pouvoir absolu corrompt absolument), Ellis s'intéresse à la fois au niveau de destruction des affrontements, et à l'idéologie sommaire de ces superhéros. de ce fait, l'histoire reste avant tout un récit d'action, avec quelques points de vue politiques primaires justifiant les affrontements. Ellis mêle un peu de rébellion, avec un soupçon de paranoïa (rien d'exagéré) et la question de la représentation du peuple. Mais ces considérations restent au second plan. Au fur et à mesure, Ellis s'attache surtout à montrer que chaque individu agit pour ses motivations propres et que le concept d'intérêt commun n'est finalement qu'un prétexte pour les uns et les autres. Sous réserve d'apprécier le style graphique très dense, cette histoire propose un gros défouloir avec un niveau de violence élevé et quelques amorces de réflexion. Avec ces dernières, Warren Ellis met l'eau à la bouche de ses lecteurs, en faisant miroiter ce qu'aurait pu être une vraie réflexion sur le sujet. Mais ici, son intention d'auteur est de montrer que ces superpouvoirs ne peuvent pas coexister avec une humanité traditionnelle et que leur utilisation sans éducation politique de leurs détenteurs ne peut conduire qu'au désastre. Entre défouloir cathartique et récit de réflexion.
La qualité première et principale de ce récit est bien évidement le dessin, j'avoue que dans l'univers des comics j'avais rarement vu une telle perfection, certains pourraient trouver que c'est un peu surchargé mais une telle profusion de détails mérite le coup d’œil. Au niveau du scénario , à la réflexion je trouve ça plutôt couillu, en effet tout débute par un super héros sensé être au service du bien qui dézingue le président des États Unis et l'ensemble de son cabinet pour cause de malversations. Hey, Hey! Voila une idée de départ que je trouve personnellement assez réjouissante. Par la suite il est vrai que ça bourine pas mal, y a du jet de sang à gogo.Je reviens au dessin pour à nouveau appuyer sur la maitrise graphique et comme le note un autre posteur nous sommes effectivement très loin de la brigade chimérique européenne. Une BD originale qui se démarque de ses petites camardes du monde des comics, d'une part par l'idée de départ et d'autre part grâce au niveau de son dessin. Même réserves que dans les autres avis concernant les sculpturales héroïnes qui hormis leurs formes n'apportent pas grand chose au récit, surtout qu'elles passent leur temps à s’engueuler.
Black Summer laisse son lecteur très perplexe... Il y avait pourtant de quoi faire et même faire très bien au sein de cette oeuvre dont la 4ème couverture rapproche le pitch avec l'unique et insurpassable Watchmen. J'ai d'abord été attiré par le trait très spécifique et précis de Juan José Ryp (Rest In Pieces ? :) ) qui s'illustre davantage dans la bd érotique mais qui fait preuve d'un véritable talent me rappelant le style unique de Geoff Darrow ainsi que ses détails. En effet la moindre petite case fourmille de détails minutieux et il en résulte un certain charme indéniable qui la dissocie immédiatement d'autres comics. Les premières pages sont relativement encourageantes avec une prise de position plutôt forte et culottée : un membre d'une équipe de super héros dissociée décide de tuer le président des Etats Unis qu'il juge premier responsable de la violence mondiale... Dès lors tous les autres membres vont être traquées par de nouvelles "armes" soit une nouvelle équipe mandatée par les autorités américaines et le résultat va être sanglant et immoral... On s'identifie rapidement à un personnage déchu, Tom Noir, rongé par l'alcool et le deuil. C'est un peu le Rorschach du groupe sans que leurs destins et histoires sont communs. D'ailleurs c'est même un peu le point fort et faible de ce one-shot car sitôt qu'il n'est plus dans les pages de Black Summer, l'intérêt s'écaille également par un rythme qui ralentit considérablement. J'ai du lire l'ensemble en 4 ou 5 fois c'est même dire qu'arriver au bout est devenu subitement difficile... Et c'est fort dommage car l'ensemble se tient et forme une histoire plutôt cohérente mais non sans rappeler la réflexion de John Smith sur le bourreau qui coupe la tête du bourreau qui.... etc... Il aurait même été intéressant de limiter les personnages du groupe tant les belles donzelles ne servent narrativement pas à grand chose si ce n'est qu'exposer leurs formes que l'on devine superbes ! Du coup on ressort à la fois ravi et déçu de cette lecture mais elle a le gros mérite de présenter quelque chose de différent et des dessins de toute beauté. Cela étant créer de toutes pièces une oeuvre unique avec ses codes et ses superhéros n'est pas tâche aisée. C'est d'autant plus remarquable qu'ici la plupart des personnages ont un passé commun, des remords et des états d'âme tout comme le joyau d'Alan Moore. Ma curiosité est néanmoins étanchée et j'ai hate à présent de lire la seconde oeuvre commune d'Ellis et Ryp à savoir No Hero qui me semble à le feuilleter bien plus trash... Et à en espérer que le résultat final tiendra cette fois pleinement ses promesses... Pour l'heure Black Summer est néanmoins à recommander pour un public avide de comics différent et au prix tout doux du présent recueil, il serait dommage de s'en abstenir. Les autres peuvent relire sans aucun problème Watchmen qui offre plusieurs plaisirs de relecture.
Tout comme dans No Hero, il y a une osmose pour ne pas dire une symbiose entre les deux auteurs. On peut utiliser les mêmes adjectifs pour les dessins et le scénario. "Black Summer" ne peut pas laisser indifférent. Il est violent, dense et entier. Le récit est cohérent sur ses idées et assume ses parti-pris de bout en bout. Jusqu'où peuvent aller des super-héros pour lutter contre le mal en jugeant tous les citoyens sans exception ? Ce comics part sur l'assassinat du président des USA et bon nombre de proches, car un super-héros, John Horus défendant le pays n'accepte pas les mensonges présidentiels, juge le président comme un criminel et l'exécute. Du coup, tous ses ex-comparses de l'équipe des armes vont être impactés dans un conflit généralisé où personne ne sortira grandi. La suite est des plus plaisantes malgré la profusion d'hémoglobine et de victimes, la lecture se fait sur un rythmé effréné. Les auteurs prennent des positions à risque en évoquant des sujets délicats comme la guerre en Irak. Cette fiction a une vision arrêtée sur les USA actuels, elle ne fait pas dans la dentelle et dénonce à tout-va. L'ensemble s'avère efficace et suit sa propre logique sans se détourner une seule fois. J'ai apprécié le contenu et la forme. Pour cette dernière, le trait ultra fin associé à une colorisation tranchée ajoutent la touche finale trash au scénario violent, pessimiste et noir. Pour le contenu, il y a aura des détracteurs et les autres. J'ai été rassuré de voir sur d'autres sites que je n'étais pas le seul à avoir apprécier ce one shot. Après "Black Summer" et No Hero, il est prévu un troisième récit pour clore une sorte de trilogie thématique. Je l'attends avec impatience.
Déçu aussi ... Le dessin propose de la profusion, il y en a absolument partout, c'est parfois très réussi parfois moins. Et on s'arrête effectivement sur des super héroïnes trop bien moulées, qui aurait pu être travaillées sous un autre angle. Sinon côté scénario ca balance pas mal sur l'Irak, et ca envoie naturellement quelques bonnes vérité sur les US. Mais .... En s'enfermant dans le sérieux, il est bien difficile de résoudre l'histoire, et bien dommage de se passer d'une analyse plus profonde pour le coup. D'autant que sur cette période il y avait de quoi faire. Ca aurait sans doute permis aussi de questionner la place et la morale du super héro etc ... En fait, à la limite je préfère les comics moins sérieux qui se contentent de cracher sur le système en misant sur le second degré. Parce que là on nous sert l'éternel débat : la fin justifie t elle les moyens ? Le super héro peut il faire du mal si au fond c'est pour faire du bien ? Est ce que je peux exploser la tronche du président si le système est pourri ? Et la réponse me fait penser à cette page des idées noires ou le bourreau coupe la tête d'un bourreau qui coupe la tête d'un bourreau... car tous méritent la peine de mort vu qu'ils ont tous pris la vie. Au fond Black summer c'est donc l'histoire du gentil qui devient méchant en punissant un gentil mais qui lui même, était devenu méchant en punissant le gentil qu'on avait élu et qui en fait était devenu un gros méchant.
La couverture sanglante laissait voir un travail graphique maîtrisé à la perfection. La lecture confirme ce postulat sans apporter autre chose. Le dessin précis se renouvelle tout au long du récit par des prises de vues diantrement audacieuses et délicates à rendre. Les décors qui servent d’écrin à cette gigantesque bataille plus ou moins rangée se complètent dans tous types d’univers pour un ensemble cohérent sacrément plausible et bien arrangé. Tout personnage secondaire humain se trouve en revanche cantonné à un rôle de décor presque moins travaillé que les machines de guerre. Pas grave, il n’y en a que pour les super héros (ou presque). Le récit fourmille de scène homériques, qui à défaut d’être intelligentes et fines, clouent le lecteur par des prouesses graphiques et une technique très au dessus des productions standards (ou de la version Europe de la chose "brigade chimérique" par exemple !) En revanche le bas blesse clairement sur le côté intellectuel… L’écrin graphique renferme un grand foutoir de n’importe quoi au prétexte d’une bonne baston de sang qui gicle partout et de combinaisons moulées pour des femmes très galbées. Le tout dégouline d’amertume pour les années Bush qui fait figure de bouc émissaire de l’intégralité de la corruption du système américain au détriment du peuple de ce grand pays libre… Totem matérialisant permettant de tuer virtuellement une mentalité américaine abhorrée par l’auteur ou parodie à lire au second degré, je ne chercherai pas à trancher car le doute s’amplifie tout au long du récit. Néanmoins que tout ceci est indigeste, pétri de facilités scénaristiques et simplet. Car au final, il s’agit d’un combat gentil contre méchants martelé tout au long du récit. La finesse est à trouver ailleurs avec cet éclair qui semble frapper le scénariste à un instant donné du récit, un gentil peut il commettre des actions méchantes parce qu’il défend le Bien ?... Enfin le summum final déroutant le lecteur qui aurait tenu au-delà de cette réflexion philosophique intense : et si un gentil déchu se sachant mauvais sauvait le monde du gentil agissant comme un méchant en supprimant le gros méchant en même temps dans un sacrifice héroïque ? Pffffffff… Vous l’aurez compris hors un graphisme magistral (même s’il est particulièrement sanglant) il ne faut pas chercher ici plus loin que de l’action bête et brutale. Joli exercice de style, la prochaine fois il faudrait trouver un scénariste…
Le petit dernier de Warren Ellis, je me suis jetée dessus sans pratiquement feuilleter le comics ni même lire le résumé, le dessin n'étant pas repoussant de prime abord je me suis lancée. Celui-ci est assez bon d'ailleurs, bien qu'un peu trop chargé, ce qui lui donne un aspect un poil brouillon au premier coup d'œil. Mais les couleurs sont gaies et le tout est assez agréable à regarder. Ce qui ne m'a pas plu c'est le scénario, il s'axe encore autour de super-héros et cela de façon très bourrine et sanglante, avec des femmes à gros seins et aux vêtements ultra moulés, une lecture pour garçon en somme. La psychologie des personnages n'est pratiquement pas développée, tout reste très superficiel, c'est de l'action pure. A l'inverse de son autre série NéoUniversel, mettant aussi en scène des super-héros, avec un univers bien plus abouti et des personnages attachants. Je ne l'ai pas fini, mais j'ai quand même pris le temps de feuilleter le comics jusqu'au bout, et plus on avance, plus ça bastonne et ça explose. Pour fan de super-héros.
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