Très Cher Frère (Oniisama e)
Drame humain sensible, passionné et élégant, Très cher frère est l’un des chefs-d’œuvre de Riyoko Ikeda.
Shojo Shueisha Suicide
Misonoo Nanako fait son entrée à la prestigieuse école pour fille Seiran. A peine arrivée elle est admise, contre tout attente dans un cercle privé réunissant les filles les plus belles et les plus riches du lycée. Ce club très fermé, est dirigé par une très belle jeune fille, Ichinomiya Fukiko, dites Mlle Miya, qui est l'une des plus irréprochables élèves de l'établissement. Nanako, tiraillée entre ses camarades qui la jalousent et l'ambiance idyllique qui règne dans le club, est boulerversée ; mais elle trouve du réconfort en écrivant à un étudiant qu'elle a rencontré quelques mois auparavant durant ses cours du soir et qu'elle considère comme le grand frère qu'elle n'a jamais eu… Texte:L'éditeur
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Date de parution | 17 Septembre 2009 |
Statut histoire | One shot 1 tome paru |
Les avis
J'étais plus ou moins persuadé en lisant cet album qu'il s'agissait d'une oeuvre de l'auteure de Candy Candy. Le trait y ressemblait beaucoup. Mais il est vrai que Yumiko Igarashi et Riyoko Ikeda sont deux auteures des tous débuts de la vague shojo dont les styles, alors novateurs, sont quand même très similaires. J'aime quand même moins le graphisme de Riyoko Ikeda car ses filles ont des visages parfois un peu laids, avec des profils très grecs, le nez dans la ligne du front et le menton fuyant, ou alors des visages trop androgynes, un peu comme de jeunes hommes aux cheveux longs et aux longs cils fournis. Concernant le récit en lui-même, j'ai eu bien du mal au départ. En effet, le côté gnangnan est parfois tellement appuyé que je me suis mis à en rire au second degré. Certains dialogues sont franchement ridicules et quelques personnages sont aberrants de prétention. On dirait vraiment parfois que c'est fait exprès. Et ce n'est pas l'héroïne un peu nunuche qui va arranger ça. Et puis il y a cette structure hiérarchique de l'école où débarque l'héroïne qui m'a rebuté d'emblée. Ce système où tout est basé sur l'apparence, la fortune et la réputation des parents, avec les sous-fifres qui adulent et vénèrent les plus riches et les plus pêteuses. C'est franchement puant. Heureusement, on découvre au fil des pages que l'objectif du scénario est précisément de se rebeller contre cette organisation élitiste, mais ça met quand même un moment à se mettre en place. C'est le second souci de ce manga, sa longueur. La quantité des pages, les péripéties un peu inutiles et les moments sans grand intérêt m'ont amené à m'ennuyer un peu vers la moitié de l'album. Et je n'ai pas davantage été convaincu par les drôles d'amours ambigües qui s'affichent comme un romantisme un peu déplacé, un peu artificiel. Cependant, l'intrigue gagne en intérêt vers la fin quand les mystères se dévoilent et qu'on découvre que, finalement, des thèmes assez graves sont abordés avec le sérieux qui leur convient. Suicide, maladie, problèmes familiaux, ce qui apparaissait comme un shojo idiot à l'eau de rose se révèle finalement assez intelligent. Et la toute dernière page vient même tomber comme un couperet dramatique et assez dur même s'il est tout à fait réaliste. Et puis si j'ai réussi à lire cet album en entier sans me mettre à le feuilleter malgré son grand nombre de pages, c'est qu'il est quand même suffisamment bien conçu et pas si mauvais, n'est-ce pas ?
Le souci avec les mangas de Riyoko Ikeda, c'est qu'ils ont tellement marqué les japonaises et notamment les futures mangakas, que tout ce qui faisait alors l'originalité de son style est depuis devenu la norme des codes du Shôjô manga. Ainsi, les cases éclatées, les grands yeux larmoyants, les éclairs et les pétales de roses, qui étaient la marque d'une rupture narrative révolutionnaire à l'époque, sont-ils devenus des gimmicks banaux et souvent irritants du genre. Aussi ne faut-il jamais perdre de vue en lisant ce "très cher frère" que ce manga n'a pas loin de 35 ans, et qu'il a quand même bougrement bien vieilli ! Riyoko Ikeda est une femme cultivée et passionnée par le romantisme dramatique pur XIXe cher à nos cœurs européens. Et c'est ce romantisme échevelé "à l'européenne", avec des personnages tragiques et torturés, qu'elle met en scène dans ses différents mangas. C'est à travers ses mangas que la plupart des japonaises connaissent l'Europe et son histoire. Bref, ce n'est pas le moindre des paradoxes que son oeuvre si "typiquement japonaise" à nos yeux, soit en fait "très européenne" aux yeux des japonais. "Très cher frère" est l'un de ses rares mangas (le seul ?) qui se passent dans le Japon contemporain, mais qu'on ne s'y trompe pas : le romantisme échevelé, tragique et macabre, est bien là : l'héroïne se retrouve dans un lycée privé pour jeunes filles de bonnes famille, et qui se révèlent toutes plus névrosées les unes que les autres, avec bien sûr de lourds secrets qu'elle découvrira petit à petit, et de violents drames intérieurs et autres tragédies. Si l'on accepte ce ton ouvertement excessif en tout, "très cher frère" est passionnant à lire. L'intrigue se présente presque comme un polar : pourquoi diable l'héroïne se trouve-t-elle au centre de toutes les intrigues au début ? C’est ce qu'elle finira par découvrir petit à petit... Et puis ce n'est absolument pas manichéen : point de "méchante" ou de gentille ici, juste des âmes tragiques et torturées. Toute l'intrigue repose finalement sur la personnalité, excessive, des protagonistes, et il faut avouer que certains personnages sont très touchants et réussis. Ainsi, Saint-Just et Kaoru, les deux belles androgynes contraires en tout, baignent tout le manga de leur charisme, et la peste possessive s'avère attachante malgré son comportement souvent révoltant. Je ne mets pas 4 étoiles malgré tout parce que j'ai trouvé certains personnages très fades, ce qui ne serait pas gênant s'ils n'étaient pas si importants dans l'intrigue, puisqu'il s'agit (entre autres) de l'héroïne et son frère (celui du titre). D'autres sont peu aboutis, comme Mlle Miya, alors que toute l'intrigue tourne autour d'elle même si finalement on ne la voit que peu. Et j'ai quand même du mal à comprendre le personnage de Saint-Just. Kaoru, en revanche, est un personnage magnifique qui remet bien en perspective la gravité des drames que vivent ces demoiselles, et j'ai bien aimé comment la jolie brune possessive, qui a le comportement typique des "méchantes" des shôjô bas de gamme, se révèle en fin de compte complexe et sympathique malgré ses défauts maladifs. Mais on referme quand même ce livre en se disant qu'une consultation psychiatrique ne serait pas de trop pour la plupart des personnages :)
Une œuvre très sombre, découverte partiellement il y a bientôt 20 ans en version animée, dans le club Dorothée. De part son côté glauque et cruel, cette dernière a d'ailleurs été déprogrammée assez rapidement pour ne jamais revenir sur les ondes. Elle n'est d'ailleurs sortie à nouveau que récemment en DVD, et tout dernièrement dans un très beau coffret DVD. Pour reparler du Manga, c'est l'une des œuvres maîtresses du Shojo de l'auteure, avec La rose de Versailles/Lady Oscar, auteur qui est à la base de la naissance du shojo moderne (qui a malheureusement dérivé depuis sur du shojo gnangnan comme on en est abreuvé depuis plus de 10 ans). C'est l'histoire d'une jeune fille qui débarque dans un pensionnat pour jeunes filles, et qui écrit quotidiennement à son "frère" sa vie aux côtés d'autres jeunes filles tourmentées, suicidaires, voire complètement folles, jeunes filles qui deviendront pour certaines ses amies, voire un peu plus. Très cher frère est au final une histoire cruelle, magistralement dessinée par Riyoko Ikeda. En fait, en dessin shojo, il n'y a guère que 3 types de dessin que je trouve absolument magnifiques, tous de la "vieille" école : Riyoko Ikeda, Yumiko Igarashi (Candy, Georgie) et Clamp. Ce titre ne vaut toujours pas à mes yeux La rose de Versailles, même si elle s'en approche dans les scènes dramatiques, mais elle donne un aperçu du grand talent de cette auteure, et de la réelle naissance du manga tragique pour jeunes filles adultes (il est en effet à la frontière de la BD pour fille et pour adulte). À noter que l'édition française en un seul tome est une pure merveille éditoriale.
C'est un shojo sympathique et loin des niaiseries qu'on retrouve souvent dans ce genre d'œuvre. L'intrigue est prenante et la psychologie des personnages est très bien représentée. Toutefois, l'œuvre souffre à mes yeux de plusieurs défauts qui rendent sa lecture un peu dispensable (en gros, c'est une bonne histoire, mais si vous ne la lisez jamais ce n'est pas grave). Tout d'abord, je n'aime pas du tout le dessin Ikeda. Je trouve ça moche, mais, heureusement, pas au point d'être incapable de lire ses histoires. Ensuite, je n'aime pas du tout l'environnement un peu yuri de l'histoire. On dirait que l'école de filles est remplie de lesbiennes. C'est un peu dur à expliquer, mais chaque fois qu'une fille se confiait à une autre, j'avais la sensation qu'elles allaient finir par s'embarrasser (ça arrive d'ailleurs à deux ou trois reprises). Il y a un truc que je ne trouve pas crédible. Toutes les personnages importants de l'histoire (à l'exception de Ichinomiya Fukiko) ont des problèmes très graves. Que ça soit le cas d'un ou deux personnages, d'accord, mais là on dirait qu'elles font un concours de celle qui a la vie la plus merdique. Finalement, je trouve que le dénouement et le final est bizarre. J'ai eu l'impression que l'auteure en avait marre de son récit et avait soudainement décidé de le finir.
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