L'Homme de la Légion
« Un légionnaire mange quand il peut, marche tant qu’il peut et, s’il se couche, c’est pour mourir »
1946 - 1960 : L'Après-Guerre et le début de la Guerre Froide Auteurs italiens La Guerre d'Algérie La Légion étrangère Les petits éditeurs indépendants Maghreb
Un bataillon de la légion étrangère marche à travers le Sahara. Les hommes sont exténués. Un coup de feu éclate et le légionnaire dont il était la cible s'effondre dans la même seconde. La troupe du capitaine Desay semble être tombée dans une embuscade des rebelles indépendantistes algériens.
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Date de parution | Novembre 1978 |
Statut histoire | One shot 1 tome paru |
Les avis
Il y a des choses intéressantes dans cet album, mais j’en suis sorti quand même moins enthousiaste que mes prédécesseurs. Le dessin de Battaglia est sympathique, s’affranchissant souvent du gaufrier traditionnel, n’hésitant pas à laisser des blancs. Mais j’ai trouvé dessin et colorisation moins réussis que sur d’autres séries de lui. L’intrigue se déroule dans l’entre-deux guerre, alors que des légionnaires français font face à des révoltes algériennes dans le désert. Comme souvent avec Battaglia, c’est traité avec une économie de moyens (dessin et histoire), c’est assez épuré. La longue traversée du désert de la colonne de la Légion, harcelée et poussée à bout, a quelque chose de pathétique, le drame final étant prévisible : dans les scènes finales, il y a d’ailleurs là un peu du baroud d’honneur de Camerone (où 60 ans plus tôt d’autres légionnaires avaient résisté jusqu’à la mort dans un coin paumé du Mexique). Je regrette juste que Battaglia n’ait pas davantage exploité un ressort intéressant : « l’homme » que nous suivons a en effet été témoin d’un acte de lâcheté de son supérieur, alors que tous deux se battaient dans les tranchées de la première guerre mondiale. Il y avait là matière à dynamiser davantage l’histoire. Une histoire qui se laisse lire sans problème néanmoins.
Une histoire sur le courage et la lâcheté en temps de guerre par un des grands de la BD italienne. Un engagé dans la légion retrouve le même supérieur hiérarchique, qui durant la première guerre mondiale, avait décidé de cesser le combat de la troupe qu'il dirigeait, et de se rendre à l'ennemi. Pour cet acte de lacheté, l'ensemble de ses soldats avait été sanctionné pour désertion. Quelques années après, en des lieux différents (le désert Algérien en 1920), dans un corps militaire lui aussi différent (la légion étrangère) Battaglia nous monte que les mêmes comportements se reproduisent, et que la nature humaine de change pas. Un très belle histoire qui peut faire penser au désert des tartares de Buzzati, sauf que dans ce cas précis, les légionnaires ne passent pas leur temps à se morfondre dans un fort en attendant l'ennemi qui est bien présent et qui le harcèle. Le dessin sans concession de Battaglia ravira les puristes, de même que les couleurs pastel qui servent parfaitement un dessinateur qui maitrise d'habitude parfaitement le noir et blanc. Peu de dialogues chez Battaglia, ce qui fait que l'histoire ce lit assez vite, mais pourquoi surcharger le récit de textes alors que les images parlent d'elles mêmes ? Le récit se termine sur l'attaque du fort par les berbères. Les légionnaires étant épuisés et assoiffés, Battaglia nous laisse imaginer la suite... Une histoire à découvrir pour ceux qui aiment la BD de qualité et les émules d'Hugo Pratt.
« Un légionnaire mange quand il peut, marche tant qu’il peut et, s’il se couche, c’est pour mourir. » A la lecture de cet album, l’on constate en effet que la Légion étrangère est tout sauf une sinécure. Marcher à travers le désert des jours durant, sous un soleil de plomb, et risquer à tout moment de tomber dans une embuscade des rebelles indépendantistes algériens, c’est là le lot quotidien du légionnaire… Le scénario manque sans doute quelque peu de profondeur. L’on suit un bataillon de légionnaires, l’on assiste à des escarmouches d’intensité variable, l’on prend note de l’existence de la rancune tenace d’un soldat vis-à-vis de son capitaine, et c’est à peu près tout. Le dessin par contre est un véritable régal, un spectacle magnifique, un superbe exemple de ce dont Battaglia était capable ! Remarque : J’ai, pour ma part, dû fureter dans pas mal de boutiques de bd d’occasion pour trouver cet album édité fin des années 70. Je viens de constater que les éditions Mosquito prévoient une réédition pour avril 2010, et je m’en réjouis : cet album le méritait !
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