La Guitare de Bo Diddley
Il était une fois une guitare rectangulaire de couleur bleu caraïbe—un modèle unique— sur laquelle était inscrit : « Bo Diddley, Blue Hawai n°1. »
Adaptations de romans en BD Musique Paris
Arsène, grand black fauché, la subtilise dans une voiture anonyme, puis la donne à Désiré, qui l’échange contre des faux-papiers à Farid, qui se la fait voler par Bob, qui…Et nous voilà donc, de propriétaires très temporaires en mains plus ou moins bien intentionnées, conviés à suivre le très riche, très pittoresque et très mouvementé parcours de cet instrument d’exception, et à découvrir au passage quelques tranches de vie particulièrement frappantes, pour ne pas dire saignantes… C’est aussi, et surtout, l’occasion d’une balade truculente et parfois presque burlesque dans les coulisses et les arrières cours du Pigalle bigarré et multi-ethnique d’aujourd’hui, avec ses filles, ses maquereaux, ses dealers, ses flics ripoux et ses musiciens dans la débine. Mené à un train d’enfer (et avec une délectation manifeste) par un tandem Chauzy / Villard au meilleur de sa forme, l’épopée (et la guitare itou) rebondira ainsi de personnage en personnage, jusqu’à retrouver Arsène, son initiateur involontaire, et se conclure en l’auguste présence de Bo Diddley himself, qui se montrera…disons, fidèle à sa légende. (Editeur)
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Date de parution | Septembre 2009 |
Statut histoire | One shot 1 tome paru |
Les avis
Une petite déception. Petite, car ça se laisse quand même lire, et que Villard – qui adapte ici l’un de ses romans – est un habitué des polars poisseux, et il use plutôt bien de Paris comme décor, on visite l’envers du décor plutôt d’ailleurs, la débrouille, la drogue, le mélange des genres et des catégories sociales, avec comme fil rouge cette guitare, qui passe de mains en mains, en ne portant pas vraiment chance à celui qui la possède – généralement pas longtemps d’ailleurs. Mais voilà, je suis sorti déçu de cette lecture, finalement peu palpitante. Une fois le concept compris, il n’y a pas vraiment de surprise, et cette guitare est un prétexte pour se balader dans Paris, pour empiler les personnages – mais qui sont si vite éjectés de l’histoire qu’on n’a pas le temps de les connaitre et/ou de s’attacher à eux. Le dessin de Chauzy est agréable, très lisible, et colle à l’ambiance générale. Mais ça ne suffit pas pour le plaisir de lecture.
Le scénario est loin d’être captivant. L’histoire de cette guitare qui passe de mains en mains, portant la poisse à celui qui la possède fonctionne moyennement sur moi. L’absence d’un réel suspense y est pour beaucoup. Les multiples personnages profilés manquent quant à eux de profondeur pour m’intriguer. Bref : rien de passionnant. Reste le trait de Chauzy, que j’apprécie généralement beaucoup. Mais, là aussi, je n’accroche pas des masses, cette fois. Le format réduit de l’objet dessert son trait vif, agressif, brut. Il s'adapte, l'arrondit mais perd de sa personnalité et de son efficacité. Une grosse déception.
Certes, l'histoire est originale, la guitare est un objet autour duquel il arrive plein de sales histoires (un peu comme dans le film le Témoin du Mal), mais au final, je ne trouve pas ça si bien tourné... Marc Villard, le scénariste, s'arrange pour que les personnages s'entrecroisent et pour que la fin tombe pas trop mal, mais pour le reste je suis assez sceptique. Par contre le dessin de Chauzy est très plaisant, il a franchi un palier en l'arrondissant quelque peu, peut-être pour le rendre un peu plus "grand public". Un album sympathique, mais sans plus.
Cette collection Rivages-noirs me surprend à chaque nouveau volume. On est loin des traditionnels polars. Dans "La Guitare de Bo Diddley" on suit le parcours d'une guitare passant de main en main. Cette aventure nous dévoile les dessous de la vie parisienne, surtout by night, avec ses excès et ses personnages pittoresques. C'est très rythmé et fluide, la lecture est des plus plaisantes. Le dessin accompagne agréablement ce récit avec un style simple et des couleurs directes sobres. Les évènements s'assemblent les uns après les autres avec une logique propre, l'exercice est étonnant et ne lasse jamais le lecteur. Cette expérience est une belle surprise. Je conseille vivement la lecture de cette BD qui ne paie pas de mine.
La première question qui m’a traversé l’esprit quand j’ai vu cette BD en rayon a été : « Mais qui peut bien être ce Bo Diddley ? ». Connaissant la collection Rivages Noirs de Casterman comme adaptant des polars en BD – comme Shutter Island ou Pierre qui roule – j’ai trouvé le titre insolite et me suis donc empressé de lire le résumé en 4ème de couverture. Dans « la guitare de Bo Diddley », on suit à la trace le parcours de la mythique « Blue Hawaï n°1» qui passe de main en main – plus ou moins volontairement – en causant pas mal de dégâts collatéraux – et le mot est faible. Autant dire que l’histoire est très mouvementée et riche en rebondissements. Cette aventure m’a un peu fait penser à un vieux film des années 50, Winchester 73, qui racontait l’histoire de l’arme passant de main en main et tuant tous ses possesseurs à tour de rôle. Marc Villard – l’auteur du roman himself – dépeint dans un décor sombre que sont les quartiers nord de Paris, des portraits de losers et de laissés pour compte de tout ordres. On passe d’Arsène, le basketteur SDF à Martial, l’éducateur social sans oublié le chauffeur de taxi sans état d’âme, les voleurs à l’arraché, la prostituée russe, la junkie, les flics ripoux, les escrocs en tout genre … bref tout ceux qui sont plus ou moins marginalisés et que l’on fait semblant de ne pas voir – ou qu’il vaudrait mieux ne pas approcher. Les décors sont aussi très glauques : sex-shops, tours de cités, terrains vagues, carcasses de voitures. Le récit est très fluide, passionnant et ce malgré la multitude de portraits qui se succèdent. Les dialogues sont très simples, parfois crus mais surtout efficaces Chauzy fait un excellent travail au dessin avec un trait simple et expressif, des couleurs très pastel, qui donne vraiment du caractère et des « gueules » aux personnages et de la profondeur aux décors En résumé un très bon polar, bien rythmé, avec un décor et des personnages authentiques, crédibles. Il faut dire que l’adaptation d’un roman en BD par l’auteur originel est un vrai plus, bref je recommande fortement la lecture 4/5. Mais au fait qui est Bo Diddley ? Bo Diddley est un guitariste, chanteur et compositeur des années 50 mort en 2008. Son pseudonyme lui vient du nom donné à un instrument rudimentaire, constitué d'un morceau de fil de fer accroché à un mur sur lequel on faisait glisser un goulot de bouteille selon la technique du bottleneck, et qui remplaçait la guitare chez les apprentis musiciens noirs des débuts du blues. L'une des guitares qu'il a conçues est d'ailleurs faite pour jouer en même temps en percussion sur les parties ajoutées
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