Brouillard au pont de Bihac
Adaptation de deux nouvelles de Jean-Hugues Oppel : "Brouillard au pont de Bihac" et "58 minutes pour mourir"
Adaptations de romans en BD [EX] Yougoslavie
La guerre fait rage à Bihac, comme dans tant d’autres villes de l’ex-Yougoslavie. Les factions sont en embuscade, les snipers se défoulent, les civils trinquent. Il n’y en a plus que pour la combine, la débrouille, la survie au jour le jour. Un cul de basse-fosse, sinistre, où sont venus mourir tous les espoirs, avec les troupes impuissantes de l’ONU en guise de fossoyeur. Vaste foutoir. C’est dans ce paysage dévasté qu’attendent Radko et Alija, embusqués dans les caves d’une ancienne banque. Quand le monde était encore normal, l’un et l’autre travaillaient dans cette banque. Le jour où le bâtiment a été bombardé, puis évacué, eux seuls en ont réchappé. Eux seuls et un camion blindé, demeuré miraculeusement intact en sous-sol. Un camion blindé bourré de titres au porteur, de lingots et de devises diverses. Depuis, bien sûr, tout le monde a oublié le camion. Pas eux. Alors, comme des rats enterrés, Radko et Alija attendent. Ils attendent le brouillard, qui ne manque jamais d’arriver en cette saison. Le brouillard qui leur permettra enfin de sortir tranquillement de leur cave au volant de leur véhicule blindé, maquillé en ambulance des Nations Unies... source: éditeur
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Date de parution | 23 Septembre 2009 |
Statut histoire | One shot (adaptation de 2 nouvelles) 1 tome paru |
Les avis
Cette BD rassemble deux récits tirés de nouvelles : " Brouillard au pont de Bihac " et " 58 minutes pour mourir ". Je ne suis pas sûr qu'elle corresponde à la collection ni au genre policier et thriller. En effet les deux histoires tournent autour d'actes militaires lâches : on retrouve un snipper, des casques bleus qui jouent aux cartes, des terroristes, des escrocs, etc... En fait ces récits nous montrent des aspects peu reluisants mais communs dans les conflits. Le premier récit est un huis clos entre des prédateurs et des victimes. On découvre différents points de vue et situations. L'intrigue fonctionne sur les interactions et leurs conséquences. L'histoire ne fait pas dans le compromis. Le dessin N&B est puissant, il fait tout dans le contraste, il n'y a pas de demi-mesures, c'est blanc ou noir. L'ensemble fonctionne bien, il n'est pas à prendre qu'au premier degré, il prête surtout à maintes réflexions. Le second récit joue sur un autre registre : des terroristes se jouant des forces de police dans un aéroport. On est toujours dans le récit noir sans complaisance. Cette BD est originale sur le fond, la lecture est rapide. J'aurais aimé qu'elle aille encore plus loin, car elle avait un petit goût de trop peu. Note affinée : 3,5/5
Cet album ne contient pas en fait une mais deux nouvelles adaptées d’un recueil de Jean-Hughes Oppel paru en 1997. Le titre – et le texte en 4ème de couverture - fait donc référence à la première nouvelle « Brouillard au pont de Bihac », j’ai donc été surpris au beau de milieu de ma lecture de découvrir l’existence de la deuxième nouvelle « 58 minutes pour mourir » qui sur le coup est un peu arrivé comme un cheveu sur la soupe. Brouillard au pont de Bihac L’histoire se déroule quelque part pendant la guerre en ex-Yougoslavie. La première scène s’ouvre sur un sniper en planque dans un immeuble décrépit. L’homme attend patiemment de trouver la bonne cible et fait preuve de beaucoup de cynisme et de sadisme dans son geste. Puis le récit nous emmène en compagnie de Radko et Alidja, tous deux embusqués dans le sous sol d’une banque - ou tout du moins de ce qui a survécu aux bombardements, et tous deux guettant patiemment l’arrivée du brouillard pour arriver à se faufiler à l’extérieur. Enfin l’action se poursuit dans un véhicule blindé en compagnie des troupes de l’ONU – bien impuissantes et totalement désabusées quant au but de leur mission. On va donc assister - de manière assez froide – au croisement de ces destins engagés malgré eux dans un conflit qui les dépasse. Côté scénario, l’ambiance est là, le sujet est intéressant et interpelle. En revanche la manière dont est servie cette histoire ne m’a pas du tout plu, j’ai trouvé l’ensemble trop léger et beaucoup trop succinct. Y’a-t-il un message particulier à comprendre ou doit on rester sur les mêmes poncifs « la guerre c’est mal, ça révèle ce qu’il ya de pire en l’Homme » ? 58 minutes pour mourir Le clin d’œil à 58 minutes pour vivre est évident mais je n’ai toujours pas trouvé le lien. La scène se passe dans un aéroport ou un groupe de touristes va embarquer. Le protagoniste principal, que l’on identifie très rapidement comme un terroriste, se trimballe avec un ourson en peluche à la main, que l’on va très vite identifier comme une bombe. La suite se passe de commentaires et présente – pour ma part – peu d’intérêt. J’ai donc également été franchement déçu par le déroulement de cette histoire. Côté dessin, en revanche, j’ai été agréablement surpris par le trait de Gabriel Germain, très anguleux et très « sec ». Le dessin en noir et blanc se prête décidemment très bien au genre polar et ici, pas de doute, il colle à l’ambiance, d’autant qu’il n’offre aucune nuance. C’est difficile de noter cette BD sans paraitre injuste, je pense que j’aurais plus apprécié le récit dans sa forme originelle. Le dessin me pousse quand même à mettre un 2/5.
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