L'Epopée de Gilgamesh
Gilgamesh est le fils du roi Ludalbanga, descendant de la première dynastie des souverains d’Uruk. Il est de sang divin, “au deux-tiers dieu et pour un tiers humain”. Dieu parmi les mortels, héros parmi les rois, Gilgamesh ne connaît ni le goût de la défaite, ni ennemi à sa taille.
Avant 475 : Antiquité Gilgamesh Les prix lecteurs BDTheque 2010 Mythologie Proche et Moyen-Orient Séries hélas abandonnées
Gilgamesh est le fils du roi Ludalbanga, descendant de la première dynastie des souverains d’Uruk. Il est de sang divin, “au deux-tiers dieu et pour un tiers humain”. Dieu parmi les mortels, héros parmi les rois, Gilgamesh ne connaît ni le goût de la défaite, ni ennemi à sa taille. Recueilli par le souverain de la puissante cité de Kish à la mort de son père, le prince héritier d’Uruk est devenu le héros combattant dont le seul nom suffit à faire trembler d’effroi les hordes de barbares. Et pourtant, aujourd’hui, il sait qu’il livre son dernier combat sous la bannière de Kish : l’heure est venue pour lui de regagner Uruk et de reprendre le trône de son père ! L’épopée de Gilgamesh se découpe en trois phases : le retour de l’héritier que le trône d’Uruk et ses premiers faits d’armes (T1), ses combats héroïques qui lui attireront la colère des dieux (T2), et sa quête d’immortalité qui lui fera parcourir le pays à la recherche de l’unique survivant du déluge (T3).
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Date de parution | 27 Janvier 2010 |
Statut histoire | Série abandonnée (abandon éditeur, initialement prévue en 3 tomes) 1 tome paru |
Les avis
Réécriture d’un de mes premiers avis sur un album que je viens de relire et qui mérite à mon sens davantage d’exposition. Gilgamesh est aujourd’hui bien connu des passionnés de mythologie et autres férus de grandes gestes héroïques. Ce grand roi-guerrier ayant peut-être réellement existé, figure la plus ancienne recensée au panthéon des héros mythologiques, était forcément appelé un moment ou un autre à avoir son adaptation en bande-dessinée. Histoire fondatrice (dans sa quête d’immortalité Gilgamesh était supposé rencontrer Ziusudra, dernier survivant antédiluvien), personnages égéries (la colère de Gilgamesh a pu inspirer celle d’Achille, son frère-ami Enkidu s’attribuant le rôle de catalyseur comme Patrocle, les exploits accomplis ne sont pas sans rappeler ceux d’Héraclès et Orphée) ; il y a là le terreau propice à l’écriture d’une grande aventure de fantasy. La Myth Fantasy est ce sous-genre nouveau pour raconter de façon romancée les récits mythologiques antiques, qu’ils soient scandinaves, grecques, assyro-babylonien, égyptiens, celtes, ou encore issus des Eddas ou du Mahabharata. Dans sa trilogie Siegfried, Alex Alice a tenté (brillamment) de revenir au parcours du héros mythologique dans sa forme la plus pure et essentielle, telle que l’avait définie Joseph Campbell dans son essai sur le monomythe, Le Héros aux mille et un visages, et on retrouve pas mal de cet aspect là ici, à la différence que L’Épopée de Gilgamesh se révèle beaucoup moins poétique et sans la musique entraînante de Richard Wagner. Julien Blondel en grand passionné de jeux de rôle, connaît son affaire, on le sent davantage inspiré par le film Conan de John Milius et, pourquoi pas, par sa bande originale de Basil Poledouris. À un récit plein de fureur, de soldats aux muscles hypertrophiés, de sang et de sexe, se déroulant à une époque archaïque, il lui fallait des images et des sons imprimant ce sentiment de brutalité primale, à la fois énergique et intrépide. C’est pour tout cela que je pense que ce tome unique mérite le coup d’œil. Malgré le fait qu’on n’aura jamais la partie sur le voyage initiatique du héros mésopotamien, son combat contre le monstre Humbaba (que j’imaginais bien dessiné en Lammasu), la mort d’Enkidu, la descente aux enfers ou qu’importe ce que Blondel nous réservait ; Le Trône d’Uruk possède un côté hyper immersif où le lecteur est plongé sans tour de chauffe en pleine bataille, la mise en place est bonne avec un protagoniste arrogant et suffisant qui devra par la suite apprendre l’humilité, le style n’est pas lourd et pompeux comme peuvent l’être nombre de récits heroic fantasy abusant de la narration à la troisième personne, le panthéon sumérien a été allégé pour bien coller à ce côté retour aux sources, et j’ai bien aimé l’idée de confondre en une seule entité la déesse Innana et sa prêtresse Ishtar. La BD aurait marché parce que les auteurs savent ce qu’ils font. Alain Brion est un formidable illustrateur au style immédiatement reconnaissable et qui a œuvré sur un très grand nombre de couvertures de romans SFF (Rhââ les intégrales d’Imaro et du Lion de Macédoine sans oublier Thongor ! ). Je ne saurai classifier sa technique, mais son style réaliste exécuté à l’informatique à un quelque chose de très illustratif auquel je ne suis pas fan d’habitude en bande-dessinée. Néanmoins ici cela passe formidablement bien, les plans sont larges et renforce le côté contemplatif de certaines scènes, tout en gardant de la fluidité et la sensation de lire une BD et non pas un truc figé qui vous laisse froid. Et je crois que c’est le gros point fort de cet artiste : ses couleurs très variées assorties aux différents lieux, ses ambiances où il suffit parfois d’une seule case, le côté généreux de l’artiste qui en met plein la vue au lecteur jamais rassasié, ses inspirations fantasmagoriques qu’on pourrait penser issues de l’imaginaire Warhammer ou de Frank Frazetta (les taureaux qui tirent le char de Gilgamesh, les ours de guerre) ; tout cela fait de Brion un dessinateur prédisposé à ce genre d’histoire. Alors n’étant pas dans le secret des dieux, je ne sais pour quelle raison la série a été arrêtée (probablement les ventes…), mais c’est certainement la série fantasy sur laquelle on aura le plus de regret de ne pas avoir eu la suite. En tout cas Alain Brion n’en tiendra pas rigueur à Soleil puisqu’il dessine maintenant un autre grand espoir de la fantasy, cette fois arthurien avec Excalibur - Chroniques. Julien Blondel poursuit lui son bonhomme de chemin puisqu’il est le scénariste principal de mon plus gros coup de cœur bd fantasy de ces dernières années : Elric (Glénat). « L’Histoire commence à Sumer ». Samuel Noah Kramer.
Un 4/5 bien mérité pour ce premier opus au dessin époustouflant. Julien Blondel au scénario et Alain Brion au dessin nous offrent ici un petit bijou du 9ème art. Une œuvre aussi flamboyante que son héros. Non seulement on prend une véritable claque visuelle avec les fresques guerrières, les couleurs lumineuses, le rendu parfait de la barbarie des hommes, de la sensualité des femmes et de la fourberie des deux, mais en plus l'histoire est très bien racontée, bavarde juste comme il faut avec un dessin qui la plupart du temps se suffit à lui même et dans lequel on plonge avec délice. Fidèle au mythe (semble-t-il, puisque je ne le connaissais pas en détail avant d'entamer ma lecture), le scénario ne tombe pas dans le piège de la linéarité absolue et scolaire grâce à quelques flash-backs au début du récit. Par la suite on reste dans une progression chronologique mais les auteurs ont su insuffler de la passion à leur œuvre, ils ne font pas dans la demi-mesure et leurs héros non plus : violence, trahisons, amour, haine, vengeance, il n'y a de la place que pour les forts caractères et tous ces ingrédients mènent le lecteur par le bout du nez jusqu'à la dernière page qui, bien évidemment, arrive beaucoup trop vite. On a même droit en fin d'album à une carte de la région à l'époque pour nous permettre de nous situer géographiquement et une description succincte mais pas inutile des hommes, femmes, dieux et déesses rencontrés au fil des pages. Que demander de plus ? Et bien… La suite !!! Si j'avais un seul reproche à faire, je dirais que le revirement de personnalité de Gilgamesh à l'issue de son combat contre Enkidu, son double façonné et envoyé par la déesse Aruru pour lui remettre les idées en place, est un peu trop rapide et spectaculaire. Il aurait été nettement plus crédible s'il ne s'était pas produit si vite. Soleil a déjà tenté et abandonné une série inspirée du même personnage mais orientée science-fiction (Gilgamesh (Soleil)), mais là c'est du sérieux et je prends le pari que cette nouvelle tentative sera couronnée de succès, elle le mérite vraiment. Apparemment trois tomes sont prévus (on pourrait en réclamer le double), je leur réserve déjà une place de choix sur mes étagères ! Je viens d'apprendre que la série est abandonnée, je suis dégoutée, je ne change pas ma note car j'estime toujours autant le tome 1 mais je ne peux que passer mon option d'achat à "non"... Il faudra qu'on m'explique les mystères de l'édition...
Oh là là quel dessin mes amis, quel dessin ! Pour moi Alain Brion est proche du niveau de Grzegorz Rosinski, le dessinateur de Thorgal et de Hans, avec cette épopée antique et mésopotamienne. Grâce à une adéquation exceptionnelle des couleurs et une technique hors pair, il y a tout simplement là certaines des plus belles planches que j'aie jamais vues... Je suis particulièrement sensible aux constructions architecturales, et même si je ne connais à peu près rien à la civilisation Sumerienne, je dois dire que la beauté des décors est à couper le souffle. Les personnages ne sont pas en reste, bénéficiant de proportions -surtout ces dames- d'une justesse remarquable. En temps normal je ne m'intéresse pas vraiment à cette période et cette région du monde, mais le récit de Julien Blondel, qui est très linéaire, se lit très facilement, et même si le destin de Gilgamesh semble se jouer entre dieux, il est suffisamment efficace pour accrocher le lecteur et lui donner envie de suivre la suite de cette très bonne nouveauté...
Avant toute chose, ce qui frappe dans cet album, c'est le dessin !!! Il est sublime ! De nombreuses cases sont des peintures à part entière! C'est de toute beauté! Les dessins, les couleurs! C'est ce qui justifie mon coup de coeur! Le scénario, quant à lui, fonctionne bien. Il plonge dans la mythologie d'une période et région peu exploitée jusqu'ici. Il est suffisamment imprévisible, du fait de l'évolution de son héros. Ceci étant dit, je ne suis pas fasciné par l'histoire, l'empathie fonctionnant selon moi, peu. On est très spectateur et peu impliqué dans l'histoire. C'est d'ailleurs l'unique raison pour laquelle je n'ai pas mis 5. Il reste in fine un album superbe qui justifie largement mon choix coup de coeur !
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