Le Songe de Siwel
Une jeune fille têtue et curieuse croise le chemin d'un lapin très en retard (qui n'est autre que le Lapinot de Lewis Trondheim !)… Cela vous rappelle quelque chose ?
Alexandre Dumas Alice au Pays de la BD Format à l’italienne La Boite à Bulles La Lune Les petits éditeurs indépendants Les prix lecteurs BDTheque 2010
Plongeant dans les ténèbres d'une mystérieuse bibliothèque, voilà Siwel partie dans un voyage onirique à la Lewis Carroll, où elle croisera de célèbres héros de romans. Des rats patibulaires, une lune en forme de virgule, un farfadet frivole et fanfaron, seize Louis sonnants et trébuchants, une reine de cœur d'artichaut, une glace qui réfléchit, un Lapinot toujours pressé… Voilà quelques-unes des atypiques rencontres de la jeune Siwel, qui va devoir faire preuve de ténacité pour trouver la sortie de ce labyrinthe. Balade poétique, hommage littéraire à Carroll, Shakespeare, Dumas, Stevenson et bien d'autres, Le Songe de Siwel est bien un Alice aux pays des Merveilles revisité pour adultes. Mais s'agit-il bien d'un simple songe ? Il se pourrait bien que la fin réserve une ultime surprise… Texte : Editeur.
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Date de parution | 04 Février 2010 |
Statut histoire | One shot 1 tome paru |
Les avis
Je n'avais pas relu cette BD depuis longtemps et à la relecture je trouve que ça marche franchement bien comme idée. De base, c'est une plongée dans un enfer de Dante revisité et surtout un hommage à plusieurs œuvres que le duo semble apprécier. Et pourtant je trouve qu'entre l'hommage, l'utilisation et le récit en lui-même, l'équilibre est là. La BD est émaillé de petits jeux de mots, souvent bien trouvés, de réemplois de situations ou de personnages qu'on reconnaitra aisément si les références sont connues, mais aussi de petites trouvailles intéressantes plus méta sur la BD (comme la question de sortir de la planche). C'est une histoire qui joue sur les codes pour nous présenter un univers certes foutraque au premier abord mais qui comporte son lot de jolies trouvailles. La clé de lecture de l'ensemble, donnée à la fin de la BD ajoute une couche supplémentaire et je trouve personnellement que ça marche plutôt bien. Le dessin de Enfin libre a un aspect curieux mais qui marche bien, renforcé par une peinture à l'aquarelle dont les tons changent à chaque passages dans un autre endroit. Globalement c'est efficace visuellement. J'avais un bon souvenir de ma lecture, à la relecture je trouve que ça fonctionne toujours aussi bien. Lecture recommandée !
Ce récit ne m’a convaincu qu’à moitié. L’idée majeure autour de laquelle il se construit n’était pas évidente à mettre en pratique et les auteurs, malgré tout leur savoir-faire, leur foisonnante imagination et toute leur bonne volonté, n’ont pas réussi à me la proposer d’une manière totalement convaincante (du moins, à mes yeux). Par ailleurs, les références à l’Alice de Lewis, au Lapinot… de Lewis aussi, et à d’autres, m’ont intrigué et de ce fait m’ont poussé à voir plus loin mais sans jamais que je trouve cela passionnant. Amusant, certes, distrayant, ok, captivant, non ! Le dessin est épuré et sympathique, avec ses traits faussement enfantins et des couleurs choisies en fonction des ambiances souhaitées. Ca reste donc original et intrigant mais la fin m’est apparue assez décevante, car je n’ai pas été pleinement convaincu par le concept même de l’album (très ambitieux, il est vrai).
Voilà encore un bien bel album du duo d’Enfin Libre. Et encore une fois c’est une histoire originale qu’il nous propose. Résumer cette histoire est assez difficile. C’est une « rêverie », comme l’indique le titre, et qui comporte une bonne part de poésie. De l’humour aussi (nombreux jeux de mots). Si les auteurs expriment en fin d’album la dette contractée envers Dante, Lewis Caroll, Stevenson ou autre Lewis Trondheim (qui « prête » ici son Lapinot), l’album peut se lire et s’apprécier sans connaître ces références (trame ou personnages). Même si les maîtriser donne plus de sel à la balade de Siwel au milieu d’un univers poétique, et réellement inspiré. Le dessin est sympa, et le travail de colorisation (dans une sorte d’aquarelle) est très beau. C’est vraiment une réussite, qui mérite d’être (re)découverte. Et qui confirme le très grand talent des auteurs !
J’ai toujours beaucoup de mal à apprécier les récits relevant de l’absurde. J’ai tout de suite capté avec les différentes références des œuvres qui relèvent aussi bien de la littérature, que du théâtre et même de la bande dessinée. Du coup, j’ai l’impression d’une certaine cohérence dans l’évolution de cette histoire. Il faudra s’accrocher jusqu’à la toute dernière page qui nous donne la solution logique. Et puis, et surtout, on ne s’y attend pas et cela fait mal. Il est vrai que la couverture pouvait déjà nous donner un indice. Cependant, le traitement avec ce format à l’italienne, ses aquarelles assez vives est si enfantin qu’on baigne dans une espèce de naïveté au pays des merveilles. Je comprends que cette œuvre est assez iconoclaste dans son genre. A y regarder de près, j’avais lu il y a quelques années un récit de même type et qui avait la même conclusion à savoir La Promesse. L’œuvre n’avait pas fait parler d’elle ce que j’avais regretté. Le songe de Siwel ne fait que finalement reprendre la même idée qui pourra alors paraître tout à fait originale à la majorité des lecteurs. Je n’ai pas apprécié plus que cela le songe de Siwel mais je ne peux donner décemment une note inférieure à 3 étoiles pour une œuvre d’une certaine consistance.
Encore un bel objet surprenant de la part du duo d’Enfin Libre qui reprend à son compte différentes inspirations littéraires pour les compulser dans une œuvre unique et onirique : Le songe de Siwel. L’hommage n’est pas feint étant donné que les auteurs indiquent clairement leurs références en fin d’ouvrage et dédicacent le leur à deux Lewis : Trondheim et Caroll dont ils empruntent le Lapinot à l’un et Alice aux pays des Merveilles de l’autre. D’ailleurs le prénom de Siwel n’est pas si anodin …. Comme à leurs habitudes, le livre est édité dans un format à l’italienne plutôt joli comme toujours avec ce genre de bouquins et fort peu pratique à lire (comme toujours avec ce genre de bouquins). Les habitués du Fluink et de la Rumeur ne n’omettront pas d’y voir une nouveauté purement esthétique d’un premier abord : l’ajout de la couleur et de fort belle manière de surcroit ! L’effet aquarelle est si vivant et si varié qu’il donne presque l’impression d’avoir été appliqué à même le livre… Les neuf chapitres ont chacun leur propre identité et codes de couleur ce qui rajoute un léger effet d’ambiance et de variété. Calqué sur le modèle d’Alice, Siwel n’aura de cesse de retrouver un Lapinot pressé d’arriver à l’ambassade des carottes de Patagonie qu’elle aura vite perdu pour traverser d’autres mondes oniriques plus cinglés les uns que les autres. La fin sera convaincante et surprenante… C’est donc un petit exercice d’humour absurde et de poésie rehaussé par des personnages savoureux dont Virgule la virgule et Puck le lutin. Le trait est toujours aussi vif et même s’il ne semble pas faire l’unanimité ici je reste malgré tout sous son charme… Alors y a-t-il un hic ? Oui il y en a un… Le rythme est très décousu et on a parfois l’impression de passer complètement d’un sujet vers un autre. Cela peut être un obstacle pour une lecture et une compréhension fluide sur l’ensemble des neufs chapitres. Malgré cela et un hommage trop discret selon moi de Lapinot qui fait plus de la figuration qu’un réel rôle, il y a de quoi se réjouir par certains jeux de mots et exercices dignes de l’Oubapo brisant le voile entre le lecteur et le bouquin qu’il tient entre les mains. Digne successeur d’un Julius Corentin Acquefacques plus qu’on ne puisse l’imaginer et plus malin qu’il n’y parait (Siwel est un personnage bien plus complexe qu’au premier abord), ce petit one-shot mérite toute votre attention et s’affranchit de tout repère afin d’être libre également.
Cette BD avait attiré mon attention lorsqu'elle avait fait le buzz sur le site, à sa sortie, l'année dernière. Je ne suis pas forcément rentré trop dedans, peut-être me manquait-il des références littéraires, je ne sais pas. Tout d'abord, le dessin. Je n'étais pas un fan du style, pourtant, après lecture je reconnais qu'il a de vraies qualités : il n'y a pas d'erreur et la colorisation, en (j'imagine) aquarelle est quand même réussie (même si je ne trouve pas toujours harmonieuses certaines couleurs utilisées -comme sur la couverture-). En fait, il faut vraiment lire cette BD pour apprécier son dessin. Je trouve le trait un peu naïf, avec des personnages rigolos. Les décors sont en général très réussis, même si certaines cases manquent parfois de lisibilité. Le scénario est plutôt bon, intelligemment écrit mais j'ai été dérouté par toutes ces références littéraires. Même si il faut un peu de temps pour rentrer dans l'histoire, ensuite, on suit les péripéties de Siwel avec grand plaisir. J'ai bien aimé, mais j'ai été un peu dérouté. Peut-être est-ce trop onirique pour moi : 3.5/5.
Déçu... Oui je suis déçu par cette BD dont j'attendais tant, suite aux critiques élogieuses que j'avais lu avec attention. Comme quoi... le goûts et les couleurs... Car c'est avant tout le graphisme proposé par notre duo caché sous le doux pseudo d'"Enfin Libre", qui n'a pas réussi à m'accrocher. Je ne suis pas vraiment un fan de l'aquarelle à la base, et le trait très simple, rond et filiforme de cet album n'a pas su insuffler le petit supplément d'âme qui vous fait vous accrocher au récit ou au personnage. Là, j'ai trouvé l'articulation des chapitres un peu trop artificielle et si le trousseau de clefs final permet d'expliciter cette construction, je n'ai pas trouvé ça très malin. Ça me fait pousser des bulles au dessus de la tête : soit on prend le lecteur pour un couillon, genre "T'as rien capté, t'es passé à côté de ces références" ; ou "Ah ouais, ok, t'avais capté" et cet appendice se révèle inutile ; enfin, le pire "C'est pas vraiment clair, alors on vous explique". Alors oui, le jeu formel qu'on découvre par moments (j'adore la planche avec les repères de coupe !) et le travail sur cet agencement de références est intéressant, mais manque de naturel et coute sa fluidité au récit. C'est donc un 2.5 plus qu'un 3 que j'attribue, pour une BD sauvée par quelques idées et la qualité de son écriture.
Je pense que pour apprécier pleinement « Le Songe de Siwel », il faut aimer les contes et tout particulièrement Alice au pays des merveilles ou encore quelques classiques dans le genre aventure comme L’ile au trésor sinon vous risquerez de passer complètement à côté de cette bd… ce qui fut presque mon cas… « Le Songe de Siwel » nous propose de suivre les péripéties de… Siwel, une jeune fille. Au début de cette aventure, Siwel se promène en ville lorsqu’elle croise par hasard Lapinot himself ! Curieuse de savoir où Lapinot se rend, elle le suit et pénètre dans un immense bâtiment qui semble être une bibliothèque. Aussitôt entrée dans cette demeure, plusieurs évènements étranges se produisent et elle fait la rencontre avec Virgule… Désormais, à partir de cet instant, Siwel n’a plus que deux objectifs en tête : retrouver Lapinot et sortir de ce labyrinthe ! « Le Songe de Siwel » est décomposée en plusieurs chapitres faisant référence à des contes et histoires plus ou moins connus du grand public. En fait, ces chapitres sont des étapes dans la vie de Siwel qui l’emmèneront à sortir enfin de cet univers loufoque pour revenir dans la réalité (une grosse surprise vous attend à la fin !)… Cependant, je n’ai pas été très convaincu par le bien fondé de ces enchainements. J’ai eu le sentiment que les auteurs ont inséré à tout prix ces scènes pour rendre hommage à des œuvres littéraires qui les ont fascinés au détriment de la pertinence de l’enchainement de ces séquences. Pour le reste, les personnages me sont apparus captivants. J’ai apprécié le tempérament « tonique » de Siwel, j’ai aimé le sympathique Virgule et nombre de protagonistes secondaires qui peuplent cette histoire. C’est ce foisonnement de personnages attachants qui m’a fait accrocher à cette lecture ! Les dialogues devraient contenter les amateurs de poèmes (pour ma part, ça m’a agacé). Pour moi, le point fort de cette bd est le dessin ! J’adore cette mise en couleurs à l’aquarelle d’autant plus que les auteurs ont eu l’excellente idée de donner un ton différent (et parfaitement adapté) à chaque chapitre pour aider les lecteurs à bien distinguer les séquences. Le style employé est minimaliste mais se suffit amplement à cette bd. Heureusement que j’ai pleinement apprécié le graphisme et la présence de divers personnages marquants dans cette bd sinon il est clair que j’aurais abandonné la lecture ! Je ne crois pas être bon public pour ce type de série puisque je n’ai jamais aimé les références littéraires (Alice au pays des merveilles, Shakespeare, etc…) qui ont permis aux auteurs de concevoir le « Songe de Siwel ». Même les dialogues truffés de poèmes dans certains passages m’ont gonflé ! A réserver aux amateurs du genre…
Enfin Libre, duo d’auteur déroutant dans leurs productions précédentes (Le Fluink) pose cette fois-ci sur leurs cartons la couleur. Une couleur douce et sobre venant illuminer la qualité du trait déjà aperçue dans les œuvres précédentes. Toujours au format Italien, l’album de bonne qualité semble donner le ton à cette édition soigneuse du contenant (mais de fait un peu chère). Le scénario nous plonge dans une sorte de voyage initiatique. En réalité très structuré et reprenant un classique de la littérature, l’album complet ne cesse de parler de références littéraires reprises avec clins d’oeil dans une sorte de fable. Honnêtement, comprendre toutes les références en première lecture me parait un sacré challenge. Petit à petit le lecteur se fait à ce monde étrange plein de mystères et aux personnages aux caractères bien trempés. Le récit avance et l’on comprend de plus en plus les clins d’oeil en en appréciant la finesse ou au contraire, on passe au travers et on zappe. Et puis l’on devine la fin, on remet tout dans son contexte et les planches finales ne sont que la confirmation de nos déductions, alors heureux d’avoir participé à ce joli moment poétique, nous pouvons arriver à la fin de l’album et aux références principales détaillées par les auteurs. Graphiquement, le style s’adapte parfaitement à l’univers féerique d’un songe, le trait suffisamment léger pour donner un pouvoir de suggestion à la ligne illustre avec bonheur un voyage fantasmagorique. Si les scènes me paraissent moins travaillées que dans Le Fluink, la couleur y apporte une touche d’insouciance bienvenue dans le cadre de cette jeune fille. Je regrette néanmoins des décors parfois très légers dans leur profondeur quand bien même l’histoire n’est qu’un voyage intellectuel, heureusement, certaines planches sont somptueuses. Au final cet album se lit avec plaisir. Rempli de références, il permettra des relectures agréables pour un voyage merveilleux. Certaines sont un peu tirées par les cheveux (honnêtement reconnaître Dante sans indices…) et ressemblent plus à un plaisir d’auteur de recaser telle ou telle référence, mais la fluidité générale prouve une belle réussite, à lire et relire d’où le conseil d’achat. Laisser courir le cerceau de votre imagination au fil de ce récit, tout vouloir maîtriser peut vous faire oublier tragiquement l’essentiel.
Je suis le parcours de Philippe Renaut et David Barou depuis que je suis tombé sur leurs premières réalisations signées "Enfin Libre". "Sous les pavés, la plage" est un strip non édité (mais visible sur leur site) qui m’a marqué. Ils font fi des codes usuellement empruntés par la bd. Le Fluink, première bd publiée par cette énigmatique entité bicéphale, mise sur l’interactivité graphique entre les protagonistes et avec le lecteur. La Rumeur joue également la carte de l’interactivité, mais de manière moins créative. Avec Siwel, les auteurs proposent une bd visuellement moins décalée et à l’audace graphique plus contenue. L’originalité, heureusement bien présente, est plus à chercher du côté du scénario. Toutefois, mon impression rejoint en bien des points celle de Pasukare. La lecture de certains chapitres est parfois laborieuse, surtout au niveau des dialogues -avec un phrasé particulier- qui fusent de tous côtés. Mais cette bd regorge de bonnes trouvailles (Monsieur Virgule par exemple) et l’onirisme ambiant (pas toujours joyeux, rarement même) a su me captiver. Les auteurs ont choisi de ne pas tout dévoiler. Ainsi, ils laissent certaines séquences à la libre interprétation du lecteur, tout en délivrant quelques indices. C’est un choix heureux. Concernant le dessin, il est minimaliste mais pas réducteur . . . un peu dans la veine d’un Sempé (belle référence s’il en est). L’ajout de couleurs est important car il permet de donner des ambiances distinctes entre les chapitres. C’est bien vu ! Au final, je reste sur une bonne impression mais la référence de ces auteurs reste pour moi Le Fluink.
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