L'An 01
2001 : Prix Tournesol (Prix spécial pour le nouveau millénaire) On arrête tout, on réfléchit, et c'est pas triste.... La révolution poétique selon Gébé.
Charlie Mensuel Les petits éditeurs indépendants Prix Tournesol Utopies, Dystopies
Cet album est la réédition par l'Association d'une des bande dessinée les plus atypique qui ait jamais été écrite. Publié à l'origine dans Charlie-Hebdo au début des années 70, ces pages proposent au lecteur l'idée d'un nouveau départ. On arrête tout, on réfléchit et c'est pas triste... Gébé enfonce le clou et délire autour de l'idée de révolution. Quelque peu en marge des utopies marxistes soixante-huitarde, il propose une révolution rigolote et libertaire, une libération jouissive, dénuée de tout complexes. Un film fût réalisé en 1973 par jacques Doillon, avec une séquence d'Alain Renais et plus de 300 acteurs dont Gotlib, Coluche, Miou-Miou, Gérard Depardieu, toute l'équipe d'Hara-Kiri... Le film fît plus de 500 000 entrées et provoqua des émeutes à Paris et dans plusieurs villes de provinces.
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Date de parution | Octobre 1972 |
Statut histoire | Strips - gags 1 tome paru |
Les avis
Voilà une œuvre à lire, vraiment. Mais voilà aussi une œuvre difficile d’accès. Une œuvre qui postule au statut de culte, mais qui n’aura pas aujourd’hui de facilité à toucher le grand public. Gébé est de toute façon un auteur à part, dont les œuvres, sans concession, sortent des sentiers battus – et le faisaient déjà à l’époque de leur parution. On a envie de croire à l’utopie développée par Gébé. Utopie très marquée par ce début des années 1970, post-soixante-huitarde. Et qui résonne étrangement à l’heure où j’écris ces lignes, confiné, avec une économie et un pays à l’arrêt, le capitalisme comme engourdi, endormi. Reste que, comme je l’ai dit, l’album est parfois difficile d’accès. D’abord par la mise en page éclatée, faisant feu de tout bois sur des planches où parfois le texte est très imposant. Et les idées développées par Gébé elles-mêmes peuvent, près de cinquante ans après, et alors que les utopies libertaires ou anarchistes semblent hors du temps, la conscience politique s’estompant, ces idées politiques peuvent donc lasser, paraître absurdes ou « étranges » au lecteur lambda. Œuvre inclassable, mais à connaitre ! Le témoignage d’une époque, certes, mais pas que. Il y a dans cet album des idées qui ne sont pas si dépassées que ça.
2.5 Enfin lu cette bande dessinée dont j'avais beaucoup entendu parler. C'est un album assez spécial où Gébé dénonce la société et propose une utopie où tout le monde s'arrête et se met à réfléchir. C'est une idée intéressante, mais je suis un peu comme Ro : je n'ai pas réussi à croire que cela peut marcher totalement. Je suis peut-être un peu trop cynique, mais en tout cas quand je lis des trucs du genre on abolit la justice, j'ai immédiatement pensé qu'il y aura plein de meurtres et de viols ! Il y a aussi des passages moins intéressants que d'autres. Il y a notamment une page pleine de textes avec juste un petit dessin que je n'ai pas eu la force de terminer. Et puis à force de lire des références au film j'en ai eu un peu marre. Donc c'est une bd qui donne des bonnes réflexions sur notre monde, mais je n'ai pas réussi à rentrer totalement dans l'utopie de Gébé et la qualité des planches est inégale.
Une bien belle BD que voilà, bien qu'elle soit à mon avis très dure à lire. C'est le genre de BD qu'on qualifie d'utopie, émanant d'une bande de doux dingues, lesquels ont rêvé un monde et l'ont créé. C'est une utopie assez ancrée dans son époque et totalement en accord avec les contestataires des années 70, faisant suite à mai 68. On rêve que la société change, qu'on arrête la course au progrès et qu'on trouve une autre voie. J'ai eu du mal à lire cette BD, je dois bien l'avouer, principalement parce que le dessin est vraiment compliqué. Les enchaînements ne sont pas fluides, le texte déborde de partout, la façon de lire est changeante d'une planche à l'autre, et le tout ne se fait pas dans une suite logique. On mélange avant et après l'an 01, c'est un peu fouillis. Par contre, j'ai adoré le fond de la BD, avec cet idéal de retour à une vie simple et communautaire, ces fameuses idées tellement géniales, tel que l'abandon des clés, le principe des vêtements et tant d'autres choses. J'ai trouvé l'ensemble vraiment très bon, avec plusieurs réflexions sur le fonctionnement de l'an 01, même si je ne pense pas que tout les aspects soient abordés. Mais le top du top reste le fameux passage à l'an 01, ce fameux moment où on arrête tout et on repart à zéro après réflexion. C'est superbe comme idée, le top en matière de révolution pacifiste et sans accroc. Rien à faire, on s'arrête juste, comme ça, sans rien faire. Et puis on repart en réfléchissant. D'ailleurs plusieurs phrases m'ont marqué, notamment lorsque l'un explique que "Platon on en fait tout un plat, mais ça se laisse lire". La morale est vraiment sympathique, et j'ai bien adhéré à ces rêveries. En fait, je dois dire que le seul problème de l'an 01, c'est la mise en page qui est assez peu lisible et n'aide pas à la lecture. Ça ne se lit pas comme une BD traditionnelle, mais les idées compensent ce manque et c'est ce qui importe véritablement au final. J'ai aimé, et j'ai encore en tête la poésie et la douceur dégagée par le livre. Le soleil qui revient en ce moment m'incite à me poser dehors et lire tranquillement, à réfléchir et faire la révolution poétique, au moins dans la tête. C'est déjà un bon début, non ?
Sûr que la réédition d'une telle BD est intéressante. Car il est incontestable qu'elle fut une pierre importante de la réflexion menée sur notre société dans les années 70'. Mais voilà, 30 ans ça commence à compter... Alors, bien sûr, je trouve le principe de base excellent : tout stopper, réfléchir, agir. On est même surpris par l'actualité des sujets d'alors ; et si certains sont un peu éculés, les critiques que l'on pourrait ajouter aujourd'hui avec la crise ambiante ne sont pas ce qui manque. Certains points de vue sont cependant déconcertants. Un truc qui m'a le plus "choqué" c'est les attaques contre l'art contemporain, et notamment Picasso... Amateur de cet artiste, j'avoue que je n'ai pas vraiment compris ; surtout venant de personnes qui au final me semblaient vouloir également sortir des carcans d'une société normative. Alors, pourquoi cette déception ? Et bien tout d'abord le traitement graphique de Gébé. Je n'adhère pas. Question de goût me direz-vous. Tout à fait. Et là ce n'est pas pour moi. Surtout que le dessin est bouffé par le texte. Car au fond ce qui prime ici, c'est plus le fond que la forme. Et au final, je crois que c'est ça qui me gène le plus ici. On oscille entre la BD et le documentaire illustré, sans trouver d'équilibre, et je ne trouve pas que le dessin et la composition des planches valorisent cette réflexion. Dommage, donc. Une curiosité cependant, à lire, mais qui ne rentrera pas dans ma bibliothèque.
Etonnante BD. Je débarque un peu en la lisant. Si je comprends bien, cet album reprend des planches et pages publiées dans Charlie Hebdo et Mensuel en 1971-1972. Une sorte de concept à l'époque consistant à émettre l'idée qu'une vraie révolution intellectuelle et sociale était possible et qu'on pouvait la mettre en place "dès maintenant". Sur cette base, Gébé et l'équipe de Charlie avait organisé des évènements puis réalisé un film collectif qui a eu un vrai succès... mais dont je n'avais jamais entendu parler. "La société moderne est aliénée et n'est plus qu'une idiote fuite en avant. Arrêtons tout, posons-nous et réfléchissons. Ne gardons que l'essentiel pour vivre et développons nos esprits en communauté. Après un temps d'arrêt total, ne seront ranimés que les services et les productions dont le manque se révélera intolérable. Si nous nous y mettons tous ensemble, le monde peut changer d'un coup et devenir un paradis de simplicité et de bonheur". Tout cela fait très soixante-huitard mais il y a vraiment de l'idée dans ce qui est proposé ici en écrit et en images. Car tout y est bien expliqué, réfléchi, les différents points de vue sont abordés, le pour et le contre pesé, les absurdités et les blocages sont repérés et des solutions recherchées. Un beau boulot de philosophie communautaire. Textes et images se coordonnent de manière originale dans cette BD à la mise en page libérée. Tout est assez fluide malgré de grandes plages narratives, presque de vraies dissertations par moments. Il y a là un bon boulot de la part de Gébé. Cela s'entame par une dénonciation du monde moderne. Le texte est incisif et souvent intelligent même si une telle caricature de la société de consommation est relativement cliché de nos jours. Certains points sont un peu exagérés ou paraissent désuets, mais Gébé aurait bien d'autres reproches à ajouter à la liste aujourd'hui. Puis quand je commençais à me lasser un peu de cette dénonciation, l'auteur m'a présenté son An 01 pour de bon, ses résolutions, leur mise en place. Il y a vraiment de l'idée, beaucoup d'utopie et de naïveté mais de bonnes idées. Une sorte de communisme qui aurait bien tourné et où la valeur travail laisserait la place à la valeur développement intellectuel. Les couacs de cette utopie m'ont cependant un peu gâché le plaisir de la découvrir. Comment se nourrissent-ils, comment s'habillent-ils, comment vont-ils tenir plus de 5 ans sans se remettre au boulot, sans reconstruire les habitations, et la liberté de moeurs et l'absence de propriété combien de temps cela tiendra-t-il, etc... L'idéal hippie n'a qu'un temps et aucune de leurs communautés n'a survécu, me semble-t-il. Certaines ont même très mal tourné, avec dérives sectaires, etc. Bref, mon esprit rationnel et technocrate m'a empêché de savourer la justesse de la somme d'idées et de rêves de cette grande idée qu'est l'An 01. Demeure cependant une BD originale et intelligente, au concept assez admirable dans l'idée et très révélatrice d'une époque post 68.
Et si on arrêtait tout ?... Et si on recommençait à zéro ?... L'homme n'est pas fait pour le travail. La preuve ?... Ca le fatigue !... Alors on arrête le boulot, on se balade, on discute, on drague, on flirte. Finies les contraintes : ON FAIT CE QU'ON VEUT ! Chouette postulat, non ?... mais utopiste malheureusement. Pourtant, en Mai 68, une magnifique phrase résumait les révoltes estudiantines et prolétariennes : "sous les pavés : la plage..." Mais ce leitmotiv, cet espoir de changement radical n'a duré que le temps d'un été... que j'ai vécu. Dommage... "L'An 01 " ?... un postulat utopiste où Gébé nous offre des morceaux choisis de sa nouvelle vision du monde. Le graphisme est très stylisé -c'est vrai, et je ne l'apprécie pas outre mesure- mais, tout compte fait, son style est aussi une forme de cette Révolution. Pourquoi remplir une case d'une foule de détails -que l'on regarde souvent à peine- alors qu'un trait simple suffit à lui-même pour décrire une situation, un état, une action. "L'An 01" ?.. ça peut paraître actuellement un peu ringard mais on peut vivre d'espoir, non ?...
"L'An 01"... Je suis bien content que l'Association ait décidé de rééditer ce petit bijou, ce qui m'a permis de le connaître. Par contre, c'est dommage qu'il n'y ait que trois avis ici bas. "L'An 01", qu'est-ce que c'est ? C'est juste après que l'on se soit décidé de tout arrêter, c'est à dire là que tout commence. Gébé nous montre simplement comment mettre en oeuvre l'utopie. On y aspire souvent, en sentant l'inaccessibilité de la chose... et bien nous avons tout faux. Gébé nous démontre toute la simplicité de l'An 01, c'est même tellement idiot que l'on se demandera, en riant comme on le fera si souvent, comment on a fait pour ne pas y songer plus tôt... Vous voulez savoir de quoi il retourne (en en profitant au passage pour lire quelque chose qui fait du bien où ça fait mal, tout en distillant des notes poétique d'une intensité rare) ? Lisez, lisez donc. Vous découvrirez alors que l'être humain n'est pas fait pour travailler, mais pour réfléchir... Mais attention, une fois qu'on a commencé, c'est difficile de s'en passer. :)
Perso, Gébé est quelqu'un que j'aime beaucoup. Plus son style litteraire que graphique d'ailleurs, et c'est ce qui explique cette note si "faible" comparé à l'oeuvre elle meme. Mais il est vrai que l'an 01 est une belle idée, c'est une petite touche utopiste, quasi romantique de ce qu'on peut faire pour que ça change. Bref, meme si le dessin est pas sublime, ça vaut le coups d'etre lu. Par contre, le film est à eviter.
Il n'y a que L'Association pour oser réediter l'An 01 en 2001 et ainsi rappeler que les choses aurait pu être différentes si les gens l'avaient voulu au bon moment. Où sont passés nos résolutions humanistes et tiermondistes? Où est passé notre quête de l'essentiel, notre tentative de rejet du superflu qu'avaient amorcé les utopistes de la première heure? Le monde d'aujourd'hui n'est plus que Ben Laden et World Company. Et force est de constater que l'on a pas envie de choisir de camp... Bref une bd de gauche (vous l'aurez compris) très à gauche...
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