Viva pâtàmâch !
Rien ne va plus au pays de la pâte à mâcher...
Bichromie Cornélius Ecole Duperré Les petits éditeurs indépendants One-shots, le best-of
Imaginez un monde entièrement régi par la pâte à mâcher, un monde envahi de rose bonbon qui ne connaît plus qu'un seul produit et qu'une seule valeur... Un rêve? Un cauchemar plutôt... Vous n'aviez même pas osé en rêver, Killoffer et Capron l'ont fait...
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Date de parution | Janvier 2001 |
Statut histoire | One shot 1 tome paru |
Les avis
Les thèmes présent dans cet album ne sont pas des plus originaux, notamment le fait qu'une ville entière est sous la joute d'un despote à la 1984, mais le traitement des auteurs est original et ce récit possède assez de qualité pour que je le trouve prenant. Le déroulement général est un peu cliché, mais j'ai tout de même eu des surpris au cours de l'album. J'aime bien la manière dont le chewing-gum est détourné et devient un instrument d'abrutissement des masses. Le récit est très bien construit et il y a des bonnes idées très bien exploités. J'aime le dessin un peu naïf qui va très bien avec ce type d'histoire qui me fait un peu penser à un conte. Si vous voulez lire une histoire dénonçant les régimes totalitaires, c'est un album pour vous.
Capron et Killoffer nous livrent là une histoire assez originale, sur un thème qui l’est un peu moins. En effet, il est question ici d’une société totalitaire, dont la population s’en remet depuis pas mal de temps à un sauveur-guide suprême, qui s’entoure d’un culte de la personnalité efficace. Mais cet univers très noir se colore de rose, puisque les citoyens de cet Etat se doivent de mâcher, d’utiliser, de vivre chewing-gum, donc cette pâte à mâcher qui donne son titre à l’album et qui est omniprésente, dans une version immanquablement « rose bonbon ». Comme de bien entendu, une certaine révolte sourd, même si la fin de l’histoire n’est pas très optimiste (on passe du rose au vert…). Sur une esthétique guimauve et une ambiance de fête foraine permanente, les auteurs dressent un réquisitoire bien sombre des sociétés modernes (la série anglaise « Le prisonnier » usait déjà d’une esthétique équivalente pour sa critique d’une société oppressante et totalitaire). Le dessin de Killoffer est intéressant, généralement en Noir et Blanc (qui fait ressortir le rose de la Patamâch et le vert des sucettes). Certaines planches sont assez proches des tableaux de Fernand Léger. Je possède la version du Seuil, mais je pense que la réédition récente chez Cornélius est à l’identique. En tout cas c’est un album qui est vraiment à découvrir – et que la récente réédition rend moins difficile à rencontrer.
Cornélius nous gâte en cette rentrée 2013 avec la réédition d’un récit apprécié mais peu connu et reconnu illustré par l’unique trublion Killofer sur un scénario de Capron, un des fondateurs de la maison Cornélius par ailleurs. « Viva Patamach » est un peu l’équivalent du film Brazil à l a sauce franchouillarde. En effet le récit possède quelques relents orwelliens de tout premier ordre avec cette dictature basée sur la consommation du chewing-gum, pardon de la pâte à macher Rosemou en tant que pensée unique. On y traite également de malbouffe façon Tricatel de l’Aile ou la Cuisse et c’est finalement sur ce ton léger et doux-amer que les auteurs tissent leur implacable fable dont la conclusion en guise de boucle y est des plus savoureuses. Quoi de mieux que le style outrancier et déconneur de Killofer pour illustrer de tel propos ? La satire sociale y est poussée à l’extrême dans un découpage par chapitres aux pages inégales mais des plus sympathiques. On y suggère également plusieurs strates sociales conférant un monde finalement plus crédible qu’il n’y parait. La narration y est réellement agréable et les dessins tout en rondeur gagnent beaucoup de charme avec l’utilisation de 3 couleurs à dominance rose malabar !!! L’ascension de Roger qui voue un culte au Patamach au point d’y perdre lui-même ses propres repères puis surtout sa chute s’effectue sur plusieurs époques distinctes et on sourit souvent à cette histoire hors normes de grande qualité. Alors pourquoi seulement 3 étoiles (avec coup de cœur) ? Un léger sentiment de déjà vu parsème cette œuvre malgré quelques rebondissements de bon aloi (je pense à l’exil des égouts, passage savoureux dont les tentatives de fuite sont excellentes. Quelques découpages brusques m’ont fait revenir quelques cases en arrière histoire de bien saisir le fil narratif, tout au juste quelques défauts de jeunesse qui n’entament pas le plaisir d’une œuvre fort divertissante et à la réalisation exceptionnelle (merci une fois de plus à Cornélius pour nous offrir un bouquin à la hauteur de sa conception) mais qui ne laissera je le crains peu de souvenirs impérissables. Dans tous les cas, une œuvre à découvrir ou redécouvrir….
Dès les premières pages, j'ai trouvé l'histoire sympa. Un monde qui ne vivrait, penserait, ne mangerait qu'au travers du chewing-gum, c'est une idée originale pour représenter une société totalitaire, où le maître à penser, le chef de l'Etat est aussi l'industriel le plus puissant (le seul ?). J'ai pensé à quelques albums de Spirou et Fantasio, période Franquin. Le scénario ménage quelques surprises, et le dessin caricatural et caricaturiste de Killoffer rend l'ensemble très agréable à lire.
Capron nous propose ici un scénario aux bases classiques mais traité avec une originalité et une créativité menées de main de maître. Fable prophétique par moments, critique sociale à d’autres, cet album est une véritable perle d’humour gris et rose. Le rose c’est la couleur dominante que Killofer décline à l’infini sur tout ce qui touche de près ou de loin à la vie de cette incroyable ville dominée par le prophète Rosemou. Le dessin de Killofer est comme à son habitude clair, fin, précis et très personnel. L’ambiance de cette histoire n’en est que plus étonnante, à part, bref, très réussie. Le côté ludique et distrayant de la pâte à mâcher est ici détourné pour devenir un instrument du pouvoir, un moyen de contrôle sur le peuple. Les personnages sont impeccables et naviguent entre la satire à peine déguisée de certaines icônes de l’Histoire et la fiction personnelle. Le personnage principal est un personnage fort, dont les auteurs nous dévoilent les rapports au pouvoir, à la famille, à l’amitié, à l’enfermement aussi, puis à la vieillesse, sur la fin de l’album. Une fin très inspirée par ailleurs, qui évite le happy end artificiel et le mélodrame noir, une fin qui l’air de rien pose une question majeure qui ne peut que nous faire réfléchir... En refermant cet album, on est partagé entre le rire et le frisson et on s’aperçoit qu’on vient de lire de la très bonne BD. Capron et Killofer n’ont pas besoin de faire des effets de manche pour pondre un bon album : ils sont créatifs, inspirés et ils n’ont qu’à adopter un ton mesuré pour soutenir leur originalité.
Killoffer (un des fondateurs de l'Association) trouve ici en Capron un complice de choix. Ensemble, ils nous livrent une fable sur le pouvoir, la manipulation des masses, les scientifiques qui mettent à mal la santé public (l'album nous parle indirectement de la mal-bouffe et des OGM). Le style Killoffer en étonnera plus d'un, en bichromie, il arrondit les angles, et fait penser à la fois à Hergé et Keith Haring.
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