Block 109

Note: 3.36/5
(3.36/5 pour 25 avis)

Après avoir détruit l’Occident, le IIIe Reich agonise à son tour sous les coups de l’Armée Rouge.


Akileos Block 109 Les petits éditeurs indépendants Les Uchronies Maladies et épidémies

Après avoir détruit l’Occident, le IIIe Reich agonise à son tour sous les coups de l’Armée Rouge. Pour Zytek, le maître de l’Allemagne, il ne reste qu’une seule solution: une attaque virale majeure. Malgré le refus du Haut Conseil, le virus provoque déjà des ravages dans les ruines de Marienburg. Les contaminés, transformés en monstres sanguinaires, s’attaquent aux soldats isolés des deux camps. Seule l’escouade du sergent Steiner parvient à s’échapper d’une funeste rencontre. Ce dernier et ses camarades sont-ils la dernière chance de l’humanité ? Et quel est véritablement l’objectif de Zytek, l’omnipotent seigneur du Reich ?

Scénario
Dessin
Couleurs
Editeur
Genre / Public / Type
Date de parution 04 Février 2010
Statut histoire Une histoire par tome 1 tome paru

Couverture de la série Block 109 © Akileos 2010
Les notes
Note: 3.36/5
(3.36/5 pour 25 avis)
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07/02/2010 | Ems
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Par Spooky
Note: 3/5 Coups de coeur expiré
L'avatar du posteur Spooky

Dans le concert de louanges de mes camarades, je serai plus mesuré. Je saluerai en premier lieu l'ambition du projet Block 109 : un ensemble de récits ayant pour point de départ la mort d'Hitler et la prise de pouvoir d'un homme bien mystérieux face aux SS et à la Gestapo. Composé de récits indépendants, cet univers permet au scénariste, Vincent Brugeas, d'explorer de multiples possibilités. A l'heure où j'ai lu ce one shot "de départ", deux autres tomes sont sortis, et deux autres sont encore annoncés. Mais pour mener à bien cette ambition, les moyens mis en oeuvre sont à nuancer. Novices dans l'exercice, scénariste comme dessinateur commettent des fautes de jeunesse. Commençons par le dessin, où l'alliage entre les esquisses et l'encrage permet de garder un côté "brut" pas inintéressant, où le brouillard le dispute à l'obscurité parfois. Une option que je trouve intéressante, et plutôt bienvenue. Par contre j'ai eu du mal à distinguer un certain nombre de personnages, Steiner par exemple ne me semblant pas avoir de visage vraiment particulier. D'accord, une personne peut avoir un faciès passe-partout, mais en BD, surtout avec beaucoup de personnages c'est plus délicat. La qualité du dessin, qui était déjà de très bon niveau au départ, s'améliorant au fil de ce one shot, j'imagine que pour les autres opus de l'univers cela s'améliore aussi. Concernant le scénario, j'avoue que pendant la première partie de l'album j'avais un peu de mal à comprendre les intentions de l'auteur. Une uchronie, une atmosphère de guerre, des zombies par-dessus le marché, mais ensuite ? La seconde moitié est nettement plus explicite et permet d'enfin apprécier l'histoire à sa juste valeur, mettant au jour une machination très particulière. L'idée de départ est remarquable, mais il eût été mieux avisé d'un peu mieux structurer le récit. Pour conclure je dirai que j'ai tout de même beaucoup apprécié ma lecture. Un univers remarquable, propice à de nombreux fantasmes, une découverte graphique concernant Ronan Toulhoat, je lirai les autres albums de l'univers Block 109, en espérant toutefois que les erreurs de jeunesse constatées sur cet album auront été corrigées.

15/06/2011 (modifier)
Par Rive
Note: 4/5 Coups de coeur expiré

Afin de balayer tout de suite les mauvais points, je vais commencer par ceux-ci. Ces mauvais points sont essentiellement contenus dans le graphisme. Pas qu'il soit moche, loin de là. Le parti pris de faire des esquisses aux contours peu précis rend particulièrement bien l'atmosphère confus qui règne au milieu de cette guerre. Mais ce manque de précision à un gros défaut : la difficulté de reconnaître certains personnages, et donc de s'embrouiller assez rapidement dans cette multitude, particulièrement dans la première moitié du récit qui met en place toute l'intrigue. Autrement, il faut reconnaître que le scénario est très bien construit, le thème, certes assez banal, mais très bien traité, avec des personnages qui évitent de rentrer dans la caricature (peut-être manquent-ils d'ailleurs d'un peu de charisme aussi), si bien que jusqu'à la fin, il est impossible de vraiment choisir son camp, à l'instar des personnages qui, au milieu de ce combat perdu d'avance, tentent plutôt de sauver leur peau.

26/11/2010 (modifier)
Par RR15
Note: 4/5 Coups de coeur expiré

Quelle surprise !! On sent vraiment que nos deux compères ont pris du plaisir à réaliser ce pavé. Une uchronie géniale, formidablement bien ficelée, qui nous plonge dans une ambiance apocalyptique délicieuse. Le scénario est puissant, le dessin aussi. J'ai rarement lu une bd avec d'aussi belles scènes d'actions. Seul petit bémol : on a par moment tendance à confondre quelques personnages. J'attend avec impatience les prochains opus concoctés par les auteurs. A lire et relire.

16/06/2010 (modifier)
Par Kieffer
Note: 4/5 Coups de coeur expiré

L'ensemble est d'excellente facture, tant du point de vue des dessins, magnifiques, dans une monotonie de tons gris et ocres uniquement brisée par l'apparition du rouge sang, que du point de vue du scénario et de l'univers bien travaillé et dense. Il m'a fallu plusieurs lectures pour comprendre qui était dans quel camp, qui trahissait qui, et pourquoi. Le dessin est soigné, léché, bien maitrisé, dans un style tout à fait reconnaissable. Le peu de couleurs utilisées nous renvoie immédiatement à cette époque révolue où le monde se couchait sur photos en dégradés de sépia ou en noir et blanc. Cette palette de couleurs correspond bien à cette atmosphère de fin du monde, de dernier baroud de l'humanité. Ces derniers jours des hommes se passent dans une ambiance sombre, de ciel obscurci, avec un soleil qui ne fera finalement son apparition que durant les dernières heures du récit comme pour mieux saluer le changement qui se profile à l'horizon, même si en l'espèce, mère nature n'en sortira pas forcément grandie. Le rouge sang, utilisé par petites touches, que ce soit pour mieux dépeindre les derniers instants des personnages fauchés comme les blés par leur destin, ou pour renforcer la pesanteur du décorum et de la symbolique nazie teinte à sa façon cet univers et indique bien la couleur de l'album, violent et désespéré. Saluons enfin le soin consacré au détail que ce soit des habits, des lieux ou des armes mises en jeu, tout est historique, ou, a-historique mais de qualité. Le scénario quant à lui est efficace. Il emprunte néanmoins un certain classicisme dans les moyens et les ambitions des personnages mais se rattrape par sa clairvoyance et sa méticulosité. Nous ne sommes pas ici en face d'un énième opus où, sous prétexte d'uchronie, on part dans un grand n'importe quoi grand-guignolesque. Ici l'univers est fouillé, construit, détaillé, tant du point de vue de la trame du récit que des personnages. Les personnages, parlons-en. Ici, l'élite du 3ème Reich côtoie les "anonymes" perdus au milieu des bouleversements de ce monde en déclin. Prenez les pires bourreaux que l'humanité a porté, une litanie de noms en "H", grossissez à peine le trait pour certains et vous obtenez une bande de salopards ne reculant devant rien pour asservir le monde, pour écraser son frère, son voisin, son ennemi sous sa botte. Chacun de ces tristes sires se montre fidèle dans son comportement par rapport à l'histoire, Heydrich est une toujours ordure, Canary doute toujours de sa loyauté, etc... Certains personnages qui, historiquement, se sont opposés à Hitler (disparu dans l'histoire) rejoignent là aussi les rangs de la rébellion face à l'horreur annoncée. Quoiqu'en voulant en éviter une, n'en déclenchent-ils au final pas une autre ? On retrouve donc tout le gotha nazi, se trahissant, s'assassinant, louvoyant entre deux eaux tout au long de l'histoire, ou de l'Histoire si vous préférez. L'auteur prend un malin plaisir, tel Quentin Tarantino dans "Inglorious Basterds", à les trucider par pelletées au gré de ses envies et au service de l'avancée de l'action. Nul ne semble invulnérable. Qui en sortira indemne ? Au final, les plus pourris ne se révélant pas être ceux que l'on croyait. Mais tout n'est pas noir, quelques lueurs d'espoir transparaissent ici ou là. Flammes incertaines et vaillantes face au cours des choses, un rien suffirait à les éteindre, cet espoir étant surtout porté par des "anonymes", des hommes de l'ombre ou des anciennes victimes. Des personnages aux petits oignons et à la personnalité travaillée, qu'il soit issus de l'Histoire ou créés de toutes pièces, mais qui ne seraient rien sans un univers crédibles où s'ébattre. Et de ce côté là, nous sommes servis. Block 109 c'est l'Allemagne nazie mais dopée aux stéroïdes, une sorte de Bigger Than Life à l'américaine, un What-If pleinement assuré. Nous sommes de plain pied dans le domaine de l'uchronie. Ici, la course à l'armement a joué à fond. Les projets les plus fous qui, dans la réalité, n'avaient pu se réaliser pleinement du fait de la défaite du Reich, ont ici abouti pour la plupart. Qu'ils soient réalistes ou plus échevelés. Exo-armures, chasseurs à réaction, missiles nucléaires et autres engins de mort sont présents en nombre sur les champs de bataille. Par contre ici, point de pouvoirs psychiques ou autres manipulations surnaturelles, la science peut tout expliquer. Les pires ravages sortent bien de l'esprit de scientifiques dérangés au service d'une machine enragée. Et c'est dans un univers cohérent, qui aurait pu exister, que l'on se retrouve emporté par le tourbillon des évènements de ces derniers jours avant une nouvelle ère. En refermant l'ouvrage, on se surprend à rêver... non, rêver n'est peut être pas un terme convenable pour un univers où les horreurs nazies historiques ou imaginaires sont bien présentes... espérer conviendrait mieux. Oui, on se met à espérer de futures incursions dans cet univers que ce soit pour nous raconter les prémices de cette guerre, les évènements antérieurs ou parallèles, mais pas la suite... Car en elle même la fin de cet ouvrage est très symbolique et marquante, teintée de mélancolie et d'un espoir dont on doute. Pas besoin d'en rajouter après celle-ci. Une lecture que je conseille donc ardemment à tous les amateurs d'uchronies ou d'histoire de la seconde guerre mondiale, ainsi qu'à tous les autres. On passe un bon moment, on réfléchit, on apprécie les graphismes ainsi que le papier de qualité, on s'évade, certes pour un monde pas franchement recommandable mais Ô combien détaillé avec soin. J'aurais bien quelques critiques à formuler mais elles se perdent dans le brouhaha de ma satisfaction générale et quasi entière. Merci pour ce bel ouvrage.

11/03/2010 (modifier)
Par Raphifty
Note: 4/5 Coups de coeur expiré

L'éditeur Akileos nous permet de découvrir l'une des meilleures bandes dessinées de ce début d'année 2010. « Bloc 109 » nous plonge dans un univers sombre où le monde que nous connaissons n'a jamais existé. Cette uchronie ne se focalise pas sur un héros, elle nous raconte plutôt l'Histoire du monde enlisé dans une guerre sans fin. On y découvre plusieurs acteurs qui y évoluent en fonction de leurs intérêts respectifs. L'histoire, le dessin, le découpage et la mise en couleur sont absolument superbes. On notera tout de même quelques dessins un peu brouillons qui ne facilitent pas la lecture (« mince, c'est qui celui-là ? »). Bien rythmé et bien écrit, « Bloc 109 » nous dévoile une série adulte qui saura vous tenir en haleine du début jusqu'à la fin. Vivement la suite (« Étoile Rouge », « Soleil de plomb »...).

28/02/2010 (modifier)
Par herve
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
L'avatar du posteur herve

Tout les ans, certains livres se détachent par rapport aux autres dans le flot des sorties. L'an passé mes coups de coeur se sont portés sur Jolies ténèbres et Blast et cette année Block 109 sort véritablement du lot. Je guettais sa sortie depuis un moment, intrigués par les previews découverts ici ou là. En outre, la maison d'édition "Akileos" a le chic de dénicher, par le passé, des petites pépites. Revenons à "Block 109", une uchronie parfaitement maitrisée par un scénario impeccable et implacable. Même si j'ai dû m'y reprendre à deux reprises pour les premières pages, je n'ai plus lâché ce bouquin ensuite. Pas mal d'intrigues et de personnages rythment en effet le récit et il faut être attentif aux uniformes pour ne pas mélanger russes et allemands. Fort bien documenté sur la seconde guerre mondiale, Vincent Brugeas sait (ré)utiliser les personnages clefs de ce conflit (notamment en se servant d'un Heydrich décidemment à l'honneur avec la sortie du roman "H.H.H.H" de Laurent Binet). Ce one shot bénéficie en outre d'un dessin proche du crayonné, ce qui me plait beaucoup. Cette aventure possède à la fois les avantages du one shot (une histoire bouclée en 200 pages) et ses inconvénients (on aimerait en savoir plus sur "Paul"). Je pensais qu'annoncer d'emblée les effets dévastateurs du Virus allait tuer l'intérêt de l'histoire mais c'était sans compter les complots qui sont sous-jacents à l'histoire. Certes quelques fautes d'orthographe, dues à une relecture rapide m'ont confié récemment les auteurs, émaillent l'histoire mais cela ne gène pas. Les 5000 exemplaires sont d'ores et déjà épuisés et une réedition (sans les fautes d'orthographe) est actuellement en cours. A lire absolument.

14/02/2010 (modifier)

Block 109 nous conte l'Histoire post-1940, dans un monde où la seconde guerre mondiale ne s'est pas achevée. On y suit un nouvel ordre allemand émergeant, décidé à affronter l'ordre nazi grandissant. Des hommes aux idées dures, très dures, voulant imposer par la force (un virus mortel transformant les personnes infectés en monstres sanguinaires) un monde différent. L'histoire est racontée de façon dure, très convaincante, avec une maestria hors norme. C'est d'autant plus impressionnant que le scénariste est nouveau dans l'univers de la BD. À noter que le dessinateur, dont c'est aussi la première bande dessinée, nous a pondu 200 pages énormes : elles sont constituées d'esquisses très avancées (ce n'est pas un trait propre comme on le voit souvent), colorées de façon magistrale dans des tons sépia du plus bel effet, où seul le rouge ressort dans certaines scènes. Une histoire comme je les aime, avec des héros (des vrais), avec une fin qu'on ne peut oublier, une fin muette, une fin qui fait prendre conscience qu'avec des images on en dit souvent plus qu'avec des mots. À noter que cette uchronie n'est en rien "fantastique" (en fait, je croyais avoir entre les mains une série avec des zombies), malgré ce qu'on pourrait croire (virus, mutation) : c'est juste une grande aventure humaine, sur fond de guerre. Simplement magnifique.

10/02/2010 (modifier)
Par Ems
Note: 4/5 Coups de coeur expiré

"Block 109" est une pure BD uchronique mélangeant les genres. Le récit est dense commençant par le meurtre de Hitler en 1941 entrainant une suite différente à celle que l'on connait de la seconde guerre mondiale. Une bipolarité mondiale se met en place. Les nazis affrontent les staliniens alors que les pays anglo-saxons ont été rayés du globe. Il y a ensuite des mouvements d'influence dans le nazisme. Pour essayer de reprendre le dessus, les nazis vont essayer de créer le super soldat. Mais ils ont créé une arme maléfique, un virus terrible, instable, une horreur qui transforme ceux qui l'absorbent en sorte de zombis. Le résumé pourrait être encore long car la BD fait tout de même 204 pages. Pourtant la lecture se fait d'une traite tant le récit est efficace et prenant. Des suites sont annoncées, j'espère qu'elles auront le même niveau que ce premier one shot et qu'elles sauront se renouveler. En l'état, "Block 109" est une excellente BD à découvrir. Le dessin est majoritairement en sépias, avec parfois quelques touches de couleur. Le rendu est personnel avec une sorte de rendu entre le crayonné et la couleur directe. C'est beau mais surtout dynamique, donnant du mouvement à ce récit nerveux. "Block 109" est cohérent du début jusqu'au final. Le postulat de départ offre un champ de jeu immense que les auteurs se sont appropriés avec brio.

07/02/2010 (modifier)