Arnaque à l'arraché (The One Trick Rip-Off)

"Arnaque à l'arraché" est une oeuvre de jeunesse avec les défauts qui vont avec. Le scénario a une bonne dorsale mais son développement laisse trop de trous pour une parfaite compréhension. Par exemple, certains personnages ont des pseudo-pouvoirs sans que l'on ait des explications claires sur leur provenance mais aussi sur leur portée. C'est facile d'un point de vue scénaristique mais la crédibilité du récit en prend un coup. L'histoire est brute et noire, on sent clairement le final en phase avec le milieu sans concession. L'ensemble se lit mais parait vain et poussif. Le dessin est vif mais gras au niveau de l'encrage, les arrières plans sont réduits au minimum. Le choix d'un fond totalement jaune n'est pas vraiment heureux, cela salit davantage le dessin qui n'avait pas besoin de ça. Au final, je ne retiens rien de cet opus, ce ressenti neutre voir absent démontre une certaine indifférence au récit proposé et donc se concrétise par une notation très bof...

30/03/2011 (modifier)

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Une des premières oeuvres de Paul Pope, qui pour l'occasion quitte un moment la scène indépendante et se fait publier chez Dark Horse. Agé de 27 ans au moment des faits, sa patte inimitable est déjà là et son talent éclabousse les pages. "Arnaque à l'arraché" est une histoire classique, quasi un poncif : Tubby fait partie d'un gang de Los Angeles, est fou amoureux de Vim (qui le lui rend bien) et veut changer de vie. Pour cela il doit réussir un dernier coup, arnaquer le gang et rafler un quart de million de dollars. Le cadre : un futur très proche, presque notre présent à nous mais pas tout à fait non plus, afin que Pope puisse ajouter une petite touche de fantastique à son récit. Ainsi certains personnages ont un pouvoir de persuasion psychique. On n'explique pas pourquoi ni comment, ils ont un pouvoir c'est tout. Mais l'histoire reste universelle : deux âmes paumées qui trouvent un sens à la vie quand elles sont ensemble et qui décident de fuir les ténèbres. L'archétype de l'histoire d'amour et de gangsters, presque un cliché. Pope ne cherche pas à lutter contre le postulat établi : le monde est merdique mais ces deux-là s'aiment alors ils s'en sortiront, parce qu'ils le méritent. Et bien sûr l'argent finira par s'avérer secondaire pour eux. L'intérêt de la BD ne tient évidemment pas dans l'intrigue. Pas besoin de chercher longtemps, cela saute aux yeux : la partie graphique est un bijou. Le style Paul Pope : BD européennes, mangas et comics mélangés. En prenant comme références des maîtres et des magiciens dans chaque genre (Kirby, Pratt, Toth...) puis en agitant frénétiquement le shaker. A ce cocktail il ajoute une pincée de poudre magique qui relève le tout, « et voilà ! ». Il y a quelque chose d'insaisissable dans une planche de Paul Pope : on peut à l'occasion repérer un emprunt graphique à un style ou à un de ses modèles mais l'ensemble reste indivisible et atypique. L'alchimie opère et on savoure ces compositions à la fois inédites et familières. Sur Arnaque à l'arraché son style caractéristique est déjà au point mais il tâtonne encore et hésite quant aux finitions. Résultat cette histoire en noir et blanc est criblée, striée, zèbrée de traits nerveux, énergiques et impulsifs. L'encrage est gras, charbonneux, instinctif sans jamais aplatir les volumes. Cette relative agressivité graphique peut rebuter, c'est pourquoi il faut garder à l'esprit que son trait s'assagit par la suite. Les décors, d'inspiration européenne (notamment sur les plans éloignés et les contours) méritent un regard attentif tant au premier coup d'œil ils peuvent sembler brouillons. Une curiosité à lire pour l'amateur de Paul Pope mais pas le meilleur album pour découvrir l'auteur. Une oeuvre de jeunesse tout de même virtuose sur le plan visuel. Bon point pour l'édition Bethy : la traduction du titre est excellente et la page de rédactionnel pour expliquer les jeux de mots intraduisibles sur les noms des gangs est très appréciable.

06/11/2007 (MAJ le 06/11/2007) (modifier)

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L'intrigue met en scène les membres d'un gang, se doublant les uns les autres afin de rafler le pactole, en prime on a une magnifique histoire d'amour entre les deux principaux personnages, le tout dans une ambiance très sombre. Ce "The One trick rip-off" est une oeuvre fortement teinté de romantisme. Si l'on peut penser que l'intrigue est plutôt banale, quelques éléments flirtant avec le surnaturel lui apportent une touche d'originalité. Les personnages sont attachants et force est d'admettre qu'ils sont bien représentés. Un bon point. La mise en scène est très dynamique et les dessins sont efficaces, même si le style est loin d'être accessible, le trait est vif mais cela reste assez underground. Je m'interroge sur le fait que ce comic ait été imprimé sur un papier jaune pisseux, c'est rebutant au premier abord, la lisibilité ne parait pas évidente au feuilletage. Au bout du compte, c'est une histoire sombre empreinte de poésie, dans un Los Angeles représenté de façon très personnelle par Paul Pope. Une bonne lecture.

28/09/2005 (modifier)

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Du comics underground de bonne facture. Le dessin de Paul Pope est assez particulier. Imaginez le chaînon manquant entre Baudoin et le Manga. Oui, aussi incroyable que cela puisse parâitre, c'est possible. Un dessinateur qui connaît un succès d'estime outre-atlantique et dont le travail gagne à être connu de ce côté de l'océan.

23/05/2002 (modifier)

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