Le Génie des alpages

Note: 3.41/5
(3.41/5 pour 22 avis)

Angoulême 1978 : Prix œuvre comique française pour le tome 3 Dans les alpages vivent des moutons acariâtres et plus qu'un peu fêlés, un chien lettré, un bélier macho et complexé, un berger qui subit tout ça.


Absurde Angoulême : récapitulatif des séries primées Ecole Duperré Pilote

Un grand vent de folie souffle sur les alpages. Entre terre et ciel, très haut dans les alpages, juste en dessous des nuages, vivent des héros créés et dessinés par F'murrr. Athanase, berger pensif et rêveur, réunit autour de lui des brebis dotées d'un quotient intellectuel élevé, un bélier adulé nommé Romuald, un chien heureux de sa condition de gardien, une jolie bergère court-vêtue et une quantité d'autres personnages en visite sur les sommets. Les moutons parlent et pensent pendant que le berger et son chien tentent de mettre un semblant d'ordre dans ce troupeau de brouteurs d'herbe !

Scénario
Dessin
Couleurs
Editeur
Genre / Public / Type
Date de parution Janvier 1976
Statut histoire Strips - gags 14 tomes parus

Couverture de la série Le Génie des alpages © Dargaud 1976
Les notes
Note: 3.41/5
(3.41/5 pour 22 avis)
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23/05/2002 | ThePatrick
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Par Bruno :)
Note: 5/5
L'avatar du posteur Bruno :)

J'ai vraiment bien ri avec ces brebis complètement folles : c'est tellement nous -et je suis mortellement sérieux ! Je n'en connaissais que quelques gags éparts, au gré de lectures de recueils et magazines divers ; puis, après le premier album acheté, je me suis décidé à tous les dénicher, petit à petit. Des tâtonnements franchement amateurs du tout début aux expérimentations (discrètes !) en plein milieu, j'ai adoré vivre le quotidien absurde et pourtant plein de sens de ces alter-égos caractériels à nos existences modernes. La pensée de F'murrr, aussi perchée que les plus hauts sommets qui entourent ses personnages, m'a parfois échappé pour cause de culture générale très limitée -il est manifeste que l'Artiste en avait dans le citron !- mais, heureusement pour nous, le pendant humoristique de sa bande permet néanmoins d'en profiter à de nombreux niveaux -et, du coup, de s'imaginer presque aussi intelligents que lui... La poésie rivalise avec le gag et rend l'émotion prépondérante, souvent là où on l'attend le moins. Et le dessin, tout en courbes, nous caresse dans le sens du poil -frisé ou non- et nous invite à nous allonger quelques pages dans ces prairies paisibles où, sans qu'on le sache, se jouent en parallèle toutes les histoires du monde. Un autre exemple de la singularité de la Bande Dessinée, seule capable d'offrir quelque chose d'aussi rare -et donc précieux !- qu'une réflexion philosophique assez rigolote (et juste !) pour qu'on y revienne à la moindre occasion. Chapeau bas !

19/10/2023 (modifier)
L'avatar du posteur Noirdésir

Je n’ai pas lu tous les albums, mais j’ai eu l’occasion d’en lire un certain nombre à plusieurs moments – dans ma jeunesse, mon adolescence, puis à l’âge adulte. Cela veut dire que j’y suis revenu, certes, intrigué. Mais je dois reconnaître qu’à chaque fois j’ai eu le même ressenti, le même blocage. Pourtant, je suis curieux, et je suis devenu friand des séries qui sortent de l’ordinaire. Avec celle-ci, on est servi. Mais voilà, je n’arrive pas à « trouver la clé » de lecture. Pourtant, le grand nombre d’albums publiés montre qu’il y a un public. Mais malgré mes efforts, je n’en suis pas vraiment. Ces histoires courtes (d’une à quatre/cinq pages), se déroulent dans des alpages donc, et mettent en scène un chien de berger (le berger lui-même), des moutons (à la personnalité parfois surprenante, philosophant même de façon quasi surréaliste…), et quelques autres personnages ou bestioles. Mais les intrigues – si intrigue il y a – sont totalement loufoques, absconses le plus souvent, sans queue ni tête. Souvent, de petits détails (animaux tenant des propos surprenants, personnages pérorant sans but, situations hors sujet, etc.) animent la périphérie des cases, et ajoutent au foutoir de l’ensemble. Je reste surpris de la longévité d’une série qui n’est pas si facile à appréhender. Un mystère que je n’ai toujours pas éclairci, hélas.

02/03/2018 (modifier)
Par sloane
Note: 3/5
L'avatar du posteur sloane

Ah ! sur c'est pas du Gaston, on ne se pisse pas dessus de rire, mais il y a maintenant fort longtemps j'appréciais plutôt ce genre de bande. Le côté non sens de la chose, des brebis qui parlent ainsi qu'un chien, et tout ce petit monde qui philosophait allégrement. Certes il st sur que cela n'a pas révolutionné le monde de la pensée occidentale mais pour moi cela reste et garde un petit frais et primesautier qui était bien agréable. Alors oui , si je ne me suis jamais décroché les zygomatiques, j'ai souvent souri à ces petites blagounettes sans prétentions. Allez soyons clairs, ces histoires sont à prendre pour ce qu'elles sont, des petites réflexions un tantinet philosophiques qui ne mangent pas de pain et n'ont jamais voulu faire autre chose que divertir.

08/11/2015 (modifier)

14 albums. Ils ne se valent pas tous. Si les premiers peuvent paraitre confus, brouillons, parfois peut-être réalisés à la va comme je te pousse, les 5 derniers sont souvent très agréables. Le graphisme de F'murrr atteint dans Cheptel Maudit (n°13) et ...Courent dans la montagne (n°14) une plénitude épatante et un savoir-faire singulier, quand aux couleurs elles sont à l'avenant du reste, minutieuses et nuancées. Le scénario dans ces quatre, cinq derniers opus y est peut-être aussi plus terre-à-terre. Entendons nous bien on surfe encore dans le grand n'importe quoi! Mais un tantinet moins qu'avant. Le génie des alpages; une oxymore : un capharnaüm orchestré...et de main de maître.

25/09/2015 (modifier)
L'avatar du posteur Agecanonix

Cette Bd fait partie de celles qui ont révolutionné le langage bédéphile dans Pilote entre 1971 et 1976 ; on peut y associer Cellulite de Brétécher, Hypocrite de Forest, Al Crane d'Alexis (mais ça c'était pas mal), les fantaisies délirantes de Solé, les "Stupineptidioties" de Massonnat, "Délirius" de Druillet, Sergent Laterreur de Touis, Les Mange-bitume de Bielsa et Lob, ou Scènes de la vie de banlieue de Caza....Toutes ont participé à l'évolution du journal qui était à peu près le seul en France à permettre aux dessinateurs de s'exprimer. Cette bande de nature très personnelle et quasiment ubuesque, est reconnue par beaucoup de lecteurs et par les critiques comme un petit chef-d'oeuvre d'humour nosensique, aux qualités graphiques non moins reconnues. Je suis désolé, je dois être déconnecté ou je ne sais quoi, mais moi, j'ai toujours éprouvé une réelle aversion pour cette série et son dessin. Alors oui, elle a bien un univers à part, avec des situations absurdes, et elle fait preuve parfois d'une savante imagination, mais je reste totalement allergique à cette forme d'humour et à tout ce petit monde de brebis à l'intelligence excessive, de chien gardien béatement heureux et de berger pensif, sans parler du dessin que je trouve laid et sans personnalité. Or pour moi, le dessin c'est ce qui doit accrocher en premier le lecteur potentiel, et quand je vois ça, j'ai vraiment pas envie....

16/12/2013 (modifier)
Par Stans
Note: 5/5 Coups de coeur expiré

Un monde hors du temps pour un humour hors du commun et délicieusement iconoclaste, rempli de références beaucoup plus complexes qu'elles en ont l'air, impliquant la relecture pour y voir la subtile allusion. Même après bien des relectures, je redécouvre chaque fois des choses nouvelles. Un style graphique qui n'est, certes pas, le point fort de la série mais qui porte tout à fait honorablement cette ambiance si particulière et si propre à une certaine époque qui laissait un peu de place à l'anti-conformisme et à l'abandon des normes. De la péniche volante au coucou hors la montagne, cette bande dessinée n'est pas à mettre entre toutes les mains, en tout pas celles des amateurs du premier degré, ils en sortiraient déçus. Pour le reste, j'encourage vivement à la découverte de tout ce petit univers fantasque.

14/03/2010 (modifier)
Par Erik
Note: 1/5
L'avatar du posteur Erik

Cette petite étoile traduit mon plaisir de lecture... Que dire ? Décidément, je ne suis point un adepte de cet auteur. J'ai pourtant essayé de me forcer pour faire bien. Mais non, je n'y arrive pas ! Dois-je alors trouver grâce dans un graphisme de bon aloi ? Même pas ! Il ne reste rien de cette lecture. Il est vrai que je n'aime pas l'humour absurde même ayant pour cadre les pâturages, dans des enchaînements scabreux. Je m'aperçois que c'est une bd unanimement appréciée : tant mieux pour cette oeuvre. Alors, ne tenez pas compte de mon avis ! Je le donne quand même comme pour indiquer que ce n'est pas mon genre de lecture. S'amuser de la cruauté envers les animaux me révulse. Les pauvres brebis et agneaux ! Une petite pensée pour eux en ce jour de Vendredi-Saint (férié en Alsace et Moselle) à l'approche de Pâques !

10/04/2009 (modifier)
Par Gaston
Note: 2/5
L'avatar du posteur Gaston

L'humour absurde me fait souvent rire, par exemple avec Fred, mais là j'ai trouvé que dans cette série c'était pas drôle du tout ! Il y a quelques bonnes idées éparpillées au fil des tomes, mais, globalement, je me suis ennuyé à la lecture. La seule chose que j'ai aimée est le dessin que je trouve sympathique et agréable à la lecture. Dommage que ça ne soit pas le cas du scénario.

19/04/2008 (modifier)
Par Jugurtha
Note: 5/5

Culte tout simplement, voilà une série humoristique pareille à nulle autre. Le style de f'murr est bien trop personnel pour plaire à tout le monde, il n'en est pas moins original et suffisamment fouillé pour pouvoir se décliner sur 14 tomes, (presque) sans faiblir. Un troupeau de moutons (pittoresques) philosophes, un chien (de berger) bricoleur, un berger (dépassé) colérique, ce ne sont pas les moindres des curiosités que l'on rencontre dans les alpages, s'pas? Les situations les plus absurdes se succèdent et se révèlent à l'arrivée percutantes pour décrire certains travers de notre monde. Il ne faut pas rater, lors de chaque gag, ce qui se passe au second plan, c'est rarement le calme qui y règne. Curieusement un peu ignoré, le graphisme nerveux de F'murr n'est pas la moindre des qualités de cette série. il possède une patte bien à lui, doté d'une belle expressivité. Il multiplie les audaces au niveau de la mise en page -comme souvent de la mise en scène- qui traduit bien plus qu'un simple savoir-faire, mais une véritable recherche au niveau plastique. Ce qui n'est pas la moindre des ambitions de cette oeuvre. Une série suffisamment affranchie des règles en cours pour être considérée comme le travail le plus achevé de F'murr. C'est un véritable modèle de bande dessinée non-sens, une oeuvre qu'il est indispensable de découvrir pour s'en faire une idée. Un véritable bijou pour les amateurs de ce style.

02/06/2007 (modifier)
Par L'Ymagier
Note: 3/5

Un drôle de concept : un berger -Athanase-, une bergère -Naphtaline-, un bélier -Romuald-, des brebis intellectuelles (!), un chien de garde, des anges qui passent... Premiers souvenirs dans l'hebdo Pilote n° 688 du 11 Janvier 1973... Le texte, le dessin me surprennent... désagréablement. Habitué des Blueberry, Barbe-Rouge, Les chevaliers du ciel et autres Lone Sloane j'avoue que ce style -tout à fait nouveau, créatif- m'a rebuté. Il va même me falloir quelques années pour me rendre compte à quel point ce que cette série était révolutionnaire : un petit chef-d’œuvre de vrai non-sens ! Du vrai théâtre où les acteurs "jouent" dans une unité de lieu : celui du décor de la montagne. La logique d'un endroit normal qui vit dans l'illogisme le plus total de ses interprètes. Il faut savoir le déguster, le "Génie". A petites doses, comme ces histoires brèves qui paraissaient... voici plus de 30 ans !... C'est absurde. C'est illogique (pour nous, humains). Ca bénéficie d'un graphisme à nul autre pareil. C'est peut-être pour cela que l'ensemble tient un peu du "génie". Ce n'est toujours pas ma tasse de thé, je l'avoue, mais j'ai appris à apprécier.

17/10/2006 (modifier)