Pluto
Angoulême 2011 : Prix Intergénération Dans un monde futuriste où les robots vivent comme des humains, des crimes mystérieux se succèdent. Des robots et des chercheurs renommés sont assassinés dans des circonstances très étranges.
Angoulême : récapitulatif des séries primées Astro le Robot Les intelligences artificielles (I.A.) Robots Shogakukan
Les forces de police sont en émoi : une nouvelle victime a été retrouvée. Il s'agit, cette fois, d'un juriste qui est l'un des initiateurs de la loi internationale sur les droits des robots. Le très aimé robot Mont Blanc est également retrouvé en pièces. Pendant ce temps, l'inspecteur Gesicht rencontre un petit garçon. Il se prénomme Astro.
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Date de parution | 19 Février 2010 |
Statut histoire | Série terminée 8 tomes parus |
Les avis
Là l'auteur a réussit un coup de maître et a gommé les défauts de Monster. Il développe encore très bien la psychologie de ses personnages que ce soit pour les principaux comme les secondaires. L'histoire imaginée est vraiment excellente et l'on suit avec hâte et intérêt les rebondissements de l'intrigue. L'histoire est en 8 volumes ce qui pour un manga rend l'achat très abordable. Le dessin sert très bien l'histoire et le design des robots est vraiment excellent. Un manga culte à lire absolument.
J’ai rarement été aussi emballé par le début d’une série… Et pourtant, j’avais la crainte de me retrouver dans le même schéma que 20th Century Boys: une intrigue bien construite, avec une panoplie de personnages bien travaillés, mais qui manque cruellement de rythme. Je n’avais pas eu ce même sentiment avec Monster que j’avais trouvé époustouflant à plus d’un titre. Avec Pluto, je me suis directement retrouvé embarqué dans une histoire qui sent d’ores et déjà la grande réussite. De suite, le décor est planté et le lecteur découvre le héros. Le récit s’emballe déjà dès la fermeture du deuxième volume, et certains éléments amènent le suspens à un niveau déjà très prenant. La galerie des personnages s’étend au fil des planches, et chacun est bien travaillé, avec une personnalité qui lui est propre. La mise en page de l’auteur est très réussie, toujours aussi dynamique. Les dessins semblent encore plus évolués et plus recherchés au fil de ses productions, et j’avoue avoir été séduit par les visages des personnages. Parfois sans émotion, parfois plus tortueux, les visages des robots sont parfaitement travaillés et reflètent bien la volonté de l’auteur dans la réflexion proposée. Après avoir terminé les huit volumes, je considère cette série comme réussie, même si certains tomes sont nettement moins rythmés que d'autres, ce qui a le défaut de présenter une légère inégalité. L'histoire démarre bien dans les deux premiers volumes, pour s'essouffler dans les tomes du milieu et enfin reprendre un rythme plus appuyé dans les derniers volumes. J'avais donc coté cette série 4/5 mais au regard de l'ensemble, je crois que 3/5 lui convient mieux... Allez, "franchement pas mal"!
On retrouve dans cette nouvelle série les qualités et les défauts des oeuvres d'Urasawa. Au rayon des défauts, des visages un peu mornes, très similaires à ceux des personnages de ses autres oeuvres et pas très charismatiques. Autre défaut, une recherche d'amplification permanente du mystère et du suspens, jusqu'à atteindre par-ci par-là les limites de taille de la ficelle scénaristique. C'est ce qui m'avait déplu dans Monster et que j'avais plus ou moins accepté dans 20th Century Boys. Je le retrouve un peu ici : on sent que le scénariste donne des coups de pouce réguliers à ses mystérieux méchants pour réussir leurs coups de façon la plus théâtrale possible. Ca sonne parfois trop artificiel. Mais sinon, les qualités sont nombreuses. Je ne suis pas fan d'Astro mais Pluto brille tant par l'hommage formidable rendu à l'oeuvre de Tezuka que par sa propre personnalité et sa construction. Le dessin est excellent, les décors très détaillés, les mises en scènes parfaites. Le monde imaginé par Tezuka et ramené à la vie par Urasawa est assez fascinant avec des robots et des humains qui coexistent presque sur un pied d'égalité. C'est un point qui m'a d'ailleurs surpris et un peu décontenancé de voir ces robots au physique strictement humain tandis que d'autres ont le physique "boite de conserve" des machines antiques. L'intrigue est particulièrement prenante, mais ça c'est le point fort classique d'Urasawa. Le mystère est captivant et on a assez envie de savoir la suite et de comprendre la clé de ce qui apparait comme être plusieurs énigmes différentes, entre les meurtres en série d'hommes et de robots mais aussi concernant le passé effacé de l'enquêteur Gesicht. Malheureusement, au fil des tomes, je me suis mis à décrocher peu à peu. La faute à une narration qui devient assez confuse sur la fin. Mais aussi à un côté gnan-gnan des robots qui est devenu assez lourd car trop présent à la longue. On a l'impression au final que presque tous les robots, surtout les plus forts du monde, sont de grands mélancoliques qui aiment la paix, les enfants et les petits oiseaux. Et tandis que le mystère se dévoile, l'intérêt retombe inéluctablement car les choses se révèlent finalement assez faciles, sur le plan des ficelles scénaristiques. Malheureusement, comme dans la plupart de ses séries, Urasawa a autant de facilités à mettre en place une intrigue prenante et mystérieuse qu'il a de mal à la terminer sans sombrer dans un côté artificiel et décevant. La toute fin gâche en ce sens la série car non seulement elle présente quelques facilités franchement manifestes mais en plus elle s'achève sur une morale qui apparait comme simplette et vite expédiée. En outre, le personnage d'Astro n'a franchement aucun charisme comparé à celui de Gesicht. Malgré tout, cette série reste quand même une bonne lecture, prenante, originale et bien foutue sur ses deux premiers tiers, quoique malheureusement décevante sur la fin.
Pluto me fait immanquablement penser au chien de Mickey (non pas Dingo) mais il se trouve que dans cette nouvelle série arrivant chez nous le maître Urasawa fait référence au dieu romain des enfers Pluton. Il faut dire qu'on est assez loin de l'univers merveilleux de Walt Disney. Cette série est à la base inspirée de l'œuvre Astro Boy le robot de Tezuka, auteur référence du manga. Naoki Urasawa qui a d'ailleurs reçu le prix Osamu Tezuka présente une histoire qui marie l'enquête policière sur des crimes à résoudre avec un inspecteur en personnage principal et d'autre part la science-fiction. On se trouve dans un futur indéterminé, l'action se déroule pour l'heure en Europe qui est devenue une union d'états fédéraux sur le modèle des Etats-Unis. Les robots sont partout et toujours de plus en plus perfectionnés. Ils ont pris apparence humaine et il devient difficile de les distinguer dans la population. J'ai beaucoup aimé cette histoire, on retrouve l'ambiance des séries précédentes de l'auteur et aussi le cadre, le début se déroulant en Allemagne comme pour Monster. Mais également on reconnait la touche de l'auteur, son dessin, le découpage narratif et le rythme de lecture caractéristique dans les passages portant sur le robot North 2 notamment. Et bien sûr j'aime beaucoup le genre, j'ai lu pas mal de romans d'Isaac Asimov. Ici aussi les robots sont conditionnés par la fameuse loi qui constitue dans Pluto l'article 13 de la législation des robots interdisant à un robot de porter atteinte à la vie d'un être humain. C'est encore plein de mystères par exemple sur le passé de cet inspecteur d'Europol mais également le déroulement d'une guerre en Asie qui est évoquée. L'ambiance qui se dégage de ce monde futur pourrait être rapprochée de celle de Blade Runner. Urasawa pose des questions sur la vie avec les robots et la vie même des robots, leurs sentiments, leurs rêves. Mon avis ne porte pour l'heure que sur le premier tome même si Kana a publié les deux premiers tomes en même temps. J'ai toujours du mal à comprendre pourquoi un éditeur publie aussi vite une série surtout dans le cas de celle-ci où on n'aura le droit qu'à 8 tomes. Je pense qu'on peut très bien attendre 2 mois entre chaque tome comme à l'habitude. Et par ailleurs j'ai essayé de ne pas trop en dévoiler sur l'histoire ce qui n'est pas le cas de certains résumés que j'ai pu lire de ci de là qui évoquent des faits non encore établis dans le premier tome. Bref tout cela est très alléchant et ne fait qu'attiser la curiosité du lecteur pour une série qui sera finalement contenue sur "seulement" 8 volumes. Je le pressens déjà comme un des meilleurs titres de l'année 2010.
Après le chef-d'oeuvre Monster, voici Pluto, un manga tout autant génialissime, qui aurait mérité de sortir plus tôt (sans jeu de mot douteux) ici. Eh oui, il aura fallu attendre 7 longues années pour toucher à ce manga exceptionnel signé Naoki Urasawa. Je soulignerai tout d'abord un travail exceptionnel sur l'edition. Kana, a contrario du "concurrent" Glénat, propose une couverture de grande qualité, un carton "caché" travaillé, et a la générosité de traduire les préfaces de différents acteurs clés sans qui Pluto n'aurait jamais vu le jour. Voyons le dessin maintenant. Comme d'habitude avec Urasawa, tout est parfait. Le style s'approche énormément de Monster et 20th Century Boys, si bien que beaucoup des personnages se ressemblent, ou du moins ont souvent des caractéristiques communes, mais jamais on ne les confond. Du grand art. L'histoire se base sur une aventure d'Astro Boy. A quel point, je ne peux pas vous le dire, vu que je n'ai pas lu l'aventure en question. Cependant, l'univers est parfaitement au point, proposant un monde futuriste, envahi de robots, dans un climat d'après guerre, avec de grandes figures de celle-ci ce faisant assassiner les unes après les autres. Qui a dit Watchmen ? Le scénario est donc la grande force de ce Pluto, et on retrouve avec grand plaisir le style Urasawa qui avait si bien porté Monster au rang de grand classique de Manga : on pose avec calme une histoire, touchante le plus souvent, qui se mêle avec d'autres, avec généralement un dénouement tragique à la fin du chapitre. Achat donc plus que conseillé POUR TOUTE PERSONNE AYANT AIME Monster ou 20th Century Boys, mais assez déconseillé pour ceux n'appréciant pas la patte Urasawa. Cependant, Pluto n'est pas un clone de Monster version futuriste, donc si vous de voulez pas investir 50 euros dans un second Monster, je vous rassure, ce ne sera pas le cas.
Quelle joie de retrouver Urasawa, le génial mangaka de 20th Century Boys ou encore de Monster ! Surtout pour revoir son génie sur une série inspirée par Tezuka, un grand nom du manga japonais. Pluto est une histoire qui démarre dans le futur avec des humains qui cohabitent avec des robots. Certains robots ont des apparences de boîtes de conserve, d'autres ressemblent à s'y méprendre à des humains. Et, de plus, les robots ont des droits et devoirs tout comme les humains. On retrouve une atmosphère pesante car l'histoire fait suite à une guerre mondiale entre humains et robots, et comme période d'après guerre, on retrouve une lenteur et une nostalgie qui fait froid dans le dos mais qui évoque (du moins pour moi) des sentiments entremêlés comme la tristesse, la beauté et la langueur. On est finalement très loin d'un 20th Century Boys dans une ambiance plus post-apocalyptique et plus rock. Je dirais que dans Pluto, on est plus sur un fond de musique classique, avec un piano doux et léger. L'histoire la plus marquante est pour moi celle de North 2, robot guerrier qui se reconvertit en homme de chambre et qui souhaite jouer du piano pour oublier la guerre. Une phase très lente et très poétique. Les personnages sont très attachants, comme Gesicht ou encore Astro et ils vont vraiment bien dans l'atmosphère voulue qui laisse présager une fin à la fois dantesque et fataliste. Les dessins de Urasawa sont, comme à son habitude, simples mais réussis. De plus, la série évoque quelques questions très intéressantes : l'homme peut-il vivre sans machines ? Les machines peuvent-elles penser ? Aimer ? Ressentir des émotions comme la peur et l'amour ou encore la haine ? Finalement, Urasawa signe une œuvre intelligente, prenante, à la fois intrigante (par son intrigue policière classique) et poétique, mélangeant habilement phases d'action et phases de lenteur et poésie pure, qui plus est avec des robots. Vraiment très bon !
Avec Pluto Urasawa m'a véritablement convaincu, son talent pour raconter une intrigue complexe et développer des personnages consistants ne faisant à mes yeux plus de doute. Le talent de l'auteur semble arriver à maturité, même s'il n'évite pas quelques poncifs mélo-dramatiques assez caricaturaux dans leur traitement. Mais on se plaît vraiment à sillonner la psychée robotique qu'il développe tout au long d'un scénario parfaitement maîtrisé, le tout baignant dans une ambiance douce et langoureuse.
Quel talent, mais quel talent !!!! Arriver à raconter une histoire futuriste sur les robots les plus forts du monde... sans action, c'est très très très fort. Les moments d'émotion sont d'une intensité rare, notamment avec les robots d'ancienne génération (à visage non humain)... c'est tout bonnement incroyable d'arriver à raconter des histoires poignantes comme ça, et de retranscrire les semblants d'émotion sur des boîtes de métal inexpressives ! Moi, je vous le dis : quel talent cet Urasawa ! Et si Tezuka était encore là, il l'acclamerait sans doute lui aussi. Et je ne parle même pas d'Astro, extraordinairement "beau" et craquant. Ni des allusions à certains autres personnages de l'univers de Tezuka, comme Black Jack. For-mi-da-ble ! Et quand on entend Urasawa dire en interview qu'il aimerait atteindre un jour le niveau de narration de Tezuka sur son Phénix, l'oiseau de feu, ça en dit long sur les talents de l'auteur... et on ne peut qu'espérer qu'il y arrive un jour pour le plus grand bonheur de ses lecteurs !
Naoki Urasawa est, on le sait depuis Monster et 20th Century Boys, un conteur extrêmement doué, un maitre du suspens, mais qui a tendance à se perdre un peu dans les ramifications de ses histoires, pour finalement livrer des fins un peu frustrantes, voire décevantes, et des développements parfois hasardeux. Aussi est-il particulièrement intéressant de le suivre dans cette adaptation de l'œuvre qui fut à l'origine de sa vocation de mangaka : "le robot le plus fort du monde", un épisode des aventures d'Astro/Atom, par le "roi de manga", j'ai nommé Osamu Tezuka. La trame de l'histoire lui est imposée, il n'a plus qu'à broder sur le thème avec le talent qu'on lui connait, on sait qu'il ne pourra pas se perdre en route, et c'est tant mieux. On évite ainsi l'histoire à rallonge, et cette série, déjà finie au Japon, tiendra en définitive en 8 tomes. Passionnant, "Pluto" (pourquoi diable ne l'ont-ils pas traduit par "Pluton" ???) l'est à plus d'un titre. De par les thématiques abordées tout d'abord : même si Asimov ou Philip K Dick ont déjà bien balisé le terrain (on pense tout de suite à "Blade Runner"), la réflexion d'Urasawa sur le thème des cyborgs et robots et comment ils nous interrogent sur notre propre humanité est sensible et prometteuse (il faudra attendre quelques tomes pour se prononcer complètement), et les résonances qu'il ne manque pas de distiller sur notre monde d'aujourd'hui (guerre mondiale au proche orient, armes de destructions massives...) ne le sont pas moins. J'ai également été vraiment impressionnée par l'intelligence avec laquelle Urasawa s'est approprié le monde de Tezuka. Sa vision d'Astro est à ce titre absolument exemplaire, à la fois fidèle à l'originale mais plus profonde et mature, propice à la réflexion (sur la manière dont l'image d'Astro est utilisée à des fins de propagande par exemple, où sur ce qui fait d'Astro un robot vraiment exceptionnel). Bref, j'attends la suite avec une réelle impatience. Si Urasawa continue sur ce qu'il y a de meilleur dans ces 2 premiers tomes, ce sera le 5/5 assuré... mais s'ils s'emmêle dans ses tics narratifs et ses passages faciles (comme le passage sur North2, tellement vu et revu), il se peut que je sois au final déçue. Mais j'ai confiance ! (à noter, une excellente chronique de du9 sur le sujet, avec des comparaisons très intéressantes avec l'oeuvre originale de Tezuka)
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