Le Mur de Pan
Un conte en demi-teinte.
Derrière les murs Terres de Légendes
Qu'y avait-il au-delà du mur de pan? ... On ne l'avait jamais su. Ou bien on l'avait oublié. Ou bien il n'y avait simplement rien, et le mur n'était alors que le rebord du monde, une enceinte élevée par un Dieu bienveillant pour épargner à ses enfants l'irrésistible tentation de s'aller perdre dans l'abîme. (Source : épitaphe du premier album) Sur les bords du fleuve Ponge, le chevalier Brisette rencontre Mavel, une "coeur d'élue". N'écoutant que son courage, il se lance dans un étonnant périple sans soupçonner qu'il participe à l'accomplissement d'un rite millénaire. Une aventure tissée d'une multitude de personnages, des ouvrages d'une fabuleuse richesse... (Source : catalogue Delcourt)
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Date de parution | Avril 1995 |
Statut histoire | Série terminée 3 tomes parus |
Les avis
Une colorisation assez terne (des nuances de gris plus ou moins délavé), un dessin parfois grossier, en tout cas pas toujours dynamique, et un texte très abondant : je suis entré un peu à reculons dans cet album. Mais j’ai passé outre ces premières impressions (et je vous conseille d’en faire autant si vous avez les mêmes préventions), pour finalement être captivé par ce récit. Car dès le premier album, c’est très très dense. Ce n’est pas qu’un tome d’exposition, car l’intrigue avance beaucoup, il y a beaucoup de personnages, de termes, d’idées. Cela se poursuit sur les tomes suivants, et du coup il faut prévoir d’investir du temps pour cette lecture ! Le ton évolue quelque peu, je l’ai trouvé plus noir sur la fin. La narration joue sur des envolées lyriques, une surenchère de termes, sans noyer le lecteur. C’est riche, quelques légères pointes d’humour pimentent ce conte un peu SF, jouant aussi sur une poésie lyrique, un merveilleux, omniprésents. Mouchel n’hésite pas à sacrifier des personnages que l’on pensait pouvoir suivre plus longtemps. Cela maintient en tout cas surprise et dynamisme. Je suis étonné que Mouchel n’ait rien publié d’autre, tant il nous montre ici une belle imagination, et de réels talents de conteur. A la fin du dernier tome, il s’adresse d’ailleurs aux lecteurs, en expliquant ne pas vouloir développer encore ce conte. Il faut croire qu’aucun éditeur ne l’a convaincu de remettre le couvert, c’est dommage. Un chouette triptyque en tout cas, à redécouvrir.
J'avais une grande envie de lire cette BD qui est si bien notée sur BDthèque mais qui est presque inconnue en dehors (et même sur BDthèque, finalement ...). Et surtout, une BD qui n'a pas marqué plus que cela vu le temps passé depuis sa sortie (et après lecture je n'aurais pas cru qu'elle était si vieille, presque trente ans !). D'autant que l'auteur n'a rien fait et que j'aurais beaucoup aimé découvrir un nouvel opus de cet auteur atypique. Et au final ... Eh bien je suis vraiment émerveillé ! Enfin, plutôt surpris, la surprise étant le maître mot de cette série selon moi. Une surprise qui est venue de partout, à commencer par ce dessin très serré, presque trop d'ailleurs. Il faut souvent plisser des yeux pour arriver à bien lire les cases, et plusieurs d'entre elles sont chargées. Mais cela n'empêche pas le dessin de trouver une certaine grâce, une élégance (quoique j'ai cru remarquer que l'auteur aimait un peu trop les profils de ses personnages, heureusement ça s'améliore au fur et à mesure du temps) qui rajoute beaucoup à l'ensemble. Et je ne parle pas de l'ambiance qui est distillée par ce dessin dans des teintes plutôt sombres, avec des foisonnements d'idées dans les décors, les personnages et les visuels. Un mélange de SF et de fantasy, rehaussé de trouvailles architecturales. Mais un mélange qui arrive à ne pas sembler brouillon ni saugrenu. Et pourtant il y aurait eu moyen d'être rapidement blasé visuellement. C'est rempli de petits détails que j'ai pris plaisir à trouver, et je ne doute pas que j'en trouverai plein d'autres à la relecture. Niveau histoire, c'est bien plus corsé que je l'aurais pensé au premier tome. Bien que le triptyque offre une conclusion satisfaisante à l'histoire, elle aura beaucoup évolué depuis la trame annoncée au début, et j'en suis assez satisfait. C'est surprenant à ce niveau-là, parce que l'intrigue explorait des pistes déjà vues en terme de prophéties, d'histoire d'amour en construction ou de méchants qui reviennent de leurs retraites, et pourtant tout va évoluer selon une logique différente. L'auteur va prendre le temps de développer son histoire de manière très rapide, en un seul tome il se passe une quantité de choses incroyable qui rajoutent autant en densité du monde qu'en densité des personnage. Et même si je n'ai pas tout compris, notamment au niveau des doubles suboniriques, j'ai adoré les possibilités que l'auteur s’octroie, et le fait que l'ensemble s'articule parfaitement. Le mélange de dieux anciens (ou quelque chose dans le genre), conflit entre nations, déesse mythiques, élue, quête d'immortalité, conditions de populations inférieures, magie et technologie, il y a moyen de créer une soupe indigeste. Et pourtant je suis sous le charme de ce qui s'apparente à un conte étonnant. Le mélange des genres ne semble absolument pas indigeste, mais fait naviguer dans un mélange de fable ou de conte, et un ajout de quelque chose de moderne. C'est assez inexplicable, d'autant que l'humour est bien présent, qu'on a quelques personnages bien trouvés comme le pirate à grande gueule mais sympathique ou le bandit dramaturge. C'est surtout cette narration qui tient à différentes choses que je trouve réellement merveilleuses, dans le sens où elle fait sentir quelque chose de merveilleux, d'irréel, de l'ordre du conte. La narration m'a tenu en haleine suffisamment pour que je dévore les trois tomes en une nuit au lieu de dormir, et pourtant la lenteur de la lecture aurait pu me ralentir. Mais quelque chose, une de ces inexplicables forces, travers ce récit et m'a tenu jusqu'au bout. Et j'aime ce genre de choses. Je ne suis pas aveugle à quelques défauts de la BD, au niveau des dessins où l'on se demande parfois si l'auteur n'a pas du mal à faire autre chose que des profils, voir de l'histoire avec quelques pistes narratives un peu trop obscures, ou même une fin qui peut être insatisfaisante même si elle conclut toutes les trames. Mais c'est du pinaillage, parce que je me suis vraiment laissé entrainer dans une histoire qui sort des sentiers battus et qui a cette inspiration narrative qui me retient. J'ai adoré ma lecture, et je sens que c'est ce genre d'histoire que je vais devoir prendre le temps de relire, tranquillement et posément, afin d'en savourer tous les aspects. Ça faisait longtemps que je n'avais pas été plongé ainsi dans un autre monde, et chaque fois qu'une BD me le refait je redécouvre ce plaisir. Inutile de préciser que ce fut le cas ici !
D'emblée, ça surprend ce graphisme et cette mise en page constituée de petites cases avec une sorte de noir et blanc étrange ; seules quelques couleurs fadasses apparaissent au tome 3. Le dessin a un aspect pas désagréable, voire plutôt mignon par sa petitesse. Malheureusement, tout cet habillage rend la lecture fatigante, d'autant plus que c'est beaucoup trop verbeux. C'est dommage car le texte est riche, de même que l'univers développé révèle un bel imaginaire, très original, avec beaucoup de poésie. Je regrette sincèrement cette présentation car le sujet est intéressant, j'aurais bien voulu adhérer à cette série dont le scénario semble assez dense et foisonnant, mais j'avoue que parfois je décrochais, et j'avais toutes les peines du monde à revenir dans l'histoire, c'est beaucoup trop fastidieux à lire et épuisant. Je met quand même 3/5 parce que ce monde de Pan est original et surprenant, et que l'effort de l'auteur est méritoire.
C'est toujours intéressant de lire des œuvres où l'auteur part complétement dans la science-fiction en laissant derrière tous les codes spatio-temporels que nous connaissons. Cependant, c'est à double tranchant comme exercice : soit c'est convaincant, soit le lecteur se noie. Ici, le lecteur peut se noyer par moments (j'ai parfois perdu le fil et je pense n'avoir pas forcément tout compris) mais l'auteur arrive à raconter son histoire sans faux-pas et en gardant toujours une trame dans le récit. J'avoue que le récit avance assez lentement au niveau des actions, c'est plutôt monotone, mais les ellipses narratives sont nombreuses. Du coup, le troisième tome m'a un peu surpris car je ne m'attendais pas à ce que l'histoire dépasse les 46 jours. Force est de constater que la lecture fut agréable et dépaysante. Mouchel s'est lâché sur le côté SF (le calendrier, les lieux, le système métrique etc...etc...). Le côté onirique très important du récit est réellement bien pensé mais c'est parfois difficile à suivre. La lecture est tout de même longue, il y a pas mal de phylactères. Le vocabulaire est bien choisi et les tournures de phrases sont en bon français. Le dessin est particulier mais m'a d'emblée séduit par cette mise en forme simple mais précise. Un trait assez épais mais agréable avec des décors toujours travaillés. Le découpage est assez classique et aurait mérité quelques innovations sur certaines planches. Le Mur de Pan est un récit bien mené, parfois compliqué mais prenant. Une histoire sans grand suspens mais dont la lecture est décontractante et agréable dans l'ensemble.
C'est l'une de ces lectures que je redoutais depuis longtemps. La peur de ne pas aimer ce que la majorité qualifie de chef d'œuvre. J'ai enfin eu le courage d'aborder ces trois volumes peu connus du grand public mais grandement appréciés par les vrais amateurs de bd. L'auteur n'a t-il finalement que réalisé cette œuvre ? C'est surprenant car c'était prometteur. J'ai apris par la suite que suite à un bide commercial, il s'était tourné vers d'autres horizons. C'est dommage que le talent ne soit pas reconnu ... Il est vrai que la lecture est pénible pour plusieurs raisons. Les dialogues sont très intéressants mais il y a beaucoup de bulles à lire dans des cases très petites. C'est comme si l'auteur avait dû se limiter aux 48 pages et mettre le maximum de choses. Par ailleurs, le dessin en noir et blanc donne une impression d'esquisse ou de gravure. Cette technique a quand même de quoi surprendre. Bref, j'ai pas trop apprécié tous ces choix purement formels de la part de l'auteur. Pour autant, il y a une véritable richesse de l'œuvre grâce à un langage soutenu et un scénario très dense mettant en scène une multitude de personnages. On suivra cette épopée avec plaisir mais non sans difficultés. Quelquefois, il faut souffrir pour éprouver du plaisir. Il faudra passer par cette phase : vous voilà prévenu !
Je me suis tellement ennuyé en lisant l'histoire que je m'y suis mis à trois fois et que je n'ai pas pu finir le premier tome (voilà des années que cela ne m'était pas arrivé). Même le dessin m'est désagréable ! Je cherche bien mais je ne vois pas de points positifs dans ma lecture. Je finis tout de même sur une note d'espoir : les suivants sont peut-être mieux...
C'est un conte que j'ai bien aimé lire, mais qui contient quelques défauts. Le scénario est excellent avec des péripéties passionnantes et des personnages intéressants, mais c'est aussi un peu confus et j'ai eu un peu de mal à me retrouver parfois dans cet univers assez étrange. Le dessin n'est pas très beau à regarder et j'ai quelques fois arrêté la lecture car je n'étais plus capable de le regarder. On ne voit pas toujours très bien l'action et ça rend le récit encore plus confus. C'est cela qui me fait mettre 3/5 au lieu d'un 4/5.
Mon avis est finalement plus proche d’un 3/5 que d’un 4. J’avais lu le premier tome il y a… bien longtemps. Une relecture, cette fois intégrale, s’imposait. L’émerveillement s’est imposé, lui aussi, dès les premières pages. Philippe Mouchel a su composer un premier album très fort, très original, très… inattendu. L’une de ces originalités vient du fait que l’univers n’est pas présenté de façon exhaustive, mais au contraire distillé au fil de l’histoire. Autre originalité, le dessin, Mouchel réinterprète le noir et blanc pour en faire un marron et blanc du plus bel effet. Mais dans le tome 2, la confusion s’empare du lecteur… L’attitude de Fiel par rapport à Râgel est par exemple déconcertante. Le chapitre final permet de résoudre la plupart des fils narratifs, mais j’avoue que je suis déçu pour celui qui concerne le Chevalier Brisette. La fin est un abrupte, on a l’impression que Mouchel avait hâte d’en finir… C’est bien dommage, car c’est une série qui peut se révéler envoûtante par moments… Et puis ce tome 3 se démarque graphiquement, ce qui est un peu étrange si on lit les 3 tomes d’affilée.
Je partage entièrement l'avis de mon prédécesseur alias "godzy" au sujet de ces trois albums qui sortent de l'ordinaire. Effectivement, il faut être prêt à faire une démarche concrète dans le sens de l'auteur et s'investir dans cette lecture qui demande du temps et de la concentration. Mais le résultat est à la mesure des efforts à fournir. En terme de qualité de dessin, on a déjà vu mieux, c'est clair, mais ce n'est pas pour cette raison qu'il faut lire cette série courte. Il faut la lire pour l'univers qui est créé, pour la morale, pour les personnages et pour le plaisir que procure l'immersion dans un monde comme celui de PAN.
Waou. Si l'envie vous prend de vous plonger dans le mur de Pan, je ne saurais que trop vous recommander de faire attention... et d'emprunter le premier tome. Une lecture en librairie me parait complètement inappropriée. Pour ma part, je l'ai cherché longtemps avant de rassembler les 3 tomes (c'était avant les rééditions récentes). J'avais envie de m'attaquer à ce que je pensais être (d'après BDtheque) un gros morceau, un univers totalement original et cohérent, vaste, très vaste dans son imaginaire. Et bien, c'est complètement ça. Le mur de Pan est une oeuvre vraiment à part, extrêmement riche, mais qui du coup nécessite un vrai investissement de votre personne. Ca peut plaire, ou non. Ca dépend de ce que vous attendez, une BD pas trop "légère" ou plutôt facile. Mais si on s'accroche, on ne peut qu'être admiratif devant un univers aussi riche, magique, poétique. Ah oui, également : Prévoyez du temps. Jamais 3 tomes ne m'ont pris autant d'heures... :)
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