Les Aventures de Freddy Lombard
La bd d'aventure version Chaland, un certain goût pour la nostalgie...
Ecole supérieure d'arts et design de Saint-Etienne Les années Métal Hurlant Style Atome
Freddy Lombard c'est un peu le petit-fils de Tintin. Un jeune homme toujours prêt à l'aventure et que le vent ne décoiffe jamais. Yves Chaland fût l'un des grands instigateurs du retour, au beau milieu des années 80, de la ligne claire. D'un classicisme étudié et maniéré, les aventures de Thierry Lombard s'inspire du meilleur de la bd d'antan pour refaire du neuf. Une entreprise qui a bien sûr ses limites mais qui force l'admiration au vu du résultat.
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Date de parution | Janvier 1981 |
Statut histoire | Une histoire par tome 5 tomes parus |
Les avis
Tous les auteurs de BD aujourd'hui reconnus ont été influencés par un ou plusieurs anciens ; ils l'avouent volontiers, et l'hommage est souvent à la base d'une oeuvre d'un jeune auteur. Chaland proclame ses sources ; nourri au biberon de l'école Belge, il s'y référera constamment dans ses albums. Avec le Testament de Godefroy de Bouillon, Chaland lance un trio de héros sympathiques dans de folles aventures à la Tintin, rendant un vibrant hommage aux grandes séries d'après-guerre, en multipliant les clichés et l'aspect référentiel aux auteurs belges des années 50, mais sans les plagier, et allant même, suprême clin d'oeil, jusqu'à donner à Freddy un physique proche de celui de Tintin. Cette houppe sera d'ailleurs un leurre pour un journaliste, qui titra son article : "le retour de Tintin". Le nom du héros est aussi un clin d'oeil à la célèbre firme d'édition Lombard. Oscillant entre Hergé, Tillieux, Will, Jijé et d'autres, Chaland mélange le tout, amalgame les allusions, en rajoute tant qu'il finit par se trouver un style propre en imposant un trait issu de la Ligne Claire ; en gros, il fait du neuf avec du vieux en se réappropriant des codes qu'il accomode à la sauce des années 80. Cet exercice a plu au public d'initiés, mais le jeune public de l'époque, qui se moquait des références, n'y voyait que de bonnes histoires, simples et sans prétention, en dépit de scénarios un peu brouillons. La série aurait pu continuer ainsi, mais elle fut hélas interrompue par la mort de son créateur en 1990 alors qu'elle filait sur les rails du succès en faisant déja presque figure de classique. On peut trouver les albums Chaland aux Humanos à des prix abordables, car les EO des 3 premiers récits ont atteint des prix faramineux.
J'avais lu au détour d'une bibliothèque "F-52", dernier tome de la série Freddy Lombard, une série que beaucoup de bdphiles amateurs de franco-belges considèrent comme un jalon important dans l'histoire de ce courant. Méconnaissant les personnages, déroutés par les circonstances et le ton décalé adopté par Chaland, je n'avais pu placer ma lecture dans les meilleures conditions. Et puis les Humanos ont eu la bonne idée de rééditer au format pocket les trois premiers tomes. Ce format est suffisant pour redécouvrir cette série un peu mythique des années 1980, mais oubliée des nouvelles générations. Mon sentiment ? Il est duel. D'un côté j'ai beaucoup apprécié le style graphique de Chaland, son hommage appuyé aux grands noms de la ligne claire (déjà évoqués par mes camarades), un style qui rend extrêmement lisible les actions. Par contre j'ai été, comme certains, dérouté par les orientations narratives. Chaland a des idées intéressantes, mais n'arrive pas à les faire "vivre". En effet je me suis surpris à soupirer en tournant les pages, à me demander où l'auteur voulait en venir. C'est confus, ça manque de liant, je vous avoue que j'ai presque trouvé ça barbant. Vraiment dommage, car à mon avis, avec un vrai scénariste, Chaland aurait pu faire de "Freddy lombard" un vrai et solide classique de la BD d'aventure. A découvrir cependant.
Je suis plutôt mitigé avec cette série. Les deux premiers où Chaland scénarise seul ne m'ont pas bien impressionné. C'est chiant avec un dessin plutôt immature. Par contre, les autres relèvent le niveau avec Yann (?) au scénario avec un pseudonyme. Le trait de Chaland devient alors plus mature, fluide et plus agréable à lire. Les histoires, même si elles ne sont pas exceptionnelles, sont bien menées et constituent un bon hommage aux bandes dessinées des années 50, même si le tout est un peu naïf par moment.
Après avoir lu les avis précédents, j'ai relu la BD, mais non vraiment je n'ai pas accroché. J'ai lu les tomes Carthage et Budapest : je n'ai rien à redire sur le dessins ni sur les personnages (dont certains font penser à ceux de Tintin d'ailleurs), de visu l'ensemble à l'air fort sympathique. Mais l'histoire est brouillonne, confuse, il y a une intrigue mais on ne ressent pas l'attente. Même après plusieurs lectures, je n'ai pas réussi à entrer dedans. Je reste déçu ! Par curiosité, je pense qu'il faut quand même en lire au moins un !
Nous sommes au début des années 50... Freddy ?... Un jeune type un peu fonceur... mais pas très futé. Il compose un trio avec Dina, une intellectuelle, et Sweep, un gars plutôt rusé. Ce petit groupe a l'habitude d'arpenter les rues, à la recherche de quoi se sustenter. Curieux point de départ pour une série qui débute dans l'éphémère périodique "Bananas", n°1, du 1er Novembre 1981. Trio sympathique, pourtant, créé par Chaland fort inspiré par le style de ses aînés : Tillieux, Franquin, Jijé... et Hergé. On pourrait croire cette série comme une sorte d'ersatz de ces auteurs ; mais Chaland y introduit une sorte de second degré. Qui plus est, il construit son propre univers ; bien qu'en y mêlant des références, des séquences oniriques qui démontrent sa grande imagination. De Bouillon, Freddy m'a entraîné "in fine" à Budapest -en pleine guerre froide- ; me faisant aussi découvrir un avion supersonique -le F.52- qui me semble diablement inspiré du Stratonef H22 de Jo, Zette et Jocko de Hergé. Chaland a-t-il volontairement créé une sorte d'hommage -principalement à Hergé- par une sorte de parallélisme graphique et textuel ?... Je n'en sais rien. J'avoue avoir été bien dérouté par cette série, rondement menée au demeurant, mais qui a comme "un goût étrange venu d'ailleurs". Déroué je suis, dérouté je reste.
A mon avis, un des auteurs les plus intéressants de la bande dessinée de ces 20 dernières années réutilisant à merveille les codes de la ligne claire. Les deux premières aventures de Freddy Lombard : le testament de G. de Bouillon et le cimetière des éléphants jouent surtout sur le second degré et ne sont réellement intéressants que pour l’utilisation de la ligne claire. Le testament est une histoire sympathique, mais quelque peu maladroite. Le cimetière est une parodie des vieilles bandes dessinées colonialistes, Chaland n’y va d’ailleurs pas toujours avec le dos de la cuillère. Son travail devient vraiment intéressant avec La comète de Carthage, scénarisée par Yann. Chaland et Yann suppriment tous les récitatifs et les bulles de pensée, d’où un effet de flou sur les motivations des personnages. L’utilisation des ellipses est aussi une des clés de la lecture de l’œuvre, le personnage de Phidias reste en cela très mystérieux. Il est difficile de comprendre quelque chose à ce livre, lors d’une première lecture car cet album louche vers l’abstraction. Le lecteur doit démêler les fils pour essayer de comprendre quelque chose. Mais au fil des lectures, le message se fait plus limpide et on peut apprécier toute la portée onirique de ce récit. Budapest est un album intéressant, peut-être moins compliqué que la comète et qui répond sans doute plus à des critères de lisibilité narrative. Le dernier album F52 est un huis clos se déroulant dans un avion, où Yann et Chaland font preuve d’une grande maîtrise dans le déroulement de l’intrigue, même si celle-ci est parfois assez cruelle.
J'ai découvert Freddy Lombard dans l'intégrale Chaland et je dois avouer avoir été assez surpris. Surpris parce que ce sont des histoires écrites plutôt récemment (années 80) mais véritablement traitées "à l'ancienne", comme les BDs des années 50. Par le dessin d'une part dont le style rappelle beaucoup les débuts de Franquin, de Peyo ou d'autres Franco-Belges, mais aussi par les histoires. Suivant les albums, on jurerait retrouver les aventures de Johan et Pirlouit (pour le tome 1), Spirou et Fantasio (pour le tome 2), Gil Jourdan ou encore Blake et Mortimer (pour le tome 3). Il se mêle à la naïveté et au "déjà-vu" de ces aventures auxquelles Chaland fait hommage, un aspect moderne et plus cynique. Les personnages, et notamment Freddy Lombard lui-même, ont leurs côtés anti-héros et acides que n'avaient pas leurs ancêtres spirituels. Ce cynisme ressort particulièrement dans l'histoire du Cimetière des Elephants durant laquelle les personnages font preuve d'un racisme un peu stupide issu d'une époque révolue (et par là même attirant plus l'humour que l'outrage à condition de savoir prendre cela au second degré). Ca donne une bien étrange mixture auquel on accroche ou pas. Je suis resté entre deux, personnellement. L'aspect naïf des histoires m'a un peu ennuyé même si les scénarios ne sont pas mauvais mais en même temps la surprise et la façon décalée avec laquelle Chaland les traite m'a relativement tenu en haleine, plus par curiosité que par réel interêt pour l'histoire. Une vraie curiosité que cette série même si elle ne plaira pas à tout le monde.
Le trait de Chaland est un vrai délice, chaque planche est parfaitement équilibrée, l'action est toujours mise en scène de manière limpide. La comparaison avec Hergé tient la route, il en est un des dignes héritiers. Cette série comprends cinq albums, cinq aventures et cinq atmosphère à chaque fois différentes. Un petit régal. Malheureusement ces albums ne sont plus aujourd'hui édités en albums séparés mais font partie de l'intégrale Chaland publié aux Humanos.
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