Fragments de l'encyclopédie des dauphins (Demain les dauphins)
Fragments de l’encyclopédie des dauphins est avant tout une fable écologique, une réflexion sur l’avenir de l’humanité, et des espèces vivantes en une progressive échappée vers les siècles à venir.
Auteurs espagnols Les petits éditeurs indépendants Les Singes
Longue rêverie en image, cette bande dessinée de science-fiction apporte un ton original à un genre bien balisé. Prado révèle ses talents de dessinateur et de fin observateur de notre réalité sociale, le contenu humaniste de cette première œuvre n’a pas pris une ride. Une histoire tendre, violente et mouvementée racontée par les chimpanzés intelligents qui parlent aux dauphins dominant à présent la terre. Neuf récits admirablement campés suffisent à Prado pour nous faire revivre le parcours fictif de notre planète dans les siècles à venir. En refermant Fragments de l’encyclopédie des dauphins on a le sentiment d’avoir parcouru un livre d’histoire ou fouillé les ruines d’une antique civilisation. Rarement bande dessinée aura su allier si étroitement maestria et pertinence. “Raconter en moins de cent pages les dix-mille prochaines années de la terre, il fallait être ou expérimenté ou inconscient, j’étais inconscient.“ nous dit Prado.
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Date de parution | Septembre 1988 |
Statut histoire | Histoires courtes 1 tome paru |
Les avis
Cet album n’est pas sans me rappeler Stratos du même auteur (même si ce dernier lui est postérieur). Le trait est sensiblement le même (sans doute plus caricatural avec Stratos) avec un sujet plus ambitieux. De l’évolution de la société dont il était question avec Stratos, "Demain les dauphins" apporte sa vision de l’évolution de l’humanité qui devra composer avec le développement d’autres espèces intelligentes (les singes et les dauphins). Je n’ai pas l’érudition de mes compères en matière SF. Je ne peux donc vérifier la similitude des sujets traités avec d’autres auteurs du genre tel Asimov. Mais je dois avouer que le futur qui est dépeint reste cohérent et riche d’enseignements. Finalement, si l’homme n’évolue pas (au moins dans sa mentalité), il court à sa perte. C’est quelque part le message véhiculé par Prado qui veut secouer les gens pour leur ouvrir les yeux. Et dire que cette bd à 25 ans (et pas une ride). Maintenant, tous les récits n’ont pas la même portée ni la même puissance. J’ai bien apprécié ma lecture mais je ne pense pas la relire un jour. Bref, vous l’avez compris, l’achat ne me parait pas une nécessité absolue (sauf pour les amateurs de SF et d’anticipation). A lire !
Je poursuis ma découverte de l’œuvre de Miguelanxo Prado. Jusqu’à présent, j’avais plutôt lu des chroniques courtes, où l’humour absurde et corrosif critiquait notre société. "Demain les dauphins" (c'est sous ce titre que se présente l'exemplaire que j'ai lu) propose un univers très différent ! Pas de couleur, un dessin en Noir et Blanc très bon, et réaliste (au passage Prado a un excellent coup de crayon !). C’est aussi une seule et même histoire qui se développe dans cet album (même si découpée en une dizaine de parties). Dernière différence, et non des moindres, c’est la poésie, la rêverie surréaliste qui dominent ici, dans une œuvre de science fiction. Mais il y a ici aussi une critique de la réalité sociale, peut-être moins frontale que dans Quotidien délirant ou Chienne de vie. Une critique qui affleure mais qui n’empêche pas l’histoire de se dérouler sans à-coup, sur plusieurs millénaires. En tout cas, le darwinisme illustré par "Demain les dauphins" offre une chute amusante, même si l’humour n’est pas présent ici.
Voilà une bande dessinée comme on aime en croiser par moment. En dehors de tout. En dehors du temps, en dehors de tout repérage spatial. Une surprise légèrement nostalgique, un moment de poésie et de grâce flottant nulle part. Cette BD retrace les prochaines 10000 années de l’humanité au travers de courtes historiettes, sauts de puce reflétant les tournants majeurs de l’évolution tant physique que de la pensée. L’évolution de l’humanité se retrouve rapidement confrontée à l’évolution d’autres espèces et tombant dans la facilité, l’humanité va elle décliner. 10000 années pendant lesquelles nous nous rapprochons inexorablement de la sortie. L’histoire des derniers hommes les mènera vers l’histoire des légendes, de ces mythes qui peuplèrent (peut-être) la terre que nous connaissons et que nous appelons tantôt Zeus, Thor, Shiva… Le monde ne les oublie pas mais personne ne sait réellement s’ils ont un jour existé. Présentées sous forme d’extrait d’encyclopédie, les histoires sont souvent passionnées, émouvantes mais violentes psychologiquement. La conquête de l’espace et de son improbable idéal ne se fait jamais sans passer par des choix qui ne satisferont jamais tout le monde. L’histoire part de la planète Terre, nous emporte dans les confins des mondes et finit par nous ramener sur Terre 10000 années plus tard. C’est une balade semblant parfois décousue, nous surprenant fréquemment par son itinéraire et les endroits visités. Mais le trajet est logique et l’auteur parvient à nous emmener à destination. Sa destination. Notre destination. Personnellement j’ai été bluffé par cette BD d’aspect vieillot en ouvrant les premières pages. Car le dessin est plutôt d’un abord rébarbatif. Les visages font faux, les expressions figées. Le dessin est statique, les cadrages sages. L’ensemble fait très sobre, très contenu. Et cette impression est renforcée par l’usage unique du noir et blanc. Pourtant, rapidement l’ensemble devient évident. Le dessin nous transporte là où l’auteur le désire et vite, nous oublions notre première impression. J’ai lu ces pages avec bonheur.
Dans cette longue épopée historique de science-fiction, on voit les humains décliner après avoir modifié génétiquement les chimpanzés pour en faire des esclaves modernes. Les mammifères dominants au niveau de l'intelligence finissent par être les dauphins comme le titre de l'album l'indique de manière formelle. La fin de l'histoire réserve d'ailleurs une belle surprise au lecteur... Ces quelques histoires courtes suffisent à l'auteur pour nous raconter ces dix millénaires fictifs à la manière d'un livre d'histoire qui fouille dans les vestiges d'une antique civilisation: celle des hommes. Le concept attirera plus d'un amateur de science-fiction. Mais encore faut 'il croire en ce devenir ce qui n'est manifestement pas mon cas. « Demain les dauphins » était le second album de Prado publié en France. Il a fait beaucoup mieux depuis. Cependant, cet album a des qualités intrinsèques propres: entre lyrisme, efficacité graphique et mordant des dialogues... A bon entendeur...
Moi qui suis un fan de ce genre de SF, je n'avais pas encore lu ce recueil de Prado. Alors bien sûr, en le parcourant, je n'ai pas pu m'empêcher de penser au Fondation d'Asimov, au cycle d'Elévation, par David Brin, au Demain les chiens, de Clifford D. Simak. L'oeuvre de Prado procède de tous ces héritages, et leur emprunte beaucoup d'éléments. Cependant, même si elle n'offre pas une grande originalité en la matière, et qu'elle est tout de même d'une relative naïveté, c'est une oeuvre qui se laisse lire avec beaucoup de plaisir. C'est en partie dû au trait élégant de son auteur, qui a choisi le noir et blanc pour marquer un détachement temporel relatif, au soin égal qu'il met à dessiner ses humains, ses chimpanzés et ses dauphins. Les décors, les situations sont très variés, et le "dénouement" (relatif, car l'histoire pourrait continuer indéfiniment comme ça) est un peu original. Allez un 3,5/5 légèrement surnoté parce que j'aime bien le dessin. :)
J'ai lu cette Bd il y a quelques années et j'en garde un bon souvenir. J'aimais la façon dont l'auteur n'hésitait pas à aller de plus en plus loin dans le temps dans cette histoire d'anticipation SF. On y voit l'évolution de la race humaine et de ses descendants sur des millénaires. Ca va loin, on sent que l'auteur n'a pas voulu se donner de limites temporelles, et c'est sympa. Bref, c'est de la SF simple et sans fard, qui en outre n'est pas bête, quoiqu'un peu naïve, et qui donne des histoires intéressantes et agréables à lire.
Cette BD complètement inconnue mériterait une plus grande publicité. Le dessin en noir et blanc avec des dégradés de gris est somptueux. Mais plus que tout c'est le côté humain de cette BD qui a créé ce choc à la lecture. Elle est en fait composée d'une douzaine d'histoires courtes imaginant l'évolution humaine dans le futur avec toute sa bêtise et sa cupidité. Une leçon d'humanisme que certains de nos dirigeants devraient lire de toute urgence !
Un recueil très agréable à lire, un style graphique très plaisant. L'histoire est presque plausible, un peu trop misanthrope, mais toujours beaucoup de poésie.
Prado, avec ces histoires courtes, nous offre une oeuvre de Bande dessinée comparable à ce qu’est le court métrage au cinéma. La richesse des scénarios pourrait d’ailleurs tout à fait faire le bonheur de certains réalisateurs à l’heure où l’adaptation des BD à l’écran semble être à la mode. Toutefois, “Demain les dauphins” nous propose un recueil assez inégal d’une histoire à l’autre. Il faut retenir “Prenez pitié de nous” qui est sans conteste possible le premier petit chef d’oeuvre de Prado, les autres livres étant de qualité supérieure.
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