Résurgences - Femmes en voie de resociabilisation

Note: 2.5/5
(2.5/5 pour 4 avis)

Sandrine Revel a suivi un stage de resociabilisation à Bordeaux.


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Bordeaux, 2008, un groupe d’une dizaine de femmes suit un stage de six mois destiné à faciliter leur réinsertion professionnelle. Sans emploi souvent depuis de longues années, dans des situations plutôt précaires, elles cherchent à construire un projet professionnel, création d’entreprise ou simple salariat. Mais pour cela, il leur faut apprendre à se vendre, à reprendre confiance en elles… mais aussi à abandonner certaines illusions.

Scénario
Dessin
Editeur / Collection
Genre / Public / Type
Date de parution 18 Mars 2010
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série Résurgences - Femmes en voie de resociabilisation © La Boîte à Bulles 2010
Les notes
Note: 2.5/5
(2.5/5 pour 4 avis)
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03/03/2010 | Spooky
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Par Ems
Note: 3/5

L'idée initiale est bonne, suivre un stage de 8 mois pendant lesquels des femmes vont murir un projet personnel pour réintégrer la vie active soit en tant qu'entrepreneur ou salariée. Chacune semble avoir un passé personnel difficile. Une d'entre elles quittera même la session en cours, n'arrivant pas à passer outre la mort à la naissance de son enfant moins d'un an avant. Le récit suit chronologiquement l'évolution de la formation et ses étapes. Au fil du temps on découvre les stagiaires et leur vie. Le sujet principal me semble légèrement occulté car on ne suit pas en détail leurs parcours, au lieu de ça on a surtout un sujet sur la structure. Ce projet est parti de rien, finalement il se révèle à l'image des femmes qu'on suit : il manque de clarté car il subit au lieu de développer méthodiquement. C'est intéressant sur le fond mais le développement est très restreint. Le dessin noir et blanc est secondaire mais il est correct et adapté à l'exercice. A emprunter tout de même.

24/08/2010 (modifier)
Par Ro
Note: 2/5
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Difficile de porter un jugement définitif sur cet ouvrage car son idée de fond est légitime et son résultat aurait pu être parlant et intéressant. Il s'agit en effet de suivre le parcours de femmes ayant décidé de monter leurs propres entreprises ou du moins leurs projets professionnels. Une telle analyse aurait pu permettre de donner un aperçu de la situation spécifique des femmes dans le monde du travail, de leurs difficultés, de leurs forces mais aussi de l'état d'esprit de celles qui décident de se lancer ou de se relancer après des expériences difficiles. Le souci, c'est que le rendu de cette bande dessinée est tout simplement... ennuyeux... et relativement vide. L'auteure fait en effet le choix de suivre durant quelques mois les participantes d'une formation d'aide à la reprise d'activité professionnelle. Première interrogation pour ma part : pourquoi cette formation est-elle strictement réservée aux femmes ? A titre personnel, je ne comprends pas la logique d'une recherche d'égalité entre hommes et femmes en réalisant volontairement une telle ségrégation. Faut-il comprendre qu'une femme qui veut monter son entreprise ne doit pas réaliser la même chose qu'un homme ? Bon, j'imagine qu'il s'agit de mettre davantage en confiance ces femmes en évitant de les soumettre au jugement éventuel de yeux masculins, mais je ne suis pas convaincu par ce choix de formation. Deuxième agacement personnel : l'auteure se met en scène en petite souris pour écouter discrètement les stagiaires, soit, mais elle se grime surtout en combattante, indiquant avec force froncements de sourcils permanents et autres qu'elle est là dans le cadre de la guerre contre le sexisme, qu'elle a un message à marteler, que les hommes n'ont qu'à bien se tenir. Mais comme les témoignages des stagiaires ne parlent finalement pas vraiment de sexisme ou de barrière à l'emploi, elle se trouve un peu déroutée et n'a plus comme solution que de citer quelques chiffres et de fournir des extraits d'articles de presse rappelant la situation qu'elle veut dénoncer. En résumé, le récit de cette formation ne sert pas de support au message social que l'auteure semble vouloir affirmer au début de son enquête. Donc, au final, qu'apporte le récit de cette formation ? Vraiment peu de choses intéressantes hélas, du moins dans la manière dont il est présenté. On constate qu'à quelques rares exceptions près, ce sont des femmes célibataires ou divorcées qui cherchent à lancer ainsi leurs projets professionnels, indiquant ainsi indirectement que, à l'inverse, les femmes en couple vivraient probablement de manière dépendante de leur conjoint. On observe également le flux et reflux de la motivation de ces stagiaires dans l'élaboration de leurs projets compliqués, mais c'est une problématique commune à tous dans de telles situations, qu'il s'agisse d'hommes ou de femmes. Pour le reste, ce ne sont que des bribes de dialogues, des présentations succinctes des participantes et quelques phrases clés. L'auteure ne rapporte rien des différents stages effectués durant cette formation, elle n'a pas non plus accès aux entretiens individuels des stagiaires, il n'y a pas vraiment de conclusion ni d'analyse de fond, bref son enquête reste trop superficielle et n'apprend pas grand chose au lecteur. Du coup, l'auteure se met surtout elle-même en scène, avec ses doutes, ses motivations, et surtout son propre jugement sur la situation du travail pour les femmes. Malgré une certaine sincérité d'ensemble, non seulement on est loin d'un récit impartial mais on est également loin d'un reportage clair, complet et bien rapporté. Concrètement, malgré une curiosité initiale, je me suis simplement ennuyé à la lecture de cet ouvrage qui ne m'a presque rien apporté en terme d'informations ou d'éventuelles émotions.

24/08/2010 (modifier)
Par Alix
Note: 2/5
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Je trouve qu’il était intéressant de suivre le parcours de femmes essayant de se réintégrer professionnellement, mais… je suis plutôt déçu de ma lecture. Sandrine Revel nous brosse le portrait de femmes attachantes… De nombreux passages sont poignants (les personnages doutent beaucoup), simples et justes… Et puis tant de doute a fini par m’agacer et me convaincre que ces femmes ne sont pas les victimes d’un système pro-testostérone, mais ne sont tout simplement pas taillées pour la carrière de femme d’affaire (ce que l’auteur avoue d’ailleurs en fin de BD). Le problème c’est que cet album vise peut-être trop haut, et tente d’adresser un problème social universel et très important (la place de la femme dans le monde professionnel) en prenant en exemple un petit groupe de femmes très restreint, et finalement (et je m’excuse d’avance) assez molles. Je ne sais finalement pas trop si l’auteur voulait juste faire un mini reportage « au jour le jour », ou viser plus haut… mais en citant des statistiques officielles et autres beaux parleurs, cette BD se positionne sur un créneau un peu casse-gueule. Parce que les stat balancées en pagaille, sans recul, sans réflexion, c’est facile, et ça ne veut pas dire grand-chose. Désolé d’être aussi bas-du-front, mais j’en connais des mères, qui abandonnent leur carrière parce qu’elles préfèrent rester à la maison pour élever leurs enfants (ce que respecte tout à fait !) De même la stat sur le pourcentage de femmes artistes (15%, alors que 60% des étudiants en art sont des femmes) me rappelle une conversation que j’ai souvent entre amis : pourquoi tant de femmes étudient-elles les arts, mais aussi peu en font une carrière ? Un vrai machisme dans ce milieu, ou une réalisation que l’art ne peut subvenir aux besoins d’une famille ? Et quid du fait que « plus de femmes bossent dans la communication et les relations humaines » ? Horrible cantonnement, ou préférence personnelle ? Pourquoi voir le mal de partout ? Et le fait que le chômage touche plus les femmes ? Où est l’analyse de ce fait, qui pourrait s’expliquer de tellement de façons… Je suis peut-être mal informé et bien naïf… il existe sans doute des inégalités basées sur le sexe (et la race, et le poids etc.), ce qui est bien entendu inacceptable ! Je suis bien sûr POUR l’égalité des chances et de la rémunération à niveau de qualification équivalent. Mais s’il est vrai que notre société bafoue ces droits, cette BD ne m’en convainc pas vraiment. En conclusion, une BD prometteuse qui selon moi tombe un peu à plat, et mélange des grandes idées idéalistes avec une histoire bien terre-à-terre, une narration décousue et confuse, un dessin ordinaire, et une brochette de femmes certes sympathiques, mais pas forcément représentatives. Le sujet est sérieux, et méritait un traitement plus approfondi.

09/03/2010 (modifier)
Par Spooky
Note: 3/5
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Sandrine Revel a décidé un beau jour de 2008 de participer à un stage permettant à des femmes au chômage de retrouver une activité, soit en créant leur propre entreprise, soit en se réorientant vers l'emploi. Sandrine s'est représentée sous forme de souris, pour montrer qu'elle se faisait toute petite dans la salle de formation. Il en résulte un reportage intéressant, mais je trouve qu'on ne voit pas assez les discussions entre les stagiaires. Bien sûr, un compte-rendu exhaustif n'aurait pas été souhaitable non plus, mais j'aurais aimé voir un peu plus l'évolution de leurs réflexions, voir comment les discussions ont pu amener une telle sur tel chemin, ou à prendre telle réflexion. Bien sûr, les personnes présentées ont chacune leur histoire, parfois pas drôle du tout, et voir cette disparité est forcément enrichissant, pour chacune des stagiaires, mais aussi pour les formatrices et la "petite souris"... Mais là encore, ça ne se livre pas, Sandrine fait très peu de commentaires sur ses entretiens ou les réunions de brainstorming. L'intention est bien sûr de livrer le plus possible de "brut", mais je pense qu'un peu d'accompagnement n'aurait pas été inintéressant. Le résultat est tout de même éloquent, sensible, et à saluer. Mettons en avant la mise en scène de Sandrine, qui propose des effets ma foi assez adaptés au propos, avec ces phylactères comme des colliers de perles ou des décors un peu originaux pour présenter la situation des stagiaires. Un ouvrage sans prétention mais assez intéressant.

03/03/2010 (modifier)