Toute la Poussière du Chemin

Note: 3.08/5
(3.08/5 pour 13 avis)

Un récit âpre, qui raconte la quête d’un homme seul face à l’iniquité des représentants de l’ordre et à la brutalité d’hommes sans foi ni loi, dont la force évocatrice n’est pas sans rappeler les écrits réalistes et politiques de Georges Orwell. (texte de l'éditeur)


1930 - 1938 : De la Grande Dépression aux prémisces de la Seconde Guerre Mondiale Aire Libre Auteurs brésiliens Auteurs espagnols Les hobos Les SDF [USA] - Dixie, le Sud-Est des USA

Bien loin du rêve américain, Wander Antunes et Jaime Martin nous entraînent sur les routes poussiéreuses du sud des États-Unis, à la suite de milliers d’homeless chassés de chez eux par la crise de 1929. L’un d’entre eux, Tom, fuit l’ombre d’un passé que l’on devine douloureux. Misanthrope muré dans le silence et la solitude, il va pourtant accepter de partir à la recherche d’un enfant disparu. Le visage de l’Amérique qu’il va rencontrer, au gré de ses pérégrinations, va être celui de la violence, du racisme et de l’injustice, exacerbés par la crise que traverse le pays.

Scénario
Dessin
Couleurs
Traduction
Editeur / Collection
Genre / Public / Type
Date de parution 05 Mars 2010
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série Toute la Poussière du Chemin © Dupuis 2010
Les notes
Note: 3.08/5
(3.08/5 pour 13 avis)
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11/03/2010 | Mac Arthur
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L'avatar du posteur bamiléké

J'aime bien le travail de Wander Antunes et ici encore je n'ai pas été déçu. On peut lui reprocher que le road trip de Tom fait un peu catalogue des situations les plus injustes et dramatiques qu'ont connu les USA de Roosevelt au début des années 30. Il reprend ainsi la thématique raciste déjà lue dans Big Bill est mort mais il montre que la violence n'était pas qu'une couleur de peau dans des années où le chacun pour soi avait pignon sur rue. Même si les personnages sont très stéréotypés voire manichéens ; la construction du récit de Antunes fait passer ce défaut. L'auteur a su toucher une corde sensible du parent que je suis en envoyant des enfants isolés sur les routes pleines de périls. Le récit ne propose pas de pause dans l'intensité dramatique qui atteint son paroxysme dans un récit à trous d'un Morgan mourant. Pourtant l'auteur rééquilibre son récit par un final qui rappelle l'espoir de se relever. Le graphisme de Jaime Martin est un peu brutal avec ses traits épais et sa coloration blafarde mais cela donne une ambiance très sombre qui convient parfaitement au récit. Une lecture prenante, rapide et touchante que j'ai bien appréciée.

04/06/2024 (modifier)
L'avatar du posteur Noirdésir

C’est un album trempé dans la poussière de la route, de la misère et de la peur du lendemain, dans l’Amérique profonde de la crise de 1929. Cette Amérique où des centaines de milliers de « nouveaux pauvres » tentent au jour le jour de survivre, cherchant un emploi que personne ne leur offre. C’est glauque, dur, et aggravé par la haine de classe et surtout le racisme ordinaire et extrême, qui fait que les pauvres et les Noirs sont des pestiférés en même temps que des boucs émissaires, des exutoires faciles pour assumer ses hypocrisies. Avec cet arrière-plan désespérant, on sait dès le début que l’histoire sera noire, violente. Elle l’est, même si la fin l’est moins. L’histoire se laisse lire, est bien menée, avec un dessin plus qu’honnête. Je n’ai pas forcément grand-chose à reprocher à cet album, si ce n’est qu’il n’est pas très original, et donc pas inoubliable. Et que donc l’achat n’est pas forcément indispensable.

16/03/2016 (modifier)
Par Blue boy
Note: 2/5
L'avatar du posteur Blue boy

Cette BD évoque incontestablement l’univers de Steinbeck. Dans la droite ligne de romans comme «Les Raisins de la colère » ou « Des Souris et des hommes », les auteurs nous plongent dans la période suivant le krach boursier de 1929 qui avait précipité des millions d’Américains dans la misère. L’histoire fait ressortir de façon saisissante toute la violence contenue dans les gênes de ce pays où il n’a jamais fait bon être pauvre, a fortiori en temps de crise. On y voit comment les hommes qui cherchaient par tous les moyens à survivre étaient harcelés par les institutions d’un pouvoir fascisant (police et chemins de fer notamment) et traités comme des animaux. Du reste, je suis plus mitigé vis-à vis d’un scénario que je trouve assez ennuyeux. Si la mission du personnage principal, Tom, consistant à partir à la recherche d’un enfant à l’aide d’une photo peut constituer un bon pitch, le résultat n’est pas à la hauteur. J’ai trouvé que le récit manquait de relief, et certaines scènes m’ont paru peu vraisemblables (notamment celle de l’assaut final par les flics de la cabane où est réfugié le braqueur). Je n’ai pas été touché non plus par les personnages, assez peu nuancés. Il faut dire que le style graphique n’arrange rien : le trait est assez grossier, pas très agréable à regarder, la couleur insipide et le découpage digne d’un amateur, parfois même complètement raté (l’accident p.14). Si je peux reconnaître la sincérité dans la démarche, je n’ai pas vraiment été emballé par cette histoire qui pour moi frise l’improvisation dans la forme. Cela n’en est que plus dommage, car le sujet mérite qu’on s’y attarde étant donné la résonance particulière qu’il trouve dans notre époque.

30/03/2013 (modifier)
Par Pierig
Note: 3/5
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A la lecture des avis de mes prédécesseurs, il se dégage un certain consensus que je partage. Ce road-movie post crise de 29 interpelle par sa violence. Je n’imaginais pas en effet une telle extrémité. Ainsi, tuer son prochain pour avoir son job semblait être un leitmotiv. Edifiant ! Le récit n’est pas exempt de menus défauts. Le principal est inhérent aux intentions des auteurs d’offrir un témoignage représentatif de cet après 29. Cela donne un kaléidoscope de stéréotypes qui tinte le récit d’artificialité et rend peu crédible le parcours de Tom. Son comportement détaché des événements est aussi en déphasage avec l’âpreté de l’époque. Mais, étonnamment, la pilule passe bien grâce à une narration prenante et à un découpage efficace. Le trait épais et les couleurs vives ne sont pas sans rappeler le travail de Pellejero. Tout comme Erik, je ne suis pas resté indifférent à ce road-movie mêlant déchéance humaine et espérance. Une lecture conseillée !

24/05/2011 (modifier)
Par Erik
Note: 4/5
L'avatar du posteur Erik

J'avais déjà beaucoup aimé la précédente oeuvre de Jaime Martin à savoir Ce que le vent apporte. Après la Russie tsariste, il nous décrit l'Amérique durant la grande dépression ou l'anti-rêve américain. Il y a des scènes si dures qu'on a du mal à croire qu'elles ont pu effectivement se produire mais le genre humain étant ce qu'il est, tout est malheureusement permis. J'apprécie également beaucoup le trait de ce dessinateur espagnol. Le regard de chaque personnage est assez évocateur. L'émotion n'a pas de mal à passer. Il n'y a pas non plus de fioritures inutiles. Les couleurs sont également bien choisies pur évoquer ce monde rempli d'injustice, de misère et d'immoralité. Il est dommage que les oeuvres de cet artiste soient si rares sur le marché français. Cela viendra peut-être avec le temps. On ne restera pas indifférent face à ce road-movie traitant de la misère humaine. Il y a également l'espérance d'une vie meilleure. C'est ce que j'aime !

05/03/2011 (modifier)
Par JAMES RED
Note: 3/5
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Pour la première fois, je trouve une oeuvre de Wander Antunes enfin aboutie après les deux épisodes chez Paquet Big Bill est mort et Un Paradis distant. Après l'Argentin Walter Taborda, Antunes fait cette fois confiance à Jaime Martin au dessin. Le décor change peu puisqu'une nouvelle fois le scénariste place son récit dans les Etats-Unis du Sud, dans la pauvreté crasse de la Grande Dépression des années 30. On n'est pas loin des romans de Steinbeck et de Faulkner. Les personnages sont empreints d'une profonde humanité et le récit est souvent émouvant. On regrettera une fin, à mon sens, un peu décevante.

14/12/2010 (modifier)
Par Spooky
Note: 2/5
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J'ai trouvé cet album assez convenu, en fait. De l'histoire très banale de ce hobo qui se trouve un but, une rédemption avec cette quête d'un enfant dont le destin est très probablement tragique, des personnages sans grande épaisseur en passant par le dessin très quelconque ici de Jaime Martin, pour moi c'est une vraie déception par rapport au battage qui a été fait autour à l'époque de sa sortie. A peine reconnaîtrai-je le savoir de la mise en scène ; mais comme j'ai eu l'impression qu'Antunes s'en fichait un peu, elle est bâclée à mes yeux.

08/09/2010 (modifier)
Par cac
Note: 3/5
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Un album tout à fait agréable à parcourir, 80 pages d'une histoire portant sur les conséquences sociales de la crise de 29 aux États-Unis. Un homme erre à travers le pays, cherche un boulot comme beaucoup et croise des personnes diverses et variées. Ces personnes peuvent être un enfant mais aussi d'autres moins recommandables comme ceux qui considèrent les vagabonds comme de la vermine. C'est souvent cru et violent, on a l'impression d'être revenu au far-west quelques dizaines d'années auparavant. Pourtant le dessin ne fait pas transparaitre cette violence, il est soigné. Les traits épais des visages des personnages sont ce qui dérange le plus le lecteur que je suis. Au delà du drame illustré ici, le contexte historique aurait pu être développé un peu plus. C'est dommage, on a du mal à s'attacher à ce récit et ses protagonistes.

03/09/2010 (modifier)

Toute la misère des années 30 couchée sur un album de qualité. Le récit nous propose de suivre le chemin d’un homme pris dans la tourmente financière ayant subi les déboires de la grande dépression. A son niveau de simple manœuvre seul, ayant perdu être cher et maison, il va se frayer un chemin. Sur son chemin, il croisera cet enfant, un brin insouciant qu’il aidera. La rencontre ne durera pas mais marquera notre chômeur vagabond et la suite de l’aventure ne sera qu’une course après ce garçon. Fera-t-il cela pour l’argent qui lui est proposé, pour la rencontre qui l’a marqué, pour la justice ? On ne saura pas vraiment, mais on suivra le chemin avec intérêt. Pendant le voyage notre vagabond rencontrera nombre d’énergumènes censés représenter la société de l’époque, toujours intéressés et vils un peu comme dans ces western dont le lecteur sent le sable collé sur les lèvres. Graphiquement, l’environnement se fait pauvre, les décors relativement vides accentuent la misère que l’auteur veut montrer. Cependant chez les riches ou dans les bouges, en ville ou dans des cabanes en bois un peu plus de travail de décor n’aurait pas été superflu. Nos personnages se tirent des traits où s’impriment la souffrance. Pas fins ni précis, les personnages ne manquent pas de vie. Le trait gras m’a toutefois un peu gâché la lecture. La colorisation sobre participe au nivellement global par la misère qui ressort de la lecture. Misère financière pour les uns et misère humaine pour les autres. Cependant positionner un personnage à l’éducation actuelle (sur le racisme, sur les banques…) dans un contexte d’époque me parait toujours gênant. D’une part car le discours se retrouve en complet décalage avec la société de l’époque et d’autre part le discours se fait très moralisateur de bas étage (à base de "le racisme c’est pas bien" et "les banques c’est rien que des voleurs qui font payer à d’autres leurs âneries"). Montrer du doigt les inhumanités du passé me parait facile et maladroit. Faire vivre un personnage d’époque qui se bat pour une cause encore ultra minoritaire développe un idée intéressante. Se contenter, avec un personnage aux raisonnement (et vocabulaire) actuel, de montrer les vilains côtés du passé me parait inutile. Ma lecture pâtit de ce moralisme gratuit un peu lourd tout en appréciant le récit de cet homme perdu touchant. L’ensemble se lit bien mais le dessin et certaines lourdeurs me déconseillent l’achat.

08/04/2010 (modifier)

Comme beaucoup d’autres, Tom a tout perdu suite à la crise de 1929 et il erre donc le long des routes du sud des Etats-Unis. Son grand cœur le pousse à accepter une mission pour le compte d’un père mourant et fou d’inquiétude pour son fils disparu. Lors de ses recherches, Tom rencontre une galerie de personnages tous plus ou moins atteints par la misère et la violence ambiantes. Le dessin naïf contraste étrangement avec ce contexte sombre. Pour ma part, j’aurais préféré un trait plus réaliste. ‘Toute la poussière du chemin’ est finalement un moment de lecture divertissant, mais pas passionnant, ni inoubliable.

03/04/2010 (modifier)