Grandville
Dans le Paris de la Belle Époque, l’inspecteur LeBrock de Scotland Yard est sur la piste d’un mystérieux assassin.
Animalier Auteurs britanniques Dark Horse Comics Les petits éditeurs indépendants Les Uchronies Paris Steampunk
Tout commence par le suicide de Leigh-Loutre, citoyen d’honneur britannique. L’inspecteur Lebrock de Scotland Yard, qui rappelle évidemment le célèbre Sherlock Holmes, se voit confier l’enquête. Ses pistes le mèneront à Paris, ou plutôt Grandville, dans une France napoléonienne qui domine toute l’Europe d’une main de fer. Le « suicide » de Leigh-Loutre cache en réalité bien plus qu’une simple mort.
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Date de parution | 11 Février 2010 |
Statut histoire | Série terminée 5 tomes parus |
Les avis
Le cinquième et dernier tome est enfin paru en Français… l’occasion de redécouvrir cette série, et j’adore toujours autant ! Pourtant il faut avouer que les intrigues ne sont pas foncièrement originales. Il s’agit de bêtes (c’est le cas de le dire) enquêtes policières, avec des ficelles éculées et des coupables relativement prévisibles. Il y a notamment une double page en fin de tome 2 où nos deux détectives mettent une plombe à arriver à une conclusion qui me semblait pourtant évidente. Cela dit, les intrigues deviennent plus riches et touffues au fil des tomes, pour attendre des sommets dans le volume 5, véritable apothéose scénaristique en 176 pages (contre 104 pages pour le tome 1). Ce dernier propose d’ailleurs une trouvaille rigolote (dans la VO) : un « anti-spoiler seal », cad une enveloppe en plastique glissée autour d’un certain nombre de pages, pour éviter les spoilers accidentels lors d’un feuilletage. Je me demande si l’éditeur VF va en faire de même. Les intrigues font peut-être « déjà vues » mais sont rondement menées et parfaitement rythmées. Les personnages sont très attachants, grâce notamment à un humour corrosif « très anglais » dans les dialogues (je parle de la VO). L’inspecteur Lebrock, espèce de croisement dur à cuire entre Sherlock Holmes et James Bond, est un peu antipathique en début d’aventure, mais sa personnalité se développe beaucoup au fil des tomes. Et puis certains personnages secondaires sont vraiment cocasses. L’univers uchronique mis en place est passionnant : Napoléon a gagné, l’Angleterre fut brièvement une colonie française avant de regagner partiellement son indépendance, et la situation politique est complexe. Le tout saupoudré de Steam Punk, et de messages sociaux et politiques faisant échos à notre société (pas toujours de manière très subtile certes, mais la réflexion reste intéressante). L’auteur s’est inspiré du travail animalier du caricaturiste français Jean Ignace Isidore Gérard, plus connu sous son pseudonyme, Grandville. On retrouve aussi une bonne dose de Sherlock Holmes, ainsi qu’une multitude d’autres références plus subtiles, dans le nom des personnages secondaires, le nom de rues etc. Enfin, le dessin de Bryan Talbot est magistral. Il ne sera pas du goût de tout le monde, certes. Il est très typé « comics », notamment au niveau des couleurs. L’auteur utilise des effets informatiques (flou, incrustation de photos etc.), le trait est gras, et certaines cases manquent de décors. Mais j’adore son esthétisme, les personnages anthropomorphiques sont magnifiques, et quel dynamisme, les scènes d’action sont très lisibles. Le tome 5 conclut a priori la série (même si une suite reste possible). Les personnages attachants de Talbot vont me manquer, et je compte bien un jour relire leurs aventures. Je suis ravi que Delirium ait repris la publication française suite à la faillite de Milady Graphics. Une série que je recommande chaudement !
Voilà une série très intéressante, qui, en brassant les influences, a réussi à faire du neuf avec du vieux. Et qui est bourrée de qualités ! En effet, les intrigues en elles-mêmes ne sont pas forcément des plus originales, et les méchants sont démasqués par le lecteur presque plus rapidement que par LeBrock ! Autre bémol, je ne suis à priori pas fan du graphisme des comics dont s’inspire Talbot. C’est juste une affaire de goût. Même si je reconnais qu’il y ajoute une touche personnelle – et probablement travaillée par ordinateur, qui rend plus attrayant et original son dessin. Et pourtant, malgré ces légers inconvénients, il faut dire que c’est vraiment une série à la fois originale et captivante. C’est que Talbot a rendu l’action très dynamique, on est entraîné dans les enquêtes pour ne plus les lâcher, faisant abstraction de l’infaillibilité du héros, blaireau à la carrure impressionnante et qui aurait peut-être gagné à être moins monolithique, plus dans l’auto dérision (peut-être plus de comique ?). En tout cas, il utilise des méthodes plus musclées que son modèle Sherlock ! Ça bouge, ça castagne, ça flingue à tout va, dans un univers steampunk et uchronique vraiment très bien rendu. C’est en fait le traitement qui transcende la banalité de départ et rend ces aventures séduisantes. Quelques touches d’humour rendent la lecture encore plus vivante. Et comme pour une série comme Blacksad, mais dans un style très différent, Talbot utilise des animaux comme personnages, et ça fonctionne (il explique d’ailleurs ses sources d’inspiration dans un dossier très intéressant en fin du premier volume). Quelques personnages « humains » quand même, mais qui sont généralement des clins d’œil à d’autres œuvres de bande dessinée (Bécassine ou Spirou par exemple), un chien répondant au nom de Milou rêvant à haute voix d’aventures au Congo ou au Lotus bleu… Bref, lecture sympa, dans une édition soignée, à découvrir ! Hélas l’éditeur français ayant visiblement fait faillite, il faudra attendre longtemps avant de lire les aventures déjà parues en Anglais.
Je ne connaissais pas cet auteur. C'est donc plutôt une bonne surprise que de découvrir une oeuvre aussi aboutie. On espère que cela ne sera qu'un commencement. J'aime les uchronies lorsqu'elles reflètent ce qui aurait pu réellement arriver. Par ailleurs, j'apprécie beaucoup les histoires où les personnages sont des animaux à la manière de Blacksad. On a véritablement droit à des planches en couleur totalement sublimes. Le scénario est parfaitement équilibré avec de belles scènes d'action. Il y a une reconstitution minutieuse du Paris de la belle époque avec ses merveilleux tableaux. Il est dommage que la couverture soit si terne et ne reflète en rien la qualité de l'oeuvre. Bonne trouvaille que les attentats terroristes avec une espèce de point zéro comme aux USA avec le World Trade Center. Il y a également beaucoup de clins d'oeil intéressants. Milou de Tintin va jouer par exemple un rôle dans ce thriller steampunk. On peut également croiser Bécassine... Il y a de l'imagination, de l'innovation et beaucoup de qualités. C'est véritablement audacieux.
Épatante cette lecture ! Voilà du pur divertissement de grande qualité qui ne va pas révolutionner la machine puisqu'on est par les moult influences en terrain connu et conquis mais les différents éléments et clins d’œil contribuent à faire passer au lecteur un excellent moment ! Imaginez une époque où Napoléon aurait tout déboulonné en Europe afin d'ériger un Empire unique et flamboyant, une époque où la révolution industrielle aurait prodigué machines volantes à vapeur et automates destinés à effectuer les tâches ingrates des humains. Humains ? Pas vraiment ici car Talbot emprunte de Blacksad la particularité des personnages animaliers, les hommes ou ce qu'il en reste constituent la "pate à pain" et sont prétextes à servir la cause animale, on peut y reconnaître pas mal de personnages célèbres dans ces deux tomes qui peuvent se lire complètement indépendamment l'un de l'autre tout en se complétant. Les histoires mettent en scène l'inspecteur LeBrock, un blaireau bâti comme un gorille et malin comme son prédécesseur de Baker Street. Pourtant ses méthodes ressemblent plus à celles de l'inspecteur Harry car il n'hésite pas à faire preuve de violence pour arriver à ses fins. Les enquêtes sont passionnantes car elles tournent toutes autour du pouvoir, de politique et d’événements contemporains comme le terrorisme. On a droit de façon très ludique également à toutes les fausses pistes, trahisons et retournements de circonstance... Un véritable petit régal d'autant plus jouissif que l'auteur n'a pas son pareil pour découper parfaitement les différentes scènes et ambiances. Le monde ainsi créé et pivotant autour de Grandville (Paris) en devient des plus cohérents pour notre James Bond et la qualité des dessins est impressionnante même si on est encore loin de la maestria de ceux d'un Blacksad. La colorisation informatique n'est pas du meilleur goût mais n'a rien de choquant en comparaison à ce que j'en lisais ici-même et s'améliore au fil des deux tomes. Certains éclairages sont même tout à fait appropriés et contribuent à donner un style et une ambiance toute particulière à certaines scènes.... Notez également le soin particulier apporté à l'édition de ces deux beaux bouquins dont le premier tome comporte également un cahier explicatif des plus convaincants... Bref du très bon boulot, Grandville aspire à devenir une série culte au fur et à mesure de sa progression et ce n'est pas le plaisir ressenti à chaque page qui me fera en dire le contraire. Très vivement recommandé et recommandable !
Une histoire bien menée avec de nombreux clins d'oeil. Un cahier spécial à la fin de l'album permet de vérifier que l'on a rien oublié. La mise en scène des animaux rappelle la démarche de M. De La Fontaine. Personnellement, j'étais un peu réticent au départ et gêné par les personnages représentés par des animaux. C'est la 1ère fois que je lis ce type d'histoire. Ensuite, j'ai dévoré cet album. Je pense qu'il faut prendre comme une caricature les scènes ou le personnage principal devient une sorte de super héros invincible qui dégomme tout ce qui se présente. Les dessins sont très riches et l'édition est faite sur un beau papier ce qui donne encore de la valeur à l'ouvrage.
J’ai été agréablement surpris par cet album… L’auteur nous propose une bonne histoire policière, certes assez basique, mais qui offre tout ce dont on attend d’elle : un bon divertissement, composé d’une intrigue prenante, d’action et d’une légère dose d’humour. Mon coup de cœur pour cet album provient sans nul doute du sentiment réel d’être retombé en enfance. J’ai donc suivi avec engouement et intérêt cette enquête policière. Sur plusieurs aspects, j’ai eu l’impression de redécouvrir un épisode du dessin animé Sherlock Holmes, pour ceux qui connaissent. L’aspect graphique est quant à lui bon. Le côté steampunk de Paris est bien dessiné : les décors, les objets,… Cependant, j’ai observé quelques faiblesses dans le dessin des personnages, avec parfois quelques proportions hasardeuses. Quoi qu’il en soit, je suivrai avec beaucoup de plaisir les prochaines parutions des histoires de ce détective. Et après la lecture du deuxième opus, j'élève ma note à 4/5. Le divertissement est au rendez-vous et la qualité du récit est meilleure. J'attends maintenant la suite avec impatience, c'est vraiment du bon, je vous le conseille!
Un dessin moyen (encrage trop gras, décors trop grossiers), une colorisation informatique très scolaire à l'américaine (et pas vraiment dans le ton), pour une histoire somme toute plutôt banale. On retiendra les transpositions d'évènements marquants de notre époque dans cet univers steampunk, mais cela ne reste au final ni folichon, ni vraiment intéressant. Rien à redire concernant l'édition, qui est de très grande qualité, avec un feuillet de notes et de croquis conséquent en fin de volume. Le prix est justifié.
Après la lecture du premier tome. Je ne suis pas fan des récits anthropomorphes mais dans "Grandville" ça le fait. Mais j'aurai aimé des personnages humains (qui auraient permis à l'auteur de faire encore plus de références dans ses cases). L'autre petit défaut concerne la qualité de l'édition et non la BD elle même. En effet, je regrette le papier glacé relativement désagréable alors que le cahier postface (excellent et complet) a le droit à un superbe papier beaucoup plus épais. Il y a a quelque chose qui m'échappe sur ce point. Pour le reste, c'est excellent. Le récit est distrayant, plaisant, rythmé, enlevé, etc... Ce fut un vrai plaisir de bout en bout. Le dessin ne me plaisait pas lors des feuilletages de la BD en librairie mais à la lecture il se révèle très réussi et de toute beauté. Le scénario est maitrisé avec un final convainquant. J'attends avec impatience le second tome.
D’habitude, je ne suis pas amateur de comics mais le graphisme de Bryan Talbot, l’élégance de l’album et le soin apporté à la traduction (entraperçu lors d’un rapide feuilletage avant achat) m’ont convaincu de me lancer dans l’aventure. Je ne le regrette pas. Pour deux raisons, principalement : le graphisme, déjà évoqué, et l’univers steampunk créé par l’artiste. Le graphisme, tout d’abord. Simple, très lisible mais riche de détail, riche de nuances, soigné dans sa colorisation informatisée, expressif et dynamique, il s’est révélé être d’une efficacité redoutable pour illustrer cet univers. Un univers qui, justement, s’est révélé être l’autre point fort du récit. Talbot parvient à créer une uchronie originale (elle nous change franchement de l’habituel « et si les nazis avaient gagné la guerre … ») dont les principaux acteurs sont des animaux anthropomorphes et qui recèle de multiples clins d’œil et références (à ce titre, le dossier joint s’avère être instructif). Etonnant et riche, cet univers m’a on ne peut plus accroché. Restent les points faibles : - tout d’abord, un scénario assez prévisible. On connaît vite l’identité des ennemis et les raisons de leurs actions. La surprise n’est donc jamais au rendez-vous mais le récit est bien construit et, surtout, bénéficie d’une narration efficace et dynamique. De plus, l’action est constamment au rendez-vous, me faisant régulièrement oublier le côté prévisible du scénario ; - ensuite, le personnage principal n’est pas le genre de personnage que j’aime, généralement. C’est une espèce d’héros indestructible sans une once d’autodérision. Ce genre de personnage, qui dégomme quinze adversaires à main nue avant même que ceux-ci aient eu le temps de faire feu (ou, s’ils font feu, de l’atteindre), qui saute d’un dirigeable en plein vol pour se recevoir dans un bassin d’agrément sans la moindre égratignure (ou presque), ce genre de personnage, donc, me gonfle en général assez rapidement. Ce ne fut pas trop le cas ici, même si on est à la limite. Heureusement, ce blaireau ne manque pas de charisme. Pour son univers et son dessin, ainsi que pour sa narration et le soin consacré à la traduction, je recommande et la lecture et l’achat. Mais ne vous attendez pas à une intrigue vraiment originale.
Une œuvre steampunk réalisée de façon magistrale par Bryan Talbot. L’inspecteur Lebrock, sorte de fusion entre Sherlock Holmes et James Bond, enquête sur une conspiration menée par les hautes autorités de la France (entre autres le premier ministre Jean-Marie Lapin…). L’histoire est bien rythmée, les scènes souvent sanglantes, un scénario à rebondissements, difficile de s’ennuyer dans ces conditions ! Et pour nous polariser encore plus sur le récit, l’histoire est remplie de références à la politique (11 septembre, animosité ancestrale entre Français et Anglais), à la peinture et à la BD franco-belge et anglaise. C’est très amusant. Bryan Talbot, dans une sympathique postface, nous livre toutes ces petites références, il faut bien du talent pour les avoir toutes repérées ! Beaucoup de plaisir avec cette excellente BD.
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