Kick-Ass
Dave est un adolescent normal bien décidé à devenir un super-héros dans un monde où ils n'existent pas : le nôtre ! Sans pouvoir, avec pour seul accessoire un costume bricolé, le jeune homme va découvrir que dans la vie réelle, être un super-héros est bien plus difficile et dangereux que dans les comics… A voir aussi : Hit-Girl
Auteurs britanniques BDs adaptées en film Icon Comics Marvel Super-héros
Dave est un adolescent normal bien décidé à devenir un super-héros dans un monde où ils n'existent pas : le nôtre ! Sans pouvoir, avec pour seul accessoire un costume bricolé, le jeune homme va découvrir que dans la vie réelle, être un super-héros est bien plus difficile et dangereux que dans les comics…
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Date de parution | 16 Mars 2010 |
Statut histoire | Série terminée (3 diptyques) 6 tomes parus |
Les avis
Après la lecture des 2 premiers tomes. (Fini ?) Quoiqu'il en soit ces deux opus forment un cycle complet et une histoire excellente. Le postulat de départ est atypique et merveilleusement exploité. Les personnages sont attachants et crèvent les cases. Il y a des petites facilités dans le scénario mais on les excuse au fur et à mesure tant la lecture est plaisante. Je ne vois pas réellement l'intérêt de faire une suite à cette histoire car je vois mal Hit-Girl reprendre le chemin de la rue par exemple. Millar a tiré le maximum de faux super-héros dans cette série. J'ai adoré le résultat sans limites ni contraintes. Romita fait le job, son dessin est propre et efficace à défaut de sauter aux yeux. Sous son apparente simplicité, cette série est une petite perle pleine de fraicheur et d'originalité.
Voici un titre parfait, histoire de se faire botter le cul et de remettre un peu de sang frais dans les veines et sur les pavés de la production de comics ! Voilà longtemps que je ne m'étais pas autant régalé, scotché au basques d'un "Super héros" ! Kick-Ass pose en effet LA question ultime que tout "bon" lecteur de comics aurait dû se poser un jour : "Pourquoi personne, parmi la foule de déjantés qui composent notre humanité, ne s'est-il jamais lancé à porter LE costume et à arpenter le macadam comme justicier masqué ??? " C'est vrai quoi ! On nous bourre le crâne avec le thème de l'Insécurité à longueur d'élections, on trouve des barjots pour tout et n'importe quoi (de Koh-lanta à la légion en passant par les GN et autres cosplay, le cocktail molotov façon boule à facette est pourtant prometteur !), et pas le moindre volontaire pour aller se la coller avec la racaille ? Pas même un petit NS pour aller karcheriser les no-man's-land qui nous menacent ??? Personne pour jouer les Superdupont ???!!! Si ! Et même si c'est outre-atlantique, voici que se lève Dave ! Dave, c'est vous, c'est moi, c'est le voisin de palier que vous ne remarquez pas ou un "ami" facebook que vous n'avez jamais rencontré IRL. Ba oui, Kick-Ass, c'est tout ça ! C'est beau, c'est grand, mais c'est surtout d'une grande et terrible banalité si l'on y regarde bien et si quelqu'un comme Dave se jetait vraiment dans l'aventure pour se la jouer super héros en bas de chez vous, on ne le remarquerait même pas. Et c'est ça la force du scénario de Mark Millar. C'est sa façon d'ancrer profondément son histoire dans la banalité de notre quotidien et de ses nouveaux modes de communication. Il sait se montrer acerbe et cynique envers ces jeunes et leurs modes de vie, de communication et de sociabilisation. Il nous rend complètement plausible ce basculement vers l'impensable, ce premier pas et ses tâtonnements pour se forger une identité dans ce nouveau rôle de justicier masqué. Mais forcément, tout est loin de se passer tranquillement, et Dave l'apprend à ses dépend, au plus profond de sa chair... Tout ne se passe pas comme dans les films, et quand on est enflé comme une allumette, aller se la coller avec trois lascars habitués aux combats de rue, ça laisse des traces profondes : coups de latte, coups de lame pour finir sous une bagnole, ça vous remet l'apprenti super héros à sa place... Le soucis, c'est que lui même la cherche encore, surtout quand tout part en vrille et qu'on se fait dépasser par les événements... Bref, vous l'aurez compris, Kick-Ass, c'est le super héros mais sans paillettes, le mercurochrome en prime. Si le fond est donc très bon, la forme n'est pas en reste, et John Romita Jr nous propose un très bon coup de patte. Une ligne simple mais très expressive et détaillée qui donne vie à ses décors. Ses scènes de combat n'en sont que plus douloureuses ! On a mal pour Dave ! Tout cela est en plus très dynamiquement composé, et j'adore ces pages sur fond noir, je trouve que cela donne encore plus d'impact et de force à l'histoire. Alors, pour tous les amateurs de comics qui n'auraient pas encore eu l'occasion de lire celui-ci, vous savez maintenant ce qu'il vous reste à faire ! (Mais, non pas enfiler votre combar' de plongée et votre cagoule à 2 balles... quoi que...)
Je ne suis pas grand consommateur de comics, encore moins spécialiste. Même si je ne peux trahir les bons vieux souvenirs épars des Strange, Nova ou Titan de ma prime adolescence, mes seules autres piètres références se noient dans un salmigondis de productions cinématographiques nées de la fièvre d’adaptation qui s’est emparée des studios depuis une petite dizaine d’années. Ces distractions souvent académiques, déballant avec diverse inspiration leur dose spectaculaire syndicale et leurs codes moralisateurs à la psychologie sirupeuse ou carrément au ras de la moquette, ne m’ont jamais mis en appétit pour rouvrir un Marvel, un DC ou autre.
Mais là, la curiosité titillée, affriolée des sympathiques avis de l’étage du dessous, j’ai retrouvé assez d’enthousiasme pour risquer le bout de mon nez dans ce fameux Kick-Ass. Et je me suis fait botter les fesses ! Dès la planche d’ouverture, j’ai dégringolé dans ses filets. Attrapé par la trame narrative accrocheuse, énergique, et sous l’efficacité redoutable d’une voix off à la première personne qui m’a scotché en moins de deux à la psyché de son héros. Chahuté par un dessin dynamique et bariolé (pas avare en globules rouges) convoquant des bouilles engageantes aux émotions justes et sobres. Terrassé par un scénario immersif, inattendu, qui dégomme les stéréotypes et se vautre avec jubilation dans une outrance dopée au cabotinage d’acteurs borderline.
Comment ont-ils pu oser mettre en scène Hit-Girl ? Cette gamine se transformant sans le moindre état d’âme en une « trancheuse à jambons » dont la propension joviale et inventive à faire dans le massacre ou la réduction des corps traduit un degré de violence, de trouble d’autant plus pervers et jouissif qu’il s’accomplit sous le regard approbateur de Big-Daddy, son acolyte, et accessoirement son papa. Ou encore se hasarder, dans une délectation à peine dissimulée, à faire systématiquement déchirer la tronche de leur personnage principal ? Un adolescent en manque de reconnaissance et enfiévré de lectures, qui n’a pas d’idée plus saugrenue que de mimer ses modèles de papier : ça doit être cool de faire le super héros ! Bâti comme un glaviot, sans aucun pouvoir ni la moindre once de culture martiale, dérisoirement séparé de la réalité par les quelques misérables millimètres d’un néoprène moule-ce-qu’il-peut d’occasion, il lui faudra une dose de courage et d’abnégation (de connerie aussi forcément) inaccessible au commun des mortels pour oser franchir le pas et défier toute une faune de zonards et autres truands excellant dans l’art douloureux du comment bien vous endormir. Mais, bonjour monde réel ! Ici, rien n’a changé. Les beignes font toujours gonfler le visage et les coups de lame pisser l’hémoglobine. N’est pas surhomme qui veut ! La fragilité, l’inconscience et l’incompétence se dévoilent d’autant plus « frappantes » que notre héros, néo-pugilomètre certifié, accumule séjours à l’hosto et passages à l’infirmerie. Et contre toute attente, parmi d’irrésistibles envies de rire vachardes, on se découvre un vrai attachement pour cet imbécile heureux, un embryon de respect devant son obsession futile, voire une lueur d’espoir quand elle se verra enfin couronnée.
À force de jouer le jeu, on se surprend à y croire. Et, l’espace d’un instant, on se fantasmerait presque en Don Quichotte de quartier : ah ! Oser remettre les poings sur les i (et pourquoi pas les yeux) de cet âne qui s’obstine à gaver ma boite aux lettres déjà dégobillant de pubs ou cicatriser à coups de 42 le sphincter du caniche de ce con (il est vraiment trop balèze…) de mon inconvenant voisin, qui expulse depuis trop longtemps ses matinaux et gluants colis devant l’entrée de l’immeuble. Mais je m’égare… Tous ces personnages, je les ai kiffés à mort ! Ça me démange d’en connaître tellement plus sur eux. Et d’espérer pour le futur des supers méchants impitoyables ou peau de banane, à la mesure de nos nouveaux héros. En attendant, Millar et Romita ont déjà mis dans le mille. Leur mise en abîme parodique est respectueuse et s’éclaire d’une incorrection de bon goût. Que ce soit dans les escapades justicières ou l’évocation du quotidien pubère, éraflant gentiment au passage le côté geek des ados, elle se teinte d’une analyse assez subtile des notions d’identification, de justice ou de rapport à la violence. Elle atteindra à coup sûr sa cible boutonneuse tant elle parle si bien son langage, mais ne manquera pas non plus d’entraîner dans son sillage les amateurs de divertissement joliment troussé comme moi, les régalant d’une récréation rythmée, choquante et jubilatoire dont on ressent la motivation première : le plaisir du lecteur.
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