Fables amères
Album composé de courts-récits où les silences de ces "tout petits riens" en disent long...
Chabouté
Le métro à l'heure de pointe, à la caisse d'un supermarché, une grasse matinée ou un jogging dans un parc, autant de lieux et de situations banales souvent jalonnées de petits incidents dérisoires et anodins... Chabouté renoue avec la nouvelle dans ce recueil de onze histoires courtes... Sans jugement ni moralisme, il dépeint simplement la banalité de ces petits accrocs du quotidien, ces broutilles ordinaires qu'il envoie avec talent à la face du lecteur, ces terribles futilités qui ne peuvent que laisser un goût amer ... 104 pages où les silences de ces "tout petits riens" en disent long...
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Date de parution | 17 Mars 2010 |
Statut histoire | Histoires courtes 2 tomes parus |
Les avis
Je me suis laissé porter par la poésie du graphisme de Chabouté dans toutes ces histoires courtes. J'ai eu l'impression de lire un recueil de nouvelles où l'ambiance générale du récit était bouleversée par la chute des dernières lignes. Bouleversé je l'ai été moi-même à de nombreux endroits ; à commencer par la première histoire qui nous accroche pleinement dans l'ouvrage. Quelle merveille et quelle ingéniosité que ce passage où l'on croit longtemps au drame des parents endormis pour toujours pour finir par cette image de tendresse et d'amour. C'est incroyable ce que l'auteur a su faire passer dans cette scène sans presque aucun texte. Les autres histoires ne sont pas toutes du même niveau, quoique, mais c'est à chaque fois l'occasion de se positionner en profondeur quand la chute est proposée. Certaines histoires sont un peu plus convenues (sur les migrants par exemple) mais c'est traité avec un tel brio de mise en scène et d'expression graphique que l'on ne peut que s'incliner devant cette réalisation. Le graphisme de Chabouté est un chef d'oeuvre d'expressivité dans la simplicité des situations. Chabouté réussit à en retirer toutes les nuances du vécu et des sentiments. Comment résister avec autant d'amour et de sensibilité à chaque page. Une oeuvre qui parle à l'âme d'une grande virtuosité malgré son apparente simplicité. Vraiment pas loin du 5
Ceux qui ne connaissent pas le travail de Chabouté peuvent tout à fait commencer par ces deux petits albums pour le découvrir. En effet, la lecture est très rapide (beaucoup d’histoires sont muettes), le dessin est – comme d’habitude – fluide, très agréable, avec un Noir et Blanc élégant. Le titre de la série est très bien choisi. En effet, l’amertume, une certaine forme de noirceur dominent largement ces petites histoires, la chute étant souvent encore plus noire que l’histoire elle-même. Quelques rares exceptions (comme dans l’histoire se déroulant dans une cité de banlieue glauque, qui se finit avec un jeune lisant du Stevenson), ou lorsque l’humour est davantage présent (voir l’histoire où nous suivons un aveugle, qui échappe à tous les obstacles, alors qu’un jeune obnubilé par son portable se prend un lampadaire dans la gueule). Ces histoires courtes donnent une image triste de notre société. Celles qui sont muettes accentuent l’effet général dominant : la difficulté d’échanger, l’incommunicabilité, les malentendus. Clairement, l’amertume est là ! Mais aussi le plaisir de lecture donc.
Mais que c’est bon ces fables amères ! Voilà un délicieux bonbon sucré à déguster sans modération. Chabouté croque un quotidien somme tout banal. Il raconte à travers différentes saynètes des petits faits anodins et leurs conséquences. Des instantanés pris sur le vif, souvent truculents et cocasses avec un brin de tendresse. Vous vous délecterez de ces scènes ordinaires et du prisme pris par un grand Chabouté. Les chutes sont magnifiques. On ne les voit pas venir. C’est jouissif car ça interpelle et fait réfléchir. Le rendu en noir et blanc sans fioriture est sa signature. Les personnages sont expressifs. Certains cadrages sont originaux. Visuellement c’est magnifique. Il y a quand même un gros problème ! C’est trop court ! J’en veux d’autres ! Tu reposes les albums avec cette petite frustration de goût de trop peu. Mais c’est que je deviendrais exigent !
Au fil de mes lectures je trouve que Chabouté est véritablement un grand, son trait que l'on ne présente plus, inimitable, tout en concision, en retenue mais qui sait aussi être âpre, dur, violent, bref vous l'aurez compris je suis fan. Sur le fond, comme l'a très justement dit Blue Boy ces petits récits traitent de l’incommunicabilité dans notre monde, tout cela est fait très subtilement par petites touches. Rien de lourd dans tout cela, on pourrait même penser que cela amène un peu à réfléchir! Au final du Chabouté grand cru qui doit être lu et à faire découvrir.
Cela faisait un certain moment que je n'avais plus lu un Chabouté. C'est un auteur que j'aime bien pour avoir par exemple la plupart de ces oeuvres dans ma collection. On se souvient encore du magnifique Tout seul ou encore dans un autre genre sa version du Henri Désiré Landru. Alors que valent ces fables amères ? Sur la forme, c'est toujours un excellent dessin en noir et blanc avec une patte assez caractéristiques qui fait qu'on reconnait son style. C'est un dessinateur hors-pair qui a une réelle maîtrise du noir et blanc. Peu de gens dans cette noble profession égalent son niveau. Cependant, je n'ai pas aimé le format trop petit par rapport à l'édition ce qui nous change des grands formats auquel l'auteur nous avait habitué. Par ailleurs, je n'avais pas compris qu'on passait d'une nouvelle à l'autre. pas de sous-titre et pas d'introduction. Une première nouvelle assez difficile à comprendre. Bref, la confusion. Bon, au bout d'un moment , on se rend compte qu'il s'agit d'une petite compilation de récit, de tranche de vie qui ont toute un sens. La plus marquante reste pour moi celle de la reconduite à la frontière. L'auteur parvient à nous faire susciter des émotions de façon assez magistrale en quelques cases. En conclusion, une oeuvre qui ne sera pas la meilleure de l'auteur mais qui a le mérite d'être efficace.
C’est avec cet ouvrage que je découvre Chabouté et je dois dire que j’ai plutôt bien accroché. Si ces onze historiettes se lisent presque trop vite, ça ne m’a pas empêché d’être interpelé par le talent de cet auteur. Tout d’abord, j’aime beaucoup son utilisation du noir et blanc qu’il applique à merveille à ces formes accidentées et ces visages qu’on dirait cabossés par la vie. Il y a quelque chose de très visuel où le texte est rare (ce qui explique aussi pourquoi ça se lit vite) avec un cadrage très réussi car particulièrement évocateur. Un gros plan sur une main, sur un regard, sur une boîte de cassoulet vide, de « tout petits riens » qui disent tout… A noter aussi l’absence de titre pour chaque histoire, un parti pris qui efface toute rupture car finalement ces anecdotes parlent toutes de la même chose, de l’absence de « liens » dans notre monde moderne justement… Le tout est fait avec beaucoup de sensibilité et d’humanité, mêlé à une dose d’humour acide qui fait que l’on ne rit pas vraiment mais évite de plomber le propos. Ces petites histoires sont toujours cruelles et montrent ce que des paroles ou des gestes anodins peuvent avoir de blessant, révélant par ailleurs plusieurs des tares de nos modes de vie urbains : incommunicabilité, solitude, indifférence, égoïsme, perte des racines… J’aurais juste une réserve sur la scène du métro que je trouve un peu caricaturale, mais dans l’ensemble ça sent incontestablement le vécu et suffit à me donner envie de découvrir d’autres œuvres de cet auteur.
Habituellement, je ne suis pas fou des brèves, que ce soit en roman ou en BD. Mais je dois reconnaitre que l’album est plaisant. Les différentes histoires, toutes issues du quotidien, sont intéressantes, d’autant que Chabouté ne se contente pas d’une contemplation passive mais soigne ses intrigues et ses chutes. Ses dessins sont une fois de plus de grande qualité et collent parfaitement à l’ambiance sombre et désenchanté de la BD. Mon gros reproche est la lecture beaucoup trop rapide des 100 pages de l’album. Une bonne dizaine de minutes m’a suffit. C’est loin d’être la meilleure production de l’auteur mais à essayer tout de même.
J'ai eu un peu peur en voyant que c'était un recueil d'histoires courtes car je n'avais pas trop aimé ''Sorcières'' du même auteur. Heureusement, la fin de ses histoires sont un peu plus mémorables que dans ''Sorcières''. Enfin, c'est le cas dans certaines des histoires (celle sur la caissière, celle sur le pianiste, celle avec la petite fille qui parle avec ses parents) qui finissent avec un cynisme qui m'a fait réfléchir. Dans le lot, il y a tout de même des histoires moins bien avec des fins prévisibles (je pense notamment à la dernière histoire) et elles sont d'avantages présents vers la fin (peut-être parce que Chabouté utilise la même formule encore et encore donc cela devient plus facile de deviner la fin). Au final cela donne un album 'pas mas' avec du bon et du mauvais et je conseil la lecture uniquement aux fans de Chabouté dont je ne fais pas réellement parti même si j'aime son dessin.
Un recueil de nouvelles version BD ! Voilà comment je qualifierais cet album de Chabouté. A ceci près, qu'ici tout s'enchaîne. Pas de titres, pas de fins, juste un dizaine de récits qui s'enfilent tels des perles pour former un collier bien particulier... Et cette parure de la connerie humaine a de la gueule ! Chabouté joue ici avec nos sentiments : innocence, révolte, jalousie, reconnaissance, inconscience... J'arrête là le catalogue, car chacun y trouvera toutes ces émotions, ces ressentis qui font la faiblesse et la force de la nature humaine. Et c'est la qualité de cette BD, qui à travers des cadrages scénaristiques très serrés, sait mettre le doigt là où ça fait mal. Ajoutez à cela le trait si tranché tout en noir et blanc de Chabouté, et vous obtenez un objet qui se dévore littéralement tout en mettant nos sens en ébullition. Reste tout de même un défaut : la rapidité de lecture de cet album. Car bercé par la brièveté des scènettes, on enchaîne les pages à un rythme soutenu, et la fin nous tombe dessus sans qu'on s'y attende vraiment... Alors si cet album de Chabouté est magnifique et que j'en recommande chaudement sa lecture, je ne recommande son achat que pour les fans de l'auteur ou bien en connaissance de son contenu.
J'aime beaucoup Chabouté et encore une fois je trouve que la magie opère. Le graphisme est toujours simple mais magnifique. Un simple tracé à l'encre en noir et blanc, aucune couleur et aucune nuance de gris. Les regards des personnages n'en ressortent que davantage. Et on se laisse emporter par ces petites histoires amères, car c'est bien là le mot qui convient. Certes c'est une vision assez restreinte de la vie, mais cette vision reste très juste selon moi. Les histoires s'enchaînent les unes après les autres, sans titre ni fin, insistant sur le lien qui les unit. C'est un peu déroutant à la première lecture et puis on s'y fait. Malgré la brièveté des histoires, on est rarement déçu par la chute. Je conseille ce livre aux amateurs de Chabouté et à tous ceux qui aiment les petites histoires sur la vie et l'humour noir.
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