Aspic Détectives de l'étrange
Les enquêtes fantastiques d'un duo de détectives détonant dans le Paris de la fin du XIXe siècle.
1872 - 1899 : de la IIIe république à la fin du XIXe siècle Auteurs canadiens Lanfeust Mag Les mediums Paris Quadrants
Auguste Dupin et son extravagante assistante, Flora Vernet, mènent l'enquête sur les cas les plus étranges à la fin du XIXème siècle. Chaque enquête s'étale sur deux tomes et voit notre duo résoudre les énigmes les plus biscornues auxquelles ils sont confrontés. Le fantastique, le roman policier et l'humour se partagent la vedette dans cette série signée Thierry Gloris.
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Date de parution | 24 Mars 2010 |
Statut histoire | Série en cours - cycle(s) terminé(s) (Enquêtes en deux tomes) 8 tomes parus |
Les avis
J'ai suggéré à ma médiathèque municipale d'acheter cette Bd que je voulais lire depuis longtemps, et je suis le premier à l'étrenner. C'est le genre d'atmosphère que j'aime particulièrement, un fantastique policier, aux frontières de l'irrationnel, et surtout bourré de références au sein d'un décor de Belle Epoque parisienne. Pourtant, j'étais un peu méfiant avec Thierry Gloris, dans le genre fantastique, j'avais encore en mémoire le désagréable souvenir de Le Codex angélique, mais aussi le bon souvenir de Meridia ; aussi avec cette Bd, je souscris entièrement même si parfois ses scénarios comportent de petits flottements, et même si le tome 4 marque un léger essoufflement de la série, un peu comme une sorte de virage dû au fait que l'ambiance sherlockienne qui faisait tout le sel de la bande au départ, a été troquée pour un aspect fantastique vampirique qui risque de faire plonger la série dans un fantastique assez commun et trop rebattu. Certes, les allusions référencées, Erzebeth Bathory, Max Shrek, le Nosferatu de Murnau... qui vivent au château du Haut-Koenigsbourg (qui logiquement devrait être en ruines, il ne sera reconstruit que par le kaiser Guillaume II), la présence de Bram Stoker qui entrevoit la trame de son futur Dracula, celles de Michel Strogoff ou du comte de Tiffauges (autre allusion subtile)... tout ceci est plaisant pour l'amateur de littérature et de cinéma, mais on s'écarte du côté étrange, insolite et paranormal qui typait bien la bande dès son début, ce savant mélange d'organisation criminelle, d'ésotérisme et d'ectoplasmes. On a nettement l'impression que Gloris fait feu de tout bois pour embobiner le lecteur. Sinon, dès le début, les références au Gavroche de Victor Hugo, au détective Dupin d'Edgar Poe (avec rappel de ses 3 uniques enquêtes) et qui cite Gaboriau, à Moriarty et à Sherlock Holmes sont très astucieuses (excellent clin d'oeil à la fin du tome 2) ; il y a même des allusions à Tintin (notamment la tête de vache dans le théâtre) et plein d'autres détails pittoresques. Bref un brassage référentiel qui fait toujours plaisir au lecteur. Certains lecteurs pourront reprocher que trop d'éléments s'enchevêtrent, comme les intrigues qui s'entrelacent entre les tomes 3 et 4, et même à la fin du tome 4, ce n'est pas clairement la fin d'un diptyque, c'est une fin ouverte pour une autre histoire qui va s'imbriquer dans la précédente, bref tout ça peut faire un peu fouillis, sans compter un final un peu rapide dans ce tome 4. Mais ce qui m'a réellement séduit dans cette Bd, c'est son atmosphère d'enquête mystérieuse à déduction, comme dans les nouvelles de Poe ou dans les Sherlock Holmes. Et aussi bien sûr ce qui est très plaisant, c'est ce dessin de J. Lamontagne que j'avais déjà apprécié dans Les Druides ; ici il restitue un Paris entre fin XIXème-début 20ème, au moment où certains progrès font leur apparition, et on y reconnait des lieux connus bien retranscrits. Son dessin est véritablement superbe, très esthétique, très soigné, fin, détaillé, avec des visages très jolis, surtout celui de Flora, des costumes bien choisis et un background très documenté. A tout ceci s'ajoutent une pointe d'humour et la richesse des dialogues déjà entrevue dans d'autres Bd scénarisées par Gloris ; le seul petit bémol étant des lettrages un peu petits. Une Bd prometteuse et captivante qui espérons-le, ne sombrera pas dans le grotesque ou le n'importe quoi.
J'ai beaucoup aimé. Le dessin est rond, pas trop réaliste, les couleurs un peu sombres, mais le Paris du XIX est bien rendu. Le scénario mélange agréablement tout les poncifs et clichés de l'époque et on retrouve avec plaisir le chevalier Dupin et une agréable héroïne ... ainsi qu'un sympathique "jeune" homme. Ça me fais penser au "Arcanes du midi-minuit" ... en mieux ! Certes, le second tome est un poil condensé et l'histoire aurait pu se conter sur 3 tomes, mais c'est en général le défaut inverse que je reproche aux série ... interminables .... Un franc succès, j'attends la suite avec impatience.
En discutant avec Thierry Gloris à Wavre, celui-ci m’avait dit : « ça, il faut que tu le lises, c’est vachement bien ! ». Oui, mais hé bon, c’est lui qui a écrit le scénario. Alors, forcément, il n’allait pas me dire que c’était de la daube. Je restai donc dubitatif tout en louchant sur l’objet mieux qu’un paparazzi sur l’entrejambe de Paris Hilton. Et c’est finalement l’avis d’Erwelyn qui m’a décidé à franchir le pas (d’autant plus que la série devra se composer de multiples diptyques, avec donc la possibilité de s’interrompre après deux albums). Et je ne le regrette pas ! Premier atout : le dessin de Jacques Lamontagne. Riche dans ses décors, caricatural pour ses personnages, variés dans ses angles de vue, dynamique et expressif. Le tout enrobé d’une colorisation soignée qui lui donne un côté lisse mais pas aseptisé. Très bon, en somme. Deuxième atout : le ton employé. Sans être une série humoristique, l’humour est très présent dans ce récit. Les personnages ne se prennent pas trop au sérieux et c’est tout profit pour des dialogues où les petites piques sont légion. Avec cet univers, les auteurs se font plaisir (grand bien leur fasse) et nous font partager ce plaisir (grand bien me fasse). Troisième atout : un cadre accrocheur. Ce théâtre fin XIXème, avec toute l’esthétique qui l’accompagne (que ce soit au niveau des costumes, des bâtiments ou des véhicules), mais aussi avec ses références (occultisme, spiritisme et sociétés secrètes) et ses valeurs (les premiers balbutiements de l’émancipation féminine) est un terreau des plus fertiles pour qui veut planter une histoire rocambolesque. Et Thierry Gloris ne s’en prive pas, lui qui exploite en toutes libertés les opportunités offertes par ce décor. Quatrième et dernier atout : une intrigue accrocheuse, avec des personnages curieux et/ou charismatiques, avec deux pistes qui s’entrecoupent, avec de multiples rebondissements, voilà de quoi tenir le lecteur que je suis en haleine ! Seul bémol : le prix plutôt élevé de l’album. Mais, bon, quand la qualité est au rendez-vous, j’accepte de délier un peu plus que d’habitude les cordons de ma bourse (l’album étant en moyenne plus cher d’un ou deux euro par rapport aux productions du même genre). Franchement bien, donc !
"Par les marvelous gonades de la papesse Jeanne, j'en appelle à toi..." Ainsi débute cette bande-dessinée, véritable hommage à la littérature populaire. On pense à Gaboriau, à Rocambole, à Poe évidemment. Nous suivons deux enquêtes parallèles qui se déroulent à Paris : la première, menée par Auguste Dupin, enquêteur phénoménologue débonnaire, et Georges Nimber, inspecteur quelque peu phallocrate et bêta, consiste à retrouver Kathy Wuthering, une naine, devineresse extralucide. La seconde est prise en main par Flora Vernet, une jeune femme pimpante, désinvolte, un peu peste, au fort caractère, joueuse d'échec, major de Polytechnique et qui désire surtout devenir détective. Tout ça dans le but avoué de montrer à la gente masculine que les femmes valent autant qu'elle, si ce n'est mieux. Logée chez Dupin, elle court-circuite ce dernier en prenant en charge une enquête d'agression et de bric-brac. Les auteurs n'ont pas voulu s'ancrer dans une période très précise de Paris. L'action se situe dans une zone très large entre la fin XIXe et le tout début du XXe. Ils se sont donc permis de placer certains détails qui n'ont en réalité jamais coexisté ensemble. Ainsi, ils s'allouent toute latitude pour les prochaines enquêtes et ne seront pas prisonniers d'un carcan historique précis. (Merci à Jacques Montagne qui a bien voulu éclairer ma lanterne sur ce point). Ne vous étonnez donc pas de voir des maisons haussmanniennes côtoyer le Vieux Paris, un métropolitain en construction (p22) pour l'expo universelle de 1900 alors que le méchant Moldoror (seigneur de la coterie des camelots du crime) évoque Azathoth (p25), démon qui n'apparaîtra qu'en 1926 dans l'Appel de Cthulhu de Lovecraft. Ce même seigneur a pour emblème un poulpe qui, comme le montrent certaines cases, évoque bien sûr 20 000 lieues sous les mers de Jules Verne. Le régal absolu de cette BD est la richesse des références, des détails et des décors qu'on y trouve : un portrait de Poe sur un mur de salon, un dodo empaillé dans un laboratoire, une enseigne avec un chat noir borgne qui rappellera incontestablement le chat noir d'Albert Robida pour la cabaret du même nom (sauf que ce dernier était pendu). D'ailleurs les chats semblent intéresser beaucoup le dessinateur. Du chat de Dupin, pouilleux et balafré aux chats des rues, on en croise pas mal. Le scénario de Gloris permet de nous faire découvrir au travers de la progression des enquêtes toute la vie quotidienne de ce Paris fin de siècle et plus précisément celui des quartiers populaires : les marchés, les tanneries de la Bièvre, les spectacles ambulants jusque dans la cour de Versailles, les diseuses de bonne aventure, le Grand Guignol. Eugène Sue et Émile Zola ne sont pas bien loin. Au final une bande-dessinée ambitieuse par son aspect documenté et captivante par la densité de ce premier volet plein de trouvailles, d'aventures, de détection, de mystères et de fantastiques. Une étrangeté qui ravira autant les ados que les adultes. Ma note s'approche plus du 4,9/5. Si je ne mets pas 5/5 c'est que je me réserve un peu pour le dénouement avec le tome 2. Il se passe pleins de choses mais au niveau de l'intrique c'est encore un peu flou. Je mettrai la note maxi si le second volet est à la hauteur du premier et surtout si cela se termine comme je l'espère en apothéose ;) .
Même si ce n'est qu'un premier tome, il se passe beaucoup de choses. Un meurtre qui n'en est pas un, une agression étrange, un dieu égyptien, des spectres à foison, une apprentie-détective en jupons... C'est sûr, Thierry Gloris a dû s'amuser à mettre des éléments typiques de la société de la fin du XIXème siècle, qui bascule dans la modernité, dans son récit. Moi je me suis bien amusé à suivre le personnage de Flora, un peu intrépide mais intelligente, moins celui de Dupin, qui manque de charisme à mon goût. Pour l'instant l'intrigue part un peu dans tous les sens, j'espère simplement que la suite permettra de rassembler les pièces du puzzle. Mais je fais confiance au scénariste, vue la qualité de son travail précédent. Le plaisir de lecture est aussi dû au trait de Lamontagne, qui a dû potasser pas mal de documentation pour planter le décor d'une Paris aussi réussie et réaliste. On s'y croit vraiment, même si je trouve qu'il aurait pu y avoir plus de scènes dans des décors authentiques. Là encore, la suite me permettra sans doute d'étancher ma soif. Les personnages quant à eux sont assez réussis, dans ce style quasi-réaliste si caractéristique de Lamontagne. Le travail sur les couleurs est de qualité... En résumé, une bonne entame, j'ai hâte d'attaquer le plat de résistance.
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