Sorcières - Hypathie
Alexandrie, la grande cité de l'Empire en l'an 415 après JC, à l'heure du passage au christianisme. Dans ces luttes entre factions religieuses, Hypathie, une des plus grandes savantes de son époque, va perdre la vie sur l'autel de sa liberté.
Au temps de Rome et de l'Empire Romain Egypte La BD au féminin Pionnières Sorcières
Alexandrie, la grande cité de l'Empire en l'an 415 après JC, à l'heure du passage au christianisme. Dans ces luttes entre factions religieuses, Hypathie, une des plus grandes savantes de son époque, va perdre la vie sur l'autel de sa liberté. Avec l'histoire authentique de la fameuse philosophe Hypathie, Virginie Greiner ("Destins" chez Glénat, "En mâles de nus" chez Attakus) et Christelle Pecout ("Lunes d'ombre" aux Humanoïdes Associés) dressent le portrait d'une femme exceptionnelle dont le destin a aussi inspiré le cinéaste Amenabar pour son film "Agora". Le drame d'une femme libre... La première sorcière de notre histoire ?
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Date de parution | 26 Mars 2010 |
Statut histoire | One shot 1 tome paru |
Les avis
Premier album de la collection ''Sorcières" que je lis et ma foi cela n'est pas trop mal. Sur le fond je n’ai pas grand chose à dire sinon qu'il est toujours agréable de voir la bêtise humaine, l’intolérance et l'exclusion de l'autre, se faire pourfendre et être ravalées au rang de fanatiques. C'est là que l'on s'aperçoit qu'entre un fanatique et une personne lambda il existe un fossé qui s'appelle un cerveau. Encore un rappel donc pour dire que cet état de fait à savoir, son exclusion car il ne pense pas pile poil comme nous, ne date pas d'hier. Le dessin quoique perfectible n'est pas désagréable et cette lecture en ces temps troublés est sans doute plus que salutaire.
Après la Venise de la Sérénissime du XVIII ème siècle, nous voilà plongés dans la Grêce antique avec ce récit sur le thème des sorcières qui semble se décliner à travers les époques. Là encore, on a droit à une héroïne farouche et libre d'esprit qui va s'opposer à la haine du fanatisme religieux. J'ai bien aimé cette histoire où les femmes payent toujours un lourd tribu à la bêtise humaine et là encore, le point faible semble un graphisme qui ne fait qu'effleurer les visages sans leur donner de réelle perspective avec une quasi absence de décors. Ce récit de lutte contre l'intolérance semble avoir une portée qui va au-delà des époques : c'est ce que j'ai apprécié. Il y a par contre de nombreuses maladresses dans la façon de raconter et d'amener le récit d'où une note plutôt timorée par rapport à ce que cela aurait pu être.
Après la Venise du 16ème siècle de Bianca, nous voilà plongé dans l’Egypte antique d’Hypathie à une époque où le savoir est détenu par les hommes, où les femmes s’occupent des enfants, où Athènes dispose de l’université la plus influente du monde connu. Le Christianisme prend son envol à travers tout le bassin méditerranéen. Hypathie est une belle jeune femme à l’intelligence hors du commun. Elle décide de suivre une éducation : philosophie, mathématique, astronomie,... elle excelle dans toutes les matières. Après avoir suivi l’enseignement de son père érudit, elle part pour l’université d’Athènes. La connaissance et l’éducation qu’elle a reçue en font une figure influente et écoutée d’Alexandrie dans un contexte politique et religieux tendu. Mais cette aura ne fait pas que des heureux et des fanatiques s’en prendront à elle, à son image de femme libre et à toute la science en général. Hypathie sera élevé au rang de sorcière, rang si chère à tous les minables de l’histoire qui avait peur des femmes trop intelligentes ou influentes. Le récit est intéressant et plus marquant que celui de Bianca dans le premier album de la collection sorcière. Pourtant, le scénario n’est pas exempt de tout reproche : le jeune disciple de la belle Hypathie change de camp comme de chemise et trop souvent pour y donner une crédibilité. Pour le reste, le tout est de bonne facture, tant au niveau de la narration que des divers personnages. Le dessin m’a beaucoup fait penser à celui d’Isabelle Dethan dans « Sur les Terres d’Horus » mais n’atteint pas les mêmes sommets, notamment au niveau des couleurs. Pourtant, chose étonnante, j’y ai trouvé le même défaut : certaines proportions étranges au niveau des visages et un trait qui semble parfois hésitant (surtout pour les visages). Tout cela reste malgré tout bien plaisant à contempler. Je conseille donc la lecture et l’achat de cet album qui a comblé mes attentes pour la collection Sorcière. Si les autres one shot de la série sont de la même facture, la mission sera pour moi réussie. 3,5/5
Cet album est le second de la collection Sorcières, une série de one shots entièrement réalisés par des femmes et portant sur le thème annoncé de la sorcière à travers les âges. Et comme pour le premier tome nous sommes très loin du cliché de la sorcière avec son balai et ses maléfices. Il n'y a pas de place pour le fantastique dans ce récit. C'est en effet une histoire authentique qui nous est contée, celle d'Hypathie, l'une des premières femmes libres de l'ère Chrétienne, une scientifique et philosophe dirigeant l'école néoplatonicienne d'Alexandrie en 415 après J-C. Intelligente et belle, elle était aimée du peuple et influente auprès du préfet local représentant l'autorité de Rome. Cependant, son enseignement d'ouverture d'esprit, de logique et d'entente entre les religions ira à l'encontre des ambitions du patriarche dominant la population chrétienne de la ville. Ce dernier fera alors tout pour saper son pouvoir jusqu'à faire d'elle la première "sorcière" déclarée par l'église. C'est là un sujet original et intéressant. Les auteures redonnent vie à la ville d'Alexandrie vers la fin de l'Empire Romain d'occident et mettent en scène une femme d'exception très charismatique. Tout le déroulement politique, religieux et social des évènements est crédible et bien mené. Le récit ira même jusqu'à donner une nouvelle explication à la destruction de la grande bibliothèque d'Alexandrie. Le dessin est assez personnel au niveau de son encrage mais soigné et très agréable. Au rayon des regrets, je trouve les transitions abruptes, parfois trop elliptiques. La narration manque un peu de clarté et le lecteur peu attentif risque de manquer un enchainement logique ou chronologique entre certaines scènes. Autre remarque, le comportement du jeune disciple d'Hypathie parait artificiel tant ses retournements de veste sont rapides et peu en adéquation avec la psychologie du personnage telle qu'elle nous est évoquée au préalable. C'est d'autant plus dommage que c'est avec lui que se conclue le récit de manière assez touchante. Quoiqu'il en soit, j'ai trouvé là un beau récit aussi instructif qu'original. Il aborde la réalité historique tout en faisant un lien direct avec celles que l'Eglise nommera plus tard sorcières et qui n'avaient pour seuls torts que d'être des femmes libres.
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