Légendes de Troy - Nuit Safran
Il était une fois sur le Monde de Troy la forteresse de Nuit Safran …
Christophe Arleston Lanfeust Mag Le monde de Troy
Il était une fois sur le Monde de Troy la forteresse de Nuit Safran … Elle se dresse depuis des siècles au nord de l’Hédulie sur une terre caillouteuse battue par les vents et la pluie. La vie y est rude et inhospitalière. Comme dans toutes les baronnies, on s’y distrait le plus sainement du monde en guerroyant avec fougue et hardiesse contre ses voisins, en l’occurence Roq-Blême et Bastillac. Mais un jour, les spectres des illustres ancêtres de la famille envahissent la contrée ! Une expérience à vrai dire assez désagréable pour tout le monde. Ainsi commence la légende de Libbelule de Nuit Safran, troisième enfant du Baron éponyme, à qui il incombe la tâche de ramener la paix dans le royaume et les morts dans leurs cercueils. [Textes de l'Editeur]
Scénario | |
Dessin | |
Editeur
/
Collection
|
|
Genre
/
Public
/
Type
|
|
Date de parution | 24 Mars 2010 |
Statut histoire | Série terminée 2 tomes parus |
Les avis
Un cycle court de Fantasy assez plaisant à parcourir mais sans véritable point fort marquant les esprits. On reconnaît de suite l’atmosphère « arlestonienne » de part l’humour adolescent parsemant le récit de gags enfantins rigolos et de traits qui oscillent vers le graveleux et la braguette, typique d’une « lanfeusterie » je dirais. Sachant que l’histoire se déroule dans le monde de Troy, qu’on ne présente plus aux lecteurs, avec la légèreté de ton que l’on sait, et qu’elle se tient sur 2 albums, il ne faudra pas s’attendre à quelque chose de bien fouillé niveau suspens. C’est un grand classique de la Fantasy ou même plus simplement du récit héroïque chevaleresque, condensé pour tenir dans un format court, avec ses avantages et ses inconvénients. L’intrigue est très simple / basique : une fraîche et sexy héroïne de sang noble aux caractéristiques de garçon manqué (genre Mérida dans le film d’animation Rebelle de Disney) tente de sauvegarder la paix entre sa baronnie et le duché voisin rival immémorial qui rêve de s’en emparer. Elle devra pour cela déjouer les plans d’un frère aîné qui l’a contrainte à l’exil. Celui-ci est traître, avide de pouvoir et d’argent, et « of course » méchant et immature. Évidemment elle se retrouve seule contre tous, ou à peine n’est-elle entourée que par une poignée d’amis utiles restés loyaux : un jeune frère doté d’un super pouvoir, d’un brave chevalier bodyguard de service, d’un fantôme bisaïeul invincible, et d’un ancien héros de guerre sur le retour. Il se passe quelques péripéties, des courses poursuites, une bataille finale, etc. et il arrive ce que tout le monde s’attend à ce qu’il arrive… C’est simple, rapide et ma foi efficace. Une fantasy politique (un Trône de Fer simpliste en accéléré) avec ces mêmes histoires de gens de la Haute et leurs petites guéguerres intestines pour le pouvoir. Dommage que l’intrigue soit limitée à la sacro-sainte pagination à 48-50 planches qui empêche tout développement psychologique des personnages, élargissement des intrigues et montée en puissance du rythme. C’est de la série vite consommée comme on n’aimerait ne plus en lire de nos jours. J’ai vachement apprécié le pouvoir de Moustik d’être capable de ramener les morts dans le monde des vivants sous une forme spectrale, l’auteur comme souvent a le cul entre deux-chaises en tendant vers le sérieux et l’armée des Morts de la Montagne Hantée (Tolkien, Le Retour du Roi), ce qui donne lieu à une chouette bataille ; et penchant en même temps vers le burlesque type Casper le gentil fantôme. Car rien de tout cela n’est à prendre au sérieux avec la légèreté de ton de Christophe Arleston. Passé un certain âge on a du mal à se prendre au jeu. Eric Hérenguel est un dessinateur dont j’admire le dessin et sa progression constante au fil des années. Entre ce qu’il pouvait faire à l’époque de Nuit Safran et ce qu’il fait de nos jours sur Ulysse 1781 par exemple, il y a comme un inter-monde d’écart. On reconnaît bien la griffe de l’auteur de "Krän", une autre série de Fantasy « pour de rire », capable d’offrir des cases profondes et riches en détails, tout en étant capable de donner l’impression sur une case suivante que le boulot n’a pas été fini. Je ne vais pas dire « bâclée » parce qu’après tout, qu’est-ce que j’y connais ? ; mais j’ai parfois eu l’impression que le dessin restait nébuleux au second et troisième plan, comme un voile qui rendrait flou décors et personnages. Encore aujourd’hui sur Ulysse 1781, Hérenguel laisse les dessins au troisième plan dans le vague, mais ici j’ai trouvé que c’était plus flagrant donc moins appréciable. Cela-dit globalement j’ai trouvé les dessins plutôt chouettes, on va pas chipoter. Je dresse le même constat concernant les couleurs de Lamirand, partenaire d’Hérenguel depuis… À conseiller aux lecteurs de Fantasy profanes qui veulent se faire un p’tit fast-food.
J’ai beaucoup apprécié cette lecture même si l’originalité absolue n’est pas au rendez-vous, mais les autres qualités compensent largement ce petit bémol. Tout d’abord, je trouve ce récit très équilibré, entre humour, tragédie, massacre sanguinolent et aventure, tout est dosé au poil près. Le premier tome reste le plus classique et ne semble pas vraiment s’insérer dans les mondes de Troy, par contre le second lui y est très rattaché avec l’introduction des trolls et les rapports faits plus souvent avec Eckmül, de plus certains évènements gardent quelques bonnes surprises et tout n’est pas prévisible, loin de là. Je note simplement une erreur de calcul, le gamin est supposé avoir 11/12 ans à un certain moment de l'histoire et il est précisé qu’il n'en a pas encore dix, ce n’est pas bien grave mais c’est un peu déroutant sur le moment. Le graphisme évidemment est royal et s’accorde parfaitement au récit. Les couleurs sont joyeuses, les visages très expressifs, les décors fouillés et les effets de lumière très réussis. Je ne vois vraiment pas quoi rajouter, Hérenguel comme à son habitude nous gratifie d’un visuel jouissif. J’aurais bien vu une suite, dessinée par Hérenguel bien entendu (ou tout au moins son alter égo qualitatif), où le gamin irait à Eckmül afin d’apprendre à maîtriser ses pouvoirs, plutôt que de lui couper la touffe de cheveux. D’autant que les fantômes qui l’accompagnent sont très attachants, ainsi que tous les autres personnages d’ailleurs, et faire encore un bout de route avec eux serait franchement agréable et divertissant.
Sans être original, le scénario m'a plu pour le moment. Encore une fois avec Arleston, les personnages sont stéréotypés. On a doit au frère traître, au grand frère un peu stupide et gentil, le garçon manqué et le petit dernier avec des pouvoirs magiques bien malgré lui. Au début, j'ai eu un peu de difficulté à différencier les membres de cette famille, mais je me suis vite retrouvé. Contrairement à d'autres, j'ai bien aimé l'humour présent dans les passages un peu sombres. L'amnésie du frère aîné me fait bien rire. J'ai toutefois trouvé l'histoire un peu lourde quand les fantômes débarquent. On a droit au gag des gens qui ont peur et c'est d'un lourd. Toutefois, j'ai recommencé à bien apprécier le récit vers les dernières pages et j'ai bien envie de connaitre la suite.
Il y a maintenant longtemps que j’avais abandonné toute incursion dans la franchise qu’est devenue le monde d’Eckmul. Pourtant une planche de Heranguel m’ayant intéressé, je me suis intéressé à l’album dont ce que j’avais au mur était extrait. Là surprise, le récit n’a rien à voir dans ce premier tome avec Eckmul et aurait très bien pu ne pas du tout rentrer dans ce registre. Le récit nous raconte une histoire de famille, de clan et de trahison. Rien d’extraordinaire, mais le rythme et les protagonistes nous présentent une aventure que l’on prend plaisir à suivre. Lorsque succession imprévue il doit y avoir, même entre fratrie çà fait du grabuge… Des jeux de pouvoir (un peu naïfs) associés à un étrange pouvoir de matérialisation des fantômes et nous voilà dans une machination mettant en péril le clan. Le dialogue fait un peu trop enfantin par moment, cependant je me demande à quel point il ne s’agit pas d’un second degré destiné à moquer quelques peu l’humour basique que l’on trouve dans les dérivées d’eckmul. Dans les moments de tension il arrive souvent que les héros de cet univers sortent une blague un peu débile. Là notre héroïne parle de façon tellement niaise dans ces mêmes moments je j’en viendrai à suspecter un sens de l’autodérision. Les deux tomes sont au nom de cet ancêtre fantomatique bien sympathique, pourtant pour l’instant ils ne sont pas exploités complètement, j’espère donc un second tome à la hauteur. Graphiquement la qualité première d’Heranguel fait son boulot de dynamisme et de créativité. Hélas si l’on compare les originaux en couleur directe avec ce qui fut publié, nous verrons une très grande différence due à l’informatisation passée après la planche en couleur directe. La finesse de la couleur directe a été balayée par l’enduit saumonâtre qui a uniformisé la palette initiale par une saturation de rouge-orange et une brillance flattant l’œil non averti mais appauvrissant l’épaisseur du dessin. Il est vrai que sans avoir vu les originaux je serai passé à côté et m’aurait simplement dit, tiens encore une colorisation informatique pour en mettre plein des yeux pour pas cher. Là je suis juste déçu car le travail intial était nettement plus fin que le rendu final. Au final cette série est loin des §#|*- !?+ que composent les nombreuses annexes commerciales du monde d’Eckmul, j’étais passé à côté d’une bonne BD, avec des limites mais de la qualité. Avec un peu de chance, si le second tome trouve le bon cap, nous aurons même de l’originalité. Les ingrédients sont là, mais attention, tout peut encore basculer dans le médiocre, on attendra donc le second tome pour acheter.
Mon premier réflexe a été de voir si la baronnie de Nuit Safran figurait bien sur la cartographie des mondes de Troy établie par Arleston il y a maintenant près de 10 ans (parmi les 77 existantes sur l'Hédulie). Ce fut le cas à mon grand soulagement. J'aime quand il y a de la cohérence dans l'imagination d'un monde nouveau. Arleston va même jusqu'à établir une chronologie de Troy que l'on voit pour la première fois dans cet ouvrage et qui restitue chaque série crée depuis. Il faut dire qu'on a un peu du mal à suivre avec la multiplication des séries liées au monde de Troy. J'ai souvent hurlé à l'exploitation commerciale à tout va. Je regrette ce faire-valoir d'autant que la série originelle a réellement apporté un vent de fraîcheur dans le paysage de la bande dessinée en contribuant un peu à son renouvellement. L'originalité de cette bd réside dans le fait de voir s'y associer un dessinateur de renom à savoir Hérenguel qui est également familier du monde des trolls et autres dragons. Rien à dire sur le dessin qui est conforme à ce que l'on pouvait attendre car c'est tout à fait adapté à cet univers. Cependant, c'est au niveau du scénario que cela pêche. Après un début intéressant, on part sur du n'importe quoi. Le pire est d'introduire des scènes d'humour là où elles n'ont pas lieu d'être comme quand notre héroïne assiste à la mort en directe de son père le roi. C'est franchement pathétique par moment notamment avec l'introduction des fantômes qui envahissent le castel. On assiste, impuissant, à la décadence du mythe de Troy. Bref, encore une expérience désagréable que ne parviendra pas à sauver le pauvre Hérenguel malgré sa présence sur cette nouvelle licence qui n'apporte rien.
Cette nouvelle légende de Troy est sans aucun doute la plus réussie de toutes.... Tout d'abord, Arleston nous propose un scénario bien plus inventif que ses dernières créations, beaucoup de choses se passent dans ce tome. De plus, l'humour y est agréable, beaucoup plus fin que les derniers Lanfeust par exemple ! Le dessin est plaisant, du très bon Hérenguel, dans la lignée de ce qu'il sait faire. Le petit bémol est que l'aventure se passe encore sur Troy, alors que ce lieu est inutile (aucune utilisation de magie, aucun troll), on sent que la franchise rapporte, mais c'est dommage car cette Bd sympathique méritait bien son propre monde, très british ! L'édition est jolie et nous propose une chronologie du monde de Troy, qui confime ce que j'ai dit plus haut : bien que les légendes n'aient rien à voir avec Lanfeust ou bien Troy (pas de magie dans Tykko ni dans celle ci....), Arleston s'entête à faire dérouler l'action dans son monde fétiche. De plus, il étale l'histoire de la planète sur 4000 ans, ce qui permet d'avoir des histoires indépendantes les une des autres, le monde de troy n'est qu'un prétexte! Bref, une histoire fort sympathique, dommage que la couverture dise "Légende de Troy", et nous prenne pour des vaches à lait !
J’étais curieux de voir ce que donnerait l’union de deux grands noms de la bd. C’est maintenant chose faite. "Nuit Safran" est un énième spin off du monde arlestonien de Troy. Après Tarquin, Mourier, Tota, Vatine et Kéramidas, voici venir la contribution de Hérenguel. Mais que peut bien donner le mariage d’un troll avec Krän ? Pas grand-chose en fait. Le monde de Troy n’est pas assez couillu pour le barbare et son garou. Plus sérieusement, je trouve l’utilisation de Troy excessive et galvaudée. Ce récit aurait pu tout aussi bien se passer dans un moyen-âge fantastique étranger aux bêtes velues d’Arleston. L’histoire n’est pas si mal en soi même si la trame se révèle très conventionnelle (pour le moment). Il y est question de luttes intestines entre les prétendants au trône de Nuit Safran sur fond de rivalités entre seigneuries. Le récit est riche en événements et la narration assez dynamique. Bref, voici une lecture divertissante mais qui n’impose pas l’achat (pour le moment). Je suis par contre un chouia déçu du rendu des planches d’Hérenguel (les teintes sont trop diluées). Certes, on reconnaît bien son coup de patte mais j’ai l’impression qu’il ne s’y est pas investi avec autant d’entrain comme lorsqu’il est auteur complet. De plus, je ne suis pas particulièrement fan du fond noir des pages. Bref, cet album me laisse sur un sentiment en demi-teinte. J’ai l’impression qu’Arleston utilise l’étiquette "Monde de Troy" comme un stickers de vente. Si ça continue, tous les albums soleil auront une appartenance au monde de Troy.
Site réalisé avec CodeIgniter, jQuery, Bootstrap, fancyBox, Open Iconic, typeahead.js, Google Charts, Google Maps, echo
Copyright © 2001 - 2024 BDTheque | Contact | Les cookies sur le site | Les stats du site