Lydie
Diagonale 2010 : prix du meilleur album. Avez-vous déjà entendu parler de "l'impasse du bébé à moustache" ? Ne cherchez pas ce bout de rue sur un plan, vous perdriez votre temps ! Seuls Zidrou et Jordi Lafebre peuvent vous y conduire !
1900 - 1913 : Du début du XXe siècle aux prémices de la première guerre mondiale Auteurs espagnols Prix Diagonale/Victor-Rossel
Les habitants de l'impasse du bébé à moustaches partagent les joies et les peines du quotidien sous le regard d'une statuette de madone à l'enfant Jésus. Alors quand Camille, jeune femme simple d'esprit, perd sa petite Lydie tout juste née, tous les habitants la soutiennent. Ils sont solidaires à nouveau lorsque Camille leur annonce le retour miraculeux de sa petite fille. Mieux vaut un joli mensonge qu'une vilaine vérité, pensent-ils tous. Seulement qu'arrive-t-il quand la vérité reprend ses droits ?
Scénario | |
Dessin | |
Couleurs | |
Editeur
/
Collection
|
|
Genre
/
Public
/
Type
|
|
Date de parution | 16 Avril 2010 |
Statut histoire | One shot 1 tome paru |
Les avis
Comme souvent, Zidrou a pondu là un scénario bien construit, qui procure une lecture agréable, fluide. Et comme souvent il s’est adjoint un dessinateur dont le trait convient très bien au côté un peu doux, « sucré » de l’histoire. Le postulat de départ est assez simple, mais mené au bout – simplement. A savoir une jeune femme qui met au monde une fille morte-née, mais qui croit à sa naissance, à son existence, et fait comme si elle existait réellement, arrivant à persuader tout son entourage (il y a une unité de lieu, puisque tout se déroule dans une impasse, dans les années 1930, nous ne suivons donc qu’une poignée d’habitants d’un quartier populaire quelconque, on s’y attache) de « faire comme si », faisant fi de la réalité. Au point que la réalité elle-même semble se plier à cette illusion ? Bon, ça se laisse lire ai-je dit, mais il y a là un côté un peu trop « gentil » à mon goût – côté que l’on retrouve souvent dans les intrigues de Zidrou je trouve. C’est affaire de goût, et d’autres que moi apprécieront sans doute davantage cette histoire.
Hommage assumé de Zidrou à la gentillesse, cette BD est une sucrerie toute douce et mignonne qui se déguste comme un petit bonbon. Attention à vous si vous n'aimez pas la guimauve, vous serez vite écœuré ! Lydie s'inscrit dans cette série d'histoires plus humaines que Zidrou a développées en one-shot, et je dois dire que ça n'est pas pour me déplaire. Entre autre parce qu'il se permet souvent de faire ce genre d'histoire que l'on pourrait vite qualifier de mièvre mais qui dégagent toutes quelque chose d'indéniablement agréable à la lecture, notamment par ce côté humain rempli de tendresse qui prédomine. Et parce que Zidrou assume vouloir faire du bien et développer une histoire qui joue avant tout sur les sentiments. On peut lui reprocher la finalité, mais pas le principe. Et, en tout cas, la réussite est au rendez-vous dans ce cas présent. Zidrou arrive à doser l'ensemble pour ne pas le rendre indigeste et trouver le juste équilibre entre le pathos et le réalisme, avec quelques belles représentations de l'humanité. C'est le genre de BD qui pourrait réconcilier avec le genre humain ! Même si je ne suis pas certain qu'il aurait fallu mettre le rapide passage qui flirte avec le fantastique, mais en tout cas je suis ressorti avec une bonne humeur de cette BD. C'est le genre de roman graphique qui rend heureux et nous colle un petit sourire sur la face. Vraiment agréable, c'est le maitre mot de ce one-shot.
Ben oui ça dégouline de bons sentiments, oui c'est une histoire totalement absurde quant au fond. D'accord les morts ne reviennent pas. J'ai envie de dire : Putain de bordel de merde de pompe à clous de chiottes!! Et si au moins pour une fois, une toute petite fois, l'homme arrivait à se dire qu'effectivement ce n'est pas être une grosse pédale, une fiotte, un bisounours, que d'avoir un minimum d’empathie pour l'autre, de se dire une fois que si l'on fait un minimum d'effort, vraiment un minimum, même à notre petite échelle, les choses ne seraient pas forcément plus roses, mais au moins un peu moins grises. Sur cette BD je ne parlerai même pas du dessin qui dans son style est même plutôt sympa mais je voudrais vraiment que l'on s'attache au fond. Car que nous dit-elle cette histoire ? Au départ une simple d'esprit voit revenir son enfant mort et jusqu'à la fin mime les gestes de la maternité puis de l'éducation. Ça veut dire quoi ? Qui est fou ? La mère qui souffle les bougies de l'anniversaire de sa fille morte ? Les habitants de la rue qui font des risettes à l'enfant ? Le curé qui baptise une fille morte née qu'il a enterrée il y a deux mois ? Alors ben oui c'est une histoire extraordinaire, c'est pas en vrai, a priori ça n'existe pas, mais qu'importe ce qui compte surtout c'est cette formidable leçon de vie ou l'on tient compte de l'autre. Je ne voudrais pas faire mon philosophe de salon mais si ça c'est pas une leçon de vie dont il serait urgentissime de se faire une devise, ben j'ai rien compris. Attention, je ne dis pas que dans votre bled il faut commencer à accompagner une mamie morte et invisible pour aller chercher le pain, mais peut-être juste de regarder autour de soi et d'essayer de comprendre. Hautement recommandable, à lire.
Pas un chef d’œuvre mais un joli album tout en simplicité et émotion. Je dois dire que je ne m’attendais pas à ce genre d’histoire et il est difficile de décrocher une fois la lecture entamée tant l’atmosphère est particulière, mélancolique. Bien sûr, ça dégouline de bons sentiments, c’est un peu naïf et invraisemblable avec ce côté gentillet un peu forcé (tout le monde y est bon, gentil, solidaire…) mais qu’importe, c’est original et bien raconté. Certaines scènes sont assez touchantes (notamment au début) et on s’attache rapidement à ce petit village de « moustachus » d’une autre époque. Nostalgie… Le style graphique de Jordi Lafebre est des plus réussis, à la fois fin, précis et détaillé, j’aime beaucoup. A découvrir.
Très bon album que celui-ci ! Zidrou qui m'avait déjà agréablement surpris avec "Les Folies Bergères", récidive, et nous immerge cette fois non pas dans le tragique quotidien d'un soldat de la guerre 14-18, mais dans l'intimité d'une petite impasse de Belgique. C'est là que va se jouer le tragique destin de Camille, fille un peu simple et qui va de surcroit perdre son enfant en couche... Tout aurait pu s'arrêter là si celle-ci n'avait pas au bout d'une quinzaine de jours de deuil impossible fini par imaginer que sa fille était redescendue du ciel... Son père, pris de court commence par entrer dans son jeu pour ne pas la perturber, et c'est finalement toute cette impasse qui va jouer le jeu et donner lieu à des situations alternativement comiques ou dramatiques... Postulat assez simple et farfelu à la fois, mais Zidrou sait manier la plume et son sens du récit allié à des dialogues ciselés et parfois cinglants donnent un résultat étonnant. Surtout que le dessin de Jordi Lafebre fait aussi des merveilles. C'est à la fois fin, truffé de détails et très expressif. Ses personnages ont des gueules et de la gueule et la colorisation magnifique qui les habille donne à l'ensemble l'humanité nécessaire pour comprendre comment toute une communauté de voisin peut en arriver à cette situation somme toute assez délirante et improbable. Une très belle et bonne BD qui révèle de la plus belle des façons le talent de ces deux auteurs.
Je suis un peu partagée quant à l'histoire de cette maman un peu simplette soutenue par tout son quartier après la mort de son bébé à la naissance. J'ai bien aimé le début, je trouve que c'est assez crédible et touchant quand Lydie est censée être un bébé, il y a même quelques passages assez amusants, quand certains habitants ne jouent pas encore le jeu de manière naturelle. Mais par la suite, à partir des 6 ans de Lydie, j'ai trouvé que c'était trop. Le médecin qui se lève en pleine nuit, l'école, les dessins des camarades de classe, je ne sais pas, ça m'a paru un tantinet exagéré. En revanche, la solidarité financière des "moustachus" à la mort du père est un passage sympathique. Graphiquement, c'est pas mal, bien qu'un peu trop caricatural à mon goût, mais le style colle bien à l'histoire. En revanche je ne comprends pas pourquoi il y a eu un changement de couverture en janvier 2012, la première était bien plus conforme au contenu que la nouvelle qui risque de tromper l'acheteur compulsif sur la marchandise. Au final, j'en retiens un récit sympathique et original, mais qui va un peu trop loin à mon goût (en même temps, comment mettre un terme à ce genre de supercherie une fois mise en place...).
A vrai dire, vu la qualité du recueil perçue dans La Vieille Dame qui n'avait jamais joué au tennis, je n'en attendais pas moins de "Lydie" avec toujours un Zidrou aussi doué pour piquer et éclairer le quotidien des gens que l'on côtoie ainsi que des qualités esthétiques évidentes de Jordi Lafèvre qui explose et expose enfin ici... L’œuvre commence par des mots touchants de Zidrou à l'intention de son défunt père... ça n'a l'air de rien comme ça mais ça a le mérite d'annoncer la couleur, oui ce récit est sensible et touchant sans être larmoyant grâce aux grands talents des auteurs qui forment une parfaite association. Car le parti pris est de croquer des petits détails de la vie et de son quotidien par petites touches de personnages secondaires... Le père Tchou-Tchou et ses voisins de l'impasse du bébé à moustaches vont s'associer à la peine de Camille, jeune fille mère un peu simplette, qui a perdu son unique enfant mort-née Lydie en considérant qu'elle revient du ciel et est toujours présente.... Alors forcément c'est un peu tiré par les cheveux et on peut s'étonner ou rire de cette présence invisible (toutes les étapes de la vie d'un enfant sont là du berceau à l'école sauf qu'il n'y a personne) mais c'est aussi la solidarité et la gentillesse de cette population qui rend le récit si attachant. Personne n'est dupe mais la mise en scène est si jolie que le lecteur s'imagine presque le dessin de cette petite Lydie d'autant plus que certaines petites touches laissent à supposer que........ l'on passe un merveilleux moment en la compagnie de ce bouquin qui croque et sublime chacun de ses personnages comme si tout un chacun avait le rôle principal. La beauté du trait de Jordi Lafèvre et l'humour léger tendent à maintenir agréablement cette situation de flottement dans lequel on se trouve... Car c'est un sujet malgré tout dur et limite tabou dont on parle ici avec le décès d'un proche et le combat de l'amour plus fort que la mort. Écrit tel quel cela prête surement à rire mais les auteurs ont su trouver le ton juste pour donner une belle leçon de vie bien plus qu'une leçon de morale et j'ai beaucoup apprécié ce fil du rasoir. "La foudre ne tombe jamais deux fois au même endroit" parait-il... Avec "La vieille dame..." et "Lydie", Zidrou nous montre le contraire... :)
Avis mitigé. D'un côté, un dessin agréable et joliment présenté. Vraiment plaisant. Un contexte original avec cette impasse et sa population surprenante. Le texte est sympathique mais le récit bancal. En un tome qui ne dépasse pas le nombre de pages classiques, quelque part il ne pouvait en être autrement. On effleure les personnages, sans les toucher réellement. Camille, le père tchouk tchouk, eux même ne restent que des personnages presque secondaires dans leur présence et leur histoire, impossible de m'y attacher, et du coup de ressentir une vraie émotion dans cette histoire. Le début est particulièrement bien mené émotionnellement parlant, et paf, ça retombe comme un soufflé. Alors vu la fin teintée de fantastique, j'aurais pu comprendre que ce n'était pas le but recherché, mais cette orientation n'apparaît que de façon très tardive et est peu appuyée, du coup, on se cherche dans cette BD : fantastique ou tranche de vie et de folie ordinaire ? A essayer pour la qualité du dessin et se faire sa propre idée, car je conçois que les avis soient majoritairement favorables. Mais il m'a manqué un petit truc à la lecture...
Au risque de passer pour un monstre sans cœur, j'avoue ne pas avoir été très touché par l'histoire. Il ne se passe pas grand chose finalement et la fin m'a semblé prévisible. L'idée de départ était pourtant pas mal et j'aime bien comment les autres jouent le jeu de la pauvre femme, mais ça manque un peu de rebondissement. Ce que je n'ai pas aimé non plus, c'est que pratiquement chaque personnage semblait avoir une personnalité intéressante, mais ce n'est jamais développé. Toute l'attention est pour Camille et son bébé invisible. Je pense que j'aurais mieux apprécié si l'histoire était plutôt sur les habitants du quartier, avec aucun personnage principal et que le scénario soit la vie quotidienne de ces gens un peu spéciaux dont Camille.
J'ai ressenti beaucoup de tristesse et de compassion à la lecture de cette bd. Elle a été écrite dans un contexte assez particulier pour l'un des auteurs dont les mots de remerciement en page de garde sont assez poignants. La mort d'un des proches est toujours un événement douloureux à vivre pour ceux qui restent. Lorsqu'il s'agit d'un enfant et qui plus est d'un bébé, c'est réellement terrible. On ne peut qu'avoir de la peine. J'ai été tout d'abord accablé par le fait que les villageois ont joué le jeu de cette mère qui n'a pas accepté son chagrin. Est-ce que c'était lui rendre service ? Ma réponse sera négative. Les auteurs en ont décidé autrement d'où l'intérêt de ce récit. La fin n'est guère crédible car on passe du psychologique au fantastique sans crier gare. Un beau message mais trop beau pour être vrai ...
Site réalisé avec CodeIgniter, jQuery, Bootstrap, fancyBox, Open Iconic, typeahead.js, Google Charts, Google Maps, echo
Copyright © 2001 - 2024 BDTheque | Contact | Les cookies sur le site | Les stats du site