Essex County
À travers la vie de braves gens, au fin fond d’une petite région agricole de l’Ontario, Jeff Lemire nous dépeint un tableau universel, celui des histoires de village et des secrets qui peuvent s’y développer.
Auteurs canadiens Canada Gros albums Le Hockey Top Shelf Productions
À travers la vie de braves gens, au fin fond d’une petite région agricole de l’Ontario, Jeff Lemire nous dépeint un tableau universel, celui des histoires de village et des secrets qui peuvent s’y développer. Lester Papineau, un garçon d’une dizaine d’années vit chez son oncle fermier depuis la mort de sa maman. Il s’ennuie ferme, dessine des histoires naïves de super héros. Son seul ami est Jimmy Lebeuf, un épicier un peu simplet. Mais pourtant, on veut les empêcher de se voir. Vince et Lou Lebeuf sont les vedettes de l’équipe de hockey. Liés comme les dix doigts de la main, tout semble leur réussir, jusqu’au jour ou une aventure amoureuse les sépare. La vie de Vince ne devient plus que remords et ce n’est que vieillards qu’ils se retrouveront. Mais rien ne saura les réconcilier. Infirmière à domicile, Anne Byrne côtoie les protagonistes de ces histoires. Elle finira par découvrir les secrets de famille qui les entourent, réveillant des plaies béantes mal cicatrisées. Essex County recueille les trois tomes de la série, ainsi que deux histoires courtes. Rarement le terme roman graphique n’aura été si bien employé. Encore inconnu à ce jour (ici), Jeff Lemire est en passe de devenir la vedette des années à venir.
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Date de parution | 09 Avril 2010 |
Statut histoire | One shot 1 tome paru |
Les avis
Jeff Lemire dans le registre dans lequel je le préfère, à savoir la chronique sociale reposant sur des personnages fragiles habitant dans un bled paumé. Au début, je me suis demandé s’il ne s’agissait pas de courts récits. En effet, il faut du temps avant de pouvoir relier les trois, quatre récits distincts qui composent cet album. Et même à la fin de ma lecture, je trouve ce lien finalement très ténu et plus anecdotique qu’autre chose. C’est dommage car avec un lien plus fort, on aurait tenu là un album très original et marquant. J’ai beaucoup aimé la galerie de personnages, souvent fragiles (comme d’habitude chez Lemire), souffrant de grosses difficultés à communiquer avec leurs proches, s’enfermant dans leurs silences plus destructeurs que protecteurs. J’ai apprécié l’originalité de certaines histoires, et plus particulièrement celle de ce club de boxe « fermier » tellement improbablement décalé qu’il en devient très crédible. Le dessin de l’auteur fonctionne toujours aussi bien pour ce genre de récit et ce type de personnages. Il dégage une fragilité qui leur correspond parfaitement et permet de faire passer beaucoup d’émotions via une pose ou un regard. S’il y avait eu un thème central plus fort, j’aurais accordé un 4/5. En l’état, c’est agréable à lire mais il me manque quand même un petit quelque chose. Pas mal, quoi.
« Essex County » est un roman graphique pure souche, racontant la vie de divers personnages d’une région agricole de l’Ontario. Le ton est morose, les drames familiaux abondent et les personnages sont tous un peu misérables. Ce genre d’histoire me plait beaucoup, et les évènements ont réussi à me toucher et m’émouvoir, même si j’accepte tout à fait que ce n’est pas la tasse de thé de tout le monde. C’est une œuvre de jeunesse de Lemire (qui lui valut une nomination pour « l’Harvey Award » du meilleur nouveau talent en 2008), mais la maitrise narrative est déjà là. Les 3 histoires peuvent se lire indépendamment, mais forment un tout, avec plusieurs destins qui s’entrecroisent. Un petit arbre généalogique en fin d’album permet au lecteur de recoller les morceaux si besoin est. On reconnait bien le style graphique de l’auteur, même si le trait est encore hésitant, et que les couleurs aquarelles qui sont devenues sa marque de fabrique manquent un peu. On ne retrouve pas non plus les touches de fantastique de ses œuvres plus récentes. Un « roman graphique » un peu déprimant et traditionnel, mais qui a su me captiver et me toucher.
Voilà un gros pavé dont la lecture m’a laissé quelque peu perplexe. Qui en tout cas m’a moins intéressé que d’autres albums du même auteur. La couverture est intrigante, laissant deviner un super héros de pacotille. Et il est vrai que les histoires regroupées ici, et qui, au travers de divers personnages, forment une trame relativement cohérente, « dessinant » le paysage humain d’une région du sud-est du Canada anglophone, sont parfois à l’image de cette couverture : décalées, pleines de rêves (souvent brisés d’ailleurs). Car j’ai trouvé l’ensemble un peu triste, désenchanté, traversé par une certaine poésie noire, un sentiment d’abandon, de déclassement. Et le dessin de Lemire, avec un Noir et Blanc usant d’un trait gras, simple et brouillon, accentue quelque peu cette impression de grands horizons pauvres. Je suis resté sur ma faim, n’ayant pas réussi à accrocher à ces personnages, à cet univers et, il faut le dire, à ce dessin (pas trop aimé certains nez bizarres).
"Essex county" fait partie de ces rares bd que je n'oublierai pas et qui m'ont profondément touché. Le dessin, à la fois assez dépouillé, mais très expressif, est tracé dans un beau noir et blanc, et dessine des visages et des paysages très parlant, pour qui ce style d'une grande sobriété ne sera pas rebutant. Evidemment, on se rend compte rapidement de la tristesse, et de la mélancolie qu'inspirent ces paysages quasi-désertiques et ces personnages emprunt d'une grande solitude et détresse. En effet, le tableau est vite dressé, d'une campagne rendu rude par le froid hivernal, mais aussi par les héros qui y évoluent, tous frappés par cette difficulté à communiquer, et leur isolement, à la fois géographique et psychologique. C'est une bande-dessinée assez dense. J'ai d'abord cru que j'avais affaire à plusieurs histoires différentes et indépendantes. Mais j'ai vite réalisé que tous ces personnages composaient en fait ce que l'on pourrait appeler une "bande-dessinée-chorale", à l'instar d'un "film-chorale", c'est-à-dire une bande-dessinée composée de plusieurs histoires dont les protagonistes vont finalement se croiser à un moment ou à un autre. Cependant, certaines de ces histoires sont très touchantes, car elles parlent de choses que chacun connaît : d'amour secret, d'abandon, de rêves frustrés, et bien entendu de la mort. La force d'"Essex County" étant, je pense, dans ce que l'on ressent des non-dits, non-dessinée, bref, ce que l'on pourrait appeler le "hors-champ". Une bande-dessinée d'une grande finesse graphique et dramatique.
Totalement sous le charme de la couverture j'ai entamé cette BD plein d'enthousiasme. La première histoire respire la poésie. Et c'est bien entendu pour cela que je l'ai achetée. J'ai tout de suite senti que cette BD pouvait avoir un charme fou. Et c'est le cas de ce môme déguisé en superman... de cet environnement... En plus le dessin a cette faculté d'être à la fois très tiraillé, presque souffrant, et propose des cadrages et des perspectives qui sont de véritables mises en scènes. En fait, je dois avouer que durant les premières pages j'étais sous le choc. Mais... Mais rapidement l'auteur se trompe de thème. De la poésie on sombre très vite dans le mélodrame. Ce gamin commençait doucement à s'ouvrir... et puis plus rien. Un massacre. Les histoires qui suivent enfoncent le clou et nous racontent des choses plutôt tristes, et pas vraiment attachantes. Je rejoins Ro sur l'aspect "morose". Plus que l'ambiance plombée et la narration dépressive, ce qui me gène est de lire une énième fois un ouvrage où l'on raconte sa vie sans que cela prenne un véritable sens. J'ignore encore pourquoi, mais j'ai eu l'impression de subir la tristesse de l'auteur sans l'avoir réclamée. A la limite j'aurais aimé la vivre plutôt que de l'écouter car là, le point de vue ne m'apporte rien. Je n'irai pas au bout ...
Essex County est une petite région plutôt rurale canadienne sur les bords du Michigan. Jeff Lemire s'attache par le biais de trois longs récits et deux histoires courtes à nous raconter des histoires intimes de familles locales, histoires dont les personnages se recoupent plus ou moins. Un orphelin mal dans sa peau, un paysan qui ne sait comment éduquer le fils de sa soeur décédée, un vieil homme pris de remords et de regrets sur la fin de sa vie, un père absent et qui s'en veut que son fils ignore son existence, une infirmière dont la grand-mère était bonne soeur et responsable d'un orphelinat, etc... C'est en suivant le parcours de quelques-uns de ces personnages que l'auteur nous dessine la trame de vie sociale et des secrets de famille d'une partie de cette région du début du siècle à nos jours. Le dessin est assez spécial. Comme dessiné à main levé à l'encre de chine, il m'est apparu souvent brouillon et n'a pas su me séduire. Il m'a d'autant plus embrouillé qu'entre deux générations, certains aïeux mis en scène ont le même visage que leurs ancêtres ayant entraîné chez moi quelques confusions, ne sachant pas toujours quelle époque était représentée à tel ou tel moment. Le récit est mélancolique, presque morose. La plupart des personnages nous font ressentir leur mal-être, leurs peines et leurs culpabilités. Présentée ainsi, la vie dans le Comté d'Essex a l'air franchement déprimante. Aussi humains que soient les personnages, ça ne donne pas envie. Le ton est en outre très calme, avec une narration lente et sans vigueur. Je me suis un peu ennuyé et je n'ai pas tellement ressenti davantage qu'un peu de curiosité à découvrir à quoi ressemble ou ressemblait la vie dans cette région du Canada.
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