Le Bleu est une couleur chaude
Angoulême 2011 : Prix du public Fnac-SNCF BD adaptée en film par Abdellatif Kechiche sous le titre "La vie d'Adèle" Palme d'Or au Festival de Cannes 2013 La vie de Clémentine bascule le jour où elle rencontre Emma, une jeune fille aux cheveux bleus, qui lui fait découvrir toutes les facettes du désir.
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Clémentine est une jeune adolescente comme les autres, jusqu'au jour où son regard croise celui d'Emma, jeune femme à l'improbable chevelure bleue. Et à cette image s'associe un désir trouble. Entre raison et sentiment, entre acceptation de soi et besoin d'être acceptée par les autres, Clémentine devra faire un choix. Un choix difficile ... au risque de s'en briser le coeur.
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Date de parution | 01 Avril 2010 |
Statut histoire | One shot 1 tome paru |
20/04/2010
| Mac Arthur
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Les avis
Un classique parmi les classiques, et pourtant... J’ai eu du mal avec plusieurs éléments, fallait il que l’histoire finisse de manière si triste ? Oui sûrement pour faire du drame. Pourquoi se promener toute nue chez sa copine quand on va dormir chez elle, homophobes ou pas, personne ne veut tomber sur quelqu’un à poil dans sa cuisine... Plein d’éléments comme ça qui me sorte de la lecture, mais bon ça reste une bonne bd, pas la grande histoire d’amour que je rêve de lire mais c’est quand même pas mal. Niveau dessin c’est assez spécial (beaucoup de détails dans les visages) mais je trouve ça assez réussi et joli, bien maîtrisé.
Avec cet album, vous plongerez direct dans une magnifique histoire d’amour. Une romance entre une femme et une femme. Cette rencontre est belle et triste. Julie Maroh nous parle de tolérance, d’acceptation de soi, et de l’amour avec un grand A, sans borne et sans limite. C’est aussi la découverte de la sexualité, de son corps et du regard des autres. C’est doux, délicat et tendre. L’homophobie y est dénoncée avec force. Le chemin vers le bonheur peut être encombré, même par sa propre famille. Devons-nous pourtant baisser les bras car le regard des autres peut être si blessant, et ne pas aimer ? Sommes-nous si différents ? Graphiquement c’est terrible. La sensibilité dégagée vous prend aux tripes. Les personnages sont expressifs et touchants. Les nuances de gris dominent saupoudrées de bleu qui fixe le moment. C’est beau. Julie Maroh rompt le silence et dénonce sans détour les injustices que subissent les homosexuels dans leur quotidien. Non ce ne sont pas des pervers ou des êtres libidineux. Pourquoi avoir honte d’aimer ? Album émouvant. A lire sans modération.
Qui n’a pas entendu parler de cette bd ? Personne sur BDT j’imagine. Pourtant, je ne l’avais jamais lue jusqu’à maintenant. Je suis content qu’on m’ait donné l’occasion de le faire car la lecture en vaut la peine. J’ai toutefois un peu de mal avec le graphisme mêlant une pointe de semi-réalisme avec des tonalités inspirées du manga (expression du regard), le tout rehaussé par un trait esquissant quelques maladresses. C’est sans doute aussi ce qui fait son charme et en est la raison de son succès. L’histoire, quant à elle, n’est pas joyeuse même s’il y est question d’amour entre deux êtres. Il ne s’agit pourtant pas d’un amour impossible, mais plutôt de sentiments complexes et compliqués. Il y est question de la découverte de soi, de l’acceptation de ce que l’on est et ressent avant de pouvoir s’épanouir et profiter pleinement de la vie. Mais les barrières sont nombreuses (aaaah, le regard d’autrui) et, finalement, Clémentine n’atteindra pas cet idéal. C’est quand même une vision pessimiste qui verse un peu dans le mélo. C’est un choix assumé de l’auteur même si j’aurais préféré plus de nuances. Voilà, un sujet d’actualité traité sans fard mais avec un brin de noirceur.
Je n’ai pas vu le film adapté de cet album – même si je n’ai pas échappé au battage médiatique dont il a fait l’objet. Je ne sais donc pas si l’adaptation est fidèle. Par contre, pour revenir à cet album, je dois dire qu’il est vraiment bien fichu, prenant, qu’on y entre facilement pour ne plus lâcher l’histoire, relativement vite lue malgré l’importante pagination (beaucoup de cases muettes, et peu de dialogues). L’essentiel de l’histoire est un long flash-back, nous savons que l’héroïne vient de mourir, son amie prend connaissance de ses carnets intimes, et c’est donc au style indirect que nous est narrée cette histoire d’amour qui aurait pu être banale. La narration justement est sensible, ne donne pas dans le pathos ni le simplisme qui aurait pu menacer un tel sujet. Les histoires d’amour finissent mal, en général, dit-on. Ici, elle n’a pas vraiment de fin, et c’est plutôt le début qui est difficile. Il faut dire – et les excités de la « Manif pour tous » l’ont hurlé récemment dans tous les médias – que l’homosexualité n’est pas encore acceptée par une certaine frange de l’opinion. Et qu’il est parfois difficile de vouloir aimer au grand jour, lorsque le hasard a fait que cette personne aimée est du même sexe que soi. Cet album est une belle réussite, avec une histoire qui prend le temps de s’attarder sur les frémissements, l’éveil à l’amour et à l’extériorisation des sentiments. C’est aussi une belle réussite graphique, avec un dessin qui rend la lecture fluide, avec ce bleu, qui matérialise certains battements du cœur de Clémentine. Album à découvrir !
Que les choses soient dites de manière ordonnée. Vu mon "grand âge", il est évident que pour cette BD je ne suis pas dans la cible. Nonobstant ce point, il n'empêche que je peux apprécier ou non un scénario ou un style de dessin. Autre détail qui a sans doute son importance, je n'ai pas vu le film. A cela deux raisons qui peuvent paraître négligeables mais qui pour un grand fan de cinoche comme moi ont quand même un peu de sens. Bien qu'ayant obtenu une palme d'or à Cannes (ce qui n'est en rien un gage de chef d’œuvre), je ne me suis pas déplacé dans les salles tant le battage médiatique me disant que j'allais voir un truc unique m'a tout de même un peu gonflé (Méfiance, méfiance !). Deuxième point, et bien que n'étant pas dans le secret des dieux, je trouve la démarche un brin cavalière de la part de Mr Kechiche de n'avoir fait aucune allusion ni aucun hommage à sa source principale, à savoir Mme Maroh. Sur 20 avis, 6 sont moyennement conquis par cet album, et là je ne vais pas aller dans le sens du vent. Commençons par le dessin. Il est joli mais je n'irais pas jusqu'à dire qu'il est transcendant. Le côté pastel de l'ensemble est plutôt bien foutu mais certaines proportions corporelles et au niveau des visages pourraient être affiner. Je pinaille me direz-vous, vous avez raison et vous aurez donc compris que ma note n'est pas liée au dessin qui est très convenable vis à vis de cette histoire. Revenons donc au fond, comme je l'ai dit plus haut mon âge est évidement une raison qui font que je suis en empathie, en vibration ou pas avec une histoire. Je suis un homme et donc fort loin des premiers émois amoureux d'une jeune fille en recherche de l'amour et finalement en découverte de l'homosexualité féminine. Cependant, ne jugeant pas être un total has-been ou ringard ou totalement à côté de la plaque (j'ai une fille de l'âge de l'héroïne), qui plus est, ayant fait quelques lectures, je ne peux m'empêcher de trouver tout cela fort convenu. Le père est un gros nul, la mère découvrant l’homosexualité de sa fille n'est pas mieux, les potes de classe sortent tout droit d'un collège des années 50 et la copine d'Emma au look "camionneuse" juste comme il faut. Certes, certains garçons ou filles ont dû vivre de tel moments voire pire lorsqu'ils ont dû dire ou été découverts de manière fortuite dans leur homosexualité, il n'empêche qu'ici ces sortes de poncifs m'ont gâché le plaisir de lecture. Peut-être m'attendais-je à quelque chose de plus subtil, peut-être n'ai je pas su ressentir cette subtilité que d'autres y ont vu. Quoiqu'il en soit, je reconnais à cette BD le fait qu'elle parle d'un sujet encore fort tabou dans notre société, et en cela elle ne peut qu'aider les garçons ou filles à cheminer et peut-être a pouvoir affirmer leurs "différences". A faire lire assurément, juste avec le recul nécessaire pour se dire que chaque histoire est unique et aussi mérite d'être vécue.
Comme beaucoup d’avis ici, je pense qu’on tient là un immanquable du roman graphique. Le film m’avait bouleversé, j’ai donc eu envie de lire la bande dessinée de Julie Maroh pour voir si l’adaptation était fidèle à l’œuvre originelle, et mon cœur d’artichaut a cédé encore une fois. J’avais trouvé la fin du film cruelle et en points de suspensions comme si une suite à venir était possible, mais la BD n’en laisse pas la place puisqu’on apprend dès le début que Clémentine (Adèle) décède à la fin. En cela je trouve la BD infiniment plus triste que le film. Abdellatif Kechiche a pris une grande liberté dans son adaptation mais les deux scénarios sont plutôt similaires. Une histoire d’amour, des balbutiements de l’adolescence au grand amour passionné, on ne peut que réagir positivement face à une telle histoire. Le dessin est superbe également, tout en crayonné et rondeur et souvent juste dans le réalisme des expressions faciales. Le choix des couleurs est très judicieux comme de raconter le passé de Clémentine avec des tons sépia, puis d'ajouter plus de variances au fur et à mesure que le récit progresse et s’ancre dans le présent. Et le bleu des cheveux d’Emma reste la couleur dominante, distillée à droite à gauche. C’est aussi un bien bel objet avec sa couverture souple et plastifiée. Plus de 150 pages de lecture dont on ne décroche toujours pas même parvenu à la toute dernière planche.
Une lecture très agréable, et, malgré un nombre de pages assez conséquent, j'ai réussi à tout engloutir en une nuit. J'ai suivi avec intérêt les aventures sentimentales de notre petite Clémentine, qui est vraiment touchante, et on ne peut que ressentir de la compassion pour cette petite ado qui découvre que sa sexualité n'est pas "normale"...Cette homosexualité qui lui tombe dessus, sans qu'elle l'ait choisie, sans qu'elle comprenne pourquoi. En dépit de ses efforts pour essayer d'être hétéro "comme tout le monde'', elle devra se rendre à l'évidence et suivre sa nature, au gré des moqueries et du rejet de ses camarades lycéens. Non, vraiment, on ne sort pas de cette lecture indemne... De plus, l'histoire se déroule dans ma région natale, plus précisément dans la ville de Lille que j'adore. On a de multiples indices à ce sujet là: Logo de Transpole sur un bus, tout au début, Transpole étant la société transport en commun de l'agglomération lilloise, Logo du métro lillois au niveau des bouches de métro; on sait par ailleurs que le petit ami de Clémentine fait ses études à Lille; on reconnait bien la grand place de Lille, et le style architectural des rues de la vieille ville. J'ai tout de même quelques reproches à formuler: Tout d'abord l'inconstance du dessin, qui reste globalement de très bonne facture. J'ai beaucoup apprécié ce crayonné noir et blanc avec son effet brouillon, et par moments les touches de bleu en aquarelle. Malheureusement, ce dessin souffre parfois d'irrégularités avec quelques ratés dans les proportions (le médecin à la fin par exemple, qui a une stature bizarre), et certaines expressions qui rendent notamment Emma tantôt jolie, tantôt laide...ce qui n'est pas impossible dans la réalité mais sur 2 cases à la suite, ça fait bizarre. Enfin, la mort de Clémentine est assez abrupte, comme s'il fallait vite clore l'histoire. (Je spoile pas, on apprend qu'elle meurt dès les premières pages!). De plus, cette mort est assez peu crédible d'un point de vue médical: l'HTAP médicamenteuse existe, mais il parait tout de même peu probable qu'elle en meure aussi vite... Au final, un beau roman graphique, touchant, à découvrir. (264)
Depuis sa sortie, je voulais lire ce roman graphique sur une histoire d'amour passionnelle (qui plus est, homosexuelle, même si je m'en veux un peu de le préciser, puisque je considère que c'est une forme de ségrégation , surtout que moi-même je l'ai juste lue comme une histoire d'amour, le côté homosexualité apporte juste au récit des enjeux d'acceptation de soi-même, ou dans la société). Je trouve que le récit met pas mal de temps à se mettre en place. On remonte aux premières relations sentimentales adolescentes de la protagoniste, même si j'ai trouvé la phase "questionnement" intéressante. Par la suite, et même si de temps en temps, il y a quelques temps morts ou le récit est moins passionnant, j'ai trouvé que suivre l'ensemble de cette relation passionnée mais compliquée fut très touchant. Et bien sûr, vers la fin, avec ce crescendo dramatique, l'émotion fut à son apogée (avec les larmes qui montent aux yeux). Alors il est vrai que, je ne trouve pas le récit exempt de clichés et autres maladresses (notamment dans les scènes avec les parents de la protagoniste), mais dans l'ensemble, les scènes poignantes et intéressantes/instructives l'emportent sur ces petits défauts. Le dessin est loin d'être laid, le jeu sur la couleur aquarelle qu'est le bleu est intéressant, mais je trouve que, si, dans l'ensemble, le style de cette BD me plait, il est quand même encore trop immature, avec pas mal de petits défauts et ratés au grès des planches... C'est dommage, mais nulle doute que Julie Maroh s'améliora lors de ses prochaines productions. Une lecture poignante...
Alors je fais partie des lecteurs qui ont, ou qui vont découvrir cette BD grâce à la palme d'or obtenue à Cannes pour l'adaptation ciné, "La vie d'Adèle" et franchement je suis content car j'ai découvert une superbe BD ! Je m'arrête d'abord sur le dessin que j'ai trouvé magnifique, il y a un coté très Yslaire, très Sambre et vraiment j'adore, sauf qu'ici c'est le bleu qui est mis en avant, pas le rouge. Cette couleur est d’ailleurs très bien utilisé, du bon boulot et une belle maturité graphique pour cette jeune auteur ! Mais concernant l'histoire de Clémentine, j'ai vraiment été touché par la justesse et la sensibilité de cet album. Alors certes l'utilisation du journal intime à titre posthume, ça rend les choses tout de suite plus sérieuses, mais c'est bien fichu et pas larmoyant. Le déroulement de l'histoire est aussi bien maîtrisé, on suit l'évolution d'une Clémentine, adolescente qui se cherche, qui évolue petit à petit au fil de l'album qui finalement s'accepte et accepte son homosexualité, et c'est cette évolution qui m'a plu, car étant très bien racontée, elle est vraiment crédible, et je me pose vraiment la question s'il n'y a pas un peu (beaucoup ?) de vécu dans cet album... (mais en fait, peu importe !) Une histoire pleine de sensibilité, que je conseillerai volontiers !
C'est incroyable que je sois passé à côté de ce roman graphique malgré toutes les bonnes critiques. Je pense qu'il s'agit d'un incontournable qui est presque passé inaperçu. J'ai été véritablement séduit par cette histoire d'amour qui traverse tous les préjugés. Cela a l'air tellement personnel qu'on se demande si l'auteure serait bien Emma. J'ai rarement lu une bd aussi bien réalisée tout en douceur, en harmonie et avec une telle sensibilité jusque dans le graphisme. J'avais peur du bleu notamment du bleu marine, de cet océan où l'on peut se noyer. Cependant, le bleu est également une couleur chaude qui prend tout ce sens en lisant cette magnifique œuvre. J'ai eu la gorge nouée à la fin de cet album. L'amour qu'elles ont éveillé a permis de continuer le chemin, et sans doute de faire comprendre à la société qu'on devait légaliser le mariage gay. C'est une grosse avancée sociale qui se justifie pleinement. Cette œuvre prend une autre dimension dans ce débat. L'utilisation de la couleur bleue tout au long de l'album est franchement ingénieuse. Et pour un premier album, c'est un coup de maître ! Le talent à l'état pur, oui cela existe. Je suis heureux d'avoir découvert ce one-shot puissant et tendre à la fois. Note maximale car un sans faute ! Petit ajout : Voilà que je vois que mon dernier 5 étoiles a été repris par un film qui s’est vu décerné la palme d’or lors du Festival de Cannes 2013 par mon réalisateur préféré qui était président du jury à savoir Steven Spielberg. Je me disais bien qu’il y avait de la matière pour un faire un très bon film. C’est un pied de nez magistral à ceux qui manifestent actuellement contre une loi qui donne des droits aux couples de personnes de même sexe qui s’aiment. J’en suis heureux car cela va faire parler de cette bd qui était passée un peu inaperçu et que j’ai découvert récemment par hasard. Pour ma part, cela faisait des années que je n’avais plus qualifié une œuvre culte. Pour une fois, j’ai eu du flair. Et je ne suis pas visiblement le seul. Le film aurait fait l’unanimité. Il convient maintenant de faire découvrir la bd. Note Dessin: 4.5/5 - Note scénario: 4.5/5 - Note Globale: 4.5/5
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