L'Empoisonneuse (Gift)

Note: 3.33/5
(3.33/5 pour 9 avis)

Ce drame historique est basé sur une histoire vraie, celle de Gesche Margarethe Gottfried (1785-1831), surnommée " l'Ange de Brême ".


1816 - 1871 : De la chute du Premier Empire à la Commune Allemagne Auteurs allemands La BD au féminin Les grandes affaires criminelles Procès Serial killers

Une jeune femme, qui fait profession d’écrire, arrive à Brême, dans le Nord de l’Allemagne, par bateau. Nous sommes au début du XIXe siècle. Elle ignore que toute la ville est en proie à une étrange fièvre, parce que l’on se prépare à exécuter en place publique une femme accusée d’une quinzaine de meurtres. Elle va, malgré elle, être mêlée à l’histoire de cette meurtrière, et assister à sa décapitation. Le récit en dit long sur la société de l’époque, au début de l’industrialisation, qui, toute à son idéologie du progrès, se refuse à imaginer que le mal puisse exister en son sein. Ce fascinant roman graphique, dessiné dans un style à la fois vif, noir et sensuel, contient de nombreuses références aux plus grands auteurs de langue allemande (entre autres Kafka, Nietzsche, Thomas Bernhard). Il est fondé sur une histoire vraie, celle de Gesche Margarethe Gottfried (1785-1831), surnommée « L’Ange de Brême », aussi connue en Allemagne que Landru en France. Il avait fallu vingt ans pour que fût démasquée cette tueuse en série, qui avait empoisonné à l’arsenic quelque quinze personnes : ses parents, ses deux maris, son fiancé, ses enfants, sa propriétaire et quelques amis ! Elle fut la dernière personne à être exécutée publiquement dans la ville de Brême. L’album est complété par un dossier documentaire retraçant les faits historiques.

Scénario
Dessin
Traduction
Editeur
Genre / Public / Type
Date de parution 10 Avril 2010
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série L'Empoisonneuse © Actes Sud/l'An 2 2010
Les notes
Note: 3.33/5
(3.33/5 pour 9 avis)
Cliquez pour afficher les avis.

27/04/2010 | Lucie
Modifier


Je suis tombé, grâce à mon libraire toujours à l'affût des perles rares, sur cette superbe BD. Quel récit bien mené ! On est captivé du début à la fin et on tremble pour l'héroïne. Nous suivons les aventures de cette jeune écrivain, qui doit effectuer un récit de voyage dans la ville de Brème, découvrant une ville fiévreuse qui se prépare à exécuter une grande criminelle. Avec elle on se pose bien des questions, car son propre destin va se trouver mêlé à l'histoire de cette meurtrière. L'auteur, Peer Meter, n'hésite pas à dénoncer la bonne société bourgeoise de l'époque. Que dire de l'admirable dessin de Barbara Yelin ? Il nous fait parfois penser à certains fusains de Tardi, et des décors intérieurs à la Van Gogh. Magnifique ! Dommage que ce petit bijou soit édité chez un éditeur aussi confidentiel, mais cela renforce l'importance d'avoir un bon libraire spécialisé ! C'est vraiment mon coup de coeur du moment !

02/06/2010 (modifier)
Par Lucie
Note: 5/5 Coups de coeur expiré

Une jeune femme écrivain, en reportage à Brême, pour y effectuer un guide touristique, va se retrouver bien malgré elle, mêlée à une terrible affaire criminelle. On s'apprête à exécuter en place publique une femme ayant commis pas moins d'une quinzaine d'assassinats : ses maris, ses enfants, son frère, ses voisins... Notre héroïne " Miss Marple de l'époque ", ne peut s'empêcher de poser des questions pour essayer de comprendre ce qui a motivé de telles horreurs. Très mal accueillie par le pasteur, l'avocat et le juge qui ne veulent pas démordre de leur théorie concernant la criminelle : une tueuse froide, calculatrice, cupide, elle ne renonce pas pour autant à pousser plus loin ses investigations car la vérité ne lui semble pas aussi simple. Ce faisant, elle se met elle-même en danger... J'ai adoré ce livre. Peter Meter arrive à nous tenir en haleine jusqu'à la dernière page. Il fait au passage le procès de cette société bourgeoise du début du 19eme siècle dominée par les hommes. La femme y est considérée comme un être immature, intermédiaire entre l'adulte et l'enfant, irresponsable, incapable de vivre seule, de voyager seule, d'avoir une activité intellectuelle quelconque. Toute vie sexuelle libérée lui est proscrite. Le dessin admirable de Barbara Yelin reflet de l'impressionnisme allemand sert à merveille le scénario. Son coup de crayon vif et incisif va à l'essentiel pour camper les attitudes, faire ressortir les émotions, les états d'âmes et les ambiances lourdes et angoissantes. A ne pas rater, un vrai petit chef d'oeuvre !

27/04/2010 (modifier)