Sextape
Anja, 31 ans, est une ancienne star planétaire de la chanson, venue s’installer dans un village de montagne isolé, au terme d’un parcours chaotique et d’une carrière presque brisée.
École européenne supérieure de l'image
Chacun pense que la chanteuse a définitivement raccroché, et qu’elle s’efforce de renouer avec une vie normale. Mais on comprendra bientôt, par l’entremise d’un jeu voyeuriste pervers qu’elle institue secrètement avec Will, l’un des habitants de la région, que ses intentions sont beaucoup plus troubles...
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Date de parution | 10 Mars 2010 |
Statut histoire | One shot 1 tome paru |
Les avis
Manipulation, quand tu nous tiens... Aujourd'hui une star qui n'a pas fait de sextape est une ringarde. Certaines (comme l'héritière d'une célèbre chaîne hôtelière) ont même vu leurs "carrières" lancées par ce phénomène. Thomas Cadène nous propose un récit où cette sextape est soigneusement préparée, pendant des mois, par une personnalité de classe mondiale, afin d'organiser son retour. Elle s'entoure d'un ensemble de complices, qui ne comprennent pas vraiment ce qu'ils font, mais aussi d'un pigeon, dont la banalité va nourrir l'appétit de la manipulatrice. C'est plutôt bien vu, même s'il me semble qu'il manque quelques éléments au récit... Le récit peut paraître long et peu mouvementé, mais c'est pour mieux endormir le lecteur (et le pigeon aussi, finalement) et le surprendre dans la dernière partie. Pas mal vu. Le dessin de Thomas Cadène est assez particulier, on le croirait seulement esquissé, et il va rebuter plus d'un lecteur potentiel. Intéressant, sans être véritablement incontournable.
Mouais, bof bof et re-bof… Je m’attendais à mieux, même si je pense que ce genre de BD doit se trouver un public amateur. Difficile de la rattacher à un style particulier, l’ensemble peut par moment me faire penser à Bezian. Et pourtant, je lui reconnais un solide point positif : la narration. Elle est construite intelligemment et astucieusement : plusieurs protagonistes – jamais les « héros »- s’entrecroisent devant un personnage et racontent l’histoire, du moins de leur point de vue. En cela, la narration se démarque d’une « voix off » classique, et j’ai trouvé ce concept intéressant. Mais à côté de cela, je n’ai pratiquement jamais accroché au récit que j’ai trouvé lent ; j’ai vraiment eu l’impression que cela manquait de rythme. J’ai donc lu l’ensemble de ce one-shot sans grand intérêt, sans que cela ne me semble mauvais. Concernant la collection KSTR, je dois avouer être déçu ; hormis la correcte (mais pas exceptionnelle) prestation de l’un ou l’autre album, j’ai plus souvent été (très) déçu que ravi ; voilà c’est dit ! Hélas, l’aspect graphique ne m’a certainement pas plus convaincu que le reste. J’ai trouvé cela, selon moi j’insiste, mauvais. Le trait, la colorisation, tout m’a semblé brouillon et hasardeux. Bref, vous l’aurez compris, ce n’est pas mon genre ! Je n’ai pas trouvé le récit exécrable, mais les goûts et les couleurs ne se dictent pas… Dommage pour le graphisme, car là j’ai franchement été rebuté. Allez, 2/5 pour la narration et le récit, car j’ai quand même lu tout l’album.
Cette lecture fut une drôle d'expérience. J'aurais pu bloquer avec le dessin mais le scénario m'a intrigué. Plus étonnant encore, je me suis fait à ce dessin si particulier pour même finir par lui trouver des qualités. "Sextape" mérite une lecture pour son scénario original et prenant. Sa construction est complexe, le lecteur découvre les personnages et leurs relations au fil des pages grâce aux témoignages faits à un policier d'un côté et à une journaliste d'un autre côté. On ne sait pas où ils veulent en venir mais on devine aisément qu'il y a un drame au bout. C'est ce parti pris de l'auteur qui retient l'attention. L'histoire avance tranquillement, en se structurant et en éclairant les zones d'ombre. Les personnages sont bien exploités, le postulat du départ est étonnant quand on voit ce qu'il sert et où l'on arrive. Le final est correct mais c'est surtout le déroulement global que je retiens. Il y a une maîtrise narrative et scénaristique de Canède. En notant également le dessin, j'aurai mis un 3/5. Heureusement que je privilégie le scénario dans mes lectures, ça m'évite de passer à côté de bonnes lectures comme celle ci. Je pousse donc à 4/5 car c'est la note qui correspond au ressenti.
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