L'Invitation
Pensez-vous que vos amis se déplaceraient au milieu de la nuit pour vous aider ? Un roman graphique étonnant, qui sans cesse nous interroge sur nos relations aux autres. Une histoire tour à tour teintée d’humour et d’amertume, qui nous donne à réfléchir... pour ne jamais avoir à lancer une telle invitation. .
Crise de la quarantaine École européenne supérieure de l'image
Une nuit de semaine. 2h26. Les téléphones sonnent. Le GSM tout d'abord, puis le poste fixe ... Raphaël décroche, convaincu qu'il ne peut s'agir que d'un événement gravissime. Au bout du fil, son ami Léo, en panne en pleine campagne, lui demande de venir le dépanner. Raphaël n'y connait rien en mécanique, Léo bénéficie d'une assistance technique, alors pourquoi se déplacer ? Par amitié ?
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Date de parution | 28 Avril 2010 |
Statut histoire | One shot 1 tome paru |
17/05/2010
| Mac Arthur
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Les avis
Le scénario tient en une ligne ou deux, et je craignais que le récit ne s’étende artificiellement pour devenir insipide, mais non, ça se laisse lire sans problème jusqu’au bout. L’idée de départ (appeler ses « amis » en pleine nuit sous un faux prétexte, pour les tester, pour vérifier qu’ils sont bien des « amis ») est saugrenue (elle a quelque chose d’étonnant, mais aussi de révoltant) amène plusieurs personnages (dont les deux « amis » que nous allons suivre) à se mettre quelque peu à nu. Certains ressors m’ont fait penser à la pièce « Le prénom » (d’ailleurs Jim découpe son récit en « actes » et non en « chapitres »). C’est inégal, un peu longuet parfois, mais ça fonctionne quand même, avec une fin qui permet de retourner quelque peu la situation et les rôles entre les deux copains. Une lecture que j’ai finalement davantage appréciée que je ne l’avais imaginé au départ.
Vous dormez comme un loir. La journée de la veille a été rude et vous vous levez tôt. Tout d’un coup le téléphone sonne. Le portable d’abord et le fixe ensuite. Un peu vaseux vous décrochez. Il est 2h du mat. C’est un pote qui est en panne et qui demande de l’aide ! Un peu contraint par son amie Hélène, Raphael s’habille et le voilà qui file dans la nuit noire rejoindre Léo. Il n’est pas au bout de ses surprises ! L’idée de départ me plait. C’est une BD sur l’amitié émouvante. Plutôt original mais dommage que cela s’enlise sur la fin. La dernière partie est un peu lourdingue. Cela reste cependant une lecture plaisante avec des personnages bien travaillés. Mention plus plus pour le duo Raphael / Léo, deux personnes diamétralement opposées. Le graphisme est épuré et somme toute imprécis. Beaucoup de scènes de nuit avec une colorisation douce. Plutôt apaisant. Mais pas suffisant pour que je saute au plafond. A lire car au final ce qui compte c’est la réflexion qui fait suite à la lecture de cet album. Et vous qu’auriez vous fait si un pote vous appelle à 2h du mat ?
Bon, étant données les notes franchement pas glorieuses obtenues par cette bande dessinée dont je viens tout juste de terminer la lecture, je me décide à jeter un petit avis, histoire de rétablir un peu l'équilibre sur la balance. Contrairement à beaucoup qui semblent avoir perdu leur temps à lire ce faux pavé, ce que je peux très bien concevoir, ou s'être irrités devant ces personnages bourgeois au comportement égoïste, ce que là encore je peux tout à fait comprendre, je me suis laissé prendre au jeu. Car c'est bien d'un jeu dont il est question ici, un jeu douteux, voire dangereux, consistant à tester l'amitié que vos proches vous portent réellement. Sans revenir sur le scénario dont il a été abondement débattu, et qui effectivement tient en deux lignes, je comprend la portée des critiques émises. Moi aussi je me suis surpris plusieurs fois à trouver que les personnages étaient des petits connards prétentieux et égoïstes, autocentrés sur leur petits problèmes bourgeois. Tout d'abord, je constate donc, que l'on ait aimé ou pas ce livre, que ce sentiment est partagé presque unanimement. On peut dès lors se demander si cela ne relève pas d'une véritable intention des auteurs, auquel cas c'est on-ne-peut-plus réussi. Ensuite, je me demande si un livre se doit d'être nécessairement empathique avec ses personnages. Prenez l'excellentissime Malaterre de Pierre-Henry Gomont par exemple. S'il y a un personnage antipathique, c'est bien celui de Gabriel. Pourtant, Malaterre est une très grande bande-dessinée. On prend plaisir (un plaisir peut-être malsain) à se laisser mener par sa folie de pervers patenté. De même concernant la non moins excellentissime Serena de Anne-Caroline Pandolfo et Terkel Risbjerg dont le personnage principal (Serena donc) est furieusement antipathique. Tout ça pour dire que les personnages peuvent bien être de sombres connards, d'obscurs petites frappes, ou je-ne-sais-quoi d'autre, cela ne m'empêche pas d'entrer dans un livre, l'essentiel pour moi étant le graphisme et, dans une moindre mesure (c'est avant tout de la BD, donc du graphisme) le scénario, incluant dialogues (s'il y en a) et épaisseur des personnages. Question graphique, L'invitation se porte plutôt bien, merci. L'atmosphère nocturne de cet anonyme carrefour routier de rase campagne est vraiment bien rendue. le dessin, certes assisté par ordinateur, est plaisant et contribue à l'ambiance intimiste. Bon, le scénario, on l'a bien noté, tient en une ligne. Mais, pour établir une comparaison avec le cinéma, combien de polars et/ou de huit-clos reposent sur pas grand chose ? 12 Hommes en colère par exemple, que beaucoup considèrent comme le meilleur film jamais réalisé, ou Fenêtre sur cour... L'Homme à la caméra de Ziga Vertov, ne s'encombre, lui, même pas d'un scénario, laissant aux images le soin de raconter l'histoire à sa place. Bien entendu, L'invitation ne prétend pas se hisser au niveau de ces chefs d'œuvre, mais tout ça pour dire que le scénario, finalement, n'a pas besoin d'avoir la densité d'une saga en 48 volumes. Les personnages quant à eux, aussi horripilants soient-ils, possèdent un peu d'étoffe quand même, et les dialogues s'enchaînent bien, frais, bondissants. Tout cela sent un minimum le vécu. Progressivement, Jim et Mermoux nous font pénétrer au cœur même de la psychologie parfois mal assurée de certains protagonistes, en l'occurrence Raphael. Petit à petit, on entrevoit les non-dits accumulés au fil des années d'une apparente amitié qui, à mesure que le jour se lève et que la fatigue des personnages tombe, se révèle au lecteur : la jalousie, l'envie, la soumission, et, au-delà, ce phénomène d'admiration que l'on nourrit, même de façon passagère, abusive, irrationnelle, à l'égard de certaines personnes que l'on érige, consciemment ou non, en modèle. Et c'est la répétition de la blague de Léo par Raphael qui va nous permettre de voir l'édifice soudain se fissurer. Répétition qui n'est là encore qu'apparente puisque dans un mouvement fractal, la situation va déraper. Voilà bien le questionnement de cette bande-dessinée pour moi un peu plus qu'anecdotique : qui-sommes-nous ? Sommes-nous quelqu'un sans les autres ? Qui sommes-nous pour les autres ? Pourquoi agissons-nous ? Par nos actes, ne cherchons-nous pas finalement qu'à rencontrer l'approbation de ceux que l'on imagine, forcément à tort, être des modèles de vertu ? Et, au-delà même de toutes ces questions : l'amitié est-elle une valeur objective ? La fin, dans un touchant retournement, semble étendre discrètement la réflexion amorcée au fil de ces nuits sans sommeil à la question du couple. Mais ça, c'est la fin, et on ne dévoile pas la fin parce que spoiler, c'est pas bien ! Certes, L'invitation n'est pas la BD du siècle, loin s'en faut, mais ce n'est pas une mauvaise BD pour autant. On pourra la trouver anecdotique, oui. Personnellement, moi qui accorde tout de même une certaine valeur à l'amitié comme à l'amour, j'ai été sensible à ce sujet traité à travers un tendre moment qui ressemble quand même à un collage de souvenirs et de scènes vécues.
On pourrait résumer mon sentiment, suite à cette lecture, avec le participe présent d'un verbe synonyme de déféquer. Je suis en effet complètement passé à côté de cet ouvrage. Il ne se passe pas grand chose, et même si le livre a l'air d'un pavé au premier coup d'oeil, sa lecture est très rapide (heureusement d'ailleurs, car sinon, je crois que je ne serais pas allé jusqu'au bout), et le résumé du contenu peut se faire en quelques lignes. Le scénario n'est pas intéressant à mon goût, et j'ai trouvé que les deux protagonistes n'étaient que deux têtes à claques de bobos. Leurs moeurs, leur attitude irrespectueuse et leurs délires pas drôles m'ont rebuté dès le départ. Les dialogues sont chiantissimes. A un moment donné, j'ai l'impression que l'auteur essaie de donner un soupçon de semblant philosophique à son histoire, mais c'est raté, comme souvent quand on parle pour ne rien dire. Côté dessins, c'est pas trop mal. Les deux tiers du récit se passent dans la pénombre, et le rendu est donc tristounet. De toute façon, le graphisme n'avait aucune chance de sauver le scénario et les dialogues. (131)
Après avoir dévoré Une nuit à Rome, et relu dernièrement Petites éclipses, c'est tout naturellement que je me suis procuré "l'invitation" de Jim (au scénario) & Mermoux (pour le dessin), livre paru en 2010, et que je n'avais pas vu passer. A l'image de ses précédents opus, Jim met en avant içi l'amitié,les bandes de potes, les amours et les désillusions. Nous suivons la vie de Raphaël sur quelques jours (deux, trois?),(rien à voir avec le Raphaël d'Une nuit à Rome), un trentenaire, en couple avec Helen. Les trois quart de l'album sont construits comme une pièce de théatre, un huis clos à l'air libre entre deux amis, Léo et Raphaël, avec l'intrusion de quelques personnages. Le titre "l'invitation" ne trouve paradoxalement son sens que dans la dernière partie du livre, le chapitre 6, sorte d'apothéose d'une oeuvre qui a débuté comme une farce. Malgré ses 155 pages, cela se lit vite et le dessin de Mermoux colle parfaitement à l'intrigue. Très plaisant à lire, "l'invitation" n'arrive tout de même pas au niveau de Petites éclipses ou encore de son plus récent ouvrage, Une nuit à Rome
L’invitation est la meilleure bd sur le thème de l’amitié que j’ai pu lire depuis Les Ensembles contraires de Kris. On se pose quelques fois la question sur quel ami on pourrait vraiment compter dans les moments les plus difficiles de notre existence. Chacun a sa vie avec son train-train quotidien. On n’aime pas généralement gérer les problèmes des autres dans notre société hyper individualiste. C’est le règne du chacun pour soi. Aussi, ce thème et l’idée centrale de l’appel téléphonique pour le coup de la panne m’a bien séduit. La manière d’amener les choses est également très réussie car le lecteur sera surpris par l’évolution du scénario entre les deux personnages principaux. Il y a une réelle maîtrise de la part de l’auteur. Le dessinateur ne s’est pas trop mal débrouillé non plus. A trop tirer sur la corde pour tester l’amitié, elle finit par casser. On peut en faire l’amère expérience. On peut être également très déçu par des personnes qu’on croyait être nos amis. Une amitié, cela s’entretient également. Il faut partager des moments avec eux même si on vit en couple. Bref, toutes les problématiques liées au thème sont présents pour une réflexion personnelle approfondie au-delà d’une agréable lecture.
Je n'avais pas du tout aimé Petites éclipses du même scénariste, c'est donc avec appréhension que j'ai attaqué cette invitation. Je n'ai pas vraiment accroché et je regretterais presque parce que je suis malgré tout arrivé à trouver des points positifs dans cette BD, mais je n'ai pas réussi à passer au delà de tous les points négatifs pour apprécier cette lecture. Je m'explique : Il y a 2 parties dans cette album. Les 2 premiers tiers racontent comment 2 amis ont simulé une panne de voiture en pleine nuit et appelé leurs amis, pour voir lesquels se déplacent et ainsi voir leurs vrais amis. Idée saugrenue mais originale, qui aurait pu être rigolote. La dernière partie de l'album raconte une fête saugrenue et inhabituelle pour un évènement qu'on ne penserait pas à célébrer généralement. Là encore l'idée est bien vue. Mais.... mais je ne supporte pas les dialogues qui ne racontent rien. Pendant des pages et des pages les personnages discutent, s'engueulent même. Ce n'est pas intéressant, cela ne me fait pas rire, cela ne me renvoie pas à ma propre vie et ne m'interpelle pas. C'est long, c'est bavard, bref c'est ennuyeux. Cela devient difficile d'arriver au bout, et ne me laisse pas apprécier les bonnes idées citées ci-dessus. Tant pis, je passe ma route.
J’ai du mal avec les scenarii de Jim. « Petites éclipses » ne m’avait pas plu et ce petit pavé me laisse sans réel avis. Le premier chapitre est intéressant sur l’idée servant de postulat. C’est étrange mais jusque là ça passe. Puis vient le second chapitre qui est un remake foireux du premier chapitre. J’ai ressenti un moment de solitude dans ma lecture, semblable à celui du personnage principal dans cette partie. Le troisième chapitre est déroutant mais arrive à rattraper le précédant et donne un sens global au récit. Jim a la fâcheuse habitude de maltraiter ses personnages. On les retrouve dans des situations peu avantageuses. « L’invitation » n’est pas une BD sur l’amitié, bien que ce soit le sujet principal. Sur le même sujet, elle fait pâle figure à côté de la BD « Les Amis » de François Ayrolles qui décortique avec intelligence cette relation. J’ai trouvé le dessin trop sombre dans les deux premiers chapitres. C’est un problème de colorisation car sinon il est vraiment réussi. Les cadrages sont dynamiques et le trait assuré. « L’invitation » se lit bien mais demande de la patience, l’histoire n’est pas linéaire et le scénario peut paraître malsain à certains moments. Le prix élevé me dissuade définitivement de conseiller l’achat. A emprunter à l’occasion.
Le coup de la panne on vous l'a déjà fait ? Et bien là c'est Vents d'Ouest qui s'y colle et se la joue enjôleur avec le bel objet qu'est cette BD. Format sympa', couverture attirante, papier de qualité, graphisme et colorisation qui vous prennent par la main. Tout semble réuni pour que le plan drague passe comme une lettre à la poste et que nous ressortions conquis après lecture de ces 150 pages. Mais voilà, la romance tourne mal, et tel un bouquin de Barbara Cartland, si l'emballage peut être attrayant (je parle bien du bouquin, hein, pas de l'auteure ^^), le fond reste creux et convenu au possible. Passé les préliminaires de l'accroche, on tourne à vide trop vite et trop longtemps. Alors, si "L'invitation" ne tombe pas aussi bas et nous propose des choses intéressantes, on nage dans beaucoup de vide tout de même. Pour faire court : un début accrocheur, une traversée du désert, et on relève la tête en fin d'ouvrage. Désolé, Jim, mais ton histoire ne prend pas en BD. Tu aurais dû en rester à ton idée de base de pièce de théâtre pour cette histoire, comme tu nous l'apprends dans ton texte de clôture. Le point positif de cette BD tient à son graphisme. Léger et doux tant dans sa composition que dans ses couleurs, précis dans les détails tout en restant dans l'impression générale, Dominique Mermoux relève heureusement le niveau. Sans son trait personnel et chaleureux, j'aurais vite décroché. Dommage, donc, car cette BD qui se veut une plongée dans les fondements de l'amitié, nous laisse tout, sauf une bonne impression. Et à part quelques belles images du travail graphique de Mermoux que je garderai en mémoire, je retiendrai également qu'à l'instar de cette BD l'amitié peut être source de grande déception.
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