Rémina (Jigokusei Remina)
Will Eisner Award 2021 : Best U.S. Edition of International Material - Asia Le Professeur Oguro découvre une planète inconnue apparue soudainement par un trou de ver et le baptise rémina du prénom de sa fille unique.
Asahi Sonorama Junji Ito L'horreur en bande dessinée Seinen Will Eisner Awards
Sa trouvaille est applaudie partout dans le monde et sa fille devient du jour au lendemain l'idole des foules. Mais la planète Rémina avale les autres planètes les unes après les autres et menace maintenant notre globe ! Junji Ito s'est résolument investi dans cette dernière production d'horreur, suivie du petit chef-d'oeuvre Des Milliards de Solitudes.
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Date de parution | Janvier 2008 |
Statut histoire | One shot 1 tome paru |
Les avis
Publié pour la première fois en 2008 chez Tonkam, racheté depuis par Delcourt, cet ouvrage du maître de l’horreur japonais vient d’être réédité dans un format « prestige ». Junji Ito avait fait forte impression à Angoulême lors de l’exposition qui lui a été consacrée en début d’année, l’éditeur français ayant vraisemblablement profité de l’occasion pour remettre en lumière le travail de cet auteur. La lecture de « Remina » m'a laissé un sentiment contradictoire, tant j'ai eu quelque difficulté à retrouver le côté merveilleux de l’exposition qui imprégnait l’univers de l'auteur, celui-ci étant devenu très à la mode hors des frontières nippones, après plusieurs Eisner Awards.ayant récompensé quelques-unes de ses œuvres, dont celle-ci en 2021. Pourtant, l’histoire commence plutôt bien et parvient à captiver en suscitant l’anxiété chez le lecteur, intrigué par cette planète venue des confins de l’espace et se dirigeant tout droit vers la Terre. Malheureusement, ce récit qui s’inscrit dans le genre SF horrifique va très vite tourner au grand-guignol avec un enchainement de situations tout aussi invraisemblables les unes que les autres. Mené à un rythme ébouriffant, le récit comporte moult scènes qui suscitent plus le vertige que l’émerveillement. Cette gigantesque langue qui sort des entrailles de la planète Remina pour absorber la moindre météorite passant à proximité, ou cette crucifixion par une meute déchaînée de la jeune héroïne (et de son père juste avant elle) ont tout de même de quoi laisser pantois…. Certes, on ne pourra dénier à Junji Ito une imagination foisonnante, bien au-delà des limites du réalisme. Une imagination dans le rocambolesque et la terreur liée à une catastrophe planétaire de grande ampleur, qu’on ne peut s’empêcher de mettre sur le compte du traumatisme encore vivace lié à Hiroshima et Nagasaki. Pourtant, une question demeure : ce type de récit a-t-il été conçu à l’intention des grands ados — ou au mieux des jeunes adultes ? — en quête de sensations fortes ? Si on peut toujours apprécier le propos sur le terrifiant effet de meute ou la fragilité du statut de célébrité, celui de Remina (devenue soudainement une star pour être très vite clouée au pilori, ou plutôt sur une croix dans le cas présent), le récit comporte son lot de scènes gore et sadiques dont on ne saisit guère la finalité, si ce n’est de servir de catharsis à un auteur en proie à ses cauchemars. On peut supposer qu’il se soit inspiré de l’univers lovecraftien, mais le retranscrire dans ce mode exubérant et survitaminé pourra difficilement convaincre les admirateurs du romancier américain. On ne s’attardera pas sur les dialogues insipides et qui plus est assez triviaux, ni sur les personnages aux contours psychologiques assez superficiels. Le gros point fort restera le talent graphique de l’auteur qui, malgré tout le mal qu’on peut penser de la narration, réussit à produire des scènes spectaculaires, totalement saisissantes, dont certaines dégagent une étrangeté qui appartiennent bien à son univers fantasmagorique. A noter que cette édition inclut en fin d'ouvrage une nouvelle en couleur de Ito, « Des millions de solitaires », figurant également dans le recueil « Histoires courtes » publié l’an dernier. Un récit plus « posé » et beaucoup plus inquiétant sur des meurtres en série, qui révèle également l’obsession de Junji Ito pour les enchevêtrements grouillants de corps humains réifiés. « Remina » permettra au moins de mesurer le décalage entre le savoir-faire graphique de Junji Ito et son aptitude plus limitée à concevoir des narrations satisfaisantes. Pour mieux apprécier le travail de cet auteur, il faudra sans doute se tourner vers d’autres de ses productions moins tapageuses, telles que « Le Mort amoureux » ou sa revisite du chef d’œuvre de Marie Shelley, « Frankenstein ». En ce qui me concerne, je suis passé à côté...
Junji Ito a le vent en poupe ! C'est sans doute grâce à la magnifique exposition qui lui fût consacré à Angoulême cette année et que j'ai eu la joie d'admirer que Delcourt s'est lancé dans la réédition de ses anciens titres. C'est avec La Déchéance d'un homme, une de ses dernières séries, qui sort pourtant de son registre horrifique habituel (c'est une adaptation d'un des plus célèbre roman japonais), puis avec le recueil paru l'an dernier Histoires courtes - Intégrale que j'ai découvert son travail. On sent bien que ça doit cogiter sec dans le cerveau de cet auteur, et que certains points demanderaient quelques séances de psy un peu poussées (le gars doit avoir un sérieux problème avec les langues ^^). Je suis plutôt fan de l'élégance de son trait et "Remina" ne déroge pas à la règle ; on retrouve ce coup de crayon souple et précis qui caractérise ses personnages en leur insufflant toutes ces émotions qui balaient un spectre allant de la compassion à l'effroi le plus profond. Dans ce récit, Rémina passe d'ailleurs du statut de jeune femme adulée à celui de jeune femme à abattre ! Entre la monstruosité de cette terrifiante planète dévoreuse et lécheuse qui se rue sur la Terre et l'hystérie d'une population qui se trouve confrontée à une fin du monde imminente, Junji Ito s'amuse à pousser les curseurs de la noirceur humaine à fond, se jouant de nos peurs, de nos bas instincts et de notre bêtise. Il ne lésine pas non plus sur le crescendo de son récit ; cette fuite sans fin mais toujours plus périlleuse termine même de façon assez dantesque ! Voire trop même ? C'est le seul reproche qu'on pourrait faire à cette histoire qui en voulant mettre la barre toujours plus haut perdra du coup en crédibilité chez certains lecteurs. Je connaissais déjà le second récit qui a été réédité dans le recueil Histoires courtes - Intégrale ; j'avais bien aimé cette histoire de corps cousus ensemble au fil de pêche :) (3.5/5)
Après avoir vibré au rythme des impressionnantes nouvelles d'horreur du manga Le Voleur de visages, je découvre une autre facette de Junji Ito, qui verse ici plus dans la science-fiction, mais toujours teintée d'une horreur très prégnante. Le récit est très bien mené, j'ai presque envie de dire "trop". Tout va à 200 à l'heure, ce qui nous garantit de ne jamais s'ennuyer, mais aussi de sortir fatigué de ce récit plus qu'échevelé. Le scénario se concentre sur la destruction de la Terre par une mystérieuse planète qui dévore toutes celles qu'elle trouve sur son passage, et toute l'histoire prend la forme d'une sorte de gigantesque course contre la montre. Le point de départ de l'intrigue pour les humains est assez faible (des fanatiques illuminés veulent tuer la fille qui a donné son nom à la planète, espérant ainsi tuer la planète directement), et surtout beaucoup trop rapide, ce qui fait que les relations entre les personnages ne sont qu'esquissées quand elles auraient pu donner lieu à des séquences dramatiques bien plus émouvantes. A cela, il faut ajouter une héroïne sans aucun caractère, qui subit tout ce qu'elle vit sans jamais agir vraiment, c'est son entourage qui s'en occupe. Cela donne des personnages intéressants, mais trop vite brossés. Cela donne toute sa place à l'action, qui, elle, est spectaculaire, et nous propose des séquences dantesques. Pour le coup, à ce niveau-là, on est servi et certaines séquences sont de petits trésors de suspense... mais aussi de grandiloquence. A un moment, ça devient "too much", ce qui fait que j'ai peine à adhérer au récit, parce que je n'arrive plus à y croire. C'est trop, la dose est excessive pour moi. Il n'empêche que Rémina reste un manga véritablement captivant, bien dessiné, qui se lit avec beaucoup d'attention. Il nécessite toutefois d'avoir le coeur bien accroché, car Junji Ito se lâche bien dans quelques séquences horrifiques très peu ragoûtantes. Bref, une bonne lecture mais c'est le genre de manga que je suis content d'avoir lu et que je n'ai pas très envie de relire. A noter que le manga est complété par la nouvelle "Des milliards de solitude", qui retrouve davantage le ton des nouvelles que j'appréciais dans Le Voleur de visages. Personnellement, je trouve qu'elle relève un peu le niveau, même si ça n'est pas la nouvelle la plus marquante que Junji Ito ait écrit. En tous cas, elle est tout aussi captivante que ses autres nouvelles, et on se laisse prendre à l'histoire, bien horrible comme il faut.
Rémina était encore un des rares Jungi Ito que je n'avais pas encore lu. Il est question d'une planète de l'enfer qui dévore tout sur son passage. C'est assez organique voire horrifique sur une atmosphère de fin du monde. Rémina constitue la souffre-douleur idéale dans un monde qui vénère les idoles avant de les rejeter brutalement. Le thème est assez intéressant mais la mise en exploitation beaucoup trop poussive. On se rend compte que malgré une bonne idée de départ, l'auteur va partir dans tous les sens sans maîtriser les codes de la science-fiction ce qui rendra certaines scènes totalement ridicules surtout pour le final. Par ailleurs, notre héroïne n'est absolument pas charismatique. On a du mal à s'attacher à elle. Bref, Rémina n'est pas la meilleure oeuvre de cet auteur prolifique.
3.5 Junji Ito est un auteur intéressant et je suis triste de ne pas pouvoir lire d'avantage son oeuvre. Son dessin est excellent pour l'horreur. J'aime particulièrement comment il représente la folie de ses personnages. Cette histoire d'horreur où une planète mystère dévore la terre semble surtout montrer l'horreur dont sont capables les hommes. Après avoir adulé Rémina et son père, la plupart des personnages vont se mettre à les détester et à vouloir les tuer alors qu'ils n'ont rien fait de mal. J'ai un peu l'impression que l'auteur voulait dénoncer plusieurs travers de la société car plusieurs personnages se révèlent être de vrais salauds. Malgré le fait que le gros de l'album peut se résumer à des poursuites, j'ai trouvé que le récit était bien maîtrisé et il y a assez de suspense pour me donner envie de lire jusqu'à la fin. Sinon, l'histoire un peu bonus est sympa, mais pas transcendante.
Junji Ito produit encore un bon album horrifique illustré avec un dessin de premier choix laissant paraître les sentiments d'effroi voire de folie des personnages. Suite à l'arrivée d'une planète "dévoreuse" vers la Terre, les scènes d'apocalypse s'enchaînent. Le chercheur prix Nobel qui a découvert cette planète "lécheuse" - titre du 5ème chapitre - et sa fille, Rémina, dont le nom a été donné à la planète, sont la cible d'une horde de fous furieux rappelant l'inquisition avec torches et capuches. Ils les accusent en effet de l'apparition de ce phénomène qui avale toutes les planètes du système solaire et pensent que leur sacrifice sauvera la Terre. C'est bien barré quand même, l'essentiel de l'album est une course poursuite entre Rémina et des assaillants qui deviennent de plus en plus nombreux et finissent par constituer le reste de la population mondiale dans un tour du monde en apesanteur. L'auteur se fait plaisir à dessiner des tas de scènes de destructions, de tsunamis et de léchouille de planète. Rémina représente l'essentiel de l'album et une deuxième histoire beaucoup plus courte est donnée en fin de volume. Cela parle d'étranges crimes se produisant sur des groupes de personnes où les victimes sont retrouvés cousues ensemble par du fil de pêche. Cette nouvelle reste plus anecdotique. Bref un album très bon sur le plan graphique. Après on sait ce qu'on vient chercher comme histoire et donc à ne surtout pas prendre au premier degré, non adeptes du genre passez votre chemin.
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